Le nouvel aura des accessoires de luxe

Nous abordons régulièrement le sujet ici-même, les liens entre culture populaire et industrie du luxe n’ont jamais été aussi développés. Alors que les deux mondes se faisaient face il y a encore quelques, années, la tendance s’est ainsi inversée, chaque marque de prestige se rapprochant désormais d’un grand nom de la mode sportswear, du prêt-à-porter, ou encore d’un personnage à succès, généralement issue de la mouvance urbaine. C’est alors que certaines maisons de mode ou d’accessoires de luxe n’hésitent plus à collaborer avec ceux dont elles cherchaient à se démarquer il y a peu, réalisant alors que l’influence grandissante de certains n’était pas innocente à la croissance de leurs chiffres d’affaires. Ce changement de stratégie soudain n’est évidemment pas étranger à des passes d’armes générationnelles, remettant désormais les clés de grandes marques de luxe entre les mains de créateurs eux-mêmes issus des décennies pop.

Un vent de fraîcheur souffle sur les marques d’accessoires de luxe

L’émergence de nouveaux Directeurs Artistiques contribue donc à la réorientation et à la reconsidération de l’espace clos dans lequel s’étaient enfermées les maisons afin de se protéger d’une potentielle perte de crédibilité aux yeux d’une caste conservatrice. Si beaucoup des fondateurs de grandes marques haut de gamme ont aussi émergé après-guerre grâce à leur avant-gardisme et leur sens artistique alternatif, l’élitisme dans lequel ils plongèrent par la suite ne fut remis en cause que très récemment. La nouvelle génération de stylistes, portée par Virgil Abloh, Felipe Oliveira Baptista, Olivier Rousteing, Alessandro Michele, Demna Gvasalia et bien d’autres, a aujourd’hui pris les rênes d’une industrie longtemps figée, apportant un nouveau souffle rempli d’influences modernes et de prises de risques.

Accessoires de luxe par excellence, les sneakers haute-couture que l’on retrouve désormais dans les vitrines des avenues réputées de Paris, New-York, ou en ligne chez des distributeurs spécialisés comme Monnierfreres.com, ne se contentent désormais plus d’une place en arrière plan sur le catalogue des marques, occupant au contraire une place de choix dans les collections.

La nouvelle génération reprend le flambeau

Vitrine de ce soudain rapprochement des générations et des statuts, la sneaker est sans conteste l’illustration la plus marquante des nouvelles stratégies des marques haut de gamme. Autrefois relayées au rang d’affront à l’élégance par une frange de la population, les baskets ont su s’imposer au fil des ans comme chefs de file de cette transition. Disposant de sa propre campagne marketing et business plan, la basket de luxe joue aujourd’hui le rôle de carte de visite pour les griffes de luxe, faisant office de véritable graal pour une frange d’adeptes confirmés. Derrière la volonté créative, la sneaker de luxe joue le rôle de produit d’appel pour des marques à la recherche d’une clientèle rajeunie et plus que jamais en quête de singularité, autrefois fuie mais aujourd’hui convoitée car moteur de l’économie de la mode, quelque soit sa gamme.

Les sneakers de luxe, nouveau moteur des marques

Saisonnier, occasionnel ou quotidien, l’accessoire de mode revêt depuis toujours une importance cruciale dans une tenue, permettant à tout à chacun de se différencier parmi une foule à l’apparence souvent identique. Qu’on le porte sur la tête, au poignet ou en bandoulière, l’élément viendra parfaire un ensemble savamment orchestré, apportant sa note délicate contrastante ou soutenante. Alors qu’on le remarque parfois plus que le vêtement lui-même qu’il est censé accompagner, sa taille souvent réduite lui confère une place de choix, tout en jouant la carte de la discrétion.

Dans un contexte dominé jusqu’ici par une industrie du fast fashion cependant sur le déclin, l’accessoire a de fait hérité d’une image de produit jetable, acheté souvent par impulsion dans l’optique d’une utilisation de courte durée. Métaux non précieux, assemblage de piètre qualité ou esthétique limitée à une saison unique placent souvent l’accessoire en bas de l’échelle des investissements. Toutefois, avec la fin semblant inévitable d’une ère de consommation de masse, le choix de produits durables semble reprendre de l’importance, empreint de nostalgie. C’est ainsi que, las de devoir s’équiper sans cesse de nouvelles pièces, le public se penche davantage sur des articles signés de marques réputées, assurant une continuité jusqu’alors perdue. Les accessoires de luxe, portées par l’émergence de leurs ambassadrices les sneakers, séduisent donc une clientèle plus large, bien décidée à investir dans un produit durable. Écharpe Burberry, lunettes Gucci ou foulard Versace se voient donc privilégiés aux dépens de leurs homologues de gammes inférieures, jouissant alors d’une aura quasi immortelle.

Le haut de gamme, grand gagnant de la fin annoncée de la fast-fashion