La clé pour comprendre et réussir la rotation des cultures au potager (et récolter plus !)

Les soins quotidiens apportés aux cultures du potager sont certes essentiels, mais ne sont pas en mesure de garantir à elles seules la récolte. Pour vous assurer en la réussite du projet, il faut aussi savoir planifier. Le climat local, l’exposition et la rotation des cultures au potager sont autant de facteurs essentiels au bon fonctionnement de cet écosystème. Découvrez nos astuces pour comprendre et réussir l’alternance des cultures dans les lignes qui suivent.

Cultures en alternance – comment faire ?

Pourquoi ne pas planter toujours au même endroit ?

Mais pourquoi vaut-il la peine d’alterner les cultures d’une année à l’autre et cela ne rend-il la tâche davantage plus complexe ? Surtout pas ! La rotation des cultures est en effet essentielle à la santé de vos plantations. Vous savez sans doute que les plantes au potager sont associées en fonction de leurs besoins et exigences vitales. À part de cohabiter les unes avec les autres, ces cultures sont par ailleurs en contact incessant avec le sol et avec leur environnement. Ces échanges mènent à des transformations inévitables de l’environnement des plantes. De là l’importance d’une rotation des cultures pour…

Ne pas planter au même endroit pour améliorer la terre et éviter les maladies, les ravageurs et les mauvaises herbes

Permettre au sol de se rétablir

Comme tout légume a ses propres exigences de vie à lui (certains demandent plus d’azote, alors d’autres plus de phosphore) les plantes finissent bien souvent par épuiser les ressources nutritives du sol. Les tomates par exemple, comptent parmi les légumes les plus gourmands de nutriments. Pour cette raison, la parcelle réservée aux tomates aurait besoin d’une culture moins gourmande l’année suivante, afin de se ressourcer. Heureusement, certaines cultures, comme les haricots par exemple, ont à l’inverse la propriété d’enrichir le sol de nutriments. La rotation des cultures est alors indispensable, surtout au risque d’appauvrir une parcelle sur le long terme, sans que l’on puisse y remédier par la suite.

Stopper la propagation de maladies et de nuisibles

Le fait de ne pas alterner les cultures, prépare le terrain pour toute sorte de maladies et nuisibles. Ces derniers n’auraient même pas à se déplacer pour sévir et faire des ravages parfois importants. Une grande partie des ravageurs hivernent au chaud dans le sol et n’attendent que le temps se réchauffe pour infester le potager. Pourtant, si l’on installe une culture différente l’année suivante, les bestioles seraient prises au dépourvu. Si certaines plantes ne seraient pas aussi appétissantes pour les nuisibles, il y en a d’autres qui seraient même ne mesure de les repousser. Pareil, si vous plantez une culture particulièrement résistante dans une zone touchée par une maladie héritée d’une plantation précédente, vous pouvez rompre le cycle maladif et remédiez naturellement au problème.

Limiter les mauvaises herbes

De point de vue de leur tolérance face aux mauvaises herbes, les cultures au potager se divisent en deux groupes essentiels que sont les plantes salissantes et les plantes nettoyantes. Les premières doivent leur nom au fait qu’elles se font bien facilement victimes des mauvaises herbes. Les secondes, par contre, profitent d’habitude d’une masse végétale assez importante, laquelle empêche les mauvaises herbes de pousser. Afin d’éviter alors une infestation par les mauvaises herbes alors, n’hésitez pas à alterner ces deux groupes de cultures.

Le triple objectif de la rotation des cultures au potager

Quels sont les différentes catégories de légumes ?

Les qualités nutritives du sol et la résistance des plantes face à des maladies, nuisibles et mauvaises herbes, sont le point de départ pour grouper les légumes en 4 catégories principales. Le comportement des légumes variés face à ces facteurs définit d’une part les associations à faire au potager et d’autre – les rotations qui se font entre ces 4 groupes de base. Il y a donc :

Les légumes feuilles

• Gourmands d’azote ;
• Choux, fenouil, épinards, asperges, salades, poireaux, plantes aromatiques, etc.

Les légumes racines

• Gourmands de phosphore et de potassium ;
• Puisent les nutriments en profondeur ;
• Radis, carottes, betteraves, pommes de terre, céleri, panais, navettes, etc.

Les légumes fruits

• Particulièrement gourmands de nutriments ;
• Courgettes, tomates, concombres, aubergines, melons, potirons, etc.

Les légumineuses

• Des légumes grains qui possèdent le grand avantage de fixer l’azote dans la terre ;
• Haricots, lentilles, fèves, pois, etc.

Associez et alterner les légumes au potager par catégorie

Comment pratiquer la rotation des cultures ?

Établir un plan de rotation

En rangs ou carrés, vous avez sans doute remarqué la tendance de délimiter des zones variées à l’intérieur du potager. Cela n’est pas uniquement dans le but de mieux structurer, mais aussi dans le but de garantir la rotation des cultures. Pour cette raison, il conviendra de partir d’un plan de rotation divisant le potager en quatre parcelles, chacun destiné à l’une de ces 4 groupes de légumes. Si vous n’envisagez pas de cultiver un groupe de cultures particulières, vous allez alors avoir un carré de moins.

Mettre en place une rotation sur 4 ans

Les quatre groupes de légumes se succèderont pendant une période de quatre ans, de façon à optimiser le potager et profiter de son plein potentiel. Le principe de base est et cyclique et assez simple et logique.

La première année, on divise le potager en quatre parcelles :

• Parcelle 1 : légumes feuilles
• Parcelle 2 : légumes racines
• Parcelle 3 : légumes fruits
• Parcelle 4 : légumineuses

L’année suivante, le sol enrichi d’azote par les légumineuses serait excellente pour les légumes feuilles. Les légumes grains quant à eux iront enrichir la terre épuisée par les légumes fruits. Ces derniers occuperont la place des légumes racines, lesquelles remplaceront les légumes feuilles pour aller puiser les ressources en profondeur. Le cycle en question se reproduira ainsi par la suite, comme montré sur le schéma ci-dessous.

Comment bien respecter la rotation des cultures – voilà un exemple

Enfin, il est très important de mentionner que la rotation des cultures n’élimine pas le besoin de fertiliser le sol en lui apportant du compost. Ceci est particulièrement important pour les légumes fruits, lesquels nécessitent le plus de nutriments. L’on vous conseille de bien étudier les besoins nutritifs des cultures et agir au cas par cas.

Ne négligez pas la fertilisation régulière du sol !