Périménopause : pourquoi personne ne nous prépare vraiment ?

Auteur Sandrine Bridoux
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Vous avez la quarantaine et soudain, tout semble un peu… différent ? Le sommeil est plus léger, l’humeur en dents de scie, et votre cycle menstruel devient imprévisible. Si vous vous sentez prise au dépourvu, vous n’êtes pas seule. La périménopause reste un sujet mal connu, entouré de mythes et d’informations dépassées, laissant des millions de femmes naviguer à vue dans une période de grands changements.

Le mythe d’une transition de « quelques années »

Si l’on vous demande ce qu’est la ménopause, vous penserez probablement à ce qu’on vous a appris à l’école : une période qui arrive autour de 50 ans, avec des bouffées de chaleur durant deux à quatre ans, et qui ne touche pas tout le monde de la même manière. Malheureusement, cette vision est une simplification extrême de la réalité.

La science et la médecine ont longtemps considéré cette phase uniquement comme la fin de la capacité reproductive. Cette perspective a minimisé l’impact des changements hormonaux sur la santé globale des femmes. Le résultat ? Beaucoup d’entre nous se retrouvent sans réponses face à des symptômes qui bouleversent leur quotidien. La vérité est que cette transition hormonale est un processus long, qui peut s’étendre sur 10 à 15 ans pour de nombreuses femmes.

Périménopause, ménopause, postménopause : clarifions les termes

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Pour mieux comprendre ce qui se passe dans votre corps, il est crucial de maîtriser le vocabulaire. Trop souvent, ces termes sont utilisés à tort et à travers.

  • La périménopause : C’est la phase de transition qui précède la ménopause. Elle commence souvent au début ou au milieu de la quarantaine. Les ovaires commencent à produire moins d’œstrogènes, ce qui rend le cycle irrégulier. C’est durant cette période, qui peut durer de 4 à 10 ans, que les premiers symptômes apparaissent. Une absence de règles peut vous faire penser à une grossesse, et il est important de noter que la contraception reste nécessaire, car l’ovulation, bien qu’irrégulière, est toujours possible.
  • La ménopause : Ce n’est pas une période, mais un événement précis. On parle de ménopause officiellement après 12 mois consécutifs sans règles. C’est un diagnostic qui se fait donc a posteriori. On ne peut pas être « en ménopause » pendant des années ; la ménopause est un point de repère daté d’un seul jour.
  • La postménopause : C’est toute la période qui suit ce fameux jour. Les symptômes comme les bouffées de chaleur peuvent persister plusieurs années, et d’autres, comme les troubles du sommeil ou la sécheresse vaginale, peuvent devenir chroniques s’ils ne sont pas pris en charge.

Bien plus que des bouffées de chaleur : les autres symptômes

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Les connaissances récentes montrent que la baisse des œstrogènes a un impact bien plus large qu’on ne le pensait. Si les bouffées de chaleur et la prise de poids sont les symptômes les plus connus, ils ne sont que la partie émergée de l’iceberg.

  • Santé cardiovasculaire : Avant la ménopause, les œstrogènes offrent une protection relative contre les maladies cardiovasculaires. Après, ce risque augmente considérablement pour les femmes. Il devient alors essentiel de surveiller sa tension artérielle et son cholestérol avec son médecin traitant.
  • Brouillard mental : Vous avez l’impression de chercher vos mots ou d’avoir des difficultés à vous concentrer ? Ce « brain fog » est un symptôme très courant, lié aux fluctuations hormonales qui affectent les neurotransmetteurs. Ce n’est pas dans votre tête, c’est un phénomène physiologique réel.
  • Santé osseuse : La chute des œstrogènes accélère la perte de densité osseuse, augmentant le risque d’ostéoporose. On ne le sent pas, mais c’est une menace silencieuse.
  • Humeur et anxiété : L’irritabilité, l’anxiété ou même des sentiments dépressifs peuvent s’intensifier pendant la périménopause. Ces changements ne sont pas simplement liés au stress de la vie, mais aussi à l’impact des hormones sur la chimie du cerveau.
  • Le microbiome : L’équilibre des bactéries dans notre intestin et notre vagin est aussi modifié. Cela peut influencer le métabolisme (et donc la gestion du poids) et augmenter le risque d’infections urinaires ou de mycoses.

Reprendre le contrôle : des stratégies concrètes pour mieux vivre cette transition

Savoir ce qui se passe est la première étape. La seconde est d’agir. Loin d’être une fatalité, cette période peut être l’occasion de mettre en place de nouvelles habitudes pour protéger votre santé à long terme. Voici quelques pistes concrètes.

1. Prioriser le renforcement musculaire

Avec l’âge et la baisse hormonale, nous perdons naturellement de la masse musculaire (sarcopénie), ce qui ralentit notre métabolisme. Le cardio ne suffit plus. L’entraînement en résistance est votre meilleur allié. Inutile de vouloir soulever des charges de championne. L’objectif est de stimuler vos muscles pour qu’ils se maintiennent.

Conseil pratique : Visez 2 à 3 séances de 30 minutes par semaine. Vous pouvez commencer chez vous avec des élastiques ou le poids du corps (squats, fentes, pompes sur les genoux). Une inscription en salle de sport peut coûter entre 30€ et 70€ par mois, mais c’est un excellent investissement pour un accès à du matériel varié et à des cours collectifs motivants.

2. Adapter son alimentation

Il ne s’agit pas de manger moins, mais de manger mieux. Votre corps devient plus sensible aux glucides et a besoin de plus de protéines pour préserver ses muscles.

  • Augmentez les protéines : Visez une source de protéines à chaque repas (œufs, yaourt grec, poulet, poisson, lentilles, tofu). Cela aide à la satiété et soutient la masse musculaire.
  • Ne craignez pas les bons gras : Les oméga-3 (sardines, maquereau, noix, huile de lin) sont excellents pour le cerveau et aident à lutter contre l’inflammation.
  • Pensez au calcium et à la vitamine D : Essentiels pour les os. On les trouve dans les produits laitiers, les légumes verts à feuilles sombres et les poissons gras. Votre médecin pourra vous conseiller une supplémentation en vitamine D, souvent nécessaire en France.

3. Gérer le stress et le sommeil

Le stress augmente le cortisol, une hormone qui favorise le stockage des graisses, surtout au niveau du ventre. Le manque de sommeil a le même effet. C’est un cercle vicieux.

Conseil pratique : Intégrez des pratiques de relaxation dans votre quotidien. Dix minutes de respiration profonde ou de méditation avec une application comme Petit Bambou peuvent faire une différence. Le yoga ou le Pilates (environ 15-25€ par cours en studio) sont aussi d’excellentes options pour connecter le corps et l’esprit tout en travaillant la souplesse et la force.

N’hésitez jamais à en parler. Si vous vous sentez dépassée, consultez votre médecin traitant ou votre gynécologue. Des solutions existent, qu’elles soient hormonales ou non. Connaître votre corps et comprendre ces changements est la clé pour traverser cette étape non pas en la subissant, mais en devenant l’actrice principale de votre bien-être. C’est le début d’un nouveau chapitre, et vous avez toutes les cartes en main pour qu’il soit épanouissant.

Cet article fournit des informations générales sur le bien-être et ne remplace en aucun cas un avis médical professionnel. Pour toute question relative à votre santé, consultez votre médecin.

Sandrine Bridoux

Ancienne avocate, Sandrine Bridoux a choisi de se consacrer pleinement à sa passion pour le yoga. Formée au Strala Yoga à New York, une approche fluide et décomplexée, elle est l'une des principales ambassadrices de cette pratique en France. Connue sur Instagram sous le nom de @frenchyogagirl, elle partage son expertise à travers des cours, des ateliers et des retraites, encourageant une pratique du yoga libre et intuitive. Elle est également l'auteure de plusieurs livres sur le yoga et le bien-être.