Le Burnout, ce n’est pas dans votre tête. Guide de survie, des premiers signaux à la reconstruction.

Éprouvez-vous une fatigue qui ne se dissipe jamais ? Découvrez les signes du burn out et comment reprendre le contrôle de votre bien-être.

Auteur Léa Bertrand

Depuis plus de vingt ans que j’accompagne des professionnels, des cadres aux employés, j’ai vu la même histoire se répéter. Des personnes passionnées, brillantes, qui s’éteignent petit à petit, sans comprendre pourquoi. Elles se sentent coupables, nulles, faibles. Mais franchement, ce n’est ni de la paresse, ni un manque de volonté. C’est un burnout. Un épuisement professionnel qui vous ronge de l’intérieur.

Et non, ce n’est pas juste un « gros coup de fatigue ». C’est aujourd’hui reconnu comme un syndrome lié au stress chronique au travail. Mais mon but ici n’est pas de vous faire cocher des cases dans une liste de symptômes. C’est de vous donner les clés que j’ai rassemblées sur le terrain, pour vous aider à comprendre ce qui se passe, à voir les signaux d’alerte et, surtout, à savoir comment agir. Pour vous, ou pour un collègue.

La mécanique du burnout : que se passe-t-il dans votre corps ?

Pour faire simple, il faut d’abord parler du stress. Le stress, à la base, c’est utile. C’est une réaction normale du corps face à un défi. Imaginez un sprinter sur la ligne de départ. Au coup de pistolet, son corps libère de l’adrénaline et du cortisol. Son cœur bat la chamade, ses muscles sont prêts. C’est un pic intense, pour un effort court. Après la course, il se repose, et tout revient à la normale.

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Le problème, dans le monde du travail moderne, c’est que la ligne d’arrivée n’existe plus. Le stress devient chronique. Votre corps est en alerte permanente, il produit du cortisol en continu, comme si le moteur de votre voiture tournait constamment en surrégime. Au début, ça tient. Mais à force, les pièces s’usent. C’est ça, le burnout.

Les trois piliers de l’épuisement

Les experts s’accordent en général sur trois dimensions qui s’entremêlent. Je les vois tous les jours, et les comprendre, c’est déjà un grand pas.

  • L’épuisement émotionnel : C’est la sensation d’être complètement vidé. Pas la bonne fatigue après une journée productive, non. C’est se réveiller le matin déjà épuisé, avec la boule au ventre rien qu’à l’idée de commencer la journée. L’énergie manque pour tout, même pour les loisirs que vous adoriez. Un client me disait : « C’est comme si ma batterie interne était morte et que le chargeur ne fonctionnait plus. »
  • Le cynisme (ou la dépersonnalisation) : Face à cet épuisement, votre cerveau se protège comme il peut. Il crée une distance. Vous devenez négatif, cynique sur votre travail. Votre ton change, il devient plus dur, plus sarcastique. Si vous travaillez au contact du public, vous pouvez avoir l’impression de traiter les gens comme des numéros. Ce n’est pas que vous êtes devenu quelqu’un de mauvais, c’est une tentative désespérée de vous protéger d’une souffrance qui déborde.
  • La perte du sentiment d’accomplissement : C’est la dernière étape de la spirale. Vous commencez à douter de tout, surtout de vos compétences. Chaque tâche devient une montagne insurmontable. Vous avez l’impression de n’être plus bon à rien. Le moindre compliment vous semble faux. Cette perte de confiance est terrible, car elle vous enferme : moins vous vous sentez efficace, plus vous forcez pour compenser, et donc… plus vous vous épuisez.

Ces trois aspects ne sont pas des étapes bien rangées. Ils dansent ensemble, se nourrissent l’un l’autre et vous tirent vers le bas.

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Reconnaître les signaux d’alerte : au-delà de la fatigue

Le burnout est un visiteur qui s’installe sans faire de bruit. Les premiers signes sont souvent balayés d’un revers de la main : « C’est juste une période chargée ». C’est une erreur classique. Les identifier tôt, c’est la meilleure des préventions.

Votre corps vous parle

Le corps encaisse, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus. Écoutez-le.

  • Troubles du sommeil : Le grand classique. Vous n’arrivez pas à vous endormir parce que votre cerveau mouline, ou vous vous réveillez en pleine nuit (souvent vers 3 ou 4h du matin) avec une angoisse diffuse. Le sommeil n’est plus du tout réparateur.
  • Douleurs en tout genre : Maux de tête quasi permanents, douleurs dans la nuque et le dos qui ne partent jamais, problèmes de digestion, maux de ventre… Le stress chronique peut même déclencher des problèmes de peau comme de l’eczéma.
  • Vous tombez tout le temps malade : Vous attrapez tous les rhumes qui passent. C’est logique : votre système immunitaire, affaibli par le cortisol en excès, est en berne.

Attention ! Ces symptômes peuvent avoir plein d’autres causes. On ne s’autodiagnostique pas un burnout sur internet. La première, l’unique première étape, c’est d’aller voir votre médecin traitant pour écarter toute autre piste médicale.

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Votre comportement change

Souvent, c’est votre entourage qui le remarque avant vous. Leurs remarques ne sont pas des reproches, mais des signaux.

  • Irritabilité : Vous êtes à fleur de peau. La moindre contrariété vous fait exploser, au travail comme à la maison.
  • Isolement : Voir des amis, sortir, ça vous demande un effort surhumain. Ce qui était avant une source de plaisir devient une corvée. Alors, vous vous repliez.
  • Le « brouillard mental » : Vous lisez trois fois la même phrase. Vous oubliez des rendez-vous. Vous faites des erreurs d’inattention inhabituelles. Ce n’est pas de la bêtise, votre cerveau est juste saturé.
  • Besoin de béquilles : Plus de café pour tenir la journée, un ou deux verres d’alcool le soir pour « décompresser », parfois des somnifères pour espérer dormir… Ce sont des pansements sur une jambe de bois.

D’ailleurs, le plus grand piège, c’est le déni. On se ment à soi-même : « Je suis juste un peu fatigué(e) », « Ça ira mieux après ce dossier », « Je me reposerai ce week-end ». Entendre ces phrases tourner en boucle dans sa tête, c’est déjà un signe en soi.

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Le chemin de la guérison : un marathon, pas un sprint

Oubliez les articles qui promettent de « guérir du burnout en 5 étapes faciles ». C’est un processus long, qui demande de la patience et un bon accompagnement.

Étape 1 : Accepter et appuyer sur STOP

C’est l’étape la plus dure : admettre qu’on est au bout. La première personne à voir, c’est votre médecin traitant. Lui seul peut poser un diagnostic et prescrire un arrêt de travail. Cet arrêt n’est pas des vacances, c’est une ordonnance. C’est le disjoncteur d’urgence.

Bon à savoir : le point sur l’argent, la grande angoisse. Beaucoup n’osent pas s’arrêter par peur de ne plus avoir de revenus. C’est une crainte légitime, mais il faut savoir que vous ne tomberez pas à zéro. La Sécurité Sociale verse des Indemnités Journalières. De plus, la plupart des entreprises ont un contrat de prévoyance qui vient compléter ce montant. Selon les contrats, vous pouvez toucher entre 70% et 100% de votre salaire net. Renseignez-vous auprès de vos RH ou sur votre bulletin de paie, ça peut vraiment apaiser cette angoisse.

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Les premières semaines de l’arrêt, le mot d’ordre est : déconnexion totale. On coupe les notifications, on range l’ordinateur pro. Le but est de laisser le système nerveux se calmer.

Une erreur courante est de vouloir être « productif » dans sa guérison. Oubliez ça. Au début, les victoires sont minuscules. Voici quelques micro-actions pour survivre quand même se lever est une épreuve :

  • Ouvrir les volets pour voir la lumière du jour.
  • Boire un grand verre d’eau.
  • S’asseoir 5 minutes sur son balcon ou près d’une fenêtre.
  • Écouter une chanson qu’on aime, sans rien faire d’autre.

C’est tout. Et c’est déjà énorme.

Étape 2 : Comprendre pour se reconstruire

Une fois sorti de la phase d’épuisement total, le vrai travail de fond commence. C’est le moment de se faire aider par un professionnel : un psychologue du travail ou un thérapeute spécialisé (comptez entre 50€ et 90€ la séance, certaines mutuelles en remboursent une partie, ça vaut le coup de vérifier).

les 10 symptomes du burn out professionnel

Le but est de répondre à des questions clés. Vous pouvez commencer à y réfléchir avec votre thérapeute :

  • Qu’est-ce qui, concrètement, m’a épuisé ? La charge, le manque de reconnaissance, un conflit de valeurs ?
  • À quel moment ai-je commencé à dire « oui » en pensant « non » ?
  • Quelles sont mes 3 valeurs non négociables dans un travail ?

Cette phase est souvent une redécouverte de soi. C’est l’occasion de réapprendre à poser ses limites et à redéfinir ce qui compte vraiment.

Étape 3 : Préparer le retour au travail (ou pas)

Le retour ne doit jamais être brutal. C’est là que la médecine du travail devient votre meilleure alliée. La visite de pré-reprise est essentielle pour discuter des aménagements possibles. Ça peut être un temps partiel thérapeutique (reprendre à 50% ou 80% par exemple) ou une redéfinition de vos missions.

Petit conseil : si rien ne change dans l’entreprise, le risque de rechute est immense. Parfois, la meilleure solution est de préparer un départ et de se reconstruire ailleurs. Le burnout est souvent le symptôme d’un environnement de travail toxique, pas seulement d’un problème personnel.

3 types de burn out ne pas avoir honte de parler a un specialiste

Le rôle de l’entreprise : mieux vaut prévenir que guérir

J’ai trop souvent vu des entreprises mettre en place des cours de yoga ou des paniers de fruits après une vague de burnouts. C’est sympa, mais c’est mettre un pansement sur une fracture ouverte. La vraie prévention, c’est de s’attaquer aux causes profondes du stress.

En tant que manager, votre rôle est crucial. Oubliez les questions frontales comme « T’as l’air crevé, ça va ? ». Privilégiez une approche plus douce pour ouvrir le dialogue :

  • « J’ai remarqué que tu semblais plus préoccupé(e) ces derniers temps, est-ce que tout va bien ? »
  • « La charge de travail sur ce projet est intense, comment est-ce que tu le vis de ton côté ? »

Votre premier travail n’est pas de gérer des tableaux Excel, c’est de prendre soin des humains qui les remplissent. Un manager qui sait écouter sans juger est la meilleure assurance anti-burnout pour une équipe.

les premiers symptomes du burn out

le burnout est un message, pas une fatalité

Le burnout n’est pas une honte ou une preuve de faiblesse. C’est un signal d’alarme. Le signal que vos limites personnelles ont été franchies depuis bien trop longtemps. Le signal qu’un déséquilibre profond s’est installé entre qui vous êtes et ce que vous faites.

L’ignorer peut avoir des conséquences désastreuses. L’écouter, même si c’est terrifiant, est le premier pas vers une reconstruction. Un chemin qui, je le vois tous les jours, mène souvent à une meilleure connaissance de soi et à une vie professionnelle (et personnelle !) plus saine et plus alignée.

Si ces lignes résonnent en vous, s’il vous plaît, ne restez pas seul. Parlez-en. À un proche, à votre médecin. Demander de l’aide, ce n’est pas un aveu de faiblesse, c’est le plus grand acte de courage que vous puissiez faire pour vous-même.

Galerie d’inspiration

quels sont les symptomes du burn out
quels sont les symptomes du burn out et comment les soigner

Selon le baromètre Empreinte Humaine de 2022, 34% des salariés français se déclarent en état de burnout sévère.

Ce chiffre n’est pas juste une statistique, il est le reflet d’un problème systémique dans le monde du travail. Il confirme que ce que vous ressentez n’est pas un échec personnel, mais une conséquence fréquente d’une culture de l’urgence et de la surcharge. Le savoir est une première étape pour déculpabiliser et chercher de l’aide légitime.

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Comment commencer à se protéger quand on se sent submergé par les notifications et les e-mails ?

En créant des

Option A : La cohérence cardiaque. Via des applications gratuites comme RespiRelax+, vous suivez un guide visuel pour respirer 5 secondes à l’inspiration, 5 secondes à l’expiration, pendant 5 minutes. Idéal pour calmer une montée d’angoisse avant une réunion.

Option B : Le scan corporel. Guidé par des applications comme Headspace ou Petit Bambou, cet exercice de pleine conscience consiste à porter son attention sur chaque partie du corps, sans jugement. Parfait le soir pour se délester des tensions de la journée et faciliter l’endormissement.

Léa Bertrand

Jardinière Passionnée & Cuisinière du Potager
Ses terrains de jeu : Potager bio, Culture en pots, Recettes du jardin
Léa a découvert sa vocation en cultivant son premier potager sur un balcon de 4m². Depuis, elle n'a cessé d'expérimenter et de partager ses découvertes. Issue d'une famille de maraîchers bretons, elle a modernisé les techniques traditionnelles pour les adapter à la vie urbaine. Sa plus grande fierté ? Réussir à faire pousser des tomates sur les toits de Lyon ! Quand elle n'a pas les mains dans la terre, elle concocte des recettes avec ses récoltes ou anime des ateliers de jardinage dans les écoles de son quartier.