Carrelage : Le Guide Complet d’un Pro pour Faire le Bon Choix (et Éviter les Catastrophes)
Vous cherchez à transformer votre espace ? Découvrez comment choisir le carrelage tendance qui allie esthétisme et fonctionnalité.

Le choix du carrelage peut sembler anodin, mais il peut métamorphoser n'importe quelle pièce. En repensant ma salle de bain, j'ai réalisé l'importance d'allier style et praticité. Les carreaux à effet bois et pierre sont devenus mes alliés, créant une ambiance chaleureuse tout en résistant à l'humidité. Comment allez-vous faire de même ?
Au-delà de l’esthétique : les vrais secrets d’un sol réussi
Laissez-moi vous dire un truc. Après des années passées à genoux sur les chantiers, j’ai vu défiler un paquet de modes. Mais une chose reste : un carrelage bien choisi et bien posé, c’est un investissement pour des décennies. Un mauvais choix, par contre, c’est une source de regrets que vous croiserez tous les matins. Les magazines de déco, c’est sympa, ils vous parlent de couleurs et de motifs. C’est la partie facile du job.
Contenu de la page
- Au-delà de l’esthétique : les vrais secrets d’un sol réussi
- Partie 1 : Les bases à connaître avant même de regarder les couleurs
- Partie 2 : Un carrelage pour chaque pièce, le choix malin
- Partie 3 : Astuces de pro et erreurs de débutant à ne pas commettre
- Partie 4 : Budget, Outils et le moment de vérité : je fais moi-même ou j’appelle un pro ?
- un choix réfléchi pour une tranquillité durable
- Inspirations et idées
Mon but, c’est de vous parler de ce qu’il y a en dessous. La technique, la durabilité, la sécurité. Franchement, je ne suis pas là pour vous vendre un style, mais pour partager ce que j’ai appris, parfois à la dure. Pour que votre sol soit parfait, pas seulement cette année, mais pour les vingt prochaines.
Alors, on va parler concret. On oublie le jargon et les belles promesses. On va décortiquer ce qui fait qu’un carreau résistera aux jouets des enfants, à la chute d’une casserole ou au gel de l’hiver. C’est un savoir-faire qui se transmet, et aujourd’hui, c’est votre tour.

Partie 1 : Les bases à connaître avant même de regarder les couleurs
Avant de flasher sur un motif, il y a quelques codes à maîtriser. Ce sont de vraies garanties de qualité. Les ignorer, c’est un peu comme construire une maison sans fondations. Ça peut sembler joli un temps, mais ça ne tiendra jamais la route.
Le classement UPEC : Votre meilleur allié
Le classement UPEC, c’est la carte d’identité de votre carrelage. C’est la première chose que je regarde. C’est une norme française très sérieuse qui vous dit comment le carreau va vieillir. Chaque lettre a sa signification :
- U comme Usure : C’est la résistance aux passages et aux rayures. L’échelle va de U2 à U4. Pour une chambre, un U2 peut passer. Mais pour une entrée ou une cuisine, où l’on piétine sans arrêt, je ne descends jamais sous U3.
- P comme Poinçonnement : La résistance aux chocs (un objet qui tombe) et au poids des meubles. Pour les pièces à vivre, un P3 est une bonne sécurité.
- E comme Eau : Sa réaction face à l’humidité. Un E1, c’est pour un nettoyage occasionnel. Dans une salle de bain ou une cuisine, il faut viser au minimum E3.
- C comme agents Chimiques : La résistance aux produits ménagers. Un C2 est recommandé pour être tranquille, surtout en cuisine avec les dégraissants.
Pour faire simple, dans une cuisine familiale, je vise toujours un carrelage classé au minimum U3 P3 E2 C2. C’est une base solide. Si un vendeur est incapable de vous donner ce classement, fuyez. C’est un signe qui ne trompe pas sur le sérieux du magasin.

La glissance : la sécurité, ça ne se négocie pas
On en parle trop peu, mais c’est absolument VITAL. Une anecdote rapide : j’ai été appelé chez un client qui avait posé un superbe carrelage poli dans sa salle de bain. Résultat ? Sa femme a glissé en sortant de la douche, bilan : un poignet cassé et la peur au ventre. On a dû tout casser et recommencer. Une erreur qui a coûté très cher.
Pour ne pas faire la même bêtise, regardez deux normes :
- La norme R (pour pieds chaussés) : Elle va de R9 (glissance normale, pour un salon) à R13. Pour une cuisine ou une entrée, un R10 est plus sûr. Pour une terrasse extérieure, un R11 est le strict minimum pour éviter de transformer votre jardin en patinoire.
- La norme ABC (pour pieds nus) : C’est celle qui compte pour la salle de bain. A, c’est faible. B, c’est l’adhérence qu’il vous faut au minimum pour un sol de douche. C, c’est pour les pros ou le tour de la piscine.
Pour le sol d’une douche à l’italienne, n’acceptez rien en dessous de R10 B. La sécurité avant tout ! D’ailleurs, la mosaïque est une bonne option : les nombreux joints créent une accroche naturelle.

La matière : Grès cérame, pierre ou faïence ?
Tous les carreaux ne se valent pas. Leur composition détermine leur usage. C’est là qu’il faut être malin.
Le grès cérame : C’est le champion toutes catégories. Fait d’argile et de minéraux pressés et cuits à très haute température, il est quasi imperméable (moins de 0,5% d’absorption d’eau). Il ne craint ni le gel, ni les taches, ni l’usure. On le trouve en général entre 20€ et 70€ le m². Pour le nettoyer, un peu de savon noir dilué dans l’eau et c’est parfait. On en distingue deux types : l’émaillé, où le décor est en surface (un gros choc peut faire un éclat visible), et le pleine masse, où le carreau est teinté dans la masse. Un éclat sur ce dernier sera presque invisible. C’est plus cher, mais c’est le top de la résistance.
La faïence : Attention, piège ! La faïence, c’est uniquement pour les murs. Je le répète : jamais au sol. Elle est plus fragile et poreuse. On la choisit pour ses couleurs vives et ses décors, parfaite pour une crédence de cuisine ou les murs d’une salle de bain.

La pierre naturelle (marbre, travertin, ardoise…) : C’est magnifique, unique, chaque carreau est une œuvre d’art. Mais c’est une matière vivante et donc poreuse. Il faut impérativement appliquer un traitement hydrofuge et oléofuge (contre l’eau et l’huile) juste après la pose, puis le renouveler tous les 2-3 ans. C’est un choix de cœur qui demande de l’entretien. Question budget, c’est souvent plus élevé, à partir de 50-60€/m² et ça peut grimper très haut. Conseil d’or : n’utilisez JAMAIS de vinaigre ou de produits acides pour la nettoyer, ça la détruirait.
Les carreaux de ciment : Très tendance, mais attention. Ce n’est pas un carreau cuit, c’est un mélange de ciment et de pigments pressés. Ils sont donc très poreux. Un traitement de protection est obligatoire et doit être appliqué avec le plus grand soin. Sinon, la moindre tache de vin ou de gras est définitive. C’est un choix esthétique qui demande de la vigilance au quotidien.

Partie 2 : Un carrelage pour chaque pièce, le choix malin
Le carrelage parfait n’existe pas. Il y a juste le carrelage adapté à une pièce et à un usage. Voici comment je raisonne pour les pièces clés de la maison.
La cuisine : Zone de combat
C’est la pièce la plus exigeante. Pour le sol, on a vu : un bon grès cérame costaud. Mais pensez aussi aux joints ! Un joint ciment classique est poreux et une tache de sauce tomate peut s’y incruster à vie. Pour la crédence ou les zones sensibles, je propose souvent un joint époxy. Il est 100% étanche et se nettoie d’un coup d’éponge. C’est plus cher et plus technique à poser, mais c’est une tranquillité d’esprit incroyable.
Bon à savoir sur la couleur des joints : Un joint blanc est superbe… pendant une semaine. Un joint noir peut être salissant. L’astuce des pros ? Un joint gris moyen. Il pardonne presque tout et vieillit très bien.
La salle de bain : Le temple de l’étanchéité
Ici, deux mots d’ordre : anti-glisse et étanchéité. Mais le plus important est invisible. Le carrelage en lui-même n’est pas étanche ! Ce qui protège vos murs et votre plancher, c’est le système d’étanchéité sous carrelage (SPEC). C’est une sorte de peinture en résine qu’on applique avant de coller les carreaux. C’est obligatoire selon les normes. Faire l’impasse là-dessus, c’est s’exposer à un dégât des eaux garanti dans quelques années. Croyez-moi, la réparation coûte dix fois le prix d’un travail bien fait au départ.
Le salon : Vive les grands formats !
La tendance est aux carreaux XXL (60×60, 80×80, voire 120×120 cm). C’est sublime, ça agrandit l’espace et réduit le nombre de joints. Mais attention, c’est un vrai défi technique. Le support doit être PARFAITEMENT plat (tolérance de 3 mm sous une règle de 2 m). Si ce n’est pas le cas, un ragréage est indispensable. La pose se fait en double encollage (colle sur le sol ET au dos du carreau), c’est non négociable pour éviter les points de faiblesse.
L’extérieur : Face aux intempéries
Pour une terrasse, le carreau doit être ingélif (résistant au gel), donc privilégiez le grès cérame pleine masse. Il doit aussi être R11 minimum pour la sécurité. Une super technique moderne, ce sont les dalles de 2 cm d’épaisseur posées sur plots. Ça permet un drainage parfait de l’eau. Si vous optez pour une pose collée traditionnelle, une pente de 1,5% est obligatoire pour évacuer la pluie. Une terrasse plate, c’est la garantie d’avoir de la mousse et une patinoire en hiver.
Partie 3 : Astuces de pro et erreurs de débutant à ne pas commettre
Le calepinage : l’heure qui change tout
Le calepinage, c’est simplement le plan de pose. On ne démarre jamais au hasard dans un coin. On fait toujours une « pose à blanc » : on dispose une rangée de carreaux sans colle pour voir où vont tomber les coupes. L’objectif est d’équilibrer les coupes de chaque côté de la pièce et d’éviter une découpe ridicule et moche le long d’un mur. Ça prend une heure, mais ça sauve l’esthétique de votre pièce.
Le mythe du joint invisible
Certains vendeurs vous diront que les carreaux « rectifiés » (aux bords parfaitement droits) peuvent se poser sans joint. C’est une HÉRÉSIE technique. Un sol bouge, se dilate. Le joint sert d’amortisseur. Sans lui, les carreaux finissent par se fissurer ou se soulever. La norme impose un joint de 2 mm minimum en intérieur, même pour du rectifié. Ne cédez pas là-dessus.
Poser sur un ancien carrelage : la fausse bonne idée ?
C’est possible, mais à des conditions strictes. L’ancien carrelage doit être parfaitement collé. Pour vérifier, c’est simple : prenez le manche d’un tournevis et tapotez chaque carreau. Si ça sonne creux, c’est qu’il est décollé et il faut l’enlever. Si tout est OK, il faudra bien dégraisser et appliquer un primaire d’accrochage. Le principal inconvénient, c’est la surépaisseur qui vous obligera à raboter vos portes. Honnêtement, je préfère toujours partir sur une base saine et tout enlever.
Partie 4 : Budget, Outils et le moment de vérité : je fais moi-même ou j’appelle un pro ?
Un chantier de carrelage, ça se prépare. Parlons argent, temps et sueur.
Le budget réel : l’iceberg sous le prix au m²
Le prix du carrelage n’est que le début. Pensez à ajouter :
- La colle (environ 25€ le sac de 25kg, pour 5m²) et le joint (environ 15€ le seau).
- Le primaire d’accrochage ou le système d’étanchéité (comptez 50-100€ pour une salle de bain).
- Les profilés de finition.
- Le conseil qui sauve : achetez toujours 10 à 15% de carrelage en plus ! C’est indispensable pour les coupes, les erreurs, et pour avoir quelques carreaux de rechange dans dix ans si l’un d’eux se casse.
Et bien sûr, la main-d’œuvre. Un carreleur pro facture sa pose entre 40€ et 70€ le mètre carré. Si on vous propose 20€/m², méfiez-vous. C’est le signe d’un travail bâclé.
La liste de courses du carreleur débutant
Si vous vous lancez, il vous faudra un minimum de matériel. Prévoyez un budget de 150€ à 250€ pour : un malaxeur (pour la colle), une truelle crantée (les dents dépendent du format du carreau), un maillet en caoutchouc, un niveau à bulle, un coupe-carreaux (manuel ou électrique), des genouillères (INDISPENSABLE !), des gants, et un masque anti-poussière FFP3. La découpe du carrelage dégage de la poussière de silice, très nocive pour les poumons, ne négligez jamais cette protection.
SOS : J’ai fait une bêtise !
- « La colle déborde dans les joints… » Pas de panique. Tant que la colle est fraîche, grattez l’excédent avec un petit tournevis ou un cutter. C’est crucial pour que le joint de finition ait assez de place.
- « J’ai attendu trop longtemps, mon joint a taché mon carreau… » Si votre carreau est un peu poreux (pierre, terre cuite), agissez vite ! Il existe des nettoyants « laitance de ciment » (disponibles chez Leroy Merlin ou Castorama) mais faites toujours un test sur une chute avant.
Alors, on se lance ?
Pour un bricoleur patient, carreler des toilettes ou une petite pièce carrée avec des carreaux de 30×30 cm, c’est faisable. Comptez un week-end bien rempli pour une petite pièce de 5m² (jour 1 : préparation et pose ; jour 2 : joints). Mais soyez honnête avec vous-même. Pour des projets plus complexes comme une salle de bain complète (à cause de l’étanchéité), la pose de carreaux grand format, ou sur un sol qui n’est pas droit, faire appel à un professionnel est plus sage. Son assurance décennale vous couvre pendant dix ans en cas de problème. C’est une tranquillité d’esprit qui n’a pas de prix.
un choix réfléchi pour une tranquillité durable
Vous l’aurez compris, choisir un carrelage, c’est bien plus que choisir un dessin. C’est comprendre un produit technique pour l’adapter à votre vie. Pensez UPEC, pensez glissance, pensez entretien. Prenez le temps, posez des questions. Un bon carrelage, bien posé, vous l’oublierez. Il sera juste là, beau et fonctionnel, pour des années. Et c’est exactement ça, un projet réussi.
Inspirations et idées
Ne sous-estimez jamais le pouvoir du joint. Un joint de couleur contrastée (blanc sur un carreau sombre) va créer un quadrillage graphique et mettre en valeur la forme de chaque carreau. À l’inverse, un joint ton sur ton, comme un gris ciment avec un carrelage effet béton, va unifier la surface pour un rendu plus monolithique et agrandir visuellement l’espace. Pour les zones salissantes comme une crédence de cuisine, pensez aux joints époxy de Weber : plus chers, mais totalement étanches et insensibles aux taches.
Un carreau dit
- Un sol parfaitement plat, sans aucun
Finition mate ou brillante : comment trancher ?
Le brillant (ou lappato) réfléchit la lumière et agrandit les petits espaces, apportant une touche d’élégance. Il est cependant plus sensible aux rayures fines et peut être glissant lorsqu’il est mouillé, le rendant moins idéal pour une entrée ou une salle de bain familiale. Le mat, plus tendance, offre un rendu sobre et naturel. Il est moins glissant et masque mieux les traces de pas ou de calcaire, ce qui en fait un excellent choix pour les pièces à fort passage et les salles d’eau.
Le choix de l’audace : Les carreaux très grands formats (XXL), comme les dalles de 120×120 cm ou même 120×260 cm, ne sont plus réservés aux lofts. Ils créent une sensation d’espace et de luxe en réduisant drastiquement le nombre de joints. Parfaits pour un sol de pièce à vivre ou les murs d’une douche à l’italienne, ils donnent une impression de surface continue, comme une plaque de marbre ou de béton ciré. Des marques comme Porcelanosa ou Laminam sont des références en la matière.
Pour une touche d’artisanat et d’authenticité, le Zellige marocain est inégalé. Ces petits carreaux d’argile émaillée, fabriqués à la main, apportent une âme unique à une crédence ou une salle de bain.
- Chaque carreau est unique, avec de légères variations de teinte et de planéité.
- La surface iridescente capte la lumière de manière exceptionnelle.
- La pose se fait traditionnellement bord à bord, sans joint, pour un effet de matière saisissant.
Lors de l’achat, prévoyez toujours 10% de carrelage en plus pour une pose droite, et jusqu’à 15% pour une pose en diagonale ou à motifs. C’est la marge de sécurité indispensable pour les coupes et les éventuels imprévus.
Grès cérame émaillé : Le décor (couleur, motif) est appliqué sur la surface via une couche d’émail. Très grand choix esthétique, mais en cas de choc important, un éclat peut révéler la couleur de la
Le charme du bois sans ses contraintes ? C’est la promesse du carrelage imitation parquet. Les modèles haut de gamme, comme ceux de la série
- Finition polie/brillante : Utilisez un détergent neutre (type savon noir dilué) et une serpillière microfibre bien essorée pour éviter les traces.
- Finition mate/structurée : Un balai brosse et un détergent légèrement dégraissant (comme le St Marc) sont plus efficaces pour nettoyer les aspérités. Rincez toujours à l’eau claire.
- Joints en ciment : Pour raviver leur couleur, utilisez une brosse à dents et un mélange de bicarbonate de soude et de percarbonate.