Multiplier son Laurier Rose : Le Guide Complet pour des Boutures Réussies (Même sans Jardin !)
Transformez votre jardin avec des boutures de laurier rose ! Découvrez des techniques simples pour une floraison éclatante.

Rien de plus gratifiant que de voir ses propres boutures prendre vie. C’est ce que j’ai ressenti la première fois que j’ai tenté de multiplier mes lauriers roses. Ce petit arbuste, qui résiste si bien à la sécheresse, m'a fasciné par sa beauté et son parfum enivrant. Les mois qui viennent sont idéaux pour se lancer dans cette aventure verte.
Je discute avec des plantes depuis plus de trente ans. Ça peut paraître étrange dit comme ça, mais quand on passe ses journées les mains dans la terre, on apprend à les écouter. Et le laurier rose, c’est l’un des premiers arbustes que j’ai appris à multiplier. Franchement, c’est une plante incroyablement généreuse, presque exubérante, qui pardonne pas mal d’erreurs.
Contenu de la page
- Le bon timing : pourquoi le bois d’été est le meilleur
- Votre kit de démarrage : matériel et budget
- Le prélèvement : le geste précis qui change tout
- Méthode n°1 : Dans l’eau (la patience visible)
- Méthode n°2 : En terre (l’efficacité professionnelle)
- Alors, Eau ou Terre ? Le verdict.
- De la bouture à l’arbuste : les premiers soins
- Inspirations et idées
Mais pour vraiment maîtriser le truc, pour transformer une simple branche en un bel arbuste touffu, il y a quelques gestes et secrets qui ne s’inventent pas. Ce sont ces astuces, apprises au fil des saisons, que je veux partager avec vous. Oubliez les formules compliquées. Ici, on va parler technique simple, observation et bon sens. Car réussir une bouture, c’est avant tout comprendre la plante qu’on a entre les mains.
ATTENTION ! La règle d’or avant de commencer
Avant même de penser à couper quoi que ce soit, il y a une chose absolument essentielle à savoir. C’est la première chose que je dis à chaque nouvel apprenti. Le laurier rose (Nerium oleander) est entièrement toxique. Oui, TOUT : les feuilles, les fleurs, le bois, et même la sève. Pas de panique, ça ne doit pas vous faire peur, mais simplement vous rendre très prudent.

Alors, on prend de bonnes habitudes :
- On travaille toujours avec des gants.
- On se lave soigneusement les mains et les outils après manipulation.
- On ne brûle JAMAIS de bois de laurier rose (la fumée est toxique aussi).
- Et bien sûr, on garde les boutures hors de portée des enfants et des animaux.
La sécurité d’abord, le jardinage ensuite. C’est non négociable.
Le bon timing : pourquoi le bois d’été est le meilleur
Pour réussir une bouture, il faut se mettre à la place de la plante. Le laurier rose est un survivant-né. Dans la nature, si une branche casse et tombe sur un sol humide, elle peut faire des racines toute seule. Notre job, ce n’est pas de réinventer le processus, mais de lui donner un sacré coup de pouce.
Alors, pourquoi ne pas le faire n’importe quand ? Au printemps, les tiges sont jeunes, vertes, pleines de sève… et pourrissent très facilement. En plein hiver, le bois est endormi, et il a du mal à se réveiller pour fabriquer des racines. Le moment parfait, c’est entre les deux. On cherche ce que les pros appellent du « bois semi-aoûté ». C’est une tige de l’année qui a commencé à durcir, passant du vert au brun clair. Elle est assez solide pour ne pas pourrir, mais encore assez jeune pour s’enraciner vite. C’est cet équilibre qu’on vise, généralement entre fin juillet et début octobre.

Votre kit de démarrage : matériel et budget
Avant de vous lancer, un petit tour des courses s’impose. Un bon artisan a de bons outils, c’est pareil pour le jardinage !
Vous aurez besoin d’un sécateur parfaitement aiguisé et propre. Une lame mal affûtée écrase les tissus de la plante, et ça, c’est la porte ouverte aux maladies. Un petit coup d’alcool à 70° sur les lames avant de couper, c’est un réflexe simple qui sauve bien des boutures.
Pour le reste, ça dépend de votre méthode. Mais pour la plus fiable (celle en terre), voici la liste :
- Des petits pots (godets) de 8-10 cm.
- Un bon substrat : le terreau spécial « semis et bouturage » est parfait.
- Pour l’aération : du sable de rivière, de la perlite ou de la vermiculite.
- Optionnel mais recommandé : de l’hormone de bouturage en poudre.
Où trouver tout ça ? En jardinerie (Gamm Vert, Jardiland…) ou dans les grands magasins de bricolage (Castorama, Leroy Merlin). Franchement, pour démarrer, prévoyez un petit budget de 15€ à 25€. Ça couvre le terreau, les pots et un petit flacon d’hormone qui vous durera des années.

Le prélèvement : le geste précis qui change tout
Choisissez une belle tige saine sur votre laurier rose, sans taches ni bestioles. Idéalement, une branche qui n’a pas fleuri cette année, pour que toute son énergie soit concentrée sur la survie. Elle doit avoir le diamètre d’un crayon, c’est un bon repère.
Coupez une extrémité de 15 à 20 centimètres, juste en dessous d’un « nœud » (là où partent les feuilles). C’est ici que les hormones naturelles de la plante sont les plus concentrées.
Maintenant, il faut « habiller » la bouture :
- Retirez toutes les feuilles du bas. Ne gardez que 2 ou 3 paires tout en haut. Moins il y a de feuilles, moins la bouture se déshydrate.
- Si les feuilles restantes sont grandes, coupez-les de moitié dans la largeur. Toujours pour limiter l’évaporation d’eau.
- Petite astuce de pro (facultative) : avec la pointe du sécateur, vous pouvez gratter très légèrement la base de la tige sur 1 ou 2 cm pour exposer un peu de la couche verte sous l’écorce. Ça peut aider à stimuler les racines.
Voilà, votre bouture est prête ! Deux chemins s’offrent à vous : la méthode dans l’eau, très visuelle, ou la méthode en terre, plus efficace.

Méthode n°1 : Dans l’eau (la patience visible)
C’est la technique la plus simple, parfaite pour voir la magie opérer. Mais attention, elle a un piège !
Prenez un bocal en verre transparent et mettez-y vos boutures avec 5-7 cm d’eau (de pluie, c’est le top). Une vieille astuce consiste à ajouter un petit morceau de charbon de bois pour garder l’eau propre. Pas de charbon sous la main ? Pas de panique. Le plus important, c’est de changer l’eau tous les 2-3 jours, religieusement.
Placez le bocal à la lumière, mais sans soleil direct. En quelques semaines, vous verrez de petites racines blanches apparaître. N’ayez pas la main trop rapide ! Attendez d’avoir un bon « chevelu » de racines de plusieurs centimètres avant de penser à la suite.
Le passage critique en terre : C’est là que ça se corse. Les racines formées dans l’eau sont fragiles. Il faut les acclimater en douceur dans un pot avec un substrat très léger (50% terreau, 50% sable ou perlite). Soyez délicat et gardez la terre humide (mais pas détrempée) les premières semaines.

Méthode n°2 : En terre (l’efficacité professionnelle)
Honnêtement, c’est ma méthode préférée. Le taux de réussite est meilleur et les plantes sont plus costauds dès le départ.
Préparez un mélange drainant : un tiers de bon terreau, un tiers de sable grossier, et un tiers de tourbe ou de fibre de coco. (D’ailleurs, la fibre de coco est une super alternative écologique à la tourbe, pour un résultat quasi identique). Remplissez vos petits pots et humidifiez le tout.
Trempez la base de votre bouture dans un peu d’hormone de bouturage, puis plantez-la dans un trou que vous aurez fait au préalable avec un crayon (pour ne pas enlever la poudre). Tassez doucement.
Maintenant, le secret : le bouturage « à l’étouffée ». Couvrez le pot avec un sac plastique transparent ou une bouteille coupée pour créer une mini-serre. Mais attention ! Il faut l’aérer 5 à 10 minutes CHAQUE jour pour éviter la moisissure. Je me suis fait avoir une fois, il y a des années… j’ai perdu tout un lot de boutures rares parce que j’avais oublié d’aérer pendant un week-end humide. Une leçon apprise à la dure !
Alors, Eau ou Terre ? Le verdict.
Pour résumer, la méthode de l’eau est géniale pour les débutants qui veulent voir les racines se former, c’est presque magique. Mais le rempotage est délicat. La méthode en terre demande un peu plus de matériel au départ, mais le succès est plus souvent au rendez-vous et les plants sont plus vigoureux. Si vous êtes prêt à investir 15€ dans un bon terreau, je vous conseille vivement la méthode en terre.
De la bouture à l’arbuste : les premiers soins
Ça y est, vos boutures ont pris ! Le signe qui ne trompe pas ? L’apparition de nouvelles petites feuilles. Surtout, ne tirez pas dessus pour vérifier les racines, c’est l’erreur de débutant à ne JAMAIS faire !
Le premier hiver : une étape cruciale
Un jeune laurier rose est frileux. Si vous êtes dans le sud, un coin abrité du jardin suffit. Ailleurs, il faut le protéger du gel. Une serre froide ou une véranda, c’est l’idéal. Et si vous vivez en appartement ? Pas de problème. Trouvez la pièce la plus fraîche et lumineuse possible, loin des radiateurs. Un rebord de fenêtre dans une chambre peu chauffée, c’est parfait. On arrose très peu en hiver, juste assez pour que la terre ne soit pas un bloc de béton.
Plantation et taille de formation
Au printemps suivant, quand le risque de gel est passé, vous pouvez planter votre jeune arbuste en pleine terre ou dans un pot plus grand. Une fois qu’il est bien installé, pincez l’extrémité de la tige principale. Ce geste simple le forcera à faire des branches sur les côtés, et vous obtiendrez un arbuste bien touffu plutôt qu’une longue tige toute seule.
Et les fleurs dans tout ça ? Un peu de patience… Il faut généralement compter 2 à 3 ans avant de voir votre bouture offrir ses premières floraisons. Mais l’attente en vaut largement la peine !
Inspirations et idées
Option A : Le bouturage dans l’eau. Visuel et gratifiant, on voit les racines apparaître sur le rebord de la fenêtre. Le risque : les racines, habituées à l’eau, peuvent subir un choc lors du passage en terre.
Option B : Le bouturage en terreau. Plus direct, la plante s’adapte immédiatement à son futur milieu. Le risque : impossible de suivre l’évolution, et l’excès d’arrosage peut tout faire pourrir.
Notre conseil : La méthode dans l’eau est plus ludique pour les débutants, mais le repiquage doit se faire avec une infinie délicatesse.
Le nom botanique du laurier rose, Nerium oleander, vient du grec
Au-delà de la technique, multiplier son laurier rose, c’est capturer un peu d’été en bouteille. Le simple fait de voir les premières feuilles percer sur une jeune tige évoque instantanément les vacances, le chant des cigales et la douceur d’une fin de journée en Provence. C’est un véritable créateur d’ambiance pour un balcon, une promesse de Méditerranée à portée de main.
Pour son premier pot, votre bouture a des besoins précis :
- Le contenant : Un pot en terre cuite de 15 cm. Sa porosité est idéale pour éviter l’asphyxie des jeunes racines.
- Le drainage : Un trou au fond du pot est non-négociable. Ajoutez une couche de billes d’argile.
- Le substrat : Un mélange léger. Visez 2/3 de terreau pour plantes méditerranéennes (type Or Brun ou Fertiligène) et 1/3 de sable de rivière pour assurer un bon drainage.
L’erreur à ne pas commettre : Placer sa jeune bouture fraîchement rempotée en plein soleil. Même si la plante mère adore ça, votre pousse est encore fragile. Pour l’acclimater, offrez-lui d’abord un emplacement lumineux mais sans soleil direct aux heures les plus chaudes, afin d’éviter de
Vos boutures dans l’eau ont développé de belles racines de 3-4 cm. Et maintenant ?
C’est le moment critique du passage à la terre. Préparez un petit pot avec un terreau très léger, faites un avant-trou avec un crayon, et glissez-y la bouture avec une extrême douceur. Le secret est de maintenir le substrat juste humide (jamais détrempé) pendant les deux premières semaines, le temps que la plante s’habitue à son nouvel environnement.
Des archéologues ont retrouvé des traces de laurier rose dans les jardins de Pompéi, magnifiquement conservés après l’éruption du Vésuve en 79 apr. J.-C.
- Une floraison spectaculaire qui s’étale de juin aux premières gelées.
- Un feuillage dense et persistant, d’un vert profond et lustré.
Le secret d’un laurier rose adulte et vigoureux ? Dès la deuxième année, un apport mensuel d’engrais pour géraniums ou plantes fleuries, riche en potasse (K), pendant toute la période de croissance.
Si le rose et le blanc sont des classiques, osez la couleur pour vos futures boutures ! Des variétés comme ‘Soleil Levant’ offrent un jaune pâle délicat, tandis que ‘Villa Romaine’ arbore un rose saumoné unique. Pour un impact maximal, la variété ‘Hardy Red’ propose un rouge intense qui contraste magnifiquement avec le vert du feuillage.
Pendant que les racines se forment, soignez la mise en scène. Le bouturage devient un élément de déco à part entière.
- Le bocal d’apothicaire : Son verre ambré protège les jeunes racines de la lumière directe et ajoute une touche vintage.
- Le soliflore en série : Aligner plusieurs boutures dans des vases fins crée un rythme graphique sur une étagère ou une console.
- La dame-jeanne miniature : Parfaite pour accueillir plusieurs tiges à la fois avec un esprit brocante chic.