Vous vous sentez « trop » sensible ? Et si c’était votre plus grande force ?

Découvrez si votre sensibilité est un super-pouvoir ! Cet article vous dévoile les signes d’une hypersensibilité souvent mal comprise.

Auteur Gabrielle Lambert

On vous a déjà dit que vous étiez « trop sensible » ? Cette petite phrase, l’air de rien, peut être incroyablement lourde à porter. Elle est souvent pleine de jugement et d’incompréhension. Dans mon métier, j’accompagne des personnes qui se sentent différentes, et cette phrase est presque toujours leur point de départ. Mon rôle, c’est de les aider à enlever ce « trop » pour ne garder que le mot « sensible », et surtout, de leur montrer que ce n’est pas une faiblesse, mais une façon unique et riche d’être au monde.

Cet article n’est pas une liste de symptômes sortie d’un manuel. C’est un concentré d’années d’échanges et d’observations. L’objectif ? Vous donner des repères clairs et, surtout, des outils concrets pour naviguer dans un monde qui n’est pas toujours adapté à cette particularité. Oubliez l’idée que vous êtes anormal. Vous êtes simplement câblé différemment. Et honnêtement, c’est peut-être là que réside votre plus grand potentiel.

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La haute sensibilité, c’est quoi au juste ? (Au-delà des clichés)

Le mot « hypersensible » est souvent utilisé à tort et à travers, presque comme s’il s’agissait d’un défaut. Je préfère de loin parler de « haute sensibilité » ou de « sensibilité élevée ». C’est plus juste. La recherche, menée par des psychologues pionniers sur le sujet, a montré que ce n’est pas un trouble mental qu’on trouve dans les manuels de diagnostic. C’est un trait de caractère inné, présent chez environ une personne sur cinq. Et non, ce n’est pas une affaire de genre : il y a autant d’hommes que de femmes concernés, même si les pressions sociales poussent souvent les hommes à le cacher.

Un coup d’œil dans le cerveau d’une personne sensible

Ce n’est pas juste « dans votre tête ». Il y a une réalité neurologique derrière tout ça. Votre cerveau ne traite pas l’information de la même manière que la majorité des gens. Il le fait de façon bien plus profonde.

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Imaginez que votre système nerveux est équipé d’un amplificateur surpuissant. Il ne capte pas des choses différentes, mais il reçoit tout – les sons, les lumières, les odeurs, les émotions des autres – avec une intensité décuplée. Les neurosciences ont d’ailleurs observé une activité plus intense dans certaines zones du cerveau, comme l’insula (liée à la conscience de soi et à l’empathie) ou les fameux neurones miroirs. Ça explique pourquoi vous avez parfois l’impression d’être une véritable « éponge émotionnelle ».

Pour faire simple, les experts ont résumé ce trait en quatre points clés (un petit mémo super pratique) :

  • Traitement en profondeur : Vous réfléchissez beaucoup. Vraiment beaucoup. Vous analysez, vous faites des liens que personne d’autre ne voit. Ça peut vous ralentir pour prendre une décision, mais vos choix sont souvent plus mûrement réfléchis.
  • Tendance à la surstimulation : Forcément, quand on analyse tout en permanence, le cerveau fatigue plus vite. Une journée dans un centre commercial ou une soirée bruyante peut vous laisser complètement K.O. Ce n’est pas de l’anxiété sociale, c’est une surcharge sensorielle pure et simple.
  • Forte réactivité émotionnelle et empathie : Vous vivez les émotions à 200%. La joie est immense, la tristesse est abyssale. Votre empathie est physique : vous ne comprenez pas ce que l’autre ressent, vous le ressentez.
  • Perception des subtilités : Vous remarquez les détails que les autres ratent. Le micro-changement dans le ton de voix d’un ami, une lumière qui clignote, l’odeur du café trois bureaux plus loin… Votre monde est juste plus détaillé.

Comprendre ça, c’est la première étape. Vous n’êtes pas « trop », votre système est juste plus performant. Le défi, c’est d’apprendre à régler le volume.

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Les signes concrets que l’on retrouve au quotidien

Les tests en ligne, c’est bien pour une première idée, mais la vraie reconnaissance se fait dans les petites choses de la vie de tous les jours. Voici les situations qui reviennent sans cesse en consultation.

1. La surcharge sensorielle et ce besoin VITAL de s’isoler

C’est le signe le plus flagrant. Un jour, un informaticien m’a décrit son enfer en open space : le cliquetis de chaque clavier, le bourdonnement des néons, la machine à café… Il terminait ses journées avec le cerveau « passé au mixeur ». Ce n’est pas qu’il est antisocial, c’est que son système nerveux était juste saturé.

Le monde est souvent trop bruyant, trop lumineux, trop tout. Ça se traduit par une aversion pour les lumières de supermarché, une gêne face aux bruits répétitifs, une sensibilité extrême aux odeurs, ou même une haine des étiquettes de vêtements qui grattent.

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Bon à savoir : ce besoin de s’enfermer dans une pièce calme n’est pas un caprice ou un début de dépression. C’est un besoin biologique de réinitialisation. C’est une recharge, pas une fuite.

2. L’empathie-éponge : quand les émotions des autres vous submergent

J’ai accompagné une infirmière qui ne dormait plus la nuit. Elle ramenait chez elle toute la souffrance de ses patients, au point de ressentir leurs angoisses physiquement. Elle était une éponge, et l’éponge était pleine à ras bord.

Cette empathie est un super-pouvoir, mais sans frontières, elle devient un poison. Le signe classique ? Avoir du mal à regarder des scènes tristes ou violentes dans un film. Ce n’est pas de la sensiblerie, c’est que votre cerveau vit l’émotion comme si elle était réelle.

3. L’esprit qui ne s’arrête jamais (et la difficulté à se décider)

Les personnes sensibles sont de grands penseurs. Elles analysent, pèsent le pour et le contre, anticipent… ce qui est souvent vu comme de l’hésitation. Mais quand la décision est prise, elle est généralement solide car elle intègre des paramètres subtils que personne d’autre n’avait captés.

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Cette réflexion intense peut virer à la rumination, surtout après une critique. La scène tourne en boucle, vous vous demandez ce que vous auriez dû faire. C’est le cerveau qui essaie de comprendre et d’apprendre. D’ailleurs, c’est aussi pour ça qu’il est parfois si difficile de choisir un film le soir : on est trop conscient de toutes les possibilités et on veut faire le meilleur choix pour tout le monde !

L’erreur classique du sensible « débutant » (et comment l’éviter)

Quand on découvre sa haute sensibilité, on a tendance à tomber dans quelques pièges. En voici deux très courants :

1. L’isolement total. Par peur de la surstimulation, on finit par refuser toutes les invitations et par s’enfermer. Erreur ! Le but n’est pas de vivre en ermite, mais d’apprendre à gérer son énergie. Vous pouvez aller à cette soirée, mais peut-être en partant plus tôt ou en vous accordant 20 minutes de pause dans une pièce au calme.

2. Le sur-perfectionnisme pour éviter la critique. Comme une simple remarque peut être vécue très douloureusement, on développe des stratégies pour être irréprochable. On vérifie son travail 15 fois, on anticipe les besoins de tout le monde… C’est la voie royale vers l’épuisement. Le but n’est pas d’être parfait, mais d’être « assez bon ».

Vivre avec : mes stratégies concrètes pour vous faciliter la vie

Reconnaître, c’est bien. Agir, c’est mieux. Il ne s’agit pas de vous changer, mais d’aménager votre quotidien pour qu’il respecte votre nature.

1. Créez votre « boîte à outils sensorielle »

C’est votre kit de survie personnel. Identifiez ce qui vous agresse et ce qui vous apaise.

  • Pour le bruit : Un casque à réduction de bruit est un investissement qui change la vie (comptez entre 150€ et 350€ pour un bon modèle chez Bose ou Sony), mais de simples bouchons d’oreilles en cire (environ 5€ en pharmacie) peuvent déjà sauver votre journée dans les transports ou en open space.
  • Pour la lumière : Chez vous, optez pour des ampoules à lumière chaude et des éclairages indirects. Dehors, osez les lunettes de soleil même quand le ciel est juste très lumineux.
  • Créez votre sanctuaire : Ayez un endroit chez vous, même un tout petit coin, qui est votre refuge. Mon conseil pour le créer : 1. Choisissez un fauteuil ou un coin de pièce. 2. Mettez-y 3 choses qui vous apaisent (un plaid doux, une plante, une odeur que vous aimez). 3. Bannissez-en la chose qui vous stresse le plus (souvent, c’est le téléphone !). Quinze minutes dans ce refuge peuvent transformer une journée.

2. Apprenez à poser des limites (sans culpabiliser !)

Pour l’éponge émotionnelle, les limites sont vitales. Dire « non » est souvent le plus grand défi.

Comment expliquer aux autres ? C’est la question à un million. Le secret, c’est de parler de votre besoin, pas de leur tort. Évitez les grandes étiquettes « je suis hypersensible », qui peuvent sonner comme une excuse. Soyez concret.

Quelques scripts à essayer :

  • Pour refuser une invitation : « Merci beaucoup pour l’invitation, ça me touche ! J’adorerais, mais j’ai eu une grosse semaine et j’ai vraiment besoin d’une soirée calme pour recharger mes batteries. On peut se voir la semaine prochaine, juste nous deux ? »
  • En couple ou en famille : « J’ai besoin de 15 minutes seul(e) dans le calme en rentrant du travail pour pouvoir être vraiment présent(e) avec toi/vous après. Ce n’est pas contre toi/vous, c’est pour moi. »
  • Au travail (sur le bruit) : « Est-ce que ça vous dérange si je mets mon casque de temps en temps ? Ça m’aide énormément à me concentrer quand il y a beaucoup d’agitation autour. »

3. Transformez ce trait en force

Arrêtez de voir ça comme un handicap. C’est un ensemble de talents !

Votre attention au détail, votre créativité, votre intuition, votre empathie… Ce sont des qualités incroyables dans de nombreux métiers (thérapeute, artiste, chercheur, soignant, designer) et des cadeaux inestimables dans vos relations personnelles. Le tout est de choisir un environnement et des personnes qui savent apprécier cette profondeur.

Quand faut-il consulter ? Faire la différence entre trait et trouble

Attention, c’est un point important. La haute sensibilité est un trait, pas une maladie. Mais vivre avec ce trait dans un monde parfois brutal peut augmenter le risque de développer certains troubles si on n’est pas bien outillé.

Il est crucial de ne pas tout mettre sur le compte de la sensibilité. Un professionnel saura faire la différence. Pour vous donner une idée, l’anxiété ou la dépression sont des états qui altèrent votre fonctionnement habituel, alors que la haute sensibilité, c’est votre mode de fonctionnement de base, depuis toujours. Il y a aussi des points communs avec le trouble du spectre de l’autisme, comme la sensibilité sensorielle, mais une différence majeure se situe souvent au niveau de l’empathie, qui est ressentie très différemment. Enfin, un état de stress post-traumatique peut provoquer une hypervigilance, mais elle est liée à un événement précis, contrairement à la sensibilité qui est innée.

Un autotest est un bon point de départ, mais ce n’est pas un diagnostic. Consultez un psychologue ou un psychothérapeute si :

  • Votre anxiété vous paralyse au quotidien.
  • Vous vous isolez de plus en plus.
  • Vous ressentez une tristesse constante et une perte de plaisir.
  • Vous n’arrivez plus à faire face à vos obligations.

Un bon thérapeute ne cherchera pas à vous « guérir », mais à vous donner les clés pour mieux vivre avec votre nature et en faire une force.

Votre premier pas pour aujourd’hui

J’espère que ce petit voyage vous a éclairé. Être hautement sensible, ce n’est pas une condamnation, c’est une invitation à vivre une vie plus profonde et plus authentique. Oui, ça demande des ajustements. Mais le jeu en vaut la chandelle.

Le chemin, c’est de passer du « Je suis trop sensible » au « Je suis sensible, et c’est ma force ». C’est arrêter de lutter contre vous-même pour enfin collaborer avec votre nature.

Alors, votre mission pour aujourd’hui, si vous l’acceptez : Prenez juste 5 minutes. Mettez un minuteur. Asseyez-vous en silence, sans écran, sans musique. C’est tout. Observez simplement ce que ça fait. C’est le premier pas pour apprendre à régler le volume et à écouter la musique subtile de votre monde intérieur.

Inspirations et idées

Pour gérer une surcharge sensorielle soudaine, préparez votre kit de survie personnel. L’idée n’est pas de vous couper du monde, mais de vous offrir une pause régénératrice.

  • Casque à réduction de bruit : un modèle comme le Bose QuietComfort ou le Sony WH-1000XM5 peut créer une bulle de silence instantanée dans les transports ou un open space.
  • Huiles essentielles : un roll-on à la lavande ou à la camomille romaine (Puressentiel, Pranarōm) appliqué sur les poignets offre un apaisement olfactif immédiat.
  • Un objet texturé : un galet lisse, un petit morceau de velours ou un fidget toy discret pour canaliser la tension par le toucher.

Les recherches en neurosciences, notamment par IRMf, révèlent que le cerveau des personnes hautement sensibles traite les informations sensorielles et émotionnelles avec une profondeur accrue.

Concrètement, cela signifie que vous ne sur-réagissez pas : vous percevez simplement plus de nuances. Là où d’autres voient un tableau, vous en percevez les coups de pinceau, la texture de la toile et l’émotion de l’artiste. C’est cette profondeur d’analyse qui nourrit la créativité, l’empathie et l’intuition.

Comment transformer le flot constant de pensées en une boussole intérieure ?

Le soir, plutôt que de ruminer, prenez cinq minutes pour répondre à deux questions simples dans un carnet : 1. « Quelle émotion a dominé ma journée et que m’a-t-elle appris sur mes besoins ? » 2. « Quel a été le moment le plus beau/doux/apaisant aujourd’hui, même minuscule ? ». Cet exercice simple ne vise pas à tout analyser, mais à extraire la sagesse de vos ressentis et à réorienter votre attention vers le positif.

  • Une capacité à ressentir une joie intense face à l’art ou la nature.
  • Une intuition souvent très juste concernant les gens et les situations.
  • Une aptitude à créer des liens profonds et authentiques.

Le point commun ? La perméabilité émotionnelle. En apprenant à la protéger avec des limites saines, elle devient un véritable super-pouvoir relationnel et créatif, plutôt qu’une source d’épuisement.

Le piège à éviter : confondre sensibilité et faiblesse. La société valorise souvent la stoïcisme, surtout chez les hommes, poussant à réprimer les émotions. Or, pour une personne hautement sensible, cette répression est contre-productive. Elle ne fait qu’accumuler une pression interne qui finit par exploser en anxiété ou en retrait social. La vraie force n’est pas de ne rien sentir, mais de savoir accueillir et naviguer ses émotions avec intelligence.

Votre environnement de travail peut drainer ou nourrir votre énergie. Pour les profils sensibles, certains critères sont non négociables : un espace de travail calme (ou la possibilité de télétravail), des missions qui ont du sens, un management bienveillant qui communique clairement et une reconnaissance de la qualité plutôt que de la quantité. Le bon poste n’est pas une question de secteur, mais d’adéquation entre vos besoins et la culture de l’entreprise.

« Être sensible, c’est être vivant. Ne vous excusez jamais de ressentir. »

Pour la méditation guidée : L’application Calm ou Petit BamBou propose des séances courtes pour apaiser le système nerveux, idéales avant une réunion stressante ou pour décompresser le soir.

Pour le suivi émotionnel : L’application Daylio permet de noter son humeur et ses activités en quelques clics, aidant à identifier les déclencheurs de stress ou de joie sans effort d’écriture.

L’une apaise sur le moment, l’autre offre une vision à long terme pour mieux comprendre vos schémas personnels.

Ne sous-estimez jamais le pouvoir des matières sur votre système nerveux. Votre intérieur doit être un cocon. Privilégiez des textures douces et naturelles : un plaid en laine mérinos ou en cachemire, des coussins en lin lavé (comme ceux de La Redoute Intérieurs ou Harmony textile), un tapis épais en laine sous vos pieds. Évitez les matières synthétiques, rêches ou froides, qui peuvent inconsciemment augmenter votre niveau de tension.

  • Carl Gustav Jung
  • Albert Einstein
  • Nicole Kidman
  • Lana Del Rey

Leur secret ? Loin d’être un frein, leur sensibilité exacerbée a été le moteur de leur génie, de leur créativité et de la finesse de leur art. Ils ont su canaliser cette particularité pour observer le monde avec une acuité hors du commun.

Gabrielle Lambert

Créatrice DIY & Adepte de la Récup'
Ses projets favoris : Transformations créatives, Récupération stylée, Déco fait-main
Gabrielle a toujours vu le potentiel caché des objets abandonnés. Petite, elle transformait déjà les cartons en châteaux et les bouteilles en vases colorés. Cette passion ne l'a jamais quittée. Après avoir travaillé dans l'événementiel, elle s'est tournée vers le partage de ses techniques créatives. Son appartement marseillais est un véritable laboratoire où chaque meuble raconte une histoire de transformation. Elle adore dénicher des trésors dans les vide-greniers du dimanche et leur donner une seconde vie surprenante.