Majorque, le vrai mode d’emploi : Mes conseils pour éviter les galères et savourer l’essentiel

Prêt pour l’évasion ? Découvrez comment organiser des vacances inoubliables à Majorque, entre plages ensoleillées et découvertes culturelles.

Auteur Jessica Merchant

Cela fait plus de vingt ans que je vis et respire Majorque. Pas en simple touriste, non. J’y ai bossé, j’ai collaboré avec des artisans d’ici, et j’ai surtout guidé des amis qui voulaient voir autre chose que les plages bondées des catalogues. À force de parcourir ses routes et de sentir ses vents, on finit par apprendre ses petits secrets, ceux que l’île ne partage qu’avec ceux qui prennent le temps.

Alors, oubliez les guides de voyage classiques. Ce que je vous propose ici, c’est un carnet de route, un partage d’expérience pour que vous puissiez organiser votre séjour sans tomber dans les pièges de débutants. On va parler de la vraie vie majorquine, avec ses beautés incroyables et ses petits défis.

La grande question : quand partir à Majorque ?

Franchement, le choix de la période peut transformer votre voyage du tout au tout. Croire que Majorque est une destination purement estivale, c’est la première erreur à ne pas faire. Chaque saison a son charme et son public.

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Le printemps (mars-mai) : l’île en pleine effervescence

Pour moi, c’est l’une des plus belles périodes. L’île se réveille, tout est vert, et les amandiers en fleurs au centre de l’île offrent un spectacle magique. Les températures sont douces, parfaites pour la randonnée ou pour s’attaquer à vélo aux routes mythiques de la Serra de Tramuntana. Par contre, pour la baignade… il faut être courageux ! L’eau est encore fraîche, autour de 15-18°C. Le vrai plus, c’est la tranquillité. Vous pouvez explorer des villages comme Valldemossa ou Deià sans la cohue. Et votre portefeuille vous remerciera : les prix des hôtels et des locations de voiture sont bien plus doux.

L’été (juin-août) : chaud devant, mais bondé

Juin, c’est le compromis idéal. Il fait déjà bien chaud, l’eau est délicieuse (on atteint les 22-25°C), mais la marée humaine de juillet-août n’a pas encore tout submergé. C’est parfait pour profiter à fond des plages.

les plus belles plages au monde

Juillet et août, c’est une autre histoire. C’est la très, très haute saison. La chaleur est souvent écrasante (plus de 30°C) et l’île est pleine à craquer. Les plages les plus connues sont prises d’assaut dès 10h. Trouver une place pour se garer près d’une crique (une cala) relève de l’exploit sportif. C’est une ambiance festive, c’est certain, mais il faut être prêt à payer le prix fort pour tout et à jouer des coudes. Mon conseil si vous venez à ce moment-là : levez-vous à l’aube pour profiter des lieux populaires, ou alors explorez l’intérieur des terres, souvent délaissé et bien plus calme.

L’automne (septembre-novembre) : l’été indien majorquin

Septembre est sans doute mon mois préféré. La chaleur est plus douce, les foules se dispersent enfin, et surtout, la mer a emmagasiné toute la chaleur de l’été. Elle est souvent plus chaude qu’en juin ! C’est aussi la période des vendanges du côté de Binissalem. Octobre reste très agréable, même si le risque de quelques averses augmente. C’est la saison parfaite pour mixer plage et visites culturelles, avec des prix qui redeviennent raisonnables.

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L’hiver (décembre-février) : pour les fans de calme absolu

Ici, on s’adresse à ceux qui cherchent la solitude. L’hiver est doux sur la côte, mais peut être froid en montagne. Attention, beaucoup d’hôtels et de restaurants dans les stations balnéaires ferment leurs portes. Palma, la capitale, reste vivante toute l’année. C’est la saison rêvée pour la randonnée (en surveillant la météo !) et pour se gaver d’agrumes frais dans la vallée de Sóller.

Comment se déplacer ? La voiture, sésame de la liberté

Majorque est plus grande qu’elle en a l’air. Votre moyen de transport va vraiment définir ce que vous pourrez découvrir. Pour sortir des sentiers battus, la voiture est quasi indispensable.

Louer une voiture : quelques astuces pour éviter les galères

Une voiture, c’est la clé pour dénicher les criques isolées et les villages perchés. Mais attention, quelques points de vigilance :

  • La taille, ça compte ! Ne faites pas l’erreur de prendre un gros SUV. Les ruelles des vieux villages sont un cauchemar. Une Fiat 500 ou une Clio, c’est l’idéal. J’ai vu trop de touristes en panique, coincés dans une ruelle de Valldemossa.
  • L’assurance, le point crucial. Les loueurs vous proposent une assurance de base avec une franchise énorme (souvent 1000 € ou plus). La moindre rayure vous coûtera une fortune. Mon conseil : prenez TOUJOURS l’assurance complète sans franchise directement au comptoir du loueur. Ça coûte plus cher (comptez un supplément de 15 à 25 € par jour), mais la tranquillité d’esprit, ça n’a pas de prix. Méfiez-vous des assurances vendues par les comparateurs en ligne ; en cas de pépin, vous devrez avancer les frais et vous battre pour être remboursé.
  • Où louer ? Des entreprises locales ont une très bonne réputation. Elles sont souvent un peu à l’écart de l’aéroport (une navette vous y amène), mais le service est plus transparent. Les grandes enseignes internationales sont dans le terminal mais peuvent être très insistantes pour vous vendre des extras. À vous de voir.
  • Conduire ici. Sur les grands axes, c’est facile. Mais les routes de la Serra de Tramuntana, c’est un autre niveau. La fameuse route de Sa Calobra, avec ses virages en lacet et les bus qui croisent, demande une concentration de pilote. Si vous n’êtes pas un conducteur aguerri ou si vous avez le vertige, oubliez !
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Les transports en commun : économiques mais limités

Le réseau de bus (TIB) est très correct et relie Palma à la plupart des villes. C’est moderne, climatisé, et on peut payer directement avec sa carte bancaire sans contact, ce qui est super pratique. Par contre, n’espérez pas atteindre les petites criques sauvages en bus. C’est une bonne option si vous logez à un endroit fixe et prévoyez juste quelques excursions ciblées.

Où poser ses valises ? À chaque région son ambiance

C’est LE choix qui va colorer votre séjour. Ne vous trompez pas de camp de base ! Voici un petit tour d’horizon pour vous aider à choisir, sans tableau, juste avec le ressenti du terrain.

D’abord, la Serra de Tramuntana, à l’ouest. C’est le joyau de l’île, classé à l’UNESCO. C’est un Majorque spectaculaire, sauvage, idéal pour les randonneurs, les cyclistes et ceux qui cherchent un luxe discret. Des villages comme Valldemossa, Deià ou Fornalutx sont sublimes mais assez chers. Une bonne base peut être Sóller, nichée dans sa vallée. Par contre, qui dit Tramuntana dit routes qui tournent. Voiture indispensable ici.

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Ensuite, le Nord (vers Alcúdia et Pollença). C’est le paradis des familles. La baie d’Alcúdia, c’est une immense plage de sable fin en pente douce, parfaite pour les enfants. C’est une zone très bien équipée en activités, avec de belles vieilles villes fortifiées. La voiture est un plus pour explorer les environs, comme le cap de Formentor.

Puis, il y a la côte Est, le royaume des criques. De Cala Ratjada à Cala d’Or, c’est une succession de petites merveilles aux eaux turquoise. Certaines sont très développées, d’autres plus sauvages. La région de Santanyí est sublime mais victime de son succès en été. Sans voiture, vous passerez à côté de 90% des choses à voir.

Le Sud-Ouest et la baie de Palma, c’est le visage le plus touristique et animé. On y trouve des stations comme Magaluf, connues pour la fête. Ce n’est pas le Majorque que je préfère, mais ça plaît à certains. Palma, la capitale, est une ville magnifique qui mérite qu’on y loge pour un séjour plus culturel et gastronomique. On peut s’en échapper facilement en bus pour une journée plage.

Enfin, il y a l’intérieur des terres (Es Pla). C’est le cœur agricole, le grand oublié du tourisme. Des villages authentiques, des marchés locaux (celui de Sineu le mercredi est une institution), et le calme absolu. C’est là qu’on trouve les agroturismos, ces vieilles fermes rénovées en hôtels de charme. Expérience authentique garantie, mais voiture obligatoire pour ne pas se sentir isolé.

Les incontournables, vus avec l’œil d’un local

Bien sûr, il y a des classiques. Mais voici comment les vivre un peu différemment.

  • La Cathédrale de Palma (La Seu) : Un monstre de beauté. Mon conseil : achetez votre billet en ligne pour éviter la queue et allez-y à l’ouverture. La lumière du matin à travers la rosace est un moment de grâce. Prévoyez bien 1h30 pour en profiter.
  • La vieille ville de Palma : Ne suivez pas la foule dans les grandes artères commerçantes. Perdez-vous dans le labyrinthe de ruelles, levez les yeux, poussez les portes des patios… Vous découvrirez une autre ville.
  • Le marché de l’Olivar : Le ventre de Palma ! Allez-y le matin (c’est ouvert du lundi au samedi matin) pour l’ambiance, les odeurs, les couleurs. On peut y manger des huîtres ou des tapas sur le pouce, au milieu des locaux.
  • Sa Calobra et le Torrent de Pareis : La route est un enfer en été. L’astuce ? Prenez le premier bateau du matin depuis Port de Sóller. L’arrivée par la mer est spectaculaire et vous évitez la route.
  • Cap de Formentor : La route peut être fermée aux voitures en été (des navettes prennent le relais). Mais si vous pouvez, le lever du soleil depuis le phare est un souvenir qui n’a pas de prix.
  • Les criques bondées (Cala Llombards, Mondragó…) : Le secret, c’est d’y aller en décalé. Soit avant 10h, soit après 16h, quand beaucoup de gens commencent à partir. Vous profiterez de la plus belle lumière, avec un peu plus d’espace.

Mon petit coup de cœur secret

Si vous voulez sortir des sentiers battus, je vous donne un secret. Oubliez la côte pour une demi-journée et montez au village de Caimari, au pied de la Tramuntana. C’est la capitale de l’huile d’olive. L’ambiance y est incroyablement paisible. Il y a une vieille presse à huile à visiter, et surtout, une quiétude que vous ne trouverez nulle part ailleurs. C’est le Majorque authentique, loin, très loin de l’agitation.

Le kit de survie : derniers conseils pratiques

Quelques détails qui changent tout pour un séjour sans stress.

  • La valise maligne : N’oubliez pas des chaussures d’eau (croyez-moi, les oursins sur les rochers, ça pique !), une bonne crème solaire, un chapeau, et une batterie externe pour votre téléphone. Le GPS dans les routes de montagne, ça vide une batterie à une vitesse folle.
  • Parking à Palma : Ne perdez pas votre temps (et vos nerfs) à chercher une place dans la rue. Visez directement un parking souterrain comme celui de la Plaça Major ou du Parc de la Mar. Ça vous coûtera environ 2-3 € de l’heure, mais c’est le prix de la tranquillité.
  • Manger malin et local : Pour le déjeuner, fuyez les terrasses attrape-touristes et cherchez les petits restaurants qui affichent un « menú del día ». Pour 12 à 18 €, vous aurez une entrée, un plat, un dessert et une boisson. C’est imbattable et souvent délicieux.
  • Sécurité : Le soleil tape fort, même au printemps. Buvez beaucoup d’eau. Sur les plages, respectez les drapeaux et méfiez-vous des courants. Et comme partout, attention aux pickpockets à Palma et ne laissez JAMAIS rien de visible dans votre voiture. Un sac sur le siège, même pour 5 minutes, c’est une invitation.

Voilà, vous avez quelques-unes de mes clés. Majorque a mille visages : elle peut être une fête non-stop, un terrain de sport à ciel ouvert ou un havre de paix. Le secret, c’est de choisir le vôtre. J’espère que ces conseils vous aideront à trouver ce Majorque-là, celui qui vous laissera des souvenirs bien plus marquants qu’une simple photo de plage. Soyez curieux, prenez le temps, et cette île vous le rendra au centuple.

Inspirations et idées

Pour la location de voiture, la taille compte vraiment. Oubliez le gros SUV et privilégiez une citadine type Fiat 500 ou Seat Ibiza. C’est le sésame pour vous faufiler dans les ruelles des villages et trouver une place de parking près des criques les plus convoitées. Côté loueurs, regardez les entreprises locales comme Wiber ou Centauro qui incluent souvent une assurance complète, évitant les mauvaises surprises au comptoir.

Où trouver la meilleure ensaïmada de l’île ?

Oubliez les versions industrielles de l’aéroport. La vraie ensaïmada, cette spirale briochée saupoudrée de sucre glace, se déniche dans les forns (boulangeries) traditionnels. Pour une expérience authentique à Palma, poussez la porte de Fornet de la Soca ou de Can Joan de s’Aigo, une institution depuis 1700. Commandez-la llisa (nature) ou farcie à la crème d’amande.

  • Sineu (Mercredi) : Le seul marché de l’île encore classé comme foire agricole. Ambiance authentique garantie au milieu des animaux de ferme et des produits du terroir.
  • Santa Maria del Camí (Dimanche) : Un immense marché populaire avec une excellente section bio. Idéal pour faire le plein de fromages, d’olives et de sobrassada.
  • Artà (Mardi) : Plus artisanal, parfait pour trouver des paniers, de la céramique et des créations locales dans un cadre magnifique.

Plus de 50% de l’oxygène que nous respirons provient des océans, et les herbiers de posidonie en sont un poumon majeur en Méditerranée.

Ces prairies sous-marines, souvent confondues avec des algues, sont la raison pour laquelle les eaux de Majorque sont si cristallines. Elles filtrent l’eau et protègent les plages de l’érosion. Le geste simple ? Jetez l’ancre de votre bateau uniquement sur les fonds sableux, jamais sur les zones sombres qui signalent la présence de cette plante vitale et protégée.

Le souvenir emblématique : Loin des aimants et des bibelots, rapportez un morceau de l’âme de l’île avec les Teles de Llengües. Ces textiles en ikat de coton aux motifs en zigzag sont fabriqués à la main dans une poignée d’ateliers, comme Teixits Vicens à Pollença. Un coussin ou un set de table apportera une touche méditerranéenne authentique à votre intérieur.

  • Traversez des paysages d’orangers et de citronniers inaccessibles par la route.
  • Plongez dans une atmosphère Belle Époque unique.
  • Arrivez directement au cœur de l’un des plus beaux villages de l’île.

Le secret ? Embarquez à bord du train en bois centenaire qui relie Palma à Sóller. Ce n’est pas un simple trajet, c’est un voyage dans le temps.

Pour un déjeuner authentique et économique, fuyez les terrasses à touristes et cherchez les ardoises affichant le

Chaussures de trail : Légères et souples, elles sont parfaites pour les sentiers côtiers et les randonnées faciles comme le Camí de s’Arxiduc près de Valldemossa. Leurs semelles adhérentes, type Vibram, sont un atout sur la roche sèche.

Chaussures de rando montantes : Indispensables si vous vous attaquez aux étapes techniques du GR 221 dans la Serra de Tramuntana, notamment la descente du Barranc de Biniaraix. Elles offrent un meilleur maintien de la cheville.

Notre conseil : pour un voyage polyvalent, une bonne paire de chaussures de trail suffit pour 90% des aventures.

L’astuce pour les plages bondées en été n’est pas d’arriver à 7h, mais de viser la fin de journée. Vers 17h, les familles plient bagage, la lumière devient dorée et la chaleur plus supportable. Vous trouverez une place pour votre serviette et profiterez de la crique dans une atmosphère bien plus sereine, voire magique au coucher du soleil. C’est le moment parfait pour une baignade apaisante après une journée d’exploration.

Jessica Merchant

Paysagiste Éco-responsable & Amoureuse des Plantes
Ses passions : Jardins naturels, Plantes locales, Biodiversité
Jessica a grandi dans une ferme bio en Provence, entourée de lavande et d'oliviers. Cette enfance au contact de la nature a façonné sa vision du jardinage. Pour elle, un beau jardin est avant tout un écosystème vivant et équilibré. Après des années à concevoir des espaces verts pour des particuliers, elle partage maintenant ses connaissances avec passion. Son jardin expérimental accueille abeilles, papillons et oiseaux dans une harmonie soigneusement orchestrée. Elle rêve d'un monde où chaque balcon deviendrait un refuge pour la biodiversité.