Baskets en Déchets : J’ai Décortiqué la Space Hippie – Ce Que Vous Devez Savoir Avant d’Acheter
Découvrez comment la collection Nike Space Hippie transforme les déchets en sneakers stylées et durables.

J'ai toujours pensé que la mode pouvait être un vecteur de changement. Avec la collection Nike Space Hippie, ce rêve devient réalité. En réutilisant des matériaux recyclés pour créer des sneakers uniques, Nike prouve qu'on peut allier style et durabilité. Cette innovation réinvente notre rapport à la consommation.
En tant qu’artisan qui a passé des années à travailler le cuir, à sentir l’odeur de la colle et à respecter la matière noble, l’idée d’une basket faite de « déchets » a de quoi surprendre. Franchement, ça bouscule tout ce qu’on m’a appris. Quand une grande marque a lancé cette collection, ce n’était pas juste une nouvelle paire de pompes, c’était une véritable question posée à tout le secteur.
Contenu de la page
- Le secret de fabrication : comment on transforme du déchet en sneaker ?
- Au toucher et à l’usage, ça donne quoi ?
- Les différents modèles : lequel choisir ?
- Le vrai ressenti : confort, prix et comparaison
- Entretien et durabilité : les points de vigilance
- Mon avis final : une belle étape, mais pas la révolution
- Inspirations et idées
J’ai donc décidé de mettre mes préjugés de côté et de décortiquer cette fameuse « Space Hippie ». Pas avec les yeux d’un collectionneur, mais avec mes mains et mon expérience d’artisan. Oublions le marketing un instant. Entrons dans l’atelier pour voir ce qu’elle a vraiment dans le ventre.
Le secret de fabrication : comment on transforme du déchet en sneaker ?
L’idée de base est simple, mais l’exécution est complexe. Il s’agit de récupérer les rebuts de production pour en faire de nouvelles matières premières. C’est quelque chose qu’on fait depuis toujours dans les petits ateliers, où chaque chute est réutilisée. Ici, c’est juste fait à une échelle industrielle gigantesque.

Concrètement, il y a deux innovations majeures :
- La tige en « Space Waste Yarn » : Imaginez des bouteilles en plastique, des chutes de t-shirts et des restes de fil, le tout broyé, fondu, puis transformé en un nouveau fil. C’est ce fil, composé à environ 85-90% de polyester recyclé, qui est utilisé pour tricoter la partie supérieure de la chaussure.
- La semelle « Crater Foam » : Ici, on récupère les chutes de mousses performantes d’autres chaussures. On les broie en petits granulés colorés, puis on les mélange à une mousse neuve pour créer la semelle.
Bon à savoir : un matériau recyclé n’a jamais les mêmes qualités qu’un matériau neuf. Les fibres sont plus courtes, la matière est moins pure. Tout le défi pour les ingénieurs a donc été de concevoir une chaussure qui tienne la route malgré ces contraintes.
Au toucher et à l’usage, ça donne quoi ?
La tige, tricotée avec ce fil recyclé, est un peu plus rêche qu’un tissu neuf classique. On sent que la matière a une histoire, et honnêtement, c’est ce qui fait son charme. Les couleurs chinées, jamais parfaitement uniformes, viennent directement de ce mélange de déchets. C’est une esthétique assumée.

La semelle, quant à elle, est un peu plus ferme et dense qu’une semelle 100% neuve. C’est le compromis pour intégrer environ 12% de matériaux recyclés (le fameux « Nike Grind »). Si vous mettez plus de granulés, la semelle devient fragile ; si vous en mettez moins, l’argument écolo ne tient plus. Ce dosage est donc crucial.
Mais l’astuce la plus maline se trouve à l’intérieur… La semelle de propreté (celle que votre pied touche) est faite avec des chutes de mousse ZoomX. Pour faire simple, la ZoomX, c’est le matériau le plus performant et le plus cher de la marque, celui qu’on trouve dans les chaussures de marathon à plus de 250€. C’est un peu comme si on récupérait les chutes d’un tissu de haute couture pour en faire une doublure de poche. C’est un coup de génie qui offre un confort surprenant là où on ne s’y attend pas.

Les différents modèles : lequel choisir ?
La collection se décline en plusieurs versions, et chacune a sa petite particularité. Oublions les tableaux compliqués, voici pour qui elles sont faites :
Les modèles 01 et 04 sont les plus classiques. Une forme basse, un laçage simple… C’est la porte d’entrée parfaite si vous voulez tester le concept sans prendre de risques. Elles sont polyvalentes et faciles à porter.
Le modèle 02, c’est le look « chausson ». Pas de lacets, une tige qui monte un peu plus sur la cheville. C’est la plus minimaliste et elle mise tout sur l’élasticité du tricot pour le maintien. Idéale si vous aimez enfiler vos chaussures en deux secondes.
Enfin, le modèle 03 est le plus audacieux, la bête de foire technique. Avec sa forme très montante et son système de serrage par câbles, c’est un vrai ovni. C’est un modèle qui démontre un vrai savoir-faire, mais il est aussi plus clivant et moins facile à porter au quotidien.

Le vrai ressenti : confort, prix et comparaison
Alors, est-ce que c’est une bonne chaussure pour tous les jours ? Oui, mais avec quelques nuances. La semelle est confortable grâce à la petite touche de ZoomX, mais elle reste plus ferme qu’une Air Max, par exemple. C’est une chaussure parfaite pour se balader en ville, mais peut-être pas pour une journée entière à piétiner sur du béton. On gagne en style et en conscience écolo ce qu’on perd un peu en amorti moelleux par rapport aux reines du confort.
Et par rapport à d’autres marques éco-responsables, comme Veja ? La démarche est différente. Ici, on est sur une innovation technique de recyclage à grande échelle, tandis que d’autres marques se concentrent sur des matériaux bio-sourcés et une production plus éthique. C’est deux philosophies distinctes.
Côté budget, parlons peu, parlons bien. À leur sortie, ces paires se situaient entre 130€ et 180€ selon le modèle. Aujourd’hui, on les trouve surtout sur les marchés de l’occasion comme Vinted ou StockX. Attention aux prix ! Un modèle en bon état ne devrait pas dépasser son prix d’origine, sauf pour des éditions très limitées. Comptez entre 70€ et 150€ pour une paire peu portée.

Entretien et durabilité : les points de vigilance
Posséder une Space Hippie, c’est accepter ses particularités. Pour l’entretien, c’est simple :
- SURTOUT PAS de machine à laver. La chaleur pourrait déformer la semelle et fragiliser les collages.
- Nettoyez à la main avec une brosse douce, de l’eau froide et un savon neutre (le savon de Marseille est parfait).
- Pour le séchage, laissez-les à l’air libre, loin d’un radiateur. Astuce de pro : bourrez-les de papier journal pour qu’elles gardent leur forme.
- N’utilisez jamais d’eau de Javel ou de produits solvants, vous risqueriez de dissoudre les colles !
Maintenant, la question qui fâche : la durabilité. Soyons honnêtes, la réparabilité est proche de zéro. Comme pour la plupart des sneakers modernes, la semelle est collée et ne peut pas être changée par un cordonnier. Une fois qu’elle est usée, la chaussure est en fin de vie. C’est le grand paradoxe : une chaussure faite pour être écolo, mais qui n’est pas faite pour durer des décennies.
Pour un usage normal, attendez-vous à une durée de vie de 2 à 3 ans. Ça représente environ 1500 à 2500 kilomètres de marche, ce qui reste tout à fait correct pour ce type de chaussures.
Mon avis final : une belle étape, mais pas la révolution
La Space Hippie est une prouesse technique. Elle prouve qu’on peut créer un produit désirable à partir de ce qu’on jetait hier. C’est aussi une excellente façon de sensibiliser le public aux enjeux du recyclage dans la mode.
Cependant, il faut rester lucide. L’impact réel de cette collection reste limité face aux millions de paires produites chaque année. De plus, la boucle n’est pas encore bouclée : la chaussure est faite de matériaux recyclés, mais est-elle elle-même facilement recyclable en fin de vie ? Pas vraiment. Séparer la tige de la semelle reste un casse-tête.
Au final, c’est une étape importante, un signal fort envoyé à toute l’industrie. Mais la route vers une chaussure vraiment durable – robuste, réparable ET recyclable – est encore longue.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Vous seriez plutôt tenté par une chaussure innovante faite de déchets mais à la durée de vie limitée, ou par une chaussure plus traditionnelle en cuir, réparable pour durer dix ans ? Lancez le débat en commentaire !
Inspirations et idées
Nike Space Hippie : Utilise les déchets de ses propres usines (chutes de mousse et de fil) pour créer la chaussure. L’innovation est centrée sur le surcyclage interne.
Adidas x Parley : Se concentre sur la collecte de déchets plastiques dans les océans pour les transformer en fil utilisé pour les empeignes. L’innovation est tournée vers la dépollution externe.
Deux approches du recyclage, une même ambition : repenser la fabrication.
L’industrie de la mode est responsable d’environ 10% des émissions mondiales de carbone, plus que les vols internationaux et le transport maritime combinés.
Une chaussure comme la Space Hippie, avec son empreinte carbone radicalement réduite grâce à l’utilisation de matériaux recyclés, n’est pas juste un objet de mode. C’est une réponse concrète à une urgence industrielle, prouvant qu’un autre mode de production est possible à grande échelle.
- Pour nettoyer la tige en Space Waste Yarn, utilisez une brosse douce et de l’eau savonneuse. Frottez délicatement pour ne pas accrocher les fibres.
- La semelle Crater Foam se nettoie bien avec une éponge magique pour les traces tenaces.
- Évitez absolument le lave-linge, qui pourrait déformer la structure et affaiblir les colles.
Pourquoi ce nom, « Space Hippie » ?
L’idée vient d’un concept de la NASA : l’utilisation des ressources in situ. C’est la capacité pour des astronautes sur une autre planète à construire ce dont ils ont besoin avec les matériaux trouvés sur place. Nike a transposé cette philosophie à ses usines : créer des chaussures à partir des « déchets » environnants. Un mélange de futurisme spatial et de débrouillardise écolo.
Au-delà de l’aspect visuel, le contact avec la chaussure est unique. La tige est plus texturée, moins lisse qu’un Flyknit classique. On sent une certaine rigidité qui inspire confiance. C’est une sensation différente, celle de porter un objet qui n’essaie pas de cacher son histoire, mais qui l’intègre fièrement dans son design et son confort.
Les mouchetures colorées de la semelle ne sont pas un motif imprimé. Ce sont les fragments visibles des anciennes chaussures qui la composent. Chaque paire raconte ainsi une histoire industrielle unique.
L’erreur serait de la juger uniquement sur ses performances sportives. La Space Hippie est avant tout un manifeste design et une prouesse d’ingénierie matérielle. Conçue pour le confort urbain au quotidien, elle n’a pas la prétention de rivaliser avec une chaussure de running de compétition. Son terrain de jeu, c’est la rue, pas la piste d’athlétisme.
- Un amorti surprenant pour une semelle en partie recyclée.
- Une légèreté qui défie son apparence robuste.
- Une adhérence parfaitement adaptée à un usage quotidien.
Le secret ? L’intégration de granulés Nike Grind, issus du broyage d’anciennes chaussures et de chutes de fabrication, au sein de la mousse Crater Foam. C’est ce qui donne à la fois sa performance et son aspect moucheté si caractéristique.
Nike a frappé fort, mais d’autres marques ont fait de l’éco-conception leur raison d’être bien avant. Elles représentent des alternatives intéressantes pour qui cherche à allier style et conscience écologique.
- Veja : La marque pionnière, connue pour son cuir tanné sans chrome, son coton biologique et son B-Mesh fabriqué à partir de bouteilles en plastique recyclées.
- Allbirds : Axée sur les matières naturelles innovantes comme la laine mérinos et la fibre d’eucalyptus, avec des semelles issues de la canne à sucre.
Point important : La valeur d’une telle paire ne se mesure pas qu’à sa durabilité physique. Acheter une Space Hippie, c’est aussi soutenir une démarche de R&D qui vise à rendre l’industrie moins polluante. C’est un investissement dans un futur où la norme serait de produire à partir de l’existant, réduisant ainsi le coût environnemental global de nos objets.