La Dunk x CDG sous le Microscope : Le Guide Complet que Vous Attendiez

Prêt à découvrir la fusion audacieuse entre le style japonais et le streetwear ? La COMME des GARÇONS x Nike Dunk arrive le 14 mai !

Auteur Laurine Benoit

J’ai vu défiler un nombre incalculable de paires dans ma carrière. Honnêtement, des centaines, peut-être même des milliers. Certaines collaborations vous marquent par leur simplicité, d’autres par leur audace pure. Cette fameuse Dunk Low issue d’une collaboration avec la maison de couture japonaise Comme des Garçons ? Elle est clairement dans la deuxième catégorie. Ce n’est pas juste une basket. C’est une prise de position, un objet qui demande à être compris.

Quand les premières images ont fuité après les défilés, le petit monde de la sneaker s’est littéralement déchiré. Beaucoup étaient perplexes. Une Dunk sans son énorme languette rembourrée ? Une tige transparente ? J’ai su tout de suite que cette paire allait compter. Pas forcément comme la plus belle, mais comme l’une des plus importantes. Parce qu’elle nous force à réfléchir. Mon but ici, ce n’est pas de vous dire si vous devez l’aimer ou non. C’est de vous donner toutes les clés pour la décoder. On va la décortiquer ensemble, comme un artisan le ferait avec une belle pièce de bois.

La sneaker COMME des GARÇONS x Nike Dunk Low aperçue à la fashion week de Paris arrive ce 14 mai

Pourquoi cette chaussure existe-t-elle ? Le contexte est essentiel.

Pour vraiment saisir l’essence d’un objet, il faut comprendre d’où il vient. Ici, on a une rencontre entre deux philosophies radicalement différentes.

Une vision de la mode : la déconstruction

D’un côté, on a une grande maison de couture connue pour sa manie de tout déconstruire. Depuis des décennies, sa fondatrice s’amuse à dynamiter les codes de la beauté et du vêtement. Elle expose les coutures, utilise des matériaux qu’on n’attend pas là, et bouscule les proportions. Son but n’est pas de créer du « joli » consensuel, mais de provoquer une réaction, de nous faire questionner l’objet lui-même.

Quand cette philosophie s’attaque à une sneaker, le résultat n’est jamais un simple changement de couleur. Il y a toujours une modification de la structure, une idée qui pousse le modèle original dans ses derniers retranchements. Le but n’était pas d’améliorer la Dunk, mais de la réinventer à travers ce prisme si particulier.

COMME des GARÇONS Nike SB Dunk Low, la sneaker collaborative de luxe sera commercialisée le 14 mai chez Dover Street Market

La Dunk : Du terrain de basket à la rue

De l’autre, la Nike Dunk. Née comme une simple chaussure de basket universitaire, elle était basique, efficace, avec des couleurs vives pour les équipes. Puis, les skateurs se la sont appropriée. Pourquoi ? Parce qu’elle était solide, sa semelle plate offrait un super contact avec la planche, et elle était facile à trouver.

Nike, loin d’être bête, a vite compris le filon et a lancé sa ligne SB (Skateboarding), en adaptant la Dunk pour cet usage. La différence la plus visible, c’est la languette. Sur une Dunk SB, elle est super épaisse, rembourrée pour protéger des chocs de la planche. Ils ont aussi glissé un amorti Zoom Air dans la semelle. Un détail technique qui change tout pour un skateur.

Et c’est là que le geste créatif devient génial. Pour cette collaboration, les designers ont pris une base de Dunk SB Low et ont retiré son élément le plus iconique : la grosse languette. C’est un geste fort, presque provocateur. C’est comme prendre une voiture de sport et lui enlever son aileron. Ils ont transformé un objet purement fonctionnel en un objet de mode radical.

la nouvelle Nike COMME des GARÇONS Dunk low 2020 arrive finalement chez Dover Street Market ce 14 mai

La paire en main : on passe à l’analyse technique

Une fois qu’on a le contexte, on peut enfin s’intéresser à l’objet. Je me souviens de la première fois que j’en ai eu une entre les mains. La sensation est vraiment à part.

Le Nexkin, ce drôle de matériau

La star de la chaussure, c’est sa tige transparente. Elle est faite en Nexkin. Oubliez le plastique bas de gamme, on parle ici d’un TPE, un élastomère thermoplastique. Pour faire simple, c’est un textile tissé avec de très fins fils de plastique, à la fois souple et hyper résistant.

D’ailleurs, ce n’est pas une invention pour cette chaussure. Nike l’utilisait déjà sur des modèles de course à pied très techniques, car il est ultra-léger et incroyablement respirant. Mais ici, son but est tout autre : la transparence. Elle expose ce qui est normalement caché : les coutures, la structure, et surtout… vos chaussettes ! La chaussure devient un cadre, et c’est vous qui peignez l’intérieur. C’est une idée brillante et interactive.

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Au toucher, le Nexkin est lisse, presque froid, sans la chaleur du cuir. Quand on la plie, la chaussure produit un petit froissement sec, très caractéristique.

Deux versions, deux messages

La collaboration est sortie en deux déclinaisons. La première, plus sobre, avec des empiècements noirs et gris sur la base transparente. C’est la version la plus architecturale, qui met en valeur les lignes de la chaussure. La seconde, plus audacieuse, reprend la même base mais avec un logo « CDG » imprimé en continu sur une couche interne, visible à travers la transparence. Une approche plus directe, très « logomania ».

L’achat et l’authentification : comment éviter les pièges

C’est là que les choses se corsent. L’avoir au prix de sortie relève du miracle. Le marché de la revente, lui, est une vraie jungle.

Soyons réalistes : ces paires sont produites en quantités infimes. Pour un particulier, les chances de gagner une raffle sont minces face aux groupes organisés qui utilisent des logiciels pour tout rafler. Vous devrez très probablement passer par le marché secondaire. Attendez-vous à payer un prix bien plus élevé, généralement entre 400€ et 700€ selon la version, la taille et l’état. C’est la loi de l’offre et de la demande.

Mon guide de pro pour débusquer les contrefaçons

J’ai vu trop de passionnés se faire avoir. Les copies sont de mieux en mieux faites, mais certains détails ne trompent pas. Voici ma checklist perso :

  • La boîte : Toujours commencer par là. Le carton doit être rigide, mat. L’étiquette est cruciale : vérifiez la police, l’alignement, et les codes produits (les fameux SKU). Pour info, ce sont CZ2675-001 pour la version noire/grise et CZ2675-002 pour la version monogramme. Une impression qui bave, c’est carton rouge.
  • L’odeur (mon test préféré !) : Ouvrez la boîte et respirez. Une vraie paire neuve a une odeur de colle d’usine assez spécifique, mais pas désagréable. Une contrefaçon, elle, empeste le produit chimique bas de gamme. C’est une odeur forte, âcre, qui pique le nez. C’est l’indice le plus difficile à copier.
  • Les coutures : Sur une vraie, les points sont réguliers, serrés, parfaits. Sur une fausse, c’est souvent la catastrophe : points inégaux, fils qui dépassent…
  • Le Nexkin lui-même : Sur une contrefaçon, le matériau sera plus rigide, plus opaque, avec un aspect de plastique cheap. Le vrai Nexkin a une clarté quasi cristalline, comme du verre dépoli.
  • La semelle intérieure : Retirez-la. Les logos doivent être nets. Le dessous doit montrer une construction soignée, pas un truc bâclé.

Attention ! En cas de doute, ne prenez aucun risque. La déception de payer cher pour une fausse est terrible. Mieux vaut passer par des plateformes reconnues comme Wethenew, StockX ou Klekt, qui proposent un service d’authentification par des experts. C’est une assurance qualité, en quelque sorte.

Entretien et port : comment en prendre soin au quotidien

Posséder cette paire, c’est une chose. La garder en bon état, c’en est une autre. Le Nexkin demande un soin particulier.

La grande question : la pointure

Avant toute chose, parlons taille. C’est LA question que tout le monde se pose. Le Nexkin ne se détend absolument pas comme le cuir. Mon conseil : si vous avez le pied un peu large ou si vous êtes entre deux tailles, prenez une demi-taille au-dessus de votre pointure habituelle pour être à l’aise.

Le nettoyage : la douceur avant tout

Règle d’or : JAMAIS de produits agressifs ou de brosses dures. Vous rayeriez la surface de manière irréversible. Oubliez la Javel ou les détergents.

Votre kit de nettoyage idéal est tout simple :

  • Un chiffon en microfibre
  • Un savon doux (savon de Marseille ou shampoing pour bébé, c’est parfait)
  • Une brosse à dents à poils très souples

Humidifiez le chiffon avec un peu d’eau savonneuse, essorez bien et frottez doucement. Pour les recoins, utilisez la brosse à dents. Rincez le chiffon à l’eau claire pour enlever le savon, puis laissez sécher à l’air libre, loin du soleil ou d’un radiateur.

L’ennemi n°1 : le jaunissement

Tous les matériaux transparents ont un point faible : les UV. Avec le temps, l’exposition à la lumière fait jaunir le plastique. C’est inévitable, mais on peut grandement le ralentir. La solution ? Quand vous ne les portez pas, rangez-les dans leur boîte, à l’abri de la lumière dans un endroit sec. Un placard, c’est parfait.

Confort et style

Franchement, ce n’est pas la Dunk la plus confortable du monde. L’absence de rembourrage sur la languette se sent après quelques heures. Mais on ne l’achète pas pour ça. C’est une chaussure de mode, à porter pour une occasion.

Le vrai plaisir, c’est de jouer avec les chaussettes. Une paire de chaussettes noires basiques de chez Uniqlo pour un look épuré. Des chaussettes blanches pour un style classique. Ou, pour les plus audacieux, des chaussettes à motifs colorés de chez Stance pour un effet qui claque. C’est vous qui terminez le design !

Un objet à respecter

Cette Dunk est tellement plus qu’une simple sneaker. C’est un exercice de style, un pont entre la rue et la haute couture. Elle n’est pas faite pour plaire à tout le monde, et c’est justement ça qui fait sa force. Elle demande un petit effort de compréhension.

En connaissant son histoire, ses matériaux et ses petits secrets, on apprend à la respecter. Chaque paire raconte une histoire. Celle-ci parle d’expérimentation et du dialogue sans fin entre la fonction et la forme. Et pour un passionné, cette richesse a bien plus de valeur que n’importe quel prix affiché en ligne.

Laurine Benoit

Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre
Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.