La fameuse collab Jean & Jeu Vidéo : Analyse d’un pro, ça vaut le coup d’investir ?

Plongez dans l’univers ludique de Super Mario avec la collection Levi’s qui allie mode et nostalgie.

Auteur Laurine Benoit

Je baigne dans le monde du denim depuis plus de vingt ans. J’ai vu passer des toiles si brutes qu’elles pouvaient tenir debout toutes seules et réparé des jeans qui avaient plus d’histoires à raconter que bien des gens. Alors, quand une institution du jean s’associe à l’un des héros les plus célèbres du jeu vidéo, mon radar de pro s’active. Au-delà du buzz, je regarde la matière, la coupe, et surtout, la durabilité. Est-ce un simple coup marketing ou une collection qui tient la route ?

Cet article, ce n’est pas de la pub. C’est le décryptage d’un passionné du textile pour vous. On va passer au crible les pièces phares de cette collection. Je vais vous parler du type de denim, de la tenue des motifs et de la qualité des finitions. Et surtout, je vous donnerai des conseils concrets pour que ces fringues durent, parce que c’est ça, le plus important. Mon but ? Vous aider à savoir ce que vous achetez, surtout si vous cherchez ces pièces sur le marché de l’occasion aujourd’hui.

La collection série limitée Levi's x Super Mario est enfin disponible

Pourquoi cette collaboration a-t-elle vu le jour ?

Avant de plonger les mains dans le tissu, essayons de comprendre l’idée. Franchement, la marque de jeans n’avait pas besoin du plombier moustachu pour vendre, et le géant du jeu vidéo n’avait pas besoin d’eux pour être populaire. Le but, ici, c’était de créer une connexion, un truc émotionnel. C’est la rencontre de deux monuments qui ont marqué notre imaginaire collectif.

Dans mon métier, j’ai appris un truc : le vêtement le plus précieux, c’est celui qui a une âme. La marque de jean l’a toujours su. Leurs pantalons ont toujours été des toiles blanches sur lesquelles on pouvait s’exprimer avec des patchs, des déchirures, de la peinture… Cette collab, c’est un peu la même chose, mais avec une histoire déjà prête à l’emploi : celle du Royaume Champignon.

Commercialement, c’est malin. Ça permet de toucher un public plus jeune, biberonné à la console, tout en offrant aux fans de jeu vidéo des produits bien plus qualitatifs qu’un simple t-shirt de convention. Mais la vraie question demeure : est-ce que la qualité est au rendez-vous ?

Découvrez la collection capsule Levi's x Super Mario dédiée au héros de Nintendo

Analyse des pièces maîtresses : ce que vous devez savoir

Allez, on passe aux choses sérieuses. Je vais décortiquer pour vous les pièces les plus emblématiques de cette collection, celles que vous croiserez le plus souvent sur Vinted, eBay ou Vestiaire Collective.

La veste et le jean à motifs : la pièce de collection

C’est le combo le plus tape-à-l’œil, celui avec l’imprimé intégral de tous les personnages. C’est ambitieux !

La toile de jean : La base est une coupe droite d’inspiration rétro, un peu plus ample, ce qui colle parfaitement à l’esthétique de l’âge d’or des consoles de salon. Le denim utilisé est un standard de poids moyen, autour de 12 onces. C’est assez souple pour être confortable tout de suite, mais suffisamment dense pour être robuste. N’espérez pas un denim selvedge japonais d’exception, on est sur une production grand public. À sa sortie, il fallait débourser pas mal, souvent plus de 150€ pour la veste et un peu moins pour le jean. Aujourd’hui, en seconde main, les prix varient énormément, entre 100€ pour une pièce usée et plus de 250€ pour un état neuf.

Levi's présente la collection série limitée Super Mario en partenariat avec Nintendo

L’impression, le point sensible : C’est LE détail crucial. L’imprimé a été réalisé par une technique numérique qui permet beaucoup de finesse. Le hic, c’est la longévité. Ce genre d’impression recouvre la fibre du coton et, avec les frottements et les lavages, elle peut finir par craqueler ou se ternir, surtout aux coudes, aux genoux et sur l’assise. Ce n’est clairement pas un vêtement pour aller bricoler. C’est une pièce de collection à porter avec précaution.

La salopette en denim brut : la plus authentique

Clin d’œil évident à la tenue du héros, la salopette est pour moi la pièce la plus intéressante de la collection.

La matière : Ici, on a affaire à un denim brut (ou « raw denim »). Ça veut dire que la toile n’a subi aucun lavage après la teinture. J’adore ce choix ! Au début, elle sera rigide, mais avec le temps, elle va s’assouplir et se mouler à votre corps, développant une patine unique. C’est l’essence même du jean. C’est de loin la pièce la plus durable du lot.

La collaboration Nintendo x Levi's est finalement dévoilée et disponible dès maintenant

Les détails qui tuent : Le patch en cuir au dos avec une typo inspirée du jeu est une super finition. Les boucles et les boutons sont les modèles standards de la marque, donc du solide et de l’éprouvé. La mention d’une technique de fabrication économe en eau est aussi un bon point, montrant un certain engagement.

Les t-shirts et sweats : les produits d’appel

Soyons honnêtes, dans ce genre de collab, les hauts en jersey de coton sont souvent là pour rendre la collection accessible. On est sur une qualité standard, un coton d’épaisseur moyenne, agréable à porter. Le point faible à surveiller, c’est le col : s’il se détend vite, c’est mauvais signe. Les motifs sont appliqués en sérigraphie, une encre épaisse qu’on sent au toucher. C’est assez résistant, mais attention au sèche-linge qui peut tout faire craquer !

Alors, on choisit quoi ? Collectionneur ou amateur de style ?

Pour faire simple, tout dépend de ce que vous cherchez :

  • Pour le collectionneur nostalgique : L’ensemble veste et jean imprimé est pour vous. C’est un trophée. On le porte pour les grandes occasions, pas pour aller faire ses courses. Sa durabilité est limitée, son entretien est exigeant.
  • Pour une touche d’originalité au quotidien : La salopette en denim brut est le meilleur choix, et de loin. Elle est ultra-durable, se bonifiera avec le temps et reste un clin d’œil sympa. La veste avec juste quelques patchs est aussi une excellente option, plus polyvalente et résistante.

Le guide pratique : Entretien et astuces de pro

Un bon vêtement, ça s’entretient. Surtout quand il y a des imprimés. Voici mes règles d’or.

Le B.A.-BA pour que ça dure :

  • Lavez le moins possible ! Un jean, ça s’aère. On nettoie les petites taches localement avec un savon doux.
  • TOUJOURS sur l’envers pour protéger les motifs du tambour de la machine.
  • À froid (30°C max), cycle délicat, essorage doux (800 tours/min).
  • Lessive douce et surtout, PAS d’adoucissant.
  • JAMAIS de sèche-linge. C’est la mort assurée pour les imprimés. Séchage à l’air libre, à l’ombre.

D’ailleurs, petite anecdote : j’ai un ami qui a passé sa veste imprimée au sèche-linge… une catastrophe, l’imprimé a craquelé de partout. Une pièce de collection ruinée en une heure. Ne faites pas la même erreur !

Spécial Salopette Brute (le premier lavage) :

Les puristes attendent 6 mois. Pour les autres, voici un mini-tuto pour ne pas tout gâcher :

  1. Attendez de l’avoir portée au moins une vingtaine de fois pour qu’elle commence à se faire à vous.
  2. Remplissez votre baignoire ou une grande bassine d’eau froide.
  3. Ajoutez un grand verre de vinaigre blanc (ça aide à fixer la couleur).
  4. Plongez la salopette à l’envers, bien à plat, et laissez-la tremper pendant une heure. Ne frottez pas !
  5. Rincez-la doucement à l’eau froide et suspendez-la pour qu’elle sèche, sans l’essorer comme un forcené.

Attention aux arnaques : Comment repérer une vraie pièce d’occasion

Puisque cette collection se trouve surtout en seconde main, le risque de contrefaçon existe. Voici ce qu’il faut vérifier avant de cliquer sur « Acheter » :

  • Le patch arrière : Sur les vraies pièces, le patch en cuir (ou simili) est de bonne qualité, avec des lettres nettes et bien définies. Sur les faux, c’est souvent flou et bâclé.
  • Les boutons et rivets : Ils doivent être en métal solide, avec le nom de la marque gravé proprement. Les contrefaçons utilisent souvent du plastique ou du métal léger avec des gravures grossières.
  • Les coutures : Cherchez la fameuse couture en point de chaînette sur l’ourlet. C’est un signe de qualité que les faussaires peinent à reproduire correctement.
  • L’étiquette intérieure : Les étiquettes d’entretien et de composition doivent être claires, bien cousues et sans fautes de frappe.

Bon à savoir : la salopette brute va déteindre au début. C’est normal. Évitez juste de vous asseoir sur le canapé blanc de votre grand-mère avec pendant les premières semaines !

Mon verdict d’artisan

Alors, cette collab, top ou flop ? Pour moi, c’est une réussite. Elle est bien pensée et respecte les deux univers. Les choix de coupes et de finitions sont pertinents et donnent du sens au projet. La qualité est honnête, conforme à ce que la marque propose habituellement dans ses gammes grand public.

Le vrai défi, c’est la longévité des pièces à imprimé intégral. Il faut les voir comme des objets de mode, un peu fragiles, à chérir. Les pièces plus discrètes comme la salopette ou les articles à patchs sont, elles, des investissements bien plus sûrs pour le quotidien.

Au final, le plus important, c’est le plaisir que vous aurez à porter ces vêtements. J’ai vu des clients garder leurs vieux jeans toute une vie, non pour leur prix, mais pour les souvenirs qu’ils renferment. Et cette collection, c’est une chance de porter un petit bout de son enfance. Si vous en prenez soin, il vous le rendra bien.

Laurine Benoit

Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre
Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.