S’habiller Streetwear en Hiver : Le Guide Ultime pour Avoir du Style (et Pas Froid !)
On me pose souvent la question : comment on fait pour avoir un bon style streetwear en hiver ? La réponse facile serait de dire « un hoodie, une doudoune, des baskets », et basta. Mais franchement, ce serait passer à côté de l’essentiel. Le streetwear, ce n’est pas juste une histoire de logos ou de la dernière pièce à la mode ; c’est avant tout une culture de la fonctionnalité, adaptée à la jungle urbaine.
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Et en hiver, cette idée prend tout son sens. Avoir du style, c’est cool. Avoir chaud et rester au sec, c’est carrément mieux. La bonne nouvelle, c’est que l’un n’empêche pas l’autre ! Un vêtement streetwear d’hiver qui se respecte est d’abord un bon vêtement technique. Il a été pensé pour être confortable, pratique et résistant. Mon but ici, c’est de vous donner les clés pour bien choisir, bien assembler, et faire durer vos pièces. Oubliez les tendances qui changent tous les six mois, on va se concentrer sur ce qui fonctionne vraiment quand le thermomètre fait la tête.

La base de tout : le système des 3 couches, expliqué simplement
Avant même de penser à une marque ou un modèle, il y a un principe fondamental à connaître. C’est le secret le mieux gardé des gens qui passent du temps dehors : la superposition intelligente. C’est le fameux système des trois couches, hérité du monde de l’outdoor, et chaque couche a un rôle bien précis.
Couche n°1 : La couche de base pour rester au sec
C’est celle qui est collée à votre peau. Son job ? Évacuer la transpiration pour vous garder au sec. Et c’est là que beaucoup se trompent…
L’erreur de débutant à ne JAMAIS commettre : Mettre un t-shirt en coton. C’est vraiment la pire idée. Le coton absorbe la sueur comme une éponge et met une éternité à sécher. Résultat, vous vous retrouvez avec un tissu humide et froid sur le corps, même sous le plus gros des manteaux. C’est le meilleur moyen d’attraper froid.

Les bons élèves, ce sont la laine mérinos ou les fibres synthétiques (polyester, etc.). La laine mérinos est incroyable : elle isole même humide, respire bien et, miracle, elle ne sent quasiment jamais mauvais. C’est un petit investissement, comptez entre 40€ et 90€ pour un haut de qualité, mais il vous durera des années. Les synthétiques, qu’on trouve facilement dans les grandes enseignes de sport pour 20€ à 50€, sont moins chers et sèchent à la vitesse de l’éclair. C’est parfait pour le quotidien.
Couche n°2 : L’isolant pour avoir bien chaud
C’est la couche qui vous apporte la chaleur en emprisonnant l’air réchauffé par votre corps. Et c’est ici que le streetwear brille de mille feux ! La star de cette catégorie, c’est bien sûr le sweat à capuche, le hoodie. Mais attention, tous les hoodies ne sont pas faits pour l’hiver.
Bon à savoir : Regardez le grammage du tissu, souvent indiqué sur la fiche produit en ligne par « g/m² ». Un sweat d’été, c’est autour de 250 g/m². Pour l’hiver, visez plutôt du lourd, entre 350 et 500 g/m². C’est plus épais, plus dense, donc beaucoup plus chaud. L’intérieur gratté, qu’on appelle « fleece », est aussi plus douillet et isolant qu’un intérieur en bouclettes. Un bon hoodie épais, c’est un budget, souvent entre 80€ et 160€, mais c’est la pièce maîtresse de votre confort.

D’autres options ? La polaire est ultra-efficace, légère et très respirante. Une surchemise épaisse en flanelle de laine est aussi une super alternative, qui donne une touche un peu plus travaillée à la silhouette.
Couche n°3 : Le bouclier contre les éléments
C’est votre armure. Elle vous protège du vent, de la pluie et de la neige. Mais elle doit aussi être respirante pour laisser s’échapper l’humidité qui vient des couches du dessous. Sinon, c’est l’effet sauna garanti, et vous finissez trempé de l’intérieur.
On parle ici des doudounes, parkas et autres vestes techniques. Pour la pluie, il vous faut une membrane imper-respirante. Il existe des technologies de référence, mais beaucoup de marques ont développé leurs propres versions très performantes. Le détail qui tue ? Vérifiez que les coutures sont bien étanches (scellées par une bande). Un tissu peut être imperméable, si l’eau passe par les coutures, ça ne sert à rien.

Les pièces maîtresses : comment bien les choisir ?
Maintenant qu’on a la théorie, parlons concret. Voici comment repérer une bonne pièce, au-delà du marketing.
La veste : votre vitrine
Choisir entre une doudoune et une parka, c’est souvent une question de style, mais aussi de performance. D’un côté, la doudoune tire sa chaleur de son garnissage. Le duvet naturel est le champion de la légèreté et de la compressibilité. Sa qualité se mesure en « cuin » ou « fill power ». Pour un usage en ville, un indice de 600-700 cuin, c’est déjà excellent. Le garnissage synthétique, lui, a le gros avantage de rester isolant même s’il est mouillé et il est souvent plus abordable.
De l’autre côté, la parka, souvent inspirée des vêtements militaires, est synonyme de robustesse. Les meilleures sont faites en toile épaisse et déperlante. Sa capuche profonde, parfois bordée de fausse fourrure, est un vrai rempart contre le vent glacial. Regardez la qualité des zips (certaines marques de fermetures éclair sont un gage de durabilité) et la présence d’un rabat par-dessus pour bloquer le vent.

Et enfin, il y a la veste technique (ou « shell »), plus sobre, qui est un pur concentré de technologie. C’est un investissement (souvent 200€ et plus), mais sa polyvalence est imbattable si vous vivez dans une région humide.
Le pantalon : ne négligez pas vos jambes !
Le jean skinny ultra-serré, c’est non. Il fait froid et on ne peut rien mettre dessous. Privilégiez des coupes plus amples comme le pantalon cargo, dont la coupe large permet de glisser un collant thermique en dessous les jours de grand froid. Pour les amateurs de jean, optez pour une coupe droite ou décontractée et regardez le poids de la toile (mesuré en onces ou « oz »). Un jean de 14 à 16 oz sera bien plus isolant qu’un 12 oz standard. Comptez entre 90€ et 200€ pour un pantalon vraiment adapté.
Les chaussures : la fondation de votre tenue
C’est l’erreur que je vois partout : des sneakers en toile ou en mesh respirant en plein mois de janvier. C’est la garantie d’avoir les pieds gelés et mouillés. Des chaussures d’hiver doivent être isolantes, imperméables et avoir une bonne adhérence.

De plus en plus de marques proposent des versions hivernales de leurs modèles classiques, souvent avec une doublure, du cuir traité et une semelle plus crantée (cherchez les versions « Gore-Tex », « Winter » ou « MTE »). Sinon, les boots robustes, inspirées du monde du travail, sont une valeur sûre. Elles coûtent généralement entre 130€ et 250€, mais c’est un investissement pour plusieurs hivers.
Petit conseil qui peut vous sauver une cheville : J’ai fait l’erreur une fois, et croyez-moi, on ne la fait pas deux. Une gamelle monumentale sur une plaque de verglas à cause de semelles de baskets complètement lisses… Depuis, je ne jure que par les semelles en gomme avec un vrai relief. Ne sacrifiez jamais votre sécurité pour le style !
L’art d’assembler : 2 idées de tenues complètes
Avoir les bonnes pièces, c’est bien. Savoir les marier, c’est mieux. Voici deux exemples concrets pour vous inspirer.

- Pour un jour de pluie à 5°C : On mise sur la protection. Une couche de base synthétique, un hoodie pas trop épais, une veste technique bien imperméable, un pantalon cargo en toile déperlante et des sneakers montantes étanches. Vous restez au sec sans surchauffer.
- Pour une journée de grand froid sec à -5°C : Là, on sort l’artillerie lourde. Une couche de base en laine mérinos, un hoodie bien épais (plus de 400 g/m²), une grosse doudoune en duvet (700 cuin), un jean brut épais (15 oz) et des boots bien fourrées. Le froid peut venir, vous êtes prêt.
Les finitions (et l’entretien pour que ça dure)
Les détails font la différence. Un bonnet en laine (bien plus efficace qu’un modèle en acrylique qui fait transpirer), une bonne écharpe et des gants sont obligatoires. Côté entretien, lisez les étiquettes ! Lavez vos vestes techniques avec une lessive spéciale et sans adoucissant. Aérez vos pulls en laine plutôt que de les laver systématiquement. Et enfin, nettoyez le sel de déneigement sur vos chaussures avec un chiffon humide dès que vous rentrez, il est très corrosif.

D’ailleurs, un mot sur les contrefaçons. C’est une très mauvaise idée. Au-delà du problème éthique, une fausse doudoune n’isolera rien et une fausse veste technique ne sera pas imperméable. Mieux vaut une bonne veste sans logo connu qu’une mauvaise copie qui vous laissera tomber au pire moment.
Votre style, vos règles
Construire sa garde-robe d’hiver, ça prend un peu de temps. N’essayez pas de tout acheter d’un coup. Commencez par une ou deux pièces fortes et de qualité, comme une excellente veste ou une bonne paire de bottes. Observez, touchez les matières en magasin, posez des questions.
Le plus important, au final, c’est de vous sentir bien. Ces techniques sont là pour vous libérer l’esprit, pour que vous n’ayez plus à vous soucier du froid et que vous puissiez simplement profiter, avec confiance et style.
Galerie d’inspiration


On pense au bonnet, à l’écharpe, mais on oublie trop souvent les chaussettes. C’est l’un des détails les plus importants pour ne pas avoir froid. Laissez tomber le coton et investissez dans quelques paires en laine mérinos. Elles isolent même humides, respirent et sont naturellement anti-odeurs. Des marques comme Stance ou Uniqlo (gamme Heattech) en proposent de très performantes qui ne sacrifient pas le style.

- Ne lavez votre doudoune qu’en cas de nécessité, avec une lessive spéciale duvet.
- Utilisez un programme délicat à 30°C maximum, avec un essorage doux.
- Pour le séchage, le secret est le sèche-linge à basse température avec 2 ou 3 balles de tennis pour redonner du gonflant aux plumes.
Patience, un séchage complet peut prendre plusieurs cycles !

Doudoune Oversized : Inspirée des années 90, elle crée une silhouette forte et décontractée. Parfaite sur un hoodie, elle permet de jouer avec les volumes. Pensez à la The North Face Nuptse 1996.
Doudoune Cropped : Plus courte, elle s’arrête à la taille. Idéale pour mettre en valeur un pantalon taille haute, un cargo ou pour une silhouette plus féminine et structurée.
Le choix dépend de la proportion que vous souhaitez donner à votre tenue.


Mes sneakers préférées prennent l’eau, que faire ?
La solution la plus simple est d’utiliser une bombe imperméabilisante de qualité, comme celles de Crep Protect ou Jason Markk, à réappliquer régulièrement. Pour un investissement plus durable, de nombreuses icônes comme la Air Force 1 de Nike ou certains modèles New Balance existent désormais en version Gore-Tex (GTX), garantissant une imperméabilité totale sans sacrifier le style.

« Guaranteed to Keep You Dry™ »
Ce n’est pas juste un slogan, c’est la promesse de la membrane Gore-Tex. Ce matériau microporeux est intégré entre le tissu extérieur et la doublure. Ses pores sont 20 000 fois plus petits qu’une goutte d’eau (donc imperméable) mais 700 fois plus grands qu’une molécule de vapeur d’eau (donc respirant). C’est la technologie reine pour rester au sec, que ce soit sous une averse ou en évacuant sa propre transpiration.

Le détail qui change tout : Le bonnet. Au-delà de sa fonction première, il est l’accessoire parfait pour structurer une tenue. Un bonnet de couleur vive (orange, vert fluo, rose) peut réveiller un look entièrement noir ou gris. À l’inverse, un bonnet Carhartt WIP noir ou marine apportera une touche workwear authentique et sobre. Ne le sous-estimez pas.


L’hiver est la saison idéale pour jouer avec les textures. L’œil est attiré par les contrastes. Associez la surface lisse d’une doudoune en nylon ripstop avec la douceur d’une polaire sherpa, la structure d’un pantalon en velours côtelé (corduroy) ou la noblesse d’un cuir. C’est ce qui donne de la profondeur et de l’intérêt à une tenue, même monochrome.

- Un confort thermique exceptionnel, même dans le vent glacial.
- Une esthétique texturée, à la fois brute et douce.
- Une alternative durable et facile d’entretien au duvet.
La star de l’hiver ? La polaire sherpa ou

L’influence du workwear est fondamentale dans le streetwear d’hiver. Pensez aux vestes doublées de Carhartt (la Detroit Jacket), aux bonnets en tricot épais, ou aux pantalons

Le Cargo Iconique : Le pantalon cargo de Carhartt WIP. Coupe parfaite, toile de coton


Un hoodie en coton sous un manteau, c’est une bonne idée ?
Oui et non. C’est le look streetwear par excellence, mais il faut être malin. Le hoodie en coton est parfait comme couche intermédiaire (la n°2) pour son confort, à condition que votre première couche (le t-shirt en dessous) soit en matière technique (mérinos, synthétique). Ainsi, la transpiration est évacuée et votre hoodie reste sec et confortable, même dans le métro.

On peut perdre jusqu’à 10% de la chaleur corporelle par la tête.
Cette statistique, bien que débattue, souligne un point essentiel : se couvrir la tête est crucial pour réguler sa température. Un bonnet en tricot serré, en laine mérinos ou doublé en polaire, crée une barrière isolante efficace qui rend le reste de votre layering beaucoup plus performant.

Le vrai luxe en hiver, c’est cette sensation de


Le vintage est votre allié pour un style unique et un budget maîtrisé. Sur Vinted, Grailed ou en friperie, cherchez :
- Les doudounes des années 90/2000, souvent de meilleure qualité.
- Les polaires de marques outdoor (Patagonia, Columbia).
- Les sweats
L’ennemi N°1 du confort : Le jean slim détrempé. Une fois humide, le denim devient glacial, rigide et met une éternité à sécher. En hiver, privilégiez des coupes plus amples (straight, loose) qui permettent à l’air de circuler et de porter une couche de base en dessous si besoin. Les matières techniques ou le velours sont de bien meilleures options.
Ne rangez pas vos bijoux. L’hiver est la saison du
Duvet naturel : Offre le meilleur ratio chaleur/poids. Ultra-compressible et léger. Son point faible : il perd tout son pouvoir isolant une fois humide.
Isolant synthétique (Primaloft®) : Un peu plus lourd, mais il continue d’isoler même mouillé et sèche vite. Souvent plus abordable et hypoallergénique.
Pour un froid sec, le duvet est roi. Pour un climat humide, le synthétique est plus sûr.
Oubliez le simple bonnet. Cette saison, la balaclava (cagoule) s’est imposée dans la rue, portée relevée comme un bonnet ou baissée pour une protection maximale. On voit aussi le retour des casquettes en laine ou en velours côtelé et des chapeaux
- Doublez une veste en jean classique avec une doublure en polaire sherpa.
- Cousez des patchs de vos marques ou artistes préférés sur un bomber uni.
- Remplacez les lacets de vos boots par des lacets de couleur vive ou réfléchissants pour une touche unique.
Toutes les polaires ne se valent pas. La référence reste la technologie Polartec®, adoptée par des marques comme Patagonia. Plus légère, plus chaude et plus respirante qu’une polaire générique, elle sèche aussi beaucoup plus vite et bouloche moins. Un investissement qui se justifie par le confort et la durabilité.
Votre meilleur ami pour les sneakers : Une brosse à poils souples et un nettoyant dédié. Après une journée dans la gadoue urbaine, ne laissez pas la saleté s’incruster. Un nettoyage rapide avec un produit comme ceux de Reshoevn8r ou Sneakers ER préserve les matériaux et prolonge considérablement la vie de vos paires.
Une seule veste en polaire peut libérer jusqu’à 1 million de microfibres plastiques par lavage.
Pour limiter cet impact, lavez vos polaires moins souvent et utilisez un sac de lavage filtrant, comme le Guppyfriend. Il capture une grande partie de ces microplastiques avant qu’ils n’atteignent les cours d’eau. Un geste simple pour une mode plus consciente.
Pour une approche différente du layering, regardez du côté de Tokyo. Les stylistes japonais excellent dans l’art de superposer des coupes amples. Une idée à leur piquer : porter un pantalon large par-dessus des leggings thermiques (type Heattech de Uniqlo). Vous gardez une liberté de mouvement totale et une silhouette pointue, tout en étant parfaitement isolé du froid.
Les accessoires ne sont pas une option, ils finalisent la silhouette. Pensez-les comme un trio :
- Le bonnet : La touche de couleur ou le sceau d’une marque (Stüssy, Supreme).
- L’écharpe : Préférez un modèle large et long en laine pour pouvoir vraiment vous emmitoufler.
- Les gants : Des gants tactiles (compatibles écrans) sont un must-have pour ne pas avoir à les enlever toutes les cinq minutes.