Votre style d’automne : Les secrets des belles matières et des coupes parfaites

J’ai passé une bonne partie de ma vie dans les ateliers, à toucher, sentir et transformer le tissu. Mon parcours a commencé avec le dessin de patrons, à comprendre ce qui fait qu’un vêtement tombe bien ou pas. Aujourd’hui, j’échange avec des femmes qui, comme moi, ont une histoire. Elles ne sont pas là pour courir après la dernière tendance qui sera oubliée dans six mois. Non, ce qu’elles veulent, c’est se sentir belles, élégantes, et surtout, elles-mêmes. Une cliente m’a dit un jour une chose qui est devenue mon mantra : « Je ne veux pas paraître plus jeune, je veux paraître complètement moi. » Tout est dit, non ?

L’automne, franchement, c’est la meilleure saison pour s’habiller. C’est le moment des textures riches, des superpositions intelligentes, des matières qui ont une âme. Alors, oublions un instant les listes de « must-have » des magazines. Parlons de fondations. Comment on choisit un manteau qui va nous accompagner pendant des années ? C’est quoi, la vraie différence entre un cachemire à 80€ et un autre à 250€ ? Comment un simple ourlet peut totalement métamorphoser un pantalon ? Voilà les vraies questions. Et ce sont ces petits secrets de pro que j’ai envie de partager avec vous.

Le B.A.-ba : comprendre la magie des matières

Avant même de penser à la coupe ou à la couleur, tout part de la matière. C’est elle qui donne le tombé, la chaleur et le confort. En automne et en hiver, le but est simple : s’isoler du froid tout en laissant le corps respirer. Et pour ça, les fibres naturelles sont tout simplement imbattables.

Les laines : un monde de chaleur à explorer

Attention, toutes les laines ne sont pas nées égales ! Les connaître, c’est s’offrir un confort incomparable.

Alors, comment choisir ? Pensez au mérinos comme votre meilleur allié du quotidien. Ses fibres très fines le rendent incroyablement doux, même sur la peau, et il régule la température (fini le coup de chaud au bureau !). C’est un super investissement, et on trouve de très beaux pulls en mérinos extra-fin entre 50€ et 100€ chez des enseignes comme Uniqlo ou dans les grands magasins.

Le cachemire, lui, c’est le petit luxe, la douceur absolue. Un bon pull en cachemire est chaud sans être lourd. Sa qualité se mesure souvent au nombre de fils : un 2 fils est parfait pour la mi-saison, tandis qu’un 4 ou 6 fils devient un vrai cocon pour l’hiver. Pour le budget, un cachemire de qualité démarre rarement sous la barre des 150-200€. Mon conseil en boutique ? Touchez-le. S’il est doux mais pas exagérément duveteux, c’est bon signe. Un aspect trop mousseux peut cacher des fibres courtes qui boulocheront très vite. Et pour l’entretien, c’est lavage à la main, à froid, et séchage bien à plat.

Et n’oublions pas l’alpaga ! C’est une fibre merveilleuse, souvent sous-estimée. Plus chaude que la laine classique, elle est aussi très résistante et hypoallergénique. Un gilet en baby alpaga, c’est d’une douceur incroyable et ça dure une éternité.

Petit conseil d’atelier : Pincez doucement le tricot d’un pull qui vous plaît. S’il reprend sa forme tout de suite, c’est que le tricotage est dense et de bonne qualité. S’il reste marqué, méfiance… le pull risque de se déformer au premier lavage.

Coton, velours et cuir : les autres piliers de l’automne

Il n’y a pas que la laine dans la vie ! Le velours côtelé, par exemple, est génial. C’est du coton, mais son tissage en côtes crée de petites poches d’air qui isolent du froid. Pour un look plus chic, optez pour un pantalon avec des côtes fines ; les côtes larges donnent un style plus décontracté et bohème.

Un bon jean, c’est un ami pour la vie. Privilégiez un denim de qualité avec juste un soupçon d’élasthanne (2% c’est parfait) pour le confort, mais pas plus, sinon il perdra sa forme. Un jean brut de qualité, qui coûte généralement entre 80€ et 150€, se moulera à votre corps avec le temps. Lavez-le le moins possible, à l’envers et à froid, pour qu’il garde sa belle couleur.

Enfin, le cuir. Une belle veste en cuir, c’est une pièce forte qui traverse les décennies. Investissez dans un cuir « pleine fleur », la partie la plus noble de la peau. Il va se patiner et s’embellir avec le temps. Pour l’entretien, c’est simple : une crème nourrissante spéciale cuir une fois par an suffit à le garder souple. C’est comme hydrater sa peau !

Bon à savoir : Regardez TOUJOURS l’étiquette de la doublure de vos manteaux. Une doublure 100% polyester dans un manteau en laine, c’est une hérésie. Ça bloque la respiration du tissu, vous allez transpirer puis avoir froid. Cherchez des doublures en viscose ou en cupro, beaucoup plus agréables et respirantes.

L’art de la coupe : sublimer sa silhouette sans se contraindre

Une matière sublime dans une coupe qui ne vous va pas, c’est du gâchis. La coupe doit accompagner vos formes, pas les combattre. Avec le temps, le corps évolue, et c’est une bonne chose ! Il suffit de choisir des vêtements qui le comprennent.

Le manteau : la pièce maîtresse

C’est la première chose qu’on voit de vous en hiver. Son choix est donc crucial. Pour un manteau en laine de qualité qui tiendra la route, prévoyez un budget d’au moins 250-300€. En dessous, vérifiez bien l’étiquette (il faut au moins 70% de laine).

• La coupe droite : L’intemporelle. Elle va à presque tout le monde. Le test ultime ? Les coutures des épaules doivent tomber pile au bout de vos propres épaules.
• Le style peignoir : Parfait pour suggérer une taille, même si elle n’est pas très marquée. On le noue nonchalamment sur le côté, sans serrer.
• L’oversized : C’est tendance, mais à manier avec précaution. Le secret, c’est l’équilibre : un manteau ample fonctionne à merveille avec un pantalon ajusté et des bottines.

Mon conseil de pro : Quand vous essayez un manteau, enfilez-le par-dessus votre pull le plus épais. Levez les bras, croisez-les. Si vous vous sentez à l’étroit, ce n’est pas la bonne taille. Le confort, ce n’est pas une option !

Le pantalon : trouver sa coupe fétiche

Oubliez la dictature du skinny ! Il existe des coupes tellement plus élégantes et confortables.

• La coupe droite : La plus polyvalente. Elle suit la jambe sans la coller, allonge la silhouette et équilibre les hanches. C’est la base parfaite.
• La coupe large : Terriblement chic, à condition de choisir une matière fluide et de bien marquer la taille. On la porte avec un peu de talon pour élancer l’allure.
• Le 7/8ème : En dévoilant la cheville, il met en valeur la partie la plus fine de la jambe. C’est très flatteur, aussi bien avec des mocassins qu’avec des bottines ajustées.

Votre meilleur allié mode ? Le retoucheur ! N’hésitez JAMAIS à faire ajuster un pantalon. Un ourlet à la bonne longueur (comptez 10-15€) peut tout changer. D’ailleurs, comment trouver un bon artisan ? Demandez-lui s’il peut faire des retouches complexes (comme reprendre une taille ou des épaules de veste). S’il est confiant, c’est bon signe. Un bon retoucheur vous posera aussi des questions sur les chaussures que vous portez avec. C’est le signe d’un vrai pro.

Couleurs et imprimés : la touche finale

Avec le temps, notre teint change. Certaines couleurs qui nous allaient à 20 ans peuvent durcir les traits. Le noir, par exemple, peut être sévère. Pensez à des alternatives plus douces et tout aussi chics : le bleu marine, le gris anthracite, le brun chocolat, le vert forêt… Pour les couleurs claires, troquez le blanc optique contre un crème, un ivoire ou un beige sable. Ça illumine le visage avec beaucoup plus de douceur.

Mais ça ne veut pas dire adieu aux couleurs vives, au contraire ! Un foulard fuchsia, un pull vert émeraude ou un sac rouge porté avec une tenue sobre, c’est incroyablement moderne. C’est la touche de vie qui fait toute la différence.

Et le léopard dans tout ça ? Il peut être le summum du chic… ou du mauvais goût. Tout est dans le dosage. On le porte par petites touches : une ceinture, une paire de ballerines, une étole. Considérez-le comme un neutre un peu audacieux, il se marie à merveille avec le beige, le noir ou le rouge.

La touche finale : les accessoires qui signent votre style

Le diable est dans les détails, et le style aussi.

Pour les chaussures, le confort est roi. Une paire de bottines avec un talon carré stable de 3 à 5 cm, c’est le rêve pour arpenter la ville toute la journée. Les mocassins à semelle épaisse sont parfaits pour le début de l’automne, ils isolent bien de l’humidité du sol.

Attention, petit point sécurité : Une mauvaise chute est vite arrivée. Les semelles en cuir, bien que très belles, sont de vraies patinoires sur sol mouillé. Allez chez un bon cordonnier et faites poser un patin en caoutchouc. C’est un petit investissement de 15€ pour une grande tranquillité d’esprit !

Enfin, la ceinture, le foulard, le bijou… C’est votre signature. Une belle ceinture sur un blazer, un grand carré de soie coloré, une paire de boucles d’oreilles qui capte la lumière. Inutile d’en faire trop : choisissez une pièce forte qui raconte quelque chose sur vous.

L’astuce express de la semaine

Pas le budget ou le temps pour tout changer ? Voici un petit défi simple avec un impact énorme. Votre seule mission cette semaine : trouvez un foulard dans une couleur qui vous donne bonne mine (un rouge framboise, un bleu roi, un orange brûlé…) et portez-le avec votre manteau le plus classique. Observez la différence !

Le mot de la fin : le style, c’est avant tout la liberté

S’habiller passé un certain âge, ce n’est pas devenir invisible. C’est l’âge où l’on se connaît par cœur, où l’on sait ce qui nous met en valeur et nous donne confiance. Mon tout dernier conseil, le plus important : investissez dans la qualité, pas la quantité. Un seul pull en cachemire parfait vaut mieux que cinq pulls en acrylique qui boulocheront. Un seul manteau sublime vaut mieux que trois modèles moyens.

Et n’oubliez jamais que votre meilleur allié style n’est pas une marque hors de prix, mais un excellent retoucheur. Le style, ce n’est pas une question d’âge, c’est une attitude. C’est une conversation intime et joyeuse entre vous, votre corps et vos vêtements. Alors, amusez-vous !

Galerie d’inspiration

L’art de la « troisième pièce » est un réflexe à adopter pour structurer instantanément une silhouette. Au-delà du simple pull, pensez à un blazer en velours côtelé, un long gilet en maille ou même une surchemise en laine. Cette pièce supplémentaire ajoute de la profondeur, de la texture et une touche finale d’élégance qui fait toute la différence entre s’habiller et avoir du style.

• Le toucher : Il doit être doux, sans picoter. Frottez-le légèrement sur votre poignet.
• La densité : Tenez le pull face à la lumière. Moins vous voyez à travers, plus le tricot est dense et de qualité.
• Le rebondi : Étirez doucement une petite partie du tricot. Il doit reprendre sa forme initiale sans se déformer.

L’invisible qui change tout : On y pense peu, mais une lingerie adaptée est la véritable fondation d’une tenue réussie. Un soutien-gorge bien ajusté redessine le buste et assure un tombé impeccable à vos chemisiers et pulls. Investir dans une ou deux pièces de qualité, par exemple chez Simone Pérèle ou Chantelle, est aussi important que le choix de votre manteau.

La superposition, ou

Le cuir, trop rock’n’roll après 50 ans ?

Absolument pas ! Oubliez le perfecto clouté et pensez plutôt à une jupe crayon en cuir souple, un pantalon droit au tombé impeccable ou même un trench. Le secret est de choisir un cuir de belle qualité (agneau plongé pour la souplesse) et de l’associer à des matières douces comme le cachemire ou la soie pour un contraste chic et moderne. Des marques comme Gerard Darel proposent des pièces en cuir intemporelles et élégantes.

Alpaga : Fibre très chaude et hypoallergénique, réputée pour sa légèreté et son lustre soyeux. Parfaite pour les peaux sensibles.

Mohair : Provenant de la chèvre angora, cette laine offre un aspect vaporeux et un halo duveteux très reconnaissable. Moins chaude que l’alpaga mais avec un volume unique.

Pour un pull d’exception, l’alpaga

Seulement 1% des vêtements collectés sont recyclés pour en faire de nouveaux vêtements.

Ce chiffre souligne l’importance de choisir des pièces durables dès le départ. Investir dans un manteau bien coupé ou un pull en fibres nobles, c’est non seulement un plaisir personnel, mais aussi un geste pour une mode plus raisonnée. La vraie élégance est celle qui dure.

• Elle régule la température, aussi confortable sous un blazer qu’en soirée.
• Elle apporte un éclat subtil qui illumine le teint.
• Son tombé fluide accompagne le mouvement sans jamais contraindre.

Le secret ? La chemise en soie. C’est l’arme secrète du chic sans effort. Cherchez-la chez des spécialistes comme Equipment ou en version plus accessible chez & Other Stories.

Trouver le jean parfait est une quête universelle. Après 50 ans, privilégiez les coupes droites ou

• Lavage à la main, à l’eau froide, avec un shampoing spécial laine.
• Ne jamais tordre ! Pressez doucement dans une serviette éponge.
• Séchage à plat, à l’abri de la lumière directe et de la chaleur.
• Repassage doux, à l’envers et avec de la vapeur.

Un détail qui change tout : la longueur d’un pantalon. Un ourlet qui tombe juste sur la chaussure allonge la silhouette, tandis qu’une coupe 7/8ème qui dévoile la cheville apporte une touche de modernité et met en valeur de jolies bottines. N’hésitez jamais à faire appel à un retoucheur, c’est le meilleur investissement pour transformer un vêtement standard en une pièce sur-mesure.

Un pull en cachemire de qualité utilise les fibres les plus longues et les plus fines du duvet de la chèvre, prélevées sur le cou et le poitrail. C’est cette sélection rigoureuse qui fait la différence en termes de douceur et de résistance au boulochage.

Plus qu’un vêtement de pluie, le trench-coat est un symbole d’élégance parisienne. Il structure n’importe quelle tenue, d’un jean décontracté à une robe sophistiquée. Pour un achat durable, vérifiez ces points :

• Une gabardine de coton dense et déperlante.
• Des finitions soignées : double boutonnage, bavolet dans le dos, pattes de serrage aux poignets.
• Une coupe impeccable aux épaules. Les modèles de chez Burberry sont l’étalon-or, mais on trouve de très belles alternatives chez Comptoir des Cotonniers.

Comment intégrer la couleur sans en faire trop ?

L’astuce est de l’utiliser comme un accent. Si votre garde-robe est à dominante neutre (beige, marine, gris), un seul élément de couleur vive suffit à réveiller l’ensemble. Pensez à un pull rouge coquelicot comme sur la photo, un foulard en soie aux teintes émeraude, ou même une paire de mocassins en cuir safran. La couleur doit souligner votre personnalité, pas la masquer.

Boutons d’origine : Souvent en plastique, fonctionnels mais sans âme.

Boutons personnalisés : En nacre, en corne, en métal brossé… Ils apportent un cachet unique.

Changer les boutons d’un blazer ou d’un manteau est une astuce simple et peu coûteuse pour lui donner une allure luxe. Les merceries de quartier regorgent de trésors.

Le poids d’un manteau n’est pas toujours un gage de chaleur. Les nouvelles technologies textiles permettent de créer des doublures thermiques ultra-légères, comme le Thinsulate™, souvent utilisées dans des manteaux techniques mais aussi dans des pièces plus urbaines chez des marques comme Aigle.

Cela signifie que vous pouvez rester au chaud sans vous sentir engoncée. Cherchez la mention de ces technologies sur les étiquettes lorsque vous choisissez un manteau d’hiver.

• Une chaleur douce qui ne fait pas transpirer.
• Une fluidité et une légèreté incomparables.
• Un éclat subtil qui rehausse le teint.

Le secret ? Un tricot en mélange soie-cachemire. Moins connu que le 100% cachemire, cet alliage proposé par des maisons comme Loro Piana ou Falconeri est le comble du raffinement pour les pièces à même la peau.

Le look monochrome, loin d’être ennuyeux, est le summum de la sophistication. Le secret réside dans le jeu des textures. Imaginez un pantalon en flanelle de laine crème, un pull en cachemire ivoire et un manteau en laine bouclée écru. En variant les matières au sein d’une même palette, vous créez une profondeur visuelle incroyablement chic et allongée.

• Un foulard en soie ou modal : pour la couleur et la chaleur au cou. Les motifs de chez Hermès sont iconiques, mais des marques comme Petite Mendigote en proposent de très jolis.
• Des bottines en cuir de qualité : la hauteur de talon parfaite (4-6 cm) et un bout amande sont les plus polyvalents.
• Un sac structuré : il
  

  
  

  Le détail qui ne trompe pas sur un manteau : la ligne d’épaule. La couture doit tomber exactement à la cassure de votre épaule. Trop large, elle vous tassera ; trop étroite, elle bridera vos mouvements. Même pour un style

  
  

  Plus de 90% des femmes possèdent un vêtement qu’elles n’ont jamais porté.

  Ce chiffre, issu de plusieurs études sur les habitudes de consommation, nous rappelle une chose : mieux vaut posséder moins mais mieux. Avant chaque achat, posez-vous la question :

  
  

  Investir dans une pièce de créateur : une folie ?

  Pas forcément. Il faut voir cela comme un investissement à long terme. Un sac Chanel, un carré Hermès, un trench Burberry… Ce sont des pièces qui non seulement ne se démodent pas, mais prennent souvent de la valeur. Si le budget est un frein, le marché de la seconde main de luxe (Vestiaire Collective, Collector Square) est une excellente alternative pour acquérir une pièce iconique en parfait état.

  
  

  Velours côtelé fin (needlecord) : Léger et souple, il est parfait pour les chemises, les robes ou les pantalons plus ajustés. Il apporte une touche de texture discrète.

  Velours à grosses côtes (corduroy) : Plus épais et structuré, il est idéal pour les blazers, les pantalons larges et les manteaux. Son look est plus affirmé et délicieusement rétro.

  Le choix dépend de l’effet recherché : élégance discrète ou statement de style.

  Ne sous-estimez jamais le pouvoir d’un bon retoucheur. C’est le partenaire secret des femmes les plus élégantes. Pincer une taille de robe, ajuster la longueur d’une manche de blazer ou moderniser la coupe d’un vieux pantalon peut littéralement ressusciter un vêtement. Un petit investissement pour un résultat sur-mesure qui n’a pas de prix.