Avez-vous déjà ressenti cette sensation de bien-être en enfilant un manteau qui allie confort et chic ? Pour moi, le manteau tweed est cet incontournable qui réchauffe non seulement le corps, mais aussi l’âme. Que ce soit lors d'une promenade en ville ou d'un déjeuner entre amis, il est l'essence même du style décontracté mais soigné.
Plus qu’un tissu, une philosophie : mon histoire avec le tweed
Depuis que je travaille dans mon atelier, j’ai vu défiler un nombre incalculable de tendances et de matières soi-disant révolutionnaires. Mais franchement, il y a un textile qui est toujours resté, imperturbable : le tweed. Quand j’ouvre la porte le matin, il y a parfois cette odeur si particulière, un mélange de laine brute, de terre et d’humidité. C’est l’âme du tweed qui parle.
Pour moi, ce n’est pas juste un vêtement à la mode. C’est une pièce d’héritage qu’on peut porter tous les jours.
Je me souviens d’un de mes premiers projets marquants : un manteau robuste pour quelqu’un qui passait ses journées dehors, bravant le vent et la bruine. Il ne cherchait pas l’élégance des podiums, mais un véritable outil, une armure textile. C’est là que j’ai tout compris. Le tweed n’est pas fait pour être sage sur un cintre. Il est conçu pour vivre, pour se patiner et pour raconter une histoire. Cet article, c’est le partage de tout ce que j’ai appris. On va voir ensemble comment reconnaître un bon tweed, et surtout, comment choisir LE manteau qui vous accompagnera des décennies.
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Au cœur de la matière : pourquoi le tweed est-il si spécial ?
Pour vraiment apprécier un bon manteau, il faut comprendre ce qu’on a sur le dos. Le tweed, ce n’est pas un tissu ordinaire. Sa force vient directement de sa fabrication, un savoir-faire ancestral perfectionné par des générations de fermiers écossais et irlandais.
C’est quoi, le tweed, au juste ?
En deux mots, le tweed est un tissu de laine cardée. Contrairement à la laine peignée, toute lisse et parfaite, la laine cardée conserve des fibres de différentes longueurs. Ça crée de minuscules poches d’air, ce qui le rend incroyablement isolant sans être étouffant. Le tissage est presque toujours un sergé (ou twill), reconnaissable à ses fines lignes diagonales. C’est cette armure dense qui lui donne sa solidité légendaire.
D’ailleurs, à l’origine, la laine gardait une partie de sa lanoline – la graisse naturelle du mouton – ce qui la rendait déperlante. Aujourd’hui, même si les procédés ont évolué, un tweed de qualité repoussera toujours une petite averse et, surtout, il respire. C’est le gros avantage par rapport aux manteaux modernes doublés de synthétique qui vous font passer du froid au sauna en quelques minutes.
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Les grandes familles de tweed : une affaire de terroir
Parler DU tweed, c’est un peu comme parler DU vin. Il y a des terroirs, des appellations, des caractères bien trempés ! Connaître les principaux types, c’est déjà faire la moitié du chemin pour bien choisir.
Le plus célèbre (Harris Tweed) : C’est le seul protégé par une législation très stricte. Pour avoir droit à son label, il doit être tissé à la main chez les artisans des îles Hébrides, en Écosse, avec 100% de pure laine vierge. Il est souvent un peu rêche au début, mais il s’assouplit divinement avec le temps. Idéal pour : la vie à la campagne, les looks authentiques. Budget : €€€
Le plus coloré (Donegal Tweed) : Venu d’Irlande, il est reconnaissable entre mille avec ses petites touches de couleur (les « neps ») disséminées dans le tissage. C’est ce qui fait tout son charme ! Il est généralement plus souple et léger que son cousin écossais. Idéal pour : des vestes ou manteaux avec de la personnalité, pour la ville ou le week-end. Budget : €€
Le plus costaud (Cheviot Tweed) : Issu de la laine d’une race de moutons des collines frontalières entre l’Écosse et l’Angleterre. C’est un tweed lourd, dense et ultra-résistant, avec une surface un peu moins rugueuse. Idéal pour : les manteaux d’extérieur qui doivent vraiment tout encaisser. Budget : €€€
Le plus chic (Saxony Tweed) : Fabriqué à partir de laine mérinos très douce, c’est un tweed beaucoup plus fin, souple et léger. Il est parfait pour des manteaux plus habillés, avec un joli tombé. En contrepartie, il est un peu moins robuste. Idéal pour : un usage urbain, des tenues formelles. Budget : €€€
L’œil de l’expert : les détails qui ne trompent pas
Un tissu magnifique, c’est bien. Mais si la confection est mauvaise, votre manteau ne tiendra pas deux hivers. Voici ce que je regarde en premier pour juger de la qualité d’une pièce.
La structure interne : le secret d’un beau tombé
Un bon manteau en tweed a du corps, il ne s’affaisse pas mollement. Le secret, c’est l’entoilage, cette structure invisible entre le tissu et la doublure. Les pièces de qualité ont un entoilage traditionnel cousu, souvent en crin de cheval, qui donne sa forme au col et aux revers. Il permet au manteau de s’adapter à votre morphologie avec le temps. Les manteaux bas de gamme, eux, utilisent un entoilage thermocollant. C’est de la colle, tout simplement. Avec la chaleur et les nettoyages, il peut se décoller et former des bulles disgracieuses. Et ça, c’est irréparable.
Mon astuce d’atelier : Pour démasquer un thermocollant, pincez délicatement le revers du manteau. Si vous sentez trois couches distinctes qui « flottent » un peu (tissu, entoilage souple, doublure), c’est bon signe ! Si tout semble rigide, cartonné et collé ensemble, méfiance…
Les finitions : la signature du savoir-faire
Les raccords de motifs : C’est LE test ultime. Si le tweed a des carreaux, vérifiez que les lignes se prolongent parfaitement au niveau des coutures (poches, dos, épaules). C’est un casse-tête qui demande plus de tissu et de temps. Si les raccords sont bâclés, fuyez, le reste est probablement du même acabit.
Les boutonnières : De près, elles doivent être denses et régulières. Sur les manches d’un manteau de luxe, elles sont parfois « ouvertes » ou fonctionnelles. C’est un détail chic, mais attention, ça complique énormément les retouches de longueur.
Les boutons : Oubliez le plastique. Un beau manteau mérite des boutons en corne, en cuir tressé ou en corozo (une noix végétale très solide). Touchez-les, vous sentirez la différence.
La doublure : Elle doit être douce et respirante. Le polyester est à bannir, c’est une invitation à transpirer. Cherchez des doublures en cupro (une fibre issue du coton, aussi appelée Bemberg) ou en viscose de qualité. C’est le standard dans le sur-mesure pour une bonne raison : c’est durable, antistatique et confortable.
Le guide pratique : budget, choix et entretien
Un manteau en tweed, c’est un investissement. Alors, parlons concret : budget, options d’achat et comment en prendre soin pour qu’il devienne une pièce de famille.
Quel budget prévoir ? Neuf, vintage ou sur-mesure ?
Le prêt-à-porter de qualité : Pour une belle pièce qui durera, attendez-vous à un budget entre 400€ et 800€. On trouve de très belles choses chez les marques spécialisées, notamment irlandaises ou écossaises. En dessous, soyez très vigilant sur la qualité du tissu et la présence d’un entoilage thermocollé.
L’option maligne, le vintage : C’est une mine d’or ! On peut dénicher des manteaux d’une qualité de confection et de tissu introuvable aujourd’hui pour entre 100€ et 300€ sur Vinted, Vestiaire Collective ou dans des friperies pointues. Regardez bien les photos, cherchez les trous de mites (sous le col !) et l’état de la doublure. Attention : prévoyez un petit budget supplémentaire. Changer une doublure coûte entre 80€ et 150€ chez un bon retoucheur. À prendre en compte dans le prix d’achat !
Le rêve, le sur-mesure : C’est le luxe absolu. Le manteau est créé pour vous. Vous choisissez tout : tissu, coupe, doublure… C’est un budget conséquent, on commence généralement autour de 1500€, mais vous avez une pièce unique pour la vie.
La checklist de l’entretien facile
Un manteau en tweed, ça s’entretient avec un peu de bon sens. Pas de panique, c’est très simple.
AÉREZ-LE : Après l’avoir porté, surtout par temps humide, suspendez-le sur un cintre large et laissez-le respirer à l’air libre avant de le ranger. Jamais dans une armoire bondée !
BROSSEZ-LE : Une fois sec, un coup de brosse à vêtements (en poils naturels, pas en plastique !) dans le sens du poil enlève la poussière et redresse les fibres.
NETTOYEZ AVEC PARCIMONIE : Un nettoyage à sec, c’est agressif pour la laine. Faites-le le moins possible, une fois tous les 2 ou 3 ans suffit amplement, sauf grosse catastrophe.
AGISSEZ VITE SUR LES TACHES : Épongez immédiatement avec un chiffon humide et de l’eau froide. Pour une tache de gras, saupoudrez de la Terre de Sommières (dispo en droguerie ou magasin bio), laissez agir une nuit sans frotter, puis aspirez doucement. C’est magique.
PROTÉGEZ-LE L’ÉTÉ : Avant de le ranger pour la belle saison, assurez-vous qu’il soit propre et sec. Glissez-le dans une housse en COTON (surtout pas en plastique, ça l’empêche de respirer) avec des répulsifs naturels : lavande, bois de cèdre… C’est sain et efficace contre les mites.
Voilà, vous avez toutes les clés en main. Un manteau en tweed n’est pas une dépense, c’est un compagnon de route. C’est un des rares vêtements qui devient plus beau, plus personnel et plus intéressant avec chaque année qui passe. Alors, prêt à trouver le vôtre ?
Galerie d’inspiration
Un bon manteau en tweed, est-ce que ça gratte ?
C’est la crainte n°1 ! Les tweeds d’antan pouvaient être rêches, mais les techniques modernes et les laines plus fines (comme le mérinos) ont changé la donne. Un tweed de qualité supérieure sera robuste mais pas agressif. Le secret réside surtout dans la doublure : une doublure intégrale en cupro ou en viscose, matières respirantes et soyeuses, isole la peau de tout contact direct avec la laine et assure un confort absolu.
Le Harris Tweed est le seul tissu au monde protégé par une loi du Parlement. L’Orb Mark, son label d’authenticité, certifie qu’il a été tissé à la main par les insulaires des Hébrides extérieures, en Écosse, à partir de pure laine vierge teinte et filée localement.
Le détail qui fait la différence : les boutons. Oubliez le plastique. Un manteau d’exception se reconnaît à ses boutons en matières nobles. Recherchez des boutons en corne véritable, avec leurs nuances uniques, ou des boutons en cuir tressé pour un look plus rustique. C’est une touche de raffinement qui signe une pièce de qualité et qui vieillira aussi bien que le tissu lui-même.
Une isolation thermique naturelle qui s’adapte à la température.
Une résistance remarquable à l’usure et aux accrocs.
Une allure qui se bonifie avec le temps, gagnant en caractère.
Le secret ? La laine cardée. Contrairement à la laine peignée, ses fibres courtes et irrégulières emprisonnent l’air, créant un bouclier thermique unique.
Donegal Tweed : Originaire du comté de Donegal en Irlande, il est reconnaissable à ses petites mouchetures de couleur (les
Pensez au-delà de la Grande-Bretagne. Si les tweeds écossais et irlandais sont la référence, les filatures italiennes comme Loro Piana ou Vitale Barberis Canonico proposent des tweeds d’une légèreté et d’une douceur exceptionnelles. En mêlant la laine à de la soie ou du cachemire, ils créent des tissus parfaits pour un manteau de mi-saison, avec un tombé plus fluide et un toucher luxueux.
Pour préserver la structure et la beauté de votre manteau entre deux saisons, l’entretien est simple mais essentiel.
Brossez-le : Utilisez une brosse à vêtements souple après chaque port pour ôter poussière et saletés.
Aérez-le : Laissez-le respirer à l’air libre (mais pas en plein soleil) pendant quelques heures pour chasser les odeurs.
Stockez-le : Suspendez-le sur un cintre large et épaulé dans une housse en coton (jamais en plastique !) avec un sachet de cèdre ou de lavande pour éloigner les mites.
Selon la Harris Tweed Authority, chaque pièce de tissu certifiée est inspectée et estampillée à la main. En 2022, environ 1,5 million de mètres de ce tissu emblématique ont été produits, perpétuant un artisanat séculaire.
Ce chiffre, bien que conséquent, reste artisanal comparé à la production de masse. Il garantit que chaque manteau en Harris Tweed est le fruit d’un travail humain et d’une traçabilité irréprochable, de la brebis au vêtement.
Le tweed n’est plus réservé au style
Puis-je laver mon manteau en tweed en machine ?
Absolument pas ! L’eau chaude et les mouvements du tambour feutreraient la laine de manière irréversible, le faisant rétrécir et perdre toute sa forme. Pour une tache légère, tamponnez délicatement avec un chiffon humide et de l’eau froide. Pour un nettoyage en profondeur une fois par an, confiez-le impérativement à un pressing de confiance spécialisé dans les lainages délicats.
L’erreur à éviter : Choisir une coupe trop ajustée. Un manteau en tweed n’est pas un blazer. Vous devez pouvoir porter un pull épais en dessous sans vous sentir engoncé. Assurez-vous d’avoir une aisance suffisante au niveau des épaules et de la poitrine. C’est la clé du confort et d’une silhouette élégante, non contrainte.
L’univers du tweed est riche en motifs, chacun avec sa propre histoire. Voici trois incontournables :
Le Chevron (Herringbone) : Un motif en V ou zigzag qui évoque des arêtes de poisson. Intemporel et facile à porter.
Le Pied-de-poule (Houndstooth) : Des petits carreaux brisés bicolores. Plus graphique et audacieux.
Le Prince de Galles (Glen Check) : Un grand carreau complexe, souvent traversé par une ligne de couleur. Le comble de l’élégance britannique.
« Pour être irremplaçable, il faut être différente. » – Coco Chanel
C’est elle qui, dans les années 1920, a sorti le tweed de la garde-robe masculine pour l’introduire dans la haute couture féminine. Elle l’a assoupli, coloré et transformé en tailleurs iconiques, prouvant que ce tissu robuste pouvait aussi être l’incarnation de l’élégance et de la liberté.
Chiner un tweed vintage : Une excellente option pour un budget maîtrisé et une pièce unique. Vérifiez l’état de la doublure (surtout aux aisselles), l’absence de trous de mites (examinez-le à la lumière) et l’usure au niveau du col et des poignets. N’hésitez pas à prévoir un budget supplémentaire pour un bon nettoyage professionnel.
Une silhouette structurée et formelle.
Idéal pour les tenues professionnelles ou habillées.
Met en valeur la taille et allonge la ligne.
Le secret ? La coupe cintrée, qui suit les lignes du corps. Elle est parfaite pour ceux qui recherchent une élégance classique et définie.
Le tweed est l’un des tissus les plus
Un accroc ? Pas de panique. Si une fibre est tirée, ne la coupez surtout pas ! Utilisez une aiguille fine ou un crochet à repriser. Piquez à travers le tissu juste à côté de la boucle tirée, attrapez-la délicatement par le dessous et tirez-la vers l’intérieur du manteau. Le fil se remettra en place et l’accroc deviendra invisible.
L’influence de séries comme The Crown ou Peaky Blinders a redonné au tweed une aura de puissance et de caractère. Il n’est plus seulement l’apanage de l’aristocratie terrienne mais aussi celui de personnages charismatiques et complexes, ancrant le manteau en tweed dans un imaginaire moderne et captivant.
Le col en velours, simple détail ou véritable atout ?
Plus qu’un simple choix esthétique, le col en velours côtelé ou en cuir, typique du
Saviez-vous que le mot
Option A – L’investissement : Un manteau de chez Walker Slater ou Magee 1866. Vous payez pour un savoir-faire authentique, un tissu exceptionnel (souvent du Harris ou du Donegal) et une coupe qui traversera les années.
Option B – L’alternative maline : Le marché de la seconde main. Des plateformes comme Vinted ou des friperies spécialisées regorgent de manteaux en tweed vintage de grande qualité à des prix bien plus accessibles.
Dans les deux cas, privilégiez toujours la qualité de la matière.
Ne sous-estimez jamais le pouvoir d’une doublure. Un manteau en tweed non doublé sera plus léger mais aussi plus rêche et moins isolant. Une doublure de qualité en viscose ou, pour le luxe suprême, en soie, facilite non seulement l’enfilage mais ajoute une couche de confort et de chaleur. C’est un signe de fabrication soignée qui prolonge la vie du vêtement en protégeant le tweed des frottements.
Le manteau en tweed se prête magnifiquement aux accessoires qui jouent sur les contrastes de matières.
Une fine écharpe en cachemire ou en soie pour la douceur.
Des gants en cuir lisse pour la touche chic et protectrice.
Une broche ancienne ou design, piquée sur le revers, pour la personnalité.
Il repousse une bruine légère grâce à la structure dense de la laine.
Il sèche relativement vite et vous garde au chaud même humide.
Il est incroyablement respirant, évitant l’effet
Le coût par port : un calcul révélateur. Un manteau en tweed de qualité à 600€ porté 30 fois par an pendant 10 ans revient à 2€ par port. Un manteau de fast-fashion à 100€ qui ne dure que deux saisons (60 ports) revient à 1,66€. Mais après ces deux ans, il faudra en racheter un. L’investissement initial dans la qualité est non seulement plus durable et élégant, mais souvent plus économique à long terme.
Jardinière Passionnée & Cuisinière du Potager Ses terrains de jeu : Potager bio, Culture en pots, Recettes du jardin
Léa a découvert sa vocation en cultivant son premier potager sur un balcon de 4m². Depuis, elle n'a cessé d'expérimenter et de partager ses découvertes. Issue d'une famille de maraîchers bretons, elle a modernisé les techniques traditionnelles pour les adapter à la vie urbaine. Sa plus grande fierté ? Réussir à faire pousser des tomates sur les toits de Lyon ! Quand elle n'a pas les mains dans la terre, elle concocte des recettes avec ses récoltes ou anime des ateliers de jardinage dans les écoles de son quartier.