Le Béret pour les Nuls (et les Connaisseurs) : Le Guide pour Bien le Choisir et le Porter
J’ai passé une bonne partie de ma vie les mains dans le feutre de laine. Ça a commencé il y a bien longtemps, dans un petit atelier du Sud-Ouest où le béret n’était pas un accessoire de mode, mais un véritable outil pour les gens qui travaillaient dehors. Il protégeait du soleil, de la pluie, du froid. Une question de bon sens, en fait.
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Cette expérience m’a appris à reconnaître un bon béret les yeux fermés, juste au toucher. Je sens la densité du feutre, sa souplesse, sa chaleur. Et franchement, ça me désole un peu de voir tous ces bérets de piètre qualité qu’on trouve partout aujourd’hui. Ils n’ont ni l’âme, ni la fonction d’un vrai béret.
Alors, mon but ici, c’est simple : vous transmettre un peu de ce savoir. Vous aider à faire la différence, à choisir le bon, à le modeler à votre tête et, surtout, à le porter avec naturel, loin des clichés de la baguette sous le bras !

Au cœur du sujet : c’est quoi, un VRAI béret ?
Tout part de la matière. Un béret authentique, un vrai de vrai, est fait de pure laine vierge. La Rolls-Royce, c’est la laine de mérinos : ses fibres sont fines, longues et incroyablement résistantes. C’est ce qui permet d’obtenir ce feutre dense, quasi imperméable et qui respire.
À l’opposé, vous avez les imitations bon marché. On les reconnaît vite : elles sont souvent en acrylique ou en laine recyclée de mauvaise qualité. La différence est flagrante au quotidien. L’acrylique, ça ne respire pas (bonjour la transpiration !), et ça ne vous protégera ni du froid, ni de la pluie. C’est juste un bout de tissu en forme de béret.
Un béret artisanal, c’est le fruit d’un long processus. On tricote une grande galette de laine, puis on la plonge dans l’eau chaude et on la bat pendant des heures pour la feutrer. C’est cette étape, le foulonnage, qui crée la magie : les fibres s’entremêlent pour former une matière dense et protectrice. Ensuite, on teint, on met en forme sur des têtes en bois, puis on ajoute les finitions comme le bandeau intérieur (en cuir sur les modèles haut de gamme) et le fameux « cabillou », la petite queue sur le dessus.

Comprendre ça, c’est déjà avoir fait 80% du chemin pour ne pas se faire avoir.
Choisir le bon : une question de taille et de style
Acheter un béret, c’est comme choisir des chaussures : la taille, c’est crucial. Trop serré, c’est le mal de tête assuré. Trop grand, il vous tombera sur les yeux au premier coup de vent. Deux choses à vérifier : votre tour de tête et le diamètre du plateau.
Mesurer son tour de tête (ça prend 30 secondes)
Prenez un mètre ruban souple (celui des couturières est parfait). Faites le tour de votre tête en passant au milieu du front et sur la bosse à l’arrière du crâne. Ne serrez pas comme un fou ! La mesure en centimètres, c’est votre taille. Les tailles vont en général de 54 à 62. Si vous voyez « taille unique », méfiez-vous. C’est souvent le signe d’un produit bas de gamme avec un élastique qui va se détendre en quelques semaines.

Comprendre le « plateau »
Le plateau, c’est le diamètre total du béret. C’est ce qui va définir son volume et son look.
- Le classique : un plateau d’environ 28 cm. C’est le plus courant, assez près de la tête, facile à porter pour commencer.
- Le plus large : un plateau de 30 à 33 cm. Il offre plus de matière, ce qui permet de le sculpter davantage, de le tirer sur le côté pour un style plus affirmé. C’est celui que je préfère, personnellement, mais il demande un peu plus d’assurance.
Bon à savoir : un vrai béret en laine a un coût. Attendez-vous à payer entre 40 € et 80 € pour une belle pièce artisanale fabriquée en Europe, notamment en France ou en Espagne. En dessous de 25 €, il y a 99% de chances que ce soit de l’acrylique importé. C’est un investissement, mais un bon béret vous durera des années, voire une vie.

L’art de « faire » son béret : donnez-lui une âme
Un béret neuf est souvent un peu rigide, plat, sans personnalité. Il faut le « casser », le modeler à votre tête. C’est l’étape qui le transforme en VOTRE béret.
Prenez-le à deux mains et tirez doucement sur les bords pour assouplir le feutre. N’ayez crainte, la qualité, c’est solide. Posez-le sur votre tête, puis sculptez-le. Pour le style classique incliné, pincez le feutre d’un côté et tirez-le vers le bas au-dessus de votre oreille. L’autre côté remontera tout seul. Le feutre a une mémoire de forme : après quelques jours, il gardera le pli.
Astuce peu connue : si votre béret est un peu raide, ne le mouillez pas ! Suspendez-le dans votre salle de bain pendant que vous prenez une douche bien chaude. La vapeur va détendre les fibres tout en douceur. Vous pourrez ensuite le modeler beaucoup plus facilement.

Les 3 erreurs du débutant à éviter
Dans mon expérience, je vois toujours les mêmes erreurs. Alors, petit cadeau :
- Le porter comme une crêpe : Ne le posez pas juste à plat sur le sommet de votre crâne. Il faut l’incliner, lui donner du mouvement, sinon l’effet « chef cuisinier » est garanti.
- Le laver en machine : JAMAIS. Vous le retrouveriez en taille enfant, complètement ruiné. On nettoie à la main, localement et avec douceur.
- Acheter « taille unique » : Je me répète, mais c’est important. Un bon béret est ajusté à votre tour de tête. L’élastique, c’est non.
Couleurs et style : au-delà du cliché
Oubliez l’image d’Épinal. Le béret est incroyablement polyvalent s’il est bien choisi.
Le noir est un classique, mais il peut durcir les traits. Pensez au bleu marine ou au gris anthracite, tout aussi passe-partout mais plus doux. Les tons terre (kaki, camel, marron) sont superbes en automne. Et si vous osez la couleur, un rouge vif ou un vert bouteille peut être magnifique, à condition que le reste de la tenue soit sobre. Le béret devient alors la pièce forte.

L’essentiel, c’est de l’intégrer à votre style. Il va aussi bien avec un jean et un pull en laine qu’avec un manteau plus chic. L’idée est de créer une harmonie, pas un déguisement.
L’entretien pour le faire durer toute une vie
Un bon béret, c’est un compagnon de route. Pour le garder longtemps, quelques gestes simples suffisent.
Pour la poussière, un coup de brosse à vêtements douce suffit. En cas de tache, tamponnez délicatement avec un chiffon et un peu d’eau froide (et une pointe de savon de Marseille si c’est gras). Surtout, ne frottez pas et ne le trempez pas entièrement.
S’il a pris la pluie, secouez-le et posez-le à plat sur une serviette, loin d’un radiateur. La chaleur directe est l’ennemie de la laine. Pour le ranger, mettez-le à plat dans un tiroir avec un sachet de lavande ou un morceau de cèdre pour éloigner les mites, ces petites bêtes qui adorent la laine de qualité.

En somme, le béret, c’est bien plus qu’un chapeau. C’est un objet artisanal qui a une histoire. En choisissant un modèle de qualité, vous ne faites pas qu’acheter un accessoire, vous investissez dans un savoir-faire. Et avec le temps, il se patinera, prendra la forme de votre tête et racontera un peu de votre propre histoire.
Galerie d’inspiration


Comment bien choisir sa taille de béret ?
C’est plus simple qu’il n’y paraît. Munissez-vous d’un mètre ruban et mesurez votre tour de tête à l’endroit où le béret reposerait naturellement, soit environ 1 cm au-dessus des sourcils et des oreilles. Ne serrez pas trop. La mesure en centimètres correspond directement à la taille française. Si vous êtes entre deux tailles, optez toujours pour la plus grande : un béret peut être légèrement réduit, mais jamais agrandi.


Le saviez-vous ? Il faut près de 180 kilomètres de fil de pure laine mérinos pour tricoter la galette qui servira à fabriquer un seul béret traditionnel.
Cette incroyable densité de matière, une fois feutrée, est ce qui confère au béret ses propriétés quasi magiques : imperméable, isolant, anti-UV et respirant. C’est un concentré de technologie naturelle.


Le détail qui change tout : Le bandeau intérieur en cuir. Sur les modèles authentiques, ce n’est pas un simple détail esthétique. Il assure une tenue parfaite sur la tête, absorbe la transpiration et se patine avec le temps, épousant la forme de votre crâne. Un bandeau en gros-grain ou en tissu est une alternative correcte, mais le cuir reste le signe d’un béret conçu pour durer toute une vie.


- Ne le rangez jamais en boule dans une poche.
- Brossez-le délicatement de temps en temps avec une brosse à vêtements douce pour ôter la poussière.
- Évitez les sources de chaleur directes (radiateur) s’il est humide.
Le secret ? Traitez-le comme un vêtement de qualité, pas comme un simple bonnet.


Le béret basque : Traditionnellement plus large et plus plat, c’est le modèle des origines, porté dans les Pyrénées. Sa largeur permet de bien le modeler et de se protéger efficacement du soleil ou de la pluie.
Le béret alpin ou


Un béret mouillé par la pluie n’est pas un drame, au contraire ! La laine feutrée est naturellement déperlante. Pour le faire sécher, mettez-le bien à plat sur une serviette éponge, à température ambiante, loin de toute source de chaleur. Ne le suspendez jamais, vous risqueriez de le déformer.


« Le béret, c’est la casquette de l’intellectuel. » – Jean-Paul Sartre


Envie de vous démarquer ? Le béret est une toile vierge pour votre créativité.
- Une broche ancienne : un bijou de famille ou une trouvaille de brocante apporte une touche vintage et personnelle.
- Des pins discrets : Un ou deux petits pins émaillés peuvent refléter une passion ou une humeur.
- Le fil contrastant : Certains osent broder un petit motif simple sur le bord pour un détail unique.

Laulhère : Fondée en 1840, c’est la dernière fabrique historique de bérets en France, labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant. Leurs modèles sont la référence absolue en matière de tradition et de qualité.
Le Béret Français : Une marque plus jeune qui a su moderniser l’image du béret avec des couleurs vives et des collections dynamiques, tout en conservant une fabrication 100% française.


- Il vous protège du crachin breton.
- Il isole du vent glacial en hiver.
- Il respire et ne fait pas transpirer sous le soleil d’été.
Le secret ? La lanoline. Cette cire naturelle présente dans la laine de mouton rend le feutre imperméable et thermorégulateur.


Un béret en cuir, tendance ou faux-pas ?
C’est une option résolument mode, parfaite pour un look rock ou plus graphique. Contrairement à la laine, le cuir ne respire pas et ne protège pas aussi bien des intempéries. Il ne se


On l’associe à la France, mais le béret est une star internationale. Il a coiffé les révolutionnaires cubains comme Che Guevara, les réalisateurs de la Nouvelle Vague, les Black Panthers américains et des icônes de mode de Faye Dunaway à Bella Hadid.


Pour un style classique et intemporel, le noir, le gris anthracite ou le bleu marine sont des valeurs sûres. Le rouge est iconique, apportant une touche d’audace


- Le porter trop en arrière : Il risque de s’envoler et donne un air hésitant.
- L’aplatir totalement sur la tête : Le béret a besoin d’un peu de volume pour bien se placer.
- Le choisir trop petit : Il vous comprimera la tête et remontera constamment.


Point important : Le diamètre du


Pour l’été, ne rangez pas votre béret ! Optez pour des versions plus légères. Certaines marques comme Laulhère proposent des bérets en coton ou en lin, beaucoup plus respirants et parfaits pour se protéger du soleil avec style, sans avoir trop chaud.

En 2011, il ne restait plus que deux usines de fabrication de bérets en France, contre une trentaine après la guerre. Aujourd’hui, grâce à un regain d’intérêt pour l’authenticité et le Made in France, ce savoir-faire est à nouveau valorisé.
Acheter un béret artisanal, c’est donc aussi participer à la sauvegarde d’un patrimoine industriel et culturel unique.


Le béret n’est pas qu’un accessoire féminin. Porté par les hommes, il évoque un charme viril et intellectuel. Pensez à Samuel L. Jackson qui en a fait sa signature, ou à l’élégance sobre de l’acteur Daniel Craig. Le secret pour un homme est souvent de le porter moins incliné, plus


Mon béret en laine gratte, est-ce normal ?
Non. Si votre béret vous démange, c’est probablement le signe d’une laine de piètre qualité, courte et rêche, ou de la présence de fibres synthétiques. Un vrai béret en pure laine de mérinos est incroyablement doux au contact de la peau. C’est un excellent indicateur pour distinguer le vrai du faux.


Pour le stockage longue durée, par exemple en été, la hantise ce sont les mites. Glissez votre béret propre et sec dans une housse de protection avec un petit morceau de bois de cèdre ou un sachet de lavande. Rangez-le à plat pour qu’il conserve sa forme impeccable jusqu’à l’automne suivant.


Un vrai béret en laine vierge est un investissement. Comptez entre 40€ et 80€ pour un modèle de grande qualité fabriqué en France. Cela peut sembler élevé face aux imitations à 10€, mais sa durée de vie, son confort et ses propriétés incomparables en font un choix bien plus économique et écologique sur le long terme.


Symbole de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale, le béret était un signe de ralliement discret et un pied de nez à l’occupant. Il incarnait une identité nationale fière et insoumise.


L’art de porter le béret réside dans le
Le béret a fait un retour en force sur les podiums, notamment chez Dior sous la direction de Maria Grazia Chiuri, qui l’a transformé en étendard d’un féminisme chic et engagé. Il est redevenu un accessoire de mode pointu, prouvant sa capacité à se réinventer sans jamais perdre son âme.