Le Maquillage Style 80’s : Le Guide pour Oser (Sans Faire Kitsch)

Quand je ferme les yeux, je sens encore cette odeur si particulière des coulisses et des studios photo d’une certaine époque… Un mélange de laque Elnett et de fond de teint en stick. C’était l’ambiance d’une période de créativité intense, où le maquillage n’était pas juste un petit plus, mais une véritable prise de parole. Une armure, une signature.

Beaucoup pensent tout de suite aux couleurs fluo et aux coiffures improbables. Franchement, c’est une vision un peu réductrice. C’est à ce moment-là que j’ai fait mes armes, sur les plateaux et dans les loges. J’y ai appris que derrière chaque look extravagant, il y avait une rigueur et une technique incroyables.

Ce que je veux partager avec vous ici, ce n’est pas un simple tuto pour une soirée déguisée. C’est une plongée dans les techniques, les produits et l’état d’esprit de ce style audacieux. Oubliez les caricatures ! On va parler de structure, de pigments, d’attitude, et surtout, de comment cet héritage influence encore les tendances actuelles.

Le Teint Parfait : Votre Toile de Maître

Le but du fond de teint à cette époque était clair : créer une surface parfaitement lisse, opaque et mate. Il n’y avait pas de filtres ni de retouches numériques à portée de clic. Le travail devait être impeccable à la source. La peau devenait littéralement une toile vierge.

Les fonds de teint étaient donc conçus pour une couvrance totale. On utilisait principalement des sticks ou des crèmes compactes, souvent à base de cires et d’huiles. Efficaces, oui, mais ils étouffaient pas mal la peau. D’ailleurs, c’est pour ça que le résultat était si particulier, une sorte de barrière visible contre la moindre imperfection.

Comment obtenir ce look aujourd’hui sans l’effet « plâtre » ?

L’application était un vrai rituel. On ne frottait pas le produit, on le pressait sur la peau avec des éponges en latex assez denses pour construire la couvrance. Pour adapter ça, la clé est le produit que vous choisissez.

• Le bon fond de teint : Optez pour une formule moderne, liquide et mate à haute couvrance. Des produits comme le L’Oréal Infaillible 24h Fresh Wear (autour de 15€) ou le Fenty Beauty Pro Filt’r Soft Matte (environ 36€) font des merveilles. Appliquez-le au pinceau dense ou à l’éponge humide, toujours en tapotant.
• La base, c’est la base ! Une base de maquillage lissante et matifiante est votre meilleure amie. Elle prépare la toile et aide le fond de teint à glisser sans marquer les zones sèches.
• La poudre libre, votre alliée : On appliquait la poudre généreusement, surtout sur la zone T, un peu comme le « baking » d’aujourd’hui. Laissez poser une minute, puis balayez l’excès. Le résultat ? Un fini velouté qui ne bouge pas.

Petit conseil de pro : la plus grande erreur est la démarcation au niveau de la mâchoire. Passez toujours un coup d’éponge humide pour fondre le produit dans le cou. C’est le détail qui change tout !

Le Blush Sculptural : Plus qu’une Couleur, une Structure

Oubliez la petite touche « bonne mine » sur le bombé des joues. Le blush de cette période était architectural. Il servait à sculpter le visage, à créer des angles, à affirmer les pommettes de manière spectaculaire. Les couleurs étaient franches : fuchsia, prune, corail vif, parfois même rouge.

La technique phare, c’était le « draping ». On appliquait le blush en une bande diagonale bien nette, partant de la tempe et descendant sous l’os de la pommette. Parfois, on remontait même la couleur jusqu’à l’arcade sourcilière pour la fondre avec le fard à paupières, créant une forme de C très graphique.

Quel blush pour moi ?

Aujourd’hui, les fards sont ultra-pigmentés, alors attention à ne pas avoir la main lourde ! Mon conseil : prélevez très peu de produit, tapotez toujours le pinceau pour enlever l’excédent, et construisez l’intensité petit à petit.

• Pour les peaux claires : Osez un rose bonbon ou un pêche vibrant.
• Pour les peaux mates à foncées : Un fuchsia, un prune ou un corail intense sera absolument incroyable.
• Côté produits : Pour un fuchsia légendaire, le NARS en teinte ‘Desire’ est une référence (environ 35€). Mais pour les petits budgets, les Unlimited Blushes de Kiko Milano sont excellents et coûtent dans les 10€.

Un Regard Qui Ose Tout : Couleur et Attitude

Les sourcils : fournis et fiers de l’être

Après des années de sourcils ultra-fins, cette décennie a célébré le sourcil naturel et fourni. L’idée était de les garder épais, bien dessinés, mais sans en faire trop. On les brossait vers le haut pour ouvrir le regard et on les fixait.

Astuce facile : la technique du « soap brow ». C’est tout bête et ça marche du tonnerre. Frottez un goupillon (la petite brosse à mascara) propre et légèrement humide sur un savon transparent. Brossez vos sourcils vers le haut en leur donnant la forme voulue. Appuyez ensuite doucement avec votre doigt pour les plaquer. Ça ne bouge plus de la journée !

Les yeux : le règne du « color block »

La règle était simple : il n’y en avait pas. On appliquait une couleur vive sur toute la paupière mobile, souvent en l’étirant jusqu’au sourcil. Bleu électrique, violet, rose, vert… ces couleurs n’étaient pas réservées aux soirées.

Si vous débutez et que l’idée vous intimide, pas de panique ! Commencez simplement par appliquer votre couleur vive sur la paupière mobile en dépassant juste un peu le creux. C’est déjà un clin d’œil super sympa au style, sans être « trop ». Pour une intensité maximale, les fards crèmes comme les Color Tattoo de Maybelline (environ 8€) sont parfaits.

L’eye-liner : sombre et rock

L’opposé du trait fin et parfait. On cherchait un effet charbonneux, un peu « lendemain de fête » assumé. L’outil roi était le crayon khôl noir, bien gras et tendre. On traçait une ligne épaisse au ras des cils (haut et bas), on colorait la muqueuse, puis on estompait le tout au doigt ou au coton-tige pour créer un halo flou. Attention, n’essayez surtout pas ça avec un eye-liner liquide moderne, il n’est pas fait pour être estompé et vous risqueriez de vous irriter l’œil.

Rappel sécurité : si vous mettez du crayon dans la muqueuse, taillez-le à chaque utilisation pour garantir une hygiène parfaite. Et ne partagez jamais vos crayons pour les yeux !

Des Lèvres Définies et Brillantes

Ah, le fameux crayon à lèvres plus foncé que le rouge… Ça fait sourire aujourd’hui, mais c’était un choix stylistique très réfléchi. Il servait à redessiner parfaitement le contour, à tricher un peu sur le volume et à créer une illusion de relief. Une sorte de contouring pour la bouche !

Les rouges à lèvres avaient des finis très reconnaissables, souvent givrés ou métalliques, dans des teintes de rose, de rouge orangé ou de fuchsia. Pour une version moderne, gardez l’idée du contour mais choisissez un crayon juste un ton plus foncé que votre rouge à lèvres. Estompez le trait vers l’intérieur avant d’appliquer votre couleur, le résultat sera plus subtil et tout aussi joli.

Votre Kit de Démarrage : Shopping List et Temps à Prévoir

Alors, ça vous tente ? Voici une petite liste pour vous lancer, avec des options pour tous les budgets.

• Pour le teint (20-50€) : Une base matifiante, un fond de teint haute couvrance (L’Oréal, Fenty) et une poudre libre translucide (NYX, Laura Mercier).
• Pour les joues (10-35€) : Un blush poudre très pigmenté, fuchsia ou corail (Kiko, NARS).
• Pour les yeux (15-40€) : Un fard à paupières bleu électrique ou violet (Kiko, MAC), un crayon khôl noir bien gras (Bourjois, Urban Decay) et un mascara volumateur, pourquoi pas bleu ? (Yves Rocher, Dior).
• Pour les lèvres (10-30€) : Un crayon brun ou prune et un rouge à lèvres rose au fini satiné ou givré (Maybelline, MAC).

Bon à savoir : pour un look complet, prévoyez une bonne quarantaine de minutes la première fois. Mais pour un clin d’œil rapide au quotidien, le combo sourcils brossés + mascara bleu est un super look en 5 minutes !

L’Héritage de l’Audace

Le maquillage de cette période était bien plus qu’une tendance, c’était l’expression d’une liberté et d’une puissance retrouvées. Chaque coup de pinceau était une affirmation. Aujourd’hui, vous n’êtes pas obligée de tout reproduire à la lettre, mais vous pouvez piocher dans cet esprit audacieux.

Osez un blush plus marqué, essayez un fard coloré, portez ce rouge à lèvres qui vous fait de l’œil. Ce style nous a appris une chose essentielle : le maquillage n’est pas fait pour nous cacher, mais pour nous permettre de nous exprimer.

Alors, votre mission si vous l’acceptez : ce week-end, essayez la technique du draping, même avec votre blush habituel. Juste pour voir. Expérimentez, et surtout, amusez-vous !

Galerie d’inspiration

Le Draping d’hier : Un fard très pigmenté, souvent mat comme le mythique

Pour moderniser le fameux fard bleu électrique, le secret réside dans la texture et l’application.

• Oubliez la poudre. Préférez un crayon jumbo longue tenue comme le 24/7 Glide-On de Urban Decay en teinte
  

  
  

  
  

  L’air des backstages des années 80 avait une signature olfactive unique. Un nuage de laque Elnett se mêlait aux notes poudrées et cireuses des rouges à lèvres et des fonds de teint en stick. C’était l’odeur de la transformation, une promesse de fête et d’audace qui flottait avant même que les spots ne s’allument.

  
  

  La plupart des pigments néon intenses utilisés en maquillage ne sont pas officiellement

  
  

  L’œil fort et la bouche intense, est-ce vraiment une règle à briser ?

  Absolument, c’était même une signature des années 80 ! Le secret n’est pas dans la modération, mais dans la définition. Si l’œil est un dégradé de couleurs pop, optez pour une bouche fuchsia ou rouge au fini mat, parfaitement dessinée au crayon. Si le fard est un aplat bleu électrique, une bouche vinyle glossy peut fonctionner. L’équilibre se trouve dans la texture et la précision, pas dans l’effacement.

  
  

  
  

  L’astuce pour des sourcils 80’s sans l’effet

  
  

  • Un fard à paupières qui ne file pas dans les plis, même après des heures.
  • Des couleurs qui restent vibrantes et intenses toute la nuit.
  • Un démaquillage étonnamment facile.

  Le secret ? Utiliser une base de fard à paupières blanche ou de la couleur de votre peau, comme le fameux Paint Pot de M.A.C en teinte

  
  

  Le retour du

  
  

  
  

  Le double nettoyage n’est pas une invention récente. C’était une nécessité absolue pour les mannequins des années 80 afin d’éliminer les fonds de teint épais à base de cire et d’huile.

  
  

  Pour obtenir ce rose fuchsia électrique ou ce violet vibrant typique, les maquilleurs de l’époque n’hésitaient pas à créer leurs propres teintes. Une astuce toujours valable : grattez un peu de fard à paupières rose ou violet et mixez-le à un gloss transparent ou un baume à lèvres (type Homeoplasmine) sur le dos de votre main pour créer une couleur sur-mesure.

  
  

  
  

  Pas besoin de se ruiner pour oser la couleur : Les palettes de la marque NYX Professional Makeup, notamment les

  
  

  Quel était le lien entre la musique et le maquillage à cette époque ?

  Il était total. Le maquillage était une extension de l’identité musicale. Le post-punk et la cold wave (The Cure, Siouxsie and the Banshees) inspiraient des looks plus sombres, graphiques, avec des yeux noirs étirés. La pop (Madonna, Cyndi Lauper) célébrait la couleur et l’exubérance. Le maquillage n’était pas qu’une parure, c’était le fan-art ultime.

  
  

  La laque Elnett n’était pas qu’un produit coiffant, c’était un outil multifonction en studio. Une pulvérisation légère sur le visage avant le maquillage pouvait servir de base matifiante improvisée. Un pschitt sur les sourcils les fixait pour des heures. C’était le système D d’une époque où l’ingéniosité primait sur la multiplication des produits.

  
  

  
  

  Dans les années 80, le crayon à lèvres était souvent plus foncé que le rouge à lèvres lui-même.

  Cette technique, qui nous paraît datée aujourd’hui, avait un but précis : créer une illusion de volume et de dimension sur des lèvres souvent mates. Le contour sombre donnait une structure et empêchait le rouge à lèvres de filer. Pour une version 2024, on choisit un crayon de la même teinte que le rouge à lèvres pour une définition nette mais plus naturelle.

  
  

  • Un clin d’œil instantané à Madonna.
  • Une touche de glamour hollywoodien revisité.
  • Un point focal qui attire le regard.

  Le secret ? Un simple eyeliner feutre marron, comme le

  
  

  
  

  Un maquillage aussi intense exige un démaquillage en deux temps pour respecter la peau.

  • Étape 1 (Corps gras) : Utilisez une huile démaquillante ou un baume, comme le
    

    
    

    Le fard à paupières bleu iconique

    
    

    Si Madonna et Cyndi Lauper sont les références pop évidentes, n’oublions pas l’influence du style

    
    

    
    

    Poudre libre ou compacte pour fixer le teint 80’s ?

    La poudre libre, sans hésiter ! Appliquée généreusement avec une houppette en velours, notamment sous les yeux (une technique de

    
    

    Lèvres Mates : La tendance dominante. Un rouge carmin ou un fuchsia appliqué sur des lèvres parfaitement définies au crayon. L’effet est puissant, graphique et sophistiqué. Pensez aux rouges à lèvres M.A.C Retro Matte.

    Lèvres Glossy/Métalliques : Plus fun et disco. Souvent obtenu en superposant un gloss transparent ou un fard à paupières irisé sur une base colorée. L’effet est plus jeune et festif.

    
    

    Le mascara bleu était un best-seller des supermarchés dans les années 80.

    Il n’était pas réservé aux podiums ! Les femmes le portaient au quotidien. Aujourd’hui, il revient de façon plus subtile. Une touche de mascara bleu électrique (comme le

    
    

    
    

    • Oubliez le fond de teint plâtre. Une base lumineuse et un correcteur ciblé suffisent.
    • Troquez le trait de blush rectiligne pour une application en
      

      
      

      Fond de teint Stick 80’s : Très couvrant, souvent à base de cire, il créait un masque mat parfait pour la photo mais étouffant pour la peau. Idéal pour un look de soirée ponctuel.

      Fond de teint Fluide Moderne : Le

      La playlist pour se mettre dans l’ambiance

      • Pour un look Pop & Fun :