Quand je pense au pull irlandais, une chaleur réconfortante m'envahit. Ce n'est pas juste un vêtement, c'est une tradition, un héritage. Des pêcheurs aux podiums, son histoire est riche et fascinante. Aujourd'hui, il s'impose comme un incontournable de notre garde-robe, alliant style et praticité avec élégance.
Plus qu’un pull, une véritable armure contre le froid
Ça fait des années que je suis passionné par la laine. J’ai vu passer un paquet de tendances, de matières synthétiques qui promettaient la lune, et de techniques industrielles. Mais franchement, il y a des choses qui ne bougent pas. Le pull d’Aran, c’est l’une d’elles.
La première fois que j’en ai touché un vrai, j’ai tout de suite compris. Ce n’était pas juste un vêtement. C’était autre chose : le poids rassurant de la maille, cette odeur si particulière de lanoline… une sorte d’armure douce, conçue pour durer. On l’appelle souvent « pull irlandais », mais son vrai nom vient des îles d’Aran, trois bouts de terre fouettés par les vents au large de l’Irlande. C’est là que tout a commencé.
Alors, oubliez les articles historiques ennuyeux. Ici, on va parler concret. On va voir ensemble comment reconnaître un VRAI pull d’Aran, comprendre ce qui le rend si spécial, bien le choisir sans se faire avoir, et surtout, comment le chouchouter pour qu’il vous dure toute une vie. C’est parti !
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1. Le secret de sa chaleur : bien plus que de la laine
Le super-pouvoir de la lanoline
Un pull d’Aran traditionnel, le vrai de vrai, est fait avec une laine écrue qu’on appelle bainin. Concrètement, ça veut dire qu’elle n’a pas été entièrement dégraissée. Elle garde une partie de sa lanoline, la cire naturelle qui protège les moutons de la pluie. Et bien, sur le pull, ça fait pareil ! L’eau perle dessus au lieu de s’infiltrer. C’est pour ça qu’il est devenu l’uniforme des pêcheurs.
D’ailleurs, un pull neuf de qualité sent légèrement le mouton. Ne vous inquiétez pas, c’est un signe de qualité, pas un défaut ! Cette odeur s’estompe vite, mais les propriétés imperméables, elles, restent. Petit bonus : la lanoline est aussi antibactérienne, donc le pull reste propre plus longtemps et n’a presque jamais besoin d’être lavé.
Une isolation naturelle et intelligente
La fibre de laine est naturellement ondulée. Cette structure unique crée des millions de petites poches d’air qui emprisonnent la chaleur de votre corps. C’est un isolant thermique redoutable, bien plus efficace que la plupart des fibres synthétiques qui, elles, vous font souvent transpirer pour rien.
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Et ce n’est pas tout. La laine peut absorber jusqu’à 30% de son poids en humidité sans même paraître humide au toucher. Elle évacue la transpiration loin de la peau, vous gardant toujours au sec et à l’aise. Un vrai régulateur thermique personnel.
Les motifs : beaux ET fonctionnels
Les torsades, les losanges et autres nids d’abeille ne sont pas juste là pour le style. Ces motifs en relief augmentent considérablement l’épaisseur du tricot, et donc le volume d’air emprisonné, sans pour autant l’alourdir. C’est du génie. Une partie avec des torsades complexes peut être deux fois plus épaisse et donc deux fois plus isolante qu’une partie en tricot simple. L’esthétique au service de la performance.
2. Le langage des mailles : que racontent les motifs ?
C’est la partie que je préfère… Chaque motif a une signification, un héritage des familles de pêcheurs. Connaître ce langage, c’est apprécier son pull à un tout autre niveau.
La Torsade (le grand classique !) : Elle représente les cordages des bateaux. C’est un symbole de sécurité et d’espoir pour une bonne pêche. Une belle torsade doit être bien bombée et se détacher nettement.
Le Losange : Il symbolise les parcelles de terre des îles, un souhait de richesse et de succès. On le trouve parfois rempli de « point de riz » pour représenter les algues utilisées comme engrais.
Le Nid d’Abeille : Une référence à l’abeille travailleuse. Il évoque le travail acharné et la juste récompense. C’est aussi un motif qui donne une texture et une isolation incroyables.
Le Zig-Zag : Il représente les sentiers escarpés qui descendent vers la mer. Pour certains, c’est aussi une métaphore des hauts et des bas de la vie.
Le Point de la Trinité (ou point de mûre) : Ces petites boules en relief sont souvent associées à la santé et à la famille.
Un pull authentique est une sorte de tableau qui combine plusieurs de ces motifs en panneaux verticaux. La clarté et la complexité de ces dessins sont un excellent indicateur de la qualité du travail.
3. Comment choisir son pull d’Aran (sans se tromper)
Acheter un bon pull d’Aran, c’est un investissement. Le marché est inondé d’imitations en acrylique faites à la chaîne, alors il faut savoir quoi regarder. Faisons le point sur les différentes gammes et leurs prix.
Les différents types : pour tous les budgets
Le tricoté machine (le plus courant) : C’est le plus accessible. Une bonne machine peut faire un travail très propre. La clé ici, c’est la matière. Un pull 100% laine mérinos fait à la machine reste un excellent vêtement chaud et durable. Budget : Comptez entre 100€ et 250€ pour une très bonne qualité.
Le fini main (le bon compromis) : Le corps du pull est tricoté à la machine, mais les finitions (col, poignets, assemblage) sont faites à la main. C’est un excellent mix entre savoir-faire et prix maîtrisé. Budget : Souvent autour de 200€ – 300€.
Le tricoté main (le Graal) : Le plus rare, le plus cher, le plus précieux. Il faut plus de 100 heures de travail pour en réaliser un. Chaque pièce est unique. C’est un véritable objet d’artisanat. Budget : On parle ici de 400€ et bien plus, selon la complexité.
Votre check-list avant d’acheter
L’étiquette, c’est la base : Cherchez 100% Pure Laine Vierge, 100% Laine Mérinos. Fuyez comme la peste les mentions acrylique, polyester ou les pourcentages de laine trop bas.
Touchez et pesez : Un bon pull d’Aran est dense et a un certain poids. C’est rassurant. Il ne doit pas être mou et léger.
Petit conseil sur le toucher : Ne vous laissez pas rebuter par une laine un peu rêche au premier abord. C’est souvent un signe d’authenticité et de rusticité. Elle s’adoucira avec le temps et les lavages. Prévoyez juste de porter une chemise ou un t-shirt à manches longues en dessous au début.
Sentez-le (sans rire !) : Un pull neuf de qualité a cette fameuse petite odeur de lanoline. C’est propre, naturel. Une odeur de produit chimique ? Mauvais signe, reposez-le tout de suite.
Examinez les motifs : Sont-ils bien en 3D, nets et définis ? Ou est-ce que ça ressemble à un vague dessin sur un tricot plat ? La différence est flagrante.
Regardez les coutures : Elles doivent être solides, propres et régulières. Tirez un peu dessus, ça ne doit pas bouger.
Pensez à la coupe : Ce n’est pas un vêtement qui se porte moulant. Vous devez être à l’aise, pouvoir bouger et mettre quelque chose en dessous.
Où chercher ? Les meilleures options sont les boutiques spécialisées en ligne (cherchez des marques irlandaises reconnues), les grands magasins qui ont un bon rayon laine, ou, le rêve, directement lors d’un voyage en Irlande !
4. L’entretien : les secrets pour qu’il dure une vie
J’ai vu des pulls se transmettre sur plusieurs générations. C’est tout à fait possible si on respecte quelques règles d’or. L’erreur n°1 est de le traiter comme un pull en synthétique.
Le lavage : le moins souvent possible !
Attention ! On ne lave un pull en laine que si c’est VRAIMENT nécessaire. La plupart du temps, il suffit de l’aérer une nuit dehors pour le rafraîchir. C’est tout.
Si un lavage s’impose (grosse tache, etc.), voici la seule méthode valable :
Baignoire ou grand lavabo rempli d’eau FROIDE ou à peine tiède (30°C MAX). L’eau chaude, c’est son ennemie jurée, elle le ferait feutrer pour toujours.
Ajoutez une lichette de lessive spéciale laine ou, à défaut, de shampoing pour bébé. JAMAIS de lessive classique.
Plongez le pull, pressez-le doucement. Ne le tordez pas, ne le frottez pas. Laissez-le tremper 20 minutes, pas plus.
Videz l’eau et rincez en pressant doucement avec de l’eau claire à la même température.
Pour essorer, oubliez la torsion. Posez-le à plat sur une grande serviette, roulez l’ensemble et pressez doucement pour que la serviette absorbe l’eau.
Séchage OBLIGATOIREMENT à plat, sur un étendoir, loin du soleil et des radiateurs. Si vous le suspendez mouillé, son poids va le déformer à tout jamais. Soyez patient, ça peut prendre un jour ou deux.
Rangement et petites réparations
Le principal ennemi, ce sont les mites. Rangez-le toujours propre, plié dans un tiroir avec du bois de cèdre ou des sachets de lavande. Ne le mettez JAMAIS sur un cintre, il se déformerait.
Astuce peu connue : Pour une protection maximale, surtout avant de le ranger pour l’été, mettez votre pull dans un sac congélation hermétique et passez-le 48h au congélateur. Radical et sans produits chimiques, ça tue toutes les larves de mites potentielles !
Un fil tiré ? Surtout, ne le coupez pas ! Avec un petit crochet ou une aiguille, tirez la boucle à l’intérieur du pull. Ni vu, ni connu. Pour un petit trou, si vous n’avez pas le fil d’origine, pro tip : sacrifiez quelques centimètres de fil à l’intérieur d’une couture. La réparation sera parfaitement invisible.
5. Et si on se lançait ? Le tricoter soi-même
Le pull d’Aran n’est pas figé dans le temps. On voit aujourd’hui de superbes variations : cardigans, cols roulés, ponchos… C’est un style qui inspire toujours autant.
Pour ceux qui tricotent et qui rêvent de s’y mettre, sachez que c’est un projet de niveau avancé. Il demande de la patience et une bonne maîtrise technique. Avant de vous lancer dans un pull complet, assurez-vous de savoir lire une grille de torsades et de gérer les augmentations/diminutions au sein d’un motif complexe. Mon conseil ? Commencez par un projet plus simple pour vous faire la main, comme un bonnet avec une seule belle torsade centrale ou une écharpe. C’est très gratifiant et ça vous mettra en confiance.
Un héritage à porter
Au final, avoir un pull d’Aran, c’est bien plus qu’une question de mode. C’est posséder un bout d’histoire, un concentré de savoir-faire, et la preuve que la qualité ne se démode jamais. C’est un compagnon qui va vivre et s’embellir avec vous.
J’espère que ces conseils, tirés de l’expérience, vous aideront. En le choisissant bien et en en prenant soin, vous n’achetez pas un simple pull pour l’hiver, mais un vêtement pour la vie.
Galerie d’inspiration
Chaque point de tricot raconte une histoire. Le point de nid d’abeille (Honeycomb) symbolise le travail acharné des abeilles et la récompense, tandis que les torsades (Cables) représentent les cordages des pêcheurs et un vœu de sécurité en mer. Le diamant, lui, évoque les champs des îles et la promesse de richesse.
Comment le laver sans l’abîmer ?
Le moins souvent possible ! Aérez-le à plat en extérieur. Si un lavage s’impose, c’est à la main, dans une eau froide (max 30°C) avec un savon spécial laine comme ceux de la marque Eucalan, qui ne nécessite pas de rinçage. Ne le tordez jamais pour l’essorer : pressez-le doucement dans une serviette éponge et faites-le sécher à plat, loin d’une source de chaleur directe.
Le choix de la marque : Pour un gage d’authenticité, tournez-vous vers des maisons irlandaises reconnues. Aran Sweater Market propose un vaste choix, y compris des modèles tricotés main. Pour une approche plus luxe et contemporaine, Inis Meáin Knitting Company, située sur l’une des îles d’Aran, est une référence absolue avec des designs d’une qualité exceptionnelle.
Ne suspendez jamais votre pull d’Aran sur un cintre, le poids de la laine déformerait les épaules.
Pliez-le soigneusement et rangez-le à plat dans un tiroir ou sur une étagère.
Pour l’été, glissez-le dans une housse en coton avec un sachet de lavande ou un morceau de bois de cèdre pour éloigner les mites.
Un vrai pull d’Aran traditionnel, en laine bainin non traitée, peut légèrement gratter au début. C’est le signe d’une fibre rustique et authentique. Il s’adoucira avec le temps. Si votre peau est très sensible, optez pour des versions modernes en laine Mérinos, réputée pour sa douceur incomparable.
Loin d’être cantonné à un look de pêcheur, le pull d’Aran est un caméléon stylistique.
Urbain chic : Portez un modèle blanc cassé avec un jean brut bien coupé et des boots en cuir.
Bohème : Associez un pull oversize à une jupe longue et fluide.
Preppy : Glissez-le sur une chemise dont le col et les poignets dépassent, avec un pantalon chino.
Oups, un fil tiré ! Surtout, ne le coupez pas. Retournez le pull, et avec une aiguille à crochet ou la pointe d’un trombone, tirez délicatement la boucle qui s’est formée pour la faire rentrer à l’intérieur du tricot. Le motif complexe masquera cette petite réparation.
Depuis le film
Tricoté main ou machine, quelle différence ?
Un pull tricoté main peut demander plus de 100 000 points et jusqu’à 60 heures de travail. Le rendu est plus dense, plus
Chercher un pull d’Aran en seconde main est une excellente idée. Fouillez les plateformes comme Vinted ou Vestiaire Collective, mais aussi les friperies de qualité. Le test ultime : vérifiez l’étiquette (100% laine) et l’odeur. Une légère senteur de lanoline est souvent un bon signe !
Un pull d’Aran de qualité n’est pas un achat, c’est un héritage.
Il crée une silhouette décontractée et actuelle.
Il permet de superposer facilement une chemise ou un t-shirt thermique.
Il offre un confort de mouvement inégalé.
Le secret ? Oser le prendre une taille au-dessus de la sienne pour un look résolument moderne.
Le mythe du
Col rond : Le plus classique et polyvalent, parfait sur un t-shirt ou une chemise.
Col roulé (ou cheminée) : Idéal pour les grands froids, il encadre le visage et apporte une touche d’élégance.
Le choix dépend de votre style et de votre tolérance au contact de la laine sur le cou.
Si le blanc cassé (*bainin*) est la couleur originelle, les pulls d’Aran se déclinent aujourd’hui dans une palette inspirée des paysages irlandais. Le gris
De Grace Kelly à Steve McQueen en passant par Marilyn Monroe, les plus grandes icônes du 20ème siècle ont succombé au charme brut et authentique du pull irlandais.
L’erreur fatale : le mettre au sèche-linge.
La chaleur intense fera feutrer et rétrécir la laine de plusieurs tailles, de manière irréversible.
Les fibres perdront leur élasticité et leur douceur naturelles.
Votre pull se transformerait en une sorte de carton rigide et importable. Séchage à plat, toujours !
Un pull tricoté main peut coûter entre 150 et 300 €. Cela peut sembler cher, mais rapporté à sa durée de vie (souvent plus de 20 ans), le coût par an devient dérisoire. C’est l’exemple parfait du
Élimine les odeurs sans agresser les fibres.
Préserve la lanoline naturelle et ses propriétés.
Réduit considérablement la consommation d’eau et de détergent.
Le secret d’un entretien réussi ? Aérer votre pull après chaque usage plutôt que de le laver systématiquement.
La laine est une fibre 100% naturelle et biodégradable. En fin de vie, un pull d’Aran se décomposera dans le sol en quelques mois, retournant des nutriments à la terre, contrairement aux fibres synthétiques.
Laine ou acrylique ?
Pour démasquer une imitation en acrylique, fiez-vous à votre toucher. L’acrylique est souvent trop doux, léger, et a un lustre plastique. Il génère aussi de l’électricité statique. La vraie laine a un poids, une texture plus sèche et une
Laine Bainin traditionnelle : Robuste, rustique, naturellement imperméable grâce à la lanoline. Idéale pour l’extérieur.
Laine Mérinos : Extrêmement douce, plus légère, thermorégulatrice. Parfaite pour un confort au quotidien, même à même la peau.
La première est un choix d’authenticité, la seconde un choix de confort moderne.
Le poids d’un pull d’Aran est un signe de qualité. Un bon pull pèse lourd dans les mains, une sensation rassurante qui témoigne de la densité du tricot et de la quantité de laine utilisée. C’est ce poids qui garantit une isolation thermique exceptionnelle et une durabilité à toute épreuve.
Protéger votre investissement
Les mites sont l’ennemi numéro un de la laine. Pour les tenir à distance de manière naturelle :
Utilisez des boules ou des blocs en bois de cèdre.
Disposez des sachets de lavande séchée dans vos tiroirs.
Quelques gouttes d’huile essentielle de patchouli sur un coton peuvent aussi être efficaces.
Plus qu’un vêtement, une transmission. Un pull d’Aran bien entretenu ne se jette pas, il se transmet. Il se charge des souvenirs, s’adoucit avec les années et raconte une histoire, celle de ses origines irlandaises et la vôtre. C’est l’une des rares pièces d’une garde-robe qui peut véritablement traverser les générations.
Architecte d'Intérieur & Passionnée de Rénovation Ce qui l'anime : Mobilier sur mesure, Projets cuisine & bain, Solutions gain de place
Marion a grandi entourée d'artisans – son père était ébéniste et sa mère décoratrice. Cette immersion précoce lui a donné un regard unique sur l'aménagement intérieur. Aujourd'hui, elle partage son temps entre la conception de projets pour ses clients et l'écriture. Sa spécialité ? Transformer les contraintes en opportunités créatives. Chaque petit espace cache selon elle un potentiel insoupçonné. Les week-ends, elle restaure des meubles anciens dans son atelier niçois, toujours accompagnée de son chat Picasso.