Trouver SA couleur de cheveux : Le guide que votre coiffeur rêve que vous lisiez

Je suis dans le monde de la coiffure depuis un bail, et laissez-moi vous dire un truc : mon métier, ce n’est pas juste de badigeonner un produit sur des cheveux. C’est avant tout d’écouter, de regarder, et de vraiment comprendre la personne en face de moi. Franchement, une couleur de cheveux réussie, ce n’est pas celle qu’on voit sur la dernière star à la mode. C’est celle qui vous révèle, qui semble une évidence.

Alors, oublions les photos des magazines cinq minutes. Parlons de vous. De votre peau, de vos yeux, et de l’histoire de vos cheveux. Je vais vous partager les bases de la colorimétrie, celles que j’explique à mes apprentis, mais en version simple et sans blabla. L’idée ? Que vous puissiez faire un choix éclairé, que ce soit en salon ou pour mieux décrypter ce que vous achetez en magasin.

La base de tout : Votre cheveu et un peu de technique

Avant même de rêver à un blond polaire ou un cuivré flamboyant, il faut être réaliste et regarder le point de départ : vos cheveux. Ils ont une histoire, non ? Ils ont connu le soleil, peut-être des colorations passées, des lissages… Ignorer ça, c’est la recette parfaite pour une déception.

En salon, la toute première étape, c’est toujours le diagnostic. Je touche le cheveu, j’évalue sa souplesse, sa porosité. Est-il fin, épais, sec ? C’est notre état des lieux, indispensable.

Le cercle chromatique : Votre arme secrète anti-reflets-moches

La colorimétrie, ça peut faire peur, mais en vrai, c’est assez logique. Imaginez un cercle avec 3 couleurs de base : bleu, rouge, et jaune. En les mixant, on obtient le vert, l’orange et le violet. La règle d’or pour nous, les pros, c’est celle des couleurs complémentaires (celles qui sont à l’opposé sur le cercle), car elles s’annulent.

• Le vert neutralise le rouge.
• Le bleu neutralise l’orange.
• Le violet neutralise le jaune.

Pourquoi c’est VITAL ? Quand on éclaircit un cheveu brun, il révèle des reflets chauds : d’abord rouges, puis orangés, et enfin jaunes. Pour obtenir un joli blond beige et non un « blond poussin », on doit neutraliser ce fond jaune avec une patine qui contient une pointe de violet. C’est tout le secret d’une couleur naturelle !

Les hauteurs de ton : Parlez-vous le même langage que votre coiffeur ?

On utilise une échelle de 1 (noir) à 10 (blond très très clair) pour parler de la clarté d’un cheveu. C’est notre langage universel.

• 1 : Noir
• 3 : Châtain foncé
• 5 : Châtain clair
• 6 : Blond foncé
• 7 : Blond
• 8 : Blond clair
• 10 : Blond platine

Souvent, une cliente pense être « blonde foncée » alors qu’elle est en réalité châtain clair (un 5). Connaître votre base naturelle permet de savoir ce qui est faisable. Et non, passer d’un 3 à un 9 en une seule fois, c’est non seulement dangereux pour le cheveu, mais quasiment impossible à garantir sans casse.

Chaud ou froid ? La question qui change tout pour votre teint

C’est LA question la plus importante. Une couleur peut être sublime sur une photo mais vous donner l’air malade. Tout dépend du sous-ton de votre peau (qui ne change pas, même bronzée !).

Astuce de pro : Regardez les veines à l’intérieur de votre poignet. Si elles sont bleutées/violettes, vous êtes probablement dans la team « froid ». Si elles tirent sur le vert, bienvenue dans la team « chaud ». Une autre méthode ? Le test des bijoux. L’argent flatte les teints froids, l’or sublime les teints chauds.

Allez, petit test rapide : regardez votre poignet ! Alors, team Or ou team Argent ? Ça, c’est la clé N°1 pour ne pas avoir l’air fatigué avec la mauvaise couleur.

L’art de la consultation : Bien se préparer pour ne pas être déçue

Le rendez-vous de consultation est, pour moi, le moment le plus crucial. Il dure parfois 20 minutes, et c’est là que tout se joue. Pour que ça se passe bien, il faut jouer la transparence totale.

Comment bien briefer votre coiffeur (pour qu’il vous comprenne) :

1. Apportez des photos… des bonnes ET des mauvaises ! Montrez ce que vous aimez, mais aussi et surtout, ce que vous DÉTESTEZ. C’est parfois encore plus parlant.
2. Faites une liste de tout l’historique de vos cheveux sur 2-3 ans. Une coloration de supermarché, un lissage brésilien, un henné « oublié »… TOUT. Une fois, une cliente avait zappé de me parler d’un henné fait 18 mois plus tôt. Heureusement, la mèche-test a viré au vert kaki et a commencé à chauffer, ce qui nous a évité la catastrophe sur toute la tête ! La transparence, c’est votre meilleure assurance.
3. Parlez de votre vraie vie. Votre budget, le temps que vous avez le matin (5 min ou 30 min ?), la fréquence à laquelle vous voulez revenir au salon…
4. Posez la question magique : « Concrètement, pour cette couleur, quel sera l’entretien au quotidien et le budget pour les 6 prochains mois ? ». Un bon pro doit savoir vous répondre honnêtement.

Bon à savoir : N’arrivez pas au salon avec les cheveux fraîchement lavés du matin. Lavés de la veille, c’est l’idéal : le sébum protège un peu le cuir chevelu. Et si vous pouvez faire un bon masque hydratant (un Olaplex N°3, un Kérastase ou un équivalent de chez Redken) la semaine d’avant, vos cheveux vous diront merci.

Quelles couleurs pour qui ? Les associations qui marchent

Ce ne sont pas des règles gravées dans le marbre, juste des guides fiables basés sur l’expérience pour éviter les fautes de goût.

Pour les peaux claires (porcelaine, ivoire)

• Sous-ton froid : Pensez aux blonds polaires, cendrés, ou à un châtain froid très chic sans aucun reflet roux. Le pire choix ? Un blond très doré qui ferait ressortir un teint jaune.
• Sous-ton chaud : Misez sur la lumière ! Les blonds miel, dorés, vénitiens sont parfaits. Les chocolats au lait et les châtains aux reflets caramel apportent une chaleur incroyable.

Pour les peaux médiums (beige, olive)

• Sous-ton froid (souvent les peaux olives) : Les bruns froids sont une valeur sûre, comme des reflets « moka glacé » ou acajou. Un balayage discret dans des tons beiges froids apporte de la dimension. Attention au blond trop jaune !
• Sous-ton chaud (peaux dorées) : C’est le terrain de jeu idéal pour les couleurs gourmandes comme le caramel, le miel, le fameux « bronde » (mix de brun et de blond). Effet retour de vacances garanti.

Pour les peaux foncées (métissées, ébène)

Ici, on joue souvent plus sur des reflets que sur une couleur totale. Des reflets cuivrés, auburn ou caramel sur les pointes apportent une lumière folle. Pour plus d’audace, des touches de violine ou de bleu nuit sur une base très foncée captent la lumière de manière unique.

La touche finale : Faites ressortir vos yeux ! Les yeux bleus adorent les tons cuivrés. Les yeux verts sont magnifiés par les reflets rouges et acajou. Et les yeux marron ? Ils ont la chance de pouvoir tout se permettre !

Coloration, balayage, mèches… Lequel choisir ?

Le choix de la teinte, c’est une chose. La technique, c’en est une autre. Voici un petit tableau pour y voir plus clair.

| Technique | Idéal pour… | Entretien | Budget moyen | | :— | :— | :— | :— | | Coloration d’oxydation | Couvrir 100% des cheveux blancs, changement radical. | Racines toutes les 4-6 semaines. | 60€ – 120€ | | Balayage | Un effet « soleil » très naturel, sans effet racine marqué. | 2 à 3 fois par an (avec une patine entre deux). | 150€ – 350€+ | | Mèches | Un contraste plus franc, un éclaircissement plus poussé. | Retouches toutes les 8-12 semaines. | 100€ – 250€ | | Patine / Gloss | Neutraliser les reflets jaunes/orangés, apporter de la brillance. | Indispensable après éclaircissement, puis toutes les 4-8 semaines. | 30€ – 70€ |

Attention, ces prix sont des estimations ! Ils varient beaucoup selon le salon, la ville et la longueur de vos cheveux.

Franchement, la patine, c’est le service que trop de gens négligent. C’est ce qui fait qu’un balayage à 200€ reste magnifique des mois durant au lieu de virer au jaune paille au bout de 3 semaines.

Les pièges à éviter (et les mythes tenaces)

Mon expérience m’a appris à déconstruire certaines idées reçues qui mènent tout droit à la cata capillaire.

• Le mythe du « ça partira au lavage ». Non. Une coloration d’oxydation est PERMANENTE. Même si elle dégorge, les pigments sont là. Pour revenir en arrière, il faut un gommage en salon, un processus long et qui sensibilise le cheveu.
• Passer du brun au blond : un marathon, pas un sprint. C’est la demande la plus délicate. Il faut plusieurs séances espacées de plusieurs semaines, et un budget conséquent. Entre temps, il faudra chouchouter vos cheveux avec des soins pro (les gammes Redken Acidic Bonding ou Olaplex sont des références) pour reconstruire la fibre.

Votre sécurité et vos cheveux : la priorité n°1

Un bon artisan, c’est aussi quelqu’un qui garantit votre sécurité. La touche d’essai 48h avant une couleur pour tester les allergies, c’est une obligation, pas une option. Et si un coiffeur vous dit « non » à un énième éclaircissement sur des cheveux déjà abîmés, ne le prenez pas mal. Au contraire ! C’est le signe d’un vrai professionnel qui se soucie plus de la santé de vos cheveux que de son portefeuille. Il vous proposera sûrement un protocole de soins avant de reconsidérer la technique.

Et à la maison, on fait quoi ?

Le travail en salon, c’est 50% du résultat. Les autres 50%, ça se passe dans votre salle de bain. Utiliser un shampoing de supermarché plein de sulfates sur une couleur qui vous a coûté un bras, c’est un peu dommage, non ?

Investir dans un shampoing doux sans sulfates (disponible en salon ou en ligne chez des revendeurs spécialisés), un bon masque une fois par semaine et un protecteur de chaleur avant le brushing, c’est le trio gagnant pour protéger votre investissement et garder une couleur éclatante.

Une couleur qui vous fait du bien

Vous l’avez compris, choisir sa couleur, c’est bien plus qu’une question de tendance. C’est une alchimie entre votre personnalité, la nature de vos cheveux et un peu de technique. Au final, la plus belle couleur sera toujours celle qui vous fait vous sentir… vous. Celle qui vous donne la pêche quand vous vous croisez dans un miroir. J’espère que ce guide vous aidera à y voir plus clair et à entamer un super dialogue avec votre coiffeur !

Galerie d’inspiration

Puis-je vraiment passer du noir corbeau au blond platine en une seule fois ?

Techniquement, c’est parfois possible, mais c’est le chemin le plus court vers des cheveux très abîmés. Un coiffeur responsable vous proposera toujours un plan sur plusieurs rendez-vous. Chaque séance permettra d’éclaircir progressivement tout en intégrant des soins profonds comme K18 ou un protocole Kérastase Fusio-Dose pour reconstruire la fibre. La patience est votre meilleure alliée pour un blond spectaculaire et sain.

• Le froid (cendre, irisé, beige) complimente les teints rosés et neutralise les rougeurs.
• Le chaud (doré, cuivré, acajou) réchauffe les teints mats ou dorés et leur donne de l’éclat.

Le secret ? Regardez les veines de votre poignet. Si elles sont bleutées, optez pour le froid. Si elles sont verdâtres, le chaud vous ira à merveille.

Selon une étude, 65% des femmes qui changent de couleur de cheveux disent le faire pour marquer une nouvelle étape dans leur vie (nouvel emploi, rupture, déménagement).

Ce n’est pas qu’une question d’esthétique, c’est un acte psychologique fort. Une nouvelle couleur peut être une manière de reprendre le contrôle, de se réinventer et de présenter au monde une nouvelle version de soi-même, plus audacieuse ou plus affirmée.

Le gloss ou la patine : Souvent proposé après un balayage, ce service rapide en salon est un vernis pour vos cheveux. Il ne modifie pas la couleur de base mais corrige les reflets indésirables (le jaune qui vire poussin, par exemple) et apporte une brillance miroir intense. Pensez-y entre deux colorations pour raviver votre teinte.

Le test de mèche : Avant toute transformation radicale, votre coiffeur devrait en proposer un. Il s’agit d’appliquer le produit colorant sur une petite mèche non visible. Cela permet de vérifier comment vos cheveux réagissent, le temps de pose exact nécessaire et le résultat final, évitant ainsi toute mauvaise surprise sur l’ensemble de la chevelure.

Saviez-vous que le pH d’un cheveu sain se situe entre 4,5 et 5,5 ? Les services de coloration, par nature alcalins, ouvrent les écailles et peuvent faire grimper le pH jusqu’à 10.

C’est pourquoi les soins post-coloration dits

Pensez à votre couleur en termes de saisonnalité. On peut illuminer avec quelques mèches

Coloration sans ammoniaque : L’Oréal Professionnel a révolutionné le marché avec sa gamme INOA. Elle utilise une technologie à base d’huile (Oil Delivery System) pour véhiculer la couleur au cœur du cheveu.
Coloration traditionnelle : Elle utilise l’ammoniaque pour ouvrir les écailles du cheveu.
L’option sans ammoniaque est idéale pour celles qui ont un cuir chevelu sensible, car elle est sans odeur et plus douce.

L’erreur à ne pas commettre : Se laver les cheveux le jour même de votre rendez-vous couleur. Un cuir chevelu trop propre est un cuir chevelu moins protégé. Le sébum naturel agit comme une barrière protectrice contre les éventuelles irritations liées aux produits colorants. L’idéal est de les laver la veille ou l’avant-veille.

• Protège la structure interne du cheveu durant la décoloration.
• Réduit la casse jusqu’à 94% lors des services techniques.
• Permet d’oser des transformations plus audacieuses.

Le secret ? Un ingrédient breveté qui recrée les ponts disulfures rompus pendant le processus chimique. Parlez-en à votre coiffeur, beaucoup l’intègrent dans leurs forfaits sous le nom d’Olaplex, Wellaplex ou Smartbond.

Les pigments rouges sont les plus grosses molécules de couleur. C’est pourquoi les colorations rousses et cuivrées sont celles qui dégorgent le plus vite.

Pour faire durer un roux flamboyant, l’utilisation de shampoings et soins repigmentants (comme ceux de la marque Revlon Professional ou Moroccanoil) entre deux visites en salon est presque indispensable. Ils déposent un léger voile de couleur à chaque lavage pour compenser la perte de pigments.

Une coloration végétale, c’est pour moi ?

Oui, si vous cherchez une approche 100% naturelle et un effet soin. Les poudres de plantes (henné, indigo, cassia) gaineront votre cheveu sans en modifier la structure. Attention, elle ne permet pas d’éclaircir et le choix de teintes est plus limité. De plus, passer d’une coloration végétale à une coloration chimique (et inversement) demande l’expertise d’un professionnel pour éviter les catastrophes chromatiques.

La coupe de cheveux influence radicalement la perception de la couleur. Un dégradé long mettra en valeur les nuances subtiles d’un balayage, tandis qu’un carré droit et graphique sublimera une couleur unie, profonde et brillante, comme un brun

CHECK-LIST AVANT DE CHOISIR SA BOX EN GRANDE SURFACE

• Analysez votre base : Ne vous fiez pas au modèle sur la boîte, mais au nuancier
  

  
  

  
  

  La porosité, ça compte ! Un cheveu poreux (souvent abîmé ou décoloré) absorbe la couleur très vite et intensément, mais la laisse aussi s’échapper rapidement. Un cheveu peu poreux (souvent naturel et sain) mettra plus de temps à

  
  

  
  

  
  

  Comment corriger un reflet verdâtre ?

  C’est le cauchemar des blondes après un plongeon dans la piscine ! Pas de panique. Le vert est neutralisé par son opposé sur le cercle chromatique : le rouge. Pour une solution maison rapide, un rinçage avec une solution d’eau et de… ketchup (oui, son pigment rouge !) peut temporairement atténuer le reflet avant de voir un pro pour une vraie patine.

  
  

  
  

  Les cheveux gris ne sont pas des cheveux blancs. Ils manquent de mélanine, ce qui les rend plus rêches, plus imperméables et souvent plus difficiles à colorer uniformément.

  Pour une couverture parfaite des cheveux blancs, les coiffeurs utilisent souvent des gammes spécifiques, comme la série Majirel de L’Oréal ou Koleston Perfect de Wella, qui contiennent des pigments fondamentaux plus puissants pour garantir un résultat opaque et durable.

  
  

  
  

  L’eau chaude est l’ennemie numéro un de votre couleur. Elle ouvre les écailles du cheveu et laisse s’échapper les pigments. Prenez l’habitude de rincer vos cheveux à l’eau tiède, et terminez par un jet d’eau froide pour resserrer les écailles, préserver la couleur et booster la brillance.

  
  

  
  

  Balayage : Technique de peinture à main levée pour un résultat fondu et naturel, comme un éclaircissement par le soleil.

  Ombré Hair : Dégradé plus franc avec des racines foncées qui s’éclaircissent progressivement jusqu’aux pointes, créant un contraste net.

  Le balayage est idéal pour la subtilité, l’ombré pour un look plus affirmé et tendance.

  
  

  
  

  
  

  Le dilemme du budget : Une couleur réussie est un investissement. Au-delà du prix de la prestation, pensez au coût de l’entretien. Un balayage bien réalisé peut ne nécessiter qu’une retouche tous les 4 à 6 mois. Une coloration complète avec couverture des cheveux blancs demande une visite toutes les 4 à 6 semaines. Calculez le coût annuel avant de vous lancer.

  
  

  
  

  • Les yeux bleus ou verts sont magnifiés par des tons chauds comme le cuivré, le roux ou le blond vénitien.
  • Les yeux marron ou noisette ressortent incroyablement bien avec des reflets froids, comme un châtain cendré, ou des nuances gourmandes comme le chocolat ou le caramel.

  
  

  
  

  Attention au chlore et au soleil : Ce sont les pires ennemis de votre couleur en été. Avant de vous baigner, mouillez vos cheveux à l’eau claire et appliquez une huile protectrice (comme celle de Nuxe ou Kérastase Soleil). Elle créera un film barrière. Le soir, utilisez un shampoing

  
  

  N’arrivez jamais chez votre coiffeur avec une photo d’une star en disant