Passer au Blond Platine : Le Guide Sans Filtre (Prix, Risques & Vraies Astuces)

Ah, le blond platine… cette couleur qui fascine, qui claque, qui ne laisse personne indifférent. Sur les réseaux, dans les magazines, on le voit partout. Et forcément, ça donne des idées. Dans mon salon, c’est une des demandes les plus fréquentes, souvent accompagnée d’une photo d’inspiration parfaite. Mais ma première réponse n’est jamais un grand « oui » enthousiaste.

Non, ma première réponse, c’est toujours : « OK, parlons-en. »

Parce que le platine, franchement, ce n’est pas juste une couleur. C’est un engagement, un vrai contrat que vous passez avec vos cheveux et avec votre coloriste. C’est un processus technique ultra exigeant. Alors, oubliez les promesses des boîtes de supermarché. Aujourd’hui, je vous ouvre les portes du salon et je vous dis tout, sans filtre. Le but n’est pas de vous faire peur, mais de vous donner toutes les cartes en main pour que votre platine soit une immense fierté, et non une catastrophe capillaire.

La consultation : L’étape la plus importante (et celle qui vous sauve les cheveux)

Avant même de penser à mélanger la poudre décolorante, tout se joue dans le dialogue. Une bonne consultation, ça dure au moins quinze minutes, et c’est là qu’on détermine si votre projet est réaliste et, surtout, sans danger pour vos cheveux.

Votre historique capillaire : l’heure de vérité

Là, j’ai besoin d’une franchise absolue. Avez-vous fait une couleur, même un simple ton sur ton il y a deux ans ? Un henné ? Un lissage brésilien ? Chaque produit chimique laisse une trace. Le henné, par exemple, peut contenir des sels métalliques. Mettez un produit de décoloration là-dessus, et le cheveu peut littéralement se mettre à chauffer, à gonfler, voire à fumer. C’est du vécu ! Une fois, j’ai fait une mèche test sur une cliente qui avait « oublié » de me parler de son henné… la mèche a commencé à crépiter dans le papier alu. On a tout arrêté à temps, mais ça vous donne une idée du risque.

Mentir à son coloriste, c’est comme mentir à son médecin. C’est prendre un risque énorme pour rien.

Comment savoir si vous avez le bon coloriste ?

Un vrai pro du platine vous posera ces questions. S’il vous dit « oui, pas de problème » en deux minutes sans analyser vos cheveux, fuyez ! Un bon expert doit :
1. Vous interroger en détail sur votre passé capillaire.
2. Toucher vos cheveux, évaluer leur texture, leur élasticité.
3. Faire une mèche test si nécessaire (c’est souvent indispensable !).
4. Vous parler honnêtement du coût, du temps et de l’entretien. Il doit gérer vos attentes.
5. Savoir dire « non » si vos cheveux sont trop abîmés. Un refus est une preuve de professionnalisme, pas un affront.

La décoloration : la science derrière la magie (et les risques)

Comprendre ce qui se passe aide à saisir pourquoi c’est si délicat. Décolorer, ce n’est pas ajouter une couleur, c’est en retirer. On vient oxyder les pigments naturels de vos cheveux pour les éclaircir.

Pour ça, on mélange une poudre à base de persulfates avec un oxydant crème. La puissance de l’oxydant (10, 20, 30 volumes…) détermine la vitesse de l’éclaircissement.

Attention, petit conseil de pro : on n’utilise JAMAIS d’oxydant 40 volumes sur le cuir chevelu. Le risque de brûlure chimique est bien trop élevé. Pour une décoloration complète, on privilégie un oxydant plus doux (10 ou 20 vol.) quitte à laisser poser plus longtemps. La patience est la clé de la sécurité.

Pourquoi ça devient jaune ?

En s’éclaircissant, un cheveu passe par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel chaud : roux, orangé, jaune-orangé… Pour obtenir un platine pur, il faut atteindre un fond d’éclaircissement jaune très très pâle, un peu comme l’intérieur d’une peau de banane. On ne cherche surtout pas le blanc ! Un cheveu décoloré à blanc est un cheveu mort, dont la structure est pulvérisée. Le platine est en fait une illusion de blanc, créée par une patine sur cette base jaune clair.

Les « Plex » : L’assurance-vie de vos cheveux

Aujourd’hui, on a des additifs révolutionnaires qu’on ajoute au mélange décolorant. Vous en avez peut-être entendu parler sous différents noms de marques, mais leur rôle est le même : protéger les liaisons internes du cheveu pendant que la décoloration fait son travail. C’est une sorte de bouclier qui limite la casse. Pour moi, c’est devenu non négociable pour un service platine. Oui, ça représente un coût supplémentaire (comptez entre 20€ et 50€ de plus sur la facture), mais c’est la ceinture de sécurité de vos cheveux. On ne s’en passerait pas, n’est-ce pas ?

En salon : chronique d’une transformation (4 à 8h de votre vie)

Une décoloration tête entière, c’est long. Très long. Prévoyez un bon livre, vos écouteurs, et de la patience. Le processus est méticuleux et ne supporte pas l’à-peu-près.

1. L’application stratégique : On n’applique jamais le produit de la racine aux pointes d’un coup. La chaleur du crâne accélère la réaction. On commence donc toujours par les longueurs et pointes, et on finit par les racines pour avoir une couleur uniforme.
2. La surveillance : Il n’y a pas de minuteur. On surveille l’évolution toutes les 10 minutes. On vérifie l’élasticité. Le fameux test du « cheveu chewing-gum » ? Imaginez un élastique mouillé qui s’étire, s’étire… et ne reprend jamais sa forme. Si votre cheveu fait ça, c’est le dernier avertissement avant qu’il ne casse net.
3. La patine, le coup de baguette magique : Une fois le cheveu rincé, il est jaune. C’est là que la patine entre en jeu. C’est une coloration douce qui va neutraliser ce jaune pour créer la nuance de platine désirée : polaire, irisé, cendré, beige… C’est la touche finale qui fait toute la différence entre un blond paille et un platine sophistiqué.

Côté budget : Soyons clairs, une première prestation de ce type démarre rarement en dessous de 250€ et peut facilement grimper jusqu’à 500-600€, voire plus selon la longueur, l’épaisseur et le travail nécessaire. C’est un véritable investissement.

Quel Platine pour Toi ? Le petit guide pour choisir

Le platine n’est pas monolithique. Il existe plusieurs approches, avec des contraintes d’entretien différentes. Voici un petit tableau pour y voir plus clair :

Style de Platine	Budget Entretien	Fréquence Retouches	Look de la Repousse
Platine Uniforme (Classique de la racine aux pointes)	Élevé (80-150€)	Toutes les 4-5 semaines MAXIMUM	Très nette, crée une barre visible.
Platine avec Shadow Root (Racine d’ombre fondue)	Moyen (90-180€)	Toutes les 6-8 semaines	Plus douce, l’effet racine est volontaire.
Balayage Très Poussé (Effet platine avec profondeur)	Plus faible	Tous les 3-6 mois	Très diffuse, se fond naturellement.

L’entretien à la maison : Ta nouvelle routine sacrée

Avoir un beau platine en sortant du salon, c’est 50% du travail. Le reste, c’est vous. Voici votre nouvelle liste de courses et vos nouveaux commandements.

• Lavage : Moins souvent, mieux c’est. Essayez d’espacer les shampoings (tous les 3-4 jours, c’est l’idéal).
• La shopping-list du platine :
  • Un shampoing hydratant SANS SULFATES : C’est la base. On en trouve de très bons en gamme pro entre 15€ et 30€ chez les grossistes ou en ligne.
  • Un shampoing violet : À utiliser UNE fois par semaine, pas plus, pour neutraliser les reflets jaunes. Laissez poser 2-3 minutes. Un bon déjaunisseur coûte entre 15€ et 25€.
  • Un masque profond : Indispensable une fois par semaine. Alternez entre un masque hydratant (pour la souplesse) et un masque reconstructeur à la kératine (pour la force). Budget : 25€ à 45€ le pot.
  • Un protecteur de chaleur : NON-NÉGOCIABLE avant le sèche-cheveux ou le lisseur. La chaleur jaunit le platine de façon irréversible. Comptez environ 20€.

  Petit conseil : L’été, protégez vos cheveux du soleil avec un chapeau ou un spray anti-UV. Et avant la piscine, mouillez vos cheveux à l’eau claire et appliquez un peu d’huile protectrice. Le chlore est l’ennemi juré du platine !

  
  

  SOS Cheveux Platine : les pépins les plus courants

  Parce que oui, il y aura des petits couacs. Pas de panique, voici des solutions.

  « Au secours, j’ai abusé du shampoing violet, mes cheveux sont lilas ! »
  Ça arrive ! Tu as laissé poser trop longtemps. Fais un ou deux shampoings normaux (hydratants, pas le violet !) et la couleur s’estompera. Si c’est tenace, un shampoing clarifiant doux enlèvera l’excédent de pigment.

  « Mes cheveux virent au vert après la piscine ! »
  C’est le cuivre présent dans l’eau et activé par le chlore. Une astuce de secours à la maison peut être un masque à base de… Ketchup ! L’acidité du vinaigre et la couleur rouge aident à neutraliser. Mais le mieux reste un soin détox chez votre coiffeur.

  « Mes racines font 3cm et mon rendez-vous est dans deux semaines ! »
  Les poudres et sprays colorés pour les racines sont vos meilleurs amis pour camoufler en attendant. Ils partent au shampoing et sauvent la mise. N’attendez pas trop longtemps pour votre retouche, car corriger une barre de repousse trop longue est un vrai casse-tête technique (et plus cher !).

  
  

  Un choix magnifique, mais un choix éclairé

  Le blond platine, c’est audacieux, c’est sublime. Mais c’est une relation sérieuse. Ça demande du temps, un budget conséquent (pensez au service initial, aux retouches toutes les 4-8 semaines, et aux produits), et une vraie discipline à la maison.

  Avant de sauter le pas, soyez honnête avec vous-même sur votre capacité à assumer cet engagement. Et surtout, trouvez le coloriste qui sera votre partenaire dans cette aventure, celui qui privilégiera toujours la santé de vos cheveux. Un platine sain et lumineux, c’est le résultat d’un magnifique travail d’équipe !

  Galerie d’inspiration

  
  

  
  

  Le secret des pros : Les

  
  

  Passer du brun au platine en une seule fois, c’est possible ?

  Techniquement, oui, mais c’est extrêmement risqué et déconseillé par tout bon professionnel. Un coloriste responsable proposera un processus en plusieurs étapes, espacées de quelques semaines. Cela permet au cheveu de recevoir des soins profonds entre les décolorations et d’atteindre le niveau d’éclaircissement souhaité sans

  
  

  • Ne lavez pas vos cheveux pendant les 48h précédant le rendez-vous. Le sébum naturel protège le cuir chevelu.
  • Faites un masque ultra-nourrissant une semaine avant pour préparer la fibre.
  • Évitez tout outil chauffant pendant quelques jours pour ne pas sensibiliser le cheveu inutilement.

  
  

  Un cheveu mouillé peut s’étirer jusqu’à 30% de sa longueur, mais un cheveu décoloré et mouillé est bien plus vulnérable.

  Concrètement, cela signifie qu’après le shampoing, il faut bannir les gestes brusques. Pressez doucement vos cheveux dans une serviette en microfibres pour absorber l’excès d’eau, puis démêlez délicatement avec un peigne à dents larges, en commençant par les pointes.

  
  

  Shampoing violet : Idéal pour neutraliser les reflets jaunes et conserver un blond froid ou polaire. Parfait pour l’entretien hebdomadaire, comme avec le Bain Ultra-Violet de Kérastase Blond Absolu.

  Shampoing bleu : Plus intense, il s’attaque aux reflets orangés/cuivrés. On l’utilise plus ponctuellement quand le jaunissement est déjà bien installé.

  Le choix dépend de la nuance de votre platine et de son évolution. Demandez conseil !

  
  

  Le passage au platine s’accompagne souvent d’une révision de sa trousse à maquillage. Les sourcils peuvent nécessiter d’être redéfinis ou légèrement éclaircis pour une meilleure harmonie. Un rouge à lèvres bien pigmenté ou un simple trait d’eye-liner noir ressortiront de manière spectaculaire.

  
  

  • Une couleur qui reste pure et lumineuse plus longtemps.
  • Une chevelure visiblement plus forte et moins cassante.
  • Un toucher soyeux, même sur cheveux décolorés.

  Le secret ? Un soin repigmentant, comme le Chroma ID de Schwarzkopf Professional ou le Shade Variation Care de Christophe Robin. Utilisé une fois par semaine, il ravive l’éclat du platine entre deux visites au salon.

  
  

  Le pire ennemi du platine ? Les reflets jaunes ou cuivrés qui apparaissent sans crier gare. Plusieurs facteurs sont en cause :

  • L’oxydation naturelle du cheveu au contact de l’air et des UV.
  • Les minéraux présents dans l’eau du robinet (cuivre, fer).
  • La chaleur excessive des outils de coiffage.

  
  

  
  

  La tendance qui sauve la mise : le

  
  

  À quelle fréquence faut-il retoucher les racines ?

  L’idéal est toutes les 4 à 6 semaines. Au-delà, la différence de chaleur entre le cuir chevelu et la repousse plus longue complique l’éclaircissement uniforme. Le coloriste risque de devoir superposer les produits, ce qui fragilise la fibre à la jonction.

  
  

  • Un shampoing violet format voyage.
  • Un soin sans rinçage protecteur d’UV.
  • Une huile sèche pour les pointes (type Huile Originale Elixir Ultime de Kérastase).
  • Un élastique en soie pour éviter la casse.

  
  

  Taie d’oreiller en coton : Absorbe l’hydratation et crée des frictions, ce qui peut entraîner frisottis et casse sur un cheveu sensibilisé.

  Taie d’oreiller en soie ou satin : La surface lisse réduit la friction. Le cheveu glisse, s’emmêle moins et conserve mieux son hydratation. Un petit luxe qui fait une vraie différence.

  
  

  Le chlore et le cuivre, présents dans l’eau des piscines, peuvent se lier aux protéines du cheveu et créer un dépôt qui, sur un blond très clair, donne des reflets verts.

  La solution avant de piquer une tête ? Mouillez vos cheveux à l’eau claire et appliquez une huile protectrice. Le cheveu, déjà gorgé d’eau, absorbera beaucoup moins les agents chimiques.

  
  

  Point important : Le coût de l’engagement. Au-delà du prix initial de la décoloration (qui peut varier de 200€ à plus de 600€), l’entretien est un poste de dépense récurrent. Comptez une visite pour les racines toutes les 4-6 semaines, sans oublier le budget pour les soins à domicile de qualité. Un platine réussi est un véritable investissement.

  
  

  Le fer à lisser sur un cheveu platine ? Avec d’infinies précautions. La chaleur excessive sur une fibre déjà sensibilisée est la cause numéro 1 de la casse.

  • Appliquez systématiquement un spray thermoprotecteur de qualité, comme ceux de GHD ou Steampod.
  • Réglez la température au minimum efficace, jamais au maximum.

  
  

  • Une confiance en soi décuplée.
  • Un style affirmé, audacieux et radical.
  • Le plaisir de se réinventer complètement.

  C’est ça, le pouvoir du platine. Plus qu’une couleur, c’est une déclaration.

  Le peroxyde d’hydrogène, agent clé de la décoloration, ouvre les écailles du cheveu pour en retirer les pigments. Ce processus rend la fibre capillaire intrinsèquement plus poreuse et donc plus fragile.