Plus qu’une coiffure : un moment de complicité (et de patience !)
En tant que coiffeuse, j’ai vu défiler un nombre incalculable de petites têtes dans mon salon. J’ai partagé des fous rires, séché quelques larmes de crocodile et, surtout, j’ai énormément tressé. Mais attention, je ne parle pas des coiffures ultra-complexes qu’on voit sur les réseaux, souvent impossibles à tenir plus de dix minutes dans une cour de récré.
Non, je vous parle des vraies tresses. Celles qui doivent survivre à une journée d’école, à un cours de sport et à une bataille de polochons. Celles qui protègent les cheveux fragiles sans jamais, JAMAIS, tirer sur le cuir chevelu. Beaucoup de parents débarquent, téléphone à la main, avec la fameuse question : « Vous pouvez faire ça ? » La réponse est souvent oui. Mais la vraie question, c’est : « Est-ce une bonne idée pour mon enfant ? »
Parce qu’une coiffure, c’est un trio gagnant : jolie, pratique ET confortable. Si vous oubliez l’un de ces trois piliers, c’est l’échec assuré. L’enfant aura mal, la coiffure s’effondrera avant midi, et vous finirez frustré(e). L’objectif de ce guide est simple : vous donner toutes les clés pour réaliser de superbes tresses qui feront le bonheur de votre enfant, sans abîmer ses cheveux et sans vous arracher les vôtres !
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Pourquoi tous les cheveux ne se tressent pas pareil ?
Avant même de toucher un peigne, il faut comprendre un truc essentiel : chaque chevelure est unique. C’est la première règle d’or. Ignorer la nature du cheveu de votre enfant, c’est un peu comme essayer de planter un clou avec un tournevis.
Les cheveux lisses et fins : Le défi N°1, c’est qu’ils glissent ! Les tresses ont tendance à se défaire en un temps record. Le secret, c’est de trouver la tension parfaite et de créer un peu d’adhérence sans noyer le cheveu sous les produits.
Les cheveux épais et denses : Un vrai bonheur à tresser, ça donne un volume magnifique. Le piège ? Le séchage. Si vous tressez ces cheveux encore humides, ils peuvent mettre des jours à sécher complètement à l’intérieur de la tresse. Bon à savoir : un environnement humide et chaud près du crâne, c’est la porte ouverte aux mauvaises odeurs et aux irritations. Assurez-vous qu’ils sont secs au toucher à la racine en 24h max, sinon, un petit coup de sèche-cheveux à air froid s’impose.
Les cheveux bouclés : Leurs ondulations sont un atout ! Il faut travailler avec la boucle, pas contre elle. Tenter de les lisser avant de tresser est souvent une mauvaise idée ; on perd tout le volume et on fragilise la fibre.
Les cheveux crépus : Leur structure en spirale les rend naturellement plus fragiles et sujets à la casse. Ils ont besoin d’un maximum d’hydratation avant, pendant et après. D’ailleurs, les tresses sont une coiffure protectrice géniale pour eux, à condition qu’elles soient bien réalisées.
Et puis, il y a la fameuse question de la tension. Une tresse tient grâce à un équilibre subtil. Trop lâche, ça tombe. Trop serrée, c’est la catastrophe. On parle alors d’alopécie de traction : une chute de cheveux causée par une tension excessive et répétée. J’ai vu des débuts d’alopécie sur des fillettes, parce que les parents, pensant bien faire, serraient trop fort pour que « ça tienne plus longtemps ». Les signaux d’alarme : des petits boutons rouges à la racine, un enfant qui se plaint que « ça tire », ou des cheveux qui cassent. Une tresse ne doit jamais faire mal. Point.
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Le bon matos et les gestes qui changent tout
Pas besoin de vous ruiner pour bien vous équiper. Quelques outils bien choisis feront toute la différence.
Un peigne à queue : C’est votre meilleur ami. La queue (en plastique ou métal) sert à tracer des séparations ultra-nettes. C’est la base de tout. Comptez moins de 5€ en supermarché ou en ligne.
Une brosse démêlante de qualité : Oubliez les brosses qui arrachent tout. Investissez dans une brosse à picots souples, type Tangle Teezer ou équivalent. C’est un budget (entre 10€ et 20€), mais ça change la vie.
Un vaporisateur d’eau : Pour humidifier légèrement les mèches (surtout sur cheveux lisses), ça donne du contrôle et ça dompte les frisottis. On a dit « humidifier », pas « tremper » !
Des élastiques sans métal : Les petits élastiques en caoutchouc colorés sont mignons mais sont de vrais serial killers pour les cheveux. Préférez des élastiques en silicone ou recouverts de tissu. Astuce de pro : pour les enlever, coupez-les avec un petit ciseau spécial (coupe-élastique, ça coûte 2€) plutôt que de les arracher.
Un produit coiffant léger : Une noisette de crème coiffante sans rinçage, c’est l’idéal. Cherchez des produits à base d’aloe vera ou de beurre de karité. Les marques comme Les Secrets de Loly, Kalia Nature ou même certaines gammes pour enfants en grande surface font très bien l’affaire (entre 8€ et 15€).
La préparation : L’étape que vous ne devez JAMAIS zapper
Démêlez avec douceur : Toujours des pointes vers les racines. Tenez la mèche à la base pour ne pas tirer sur le crâne.
Hydratez si besoin : Sur cheveux secs ou texturés, appliquez votre crème sans rinçage. Ça apporte souplesse et protection.
Divisez pour mieux régner : Séparez la chevelure en 2, 4 ou 6 sections avec des pinces. Travailler sur une petite zone à la fois, c’est 1000 fois plus simple.
Les gestes pour les tresses de base
La tresse classique à trois brins : La base de la base. Divisez une mèche en trois brins égaux. Le brin de droite passe par-dessus celui du milieu. Puis le brin de gauche passe par-dessus le nouveau brin du milieu. Et on recommence. Le secret ? Garder des brins de taille égale et une tension constante.
La tresse française (collée) : On commence sur le haut du crâne. Prenez un triangle de cheveux, divisez-le en trois. Faites un premier passage de tresse classique. Ensuite, ça se corse un peu. Avant de ramener le brin de droite au centre, utilisez votre index pour « ramasser » une fine mèche de cheveux libres sur le côté et ajoutez-la à votre brin. Faites pareil à gauche. L’astuce, c’est de bien lisser cette nouvelle mèche avec le doigt pour qu’elle s’intègre parfaitement, sans faire de bosses. Franchement, ma première tresse française ressemblait plus à un nid d’oiseau qu’à autre chose. C’est normal ! La dixième sera passable, la centième sera nickel.
La tresse hollandaise (en relief) : C’est exactement le même principe que la française, mais au lieu de passer les brins par-dessus le milieu, vous les passez par-dessous. Ce petit twist change tout : la tresse semble posée sur la tête. C’est parfait pour donner une illusion de volume aux cheveux fins. Une fois la tresse finie, essayez le « pancaking » : pincez doucement le bord de chaque boucle avec le pouce et l’index et tirez un tout petit peu. Commencez par le bas et remontez. L’effet est bluffant !
Solutions rapides pour les matins pressés
Soyons réalistes, le matin, chaque minute compte. Voici des coiffures qui tiennent la route, sans vous prendre la tête.
Pour les grands débutants (Moins de 10 minutes)
Les deux tresses classiques : Une raie au milieu, une tresse simple de chaque côté. Rapide, efficace, ça dégage le visage. Imparable.
La queue-de-cheval tressée : Faites une belle queue-de-cheval, bien lisse. Ensuite, tressez simplement la longueur. Zéro prise de tête et ça tient toute la journée.
La tresse en épi de blé (Fishtail) : Elle a l’air super sophistiquée mais elle est très simple ! Séparez la queue-de-cheval en DEUX brins. Prenez une toute petite mèche à l’extérieur du brin droit et faites-la passer à l’intérieur du brin gauche. Faites pareil de l’autre côté. C’est un peu plus long, mais le résultat est canon.
Quand faut-il faire appel à un pro ?
Certaines coiffures demandent un vrai savoir-faire. Si vous voulez des « box braids » avec rajouts ou des tresses collées très complexes (cornrows) qui doivent durer plusieurs semaines, je vous conseille vraiment de passer par un salon spécialisé. Une mauvaise tension ou une hygiène approximative peuvent avoir des conséquences sérieuses. Le prix d’une prestation (qui peut varier de 40€ à plus de 100€ selon la complexité) est aussi une garantie de sécurité.
SOS Tresse Ratée : Les solutions aux problèmes courants
Problème N°1 : L’enfant gigote dans tous les sens. La solution est humaine, pas technique. Installez-vous confortablement, mettez un dessin animé, préparez tout votre matériel à l’avance et communiquez ! « Là je sépare juste les cheveux, ça ne tire pas, regarde. » Faites des pauses si besoin.
Problème N°2 : Les frisottis et petites mèches rebelles. Humidifiez les cheveux avec votre vapo, utilisez une noisette de crème coiffante. Pour la finition, une astuce de grand-mère qui marche du tonnerre : vaporisez un peu de laque végétale ou mettez de la crème sur une brosse à dents propre et brossez doucement les petites mèches rebelles.
Problème N°3 : La tresse n’est pas régulière. La seule solution : la pratique. Petit défi pour vous lancer : prenez trois brins de laine de couleurs différentes et entraînez-vous 5 minutes chaque soir devant une série. Ça permet d’automatiser le geste sans stresser personne !
La Règle d’Or : La Sécurité et l’Entretien Avant Tout
Je ne le répéterai jamais assez : la santé du cheveu est la priorité absolue.
Écoutez votre enfant : S’il dit « ça tire », c’est que ça tire. On défait et on recommence, ce n’est pas négociable.
La nuit, on protège ! Pour éviter les frottements et les frisottis, l’idéal est un bonnet ou une taie d’oreiller en satin ou en soie. Le coton absorbe l’hydratation et abîme la coiffure.
On continue d’hydrater : Pour les coiffures qui durent plusieurs jours, il faut continuer à nourrir le cheveu. Voici ma recette de spray magique : dans un vaporisateur de 200ml, mettez de l’eau de source, une cuillère à café d’huile de jojoba (ou amande douce) et, si vous en avez, 5-6 gouttes de glycérine végétale (ça se trouve en pharmacie ou en ligne pour quelques euros). Secouez bien avant chaque utilisation. C’est parfait pour le cuir chevelu et les longueurs.
On ne garde pas les tresses indéfiniment : Une coiffure de tous les jours se défait chaque soir. Une coiffure protectrice se garde quelques semaines (2 à 4 semaines max pour un enfant), puis on laisse le cuir chevelu respirer et on fait un bon soin.
Au final, tresser, c’est un moment de partage
Apprendre à tresser, c’est bien plus qu’apprendre une technique. C’est créer un rituel, un moment de soin et de connexion avec votre enfant. Alors, ne vous laissez pas décourager par les photos parfaites sur internet. Commencez simple, concentrez-vous sur le confort de votre enfant et la propreté de vos gestes.
Le plus beau compliment qu’on puisse me faire n’est pas « sa coiffure est sublime », mais « mon enfant a adoré et n’a pas eu mal une seule seconde ». C’est tout ce que je vous souhaite. La technique viendra avec la pratique. La douceur, elle, doit être là dès le premier jour.
Petit rappel : ces conseils sont basés sur une expérience professionnelle mais ne remplacent pas un avis médical. En cas d’irritation, de perte de cheveux anormale ou de tout autre souci, consultez un dermatologue.
Galerie d’inspiration
Pour un démêlage sans cris, la préparation est reine. Avant même de peigner, vaporisez généreusement un soin démêlant comme le Spray Démêlant Kids de Cantu ou la lotion No-Rinse Cleanser de Mustela. Laissez agir une minute, puis commencez toujours par les pointes en remontant doucement vers les racines avec une brosse adaptée, telle qu’une Tangle Teezer.
Le cheveu crépu ou frisé peut rétrécir jusqu’à 75% de sa longueur naturelle. Le tressage est l’une des rares techniques qui permet de limiter ce
Comment faire pour que les tresses tiennent sur des cheveux très fins et glissants ?
Le secret est de créer de la texture. Avant de tresser, sur cheveux secs, vaporisez un peu de spray texturisant sec ou même une touche de shampoing sec en poudre comme celui à l’ortie de Klorane. Cela va apporter du
Dites adieu aux nœuds matinaux.
Protégez les cheveux de la friction de l’oreiller.
Prolongez la durée de vie des tresses de plusieurs jours.
Le secret ? Un bonnet en satin ou une taie d’oreiller en soie. C’est l’accessoire indispensable pour préserver les coiffures protectrices pendant la nuit.
Attention à la tension : Une tresse ne doit JAMAIS faire mal. Si votre enfant se plaint de tiraillements ou si vous voyez de petites bosses rouges apparaître autour des follicules pileux, c’est le signe que la tresse est trop serrée. Cela peut provoquer des maux de tête et, à long terme, une alopécie de traction.
Transformez une simple natte en chef-d’œuvre avec les bons accessoires. Ne sous-estimez jamais le pouvoir d’un simple ruban de satin coloré.
Tissez un ruban fin en même temps qu’une des trois mèches pour une touche de couleur.
Enroulez un fil de type scoubidou ou un fil de coton coloré autour d’une tresse terminée.
Fixez de petites perles clipsables spécialement conçues pour les cheveux.
Tresse Française : Chaque nouvelle mèche est ajoutée PAR-DESSUS les autres, créant une tresse plate et lisse qui épouse la forme du crâne.
Tresse Hollandaise : Chaque nouvelle mèche passe PAR-DESSOUS les autres. Le résultat est une tresse en relief, qui semble posée sur les cheveux, d’où son surnom de
Selon l’American Academy of Dermatology, les coiffures qui tirent constamment sur le cheveu sont une cause majeure de l’alopécie de traction chez les enfants. Privilégiez toujours le confort à l’esthétique ultra-serrée.
L’astuce anti-larmes : Pour retirer les petits élastiques en silicone sans tirer un seul cheveu, oubliez les ciseaux. Utilisez un coupe-fil de couture ! Il suffit de glisser le crochet sous l’élastique et de pousser doucement pour le couper net, sans aucun danger pour les cheveux.
Le cuir chevelu aussi a besoin de soins, surtout quand il est caché sous des tresses. Une fois la coiffure terminée, utilisez le bout de vos doigts pour appliquer quelques gouttes d’huile végétale légère, comme l’huile de jojoba ou d’amande douce, entre les raies pour apaiser et hydrater la peau.
Un vaporisateur rempli d’eau et d’une noisette de votre après-shampoing.
Une brosse démêlante de qualité (type Tangle Teezer ou brosse en poils de sanglier).
Des élastiques adaptés : en silicone pour la discrétion, recouverts de tissu pour moins de casse.
Un peigne à queue pour tracer des séparations nettes.
Peut-on aller à la piscine avec des tresses ?
Oui, et c’est même recommandé pour éviter les nœuds ! Avant la baignade, mouillez les cheveux à l’eau claire et appliquez un peu d’huile protectrice (coco, karité). Cela sature la fibre capillaire et limite l’absorption du chlore. Après la piscine, rincez abondamment sans défaire les tresses, puis pressez-les dans une serviette et laissez sécher à l’air libre.
Élastiques en silicone : Parfaits pour les finitions discrètes et les petites mèches, mais peuvent casser les cheveux fins au retrait s’ils sont mal utilisés.
Élastiques recouverts de tissu (type chouchou fin) : Moins de risque de casse, idéaux pour les queues de cheval de base. La marque Scünci propose des versions
Envie d’ajouter une touche de fantaisie sans engagement ? Pensez aux mèches de kanekalon colorées. Intégrez simplement une fine mèche de la couleur de votre choix dans l’un des brins de la tresse. L’effet est immédiat et s’enlève aussi facilement que la coiffure.
Un cheveu mouillé est jusqu’à 30% plus fragile qu’un cheveu sec. Évitez de tresser des cheveux trempés. Pré-séchez-les à la serviette ou à l’air libre jusqu’à ce qu’ils soient juste humides pour minimiser la casse et éviter les odeurs de macération.
Cela est particulièrement vrai pour les cheveux épais, où l’humidité peut rester piégée au cœur de la natte, créant un environnement propice aux bactéries. Un séchage à 80% est un bon compromis.
La tendance
Une coiffure qui tient toute la journée à l’école.
Des cheveux protégés pendant le sport.
Moins de frisottis et de nœuds à gérer le matin.
Le point commun ? Une base bien hydratée. Avant de coiffer, une noisette de crème coiffante comme la Leave-In de Shea Moisture Kids peut faire toute la différence sur la tenue et la définition.
Les séparations sont la base d’une coiffure nette. Pour des tresses collées bien définies, utilisez la pointe d’un peigne à queue. Humidifiez légèrement la ligne de séparation avec un vaporisateur pour discipliner les frisottis. Pour un look plus fun, osez les séparations en zigzag !
L’erreur du débutant : Commencer à tresser trop près du cuir chevelu. Laissez toujours quelques millimètres de mou à la base. Cela garantit le confort de l’enfant et permet à la tresse de bouger naturellement sans exercer de tension sur les racines.
À quel âge peut-on commencer les tresses avec rajouts ?
La plupart des coiffeurs recommandent d’attendre que l’enfant ait au moins 5 ou 6 ans. Avant cet âge, le cuir chevelu est encore très sensible et le poids des rajouts, même légers, peut être inconfortable et causer une tension excessive sur les follicules encore immatures.
Pour les cheveux afros, le soin des bordures (les
Saviez-vous que le terme
Le soir venu, ne défaites pas les tresses en tirant dessus. Démêlez d’abord la pointe avec les doigts, retirez l’élastique, puis défaites délicatement la natte de bas en haut. Appliquez une huile nourrissante sur les longueurs avant de brosser pour une réhydratation nocturne.
Une coiffure protectrice ne devrait pas être portée plus de deux semaines d’affilée sur un enfant, surtout si elle est très serrée. Les cheveux et le cuir chevelu ont besoin de respirer, d’être lavés et hydratés en profondeur. Laissez toujours une pause de quelques jours entre deux coiffures tressées complexes.
Créatrice DIY & Adepte de la Récup' Ses projets favoris : Transformations créatives, Récupération stylée, Déco fait-main
Gabrielle a toujours vu le potentiel caché des objets abandonnés. Petite, elle transformait déjà les cartons en châteaux et les bouteilles en vases colorés. Cette passion ne l'a jamais quittée. Après avoir travaillé dans l'événementiel, elle s'est tournée vers le partage de ses techniques créatives. Son appartement marseillais est un véritable laboratoire où chaque meuble raconte une histoire de transformation. Elle adore dénicher des trésors dans les vide-greniers du dimanche et leur donner une seconde vie surprenante.