Chapeau en Feutre : Le Guide pour Bien le Choisir et le Garder (Vraiment) Longtemps
Un chapeau feutre peut transformer n’importe quelle tenue. Osez l’élégance moderne et laissez-vous inspirer !

Récemment, j'ai redécouvert l'art de porter un chapeau feutre. C'est incroyable comme un simple accessoire peut rehausser votre style. Que ce soit pour une sortie décontractée ou un rendez-vous élégant, le chapeau feutre s'adapte à toutes les occasions. Je me souviens de ma grand-mère, qui disait toujours que le bon chapeau fait toute la différence. Pourquoi ne pas essayer ?
Quand on pousse la porte d’un atelier de chapelier, il y a cette odeur unique… Un mélange de laine un peu humide, de vapeur et du cuir des doublures. C’est le parfum d’un savoir-faire qui se transmet, loin des modes éphémères. Franchement, la question qui revient tout le temps, c’est : « Comment je choisis le BON chapeau ? » ou « J’ai retrouvé un vieux feutre, je peux le sauver ? ».
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La réponse, elle n’est pas dans un catalogue. Elle est dans la matière. Un chapeau en feutre, ce n’est pas juste un accessoire, c’est un objet qui a une âme, façonné avec une patience infinie. Si vous comprenez comment il est fait, vous saurez comment le faire durer.
Alors, oubliez les astuces bidons. Je vous partage ici les vrais gestes, les connaissances d’un passionné. Pour que votre chapeau vous accompagne des années, avec style.
Au cœur du feutre : bien plus qu’un simple tissu
Quand vous touchez un chapeau en feutre, vous ne caressez pas un tissu tissé classiquement. Le feutre, c’est une autre histoire. C’est un enchevêtrement hyper dense de fibres animales. Imaginez des milliers de poils minuscules qui, sous l’effet de la chaleur, de l’humidité et de la pression, s’agrippent les uns aux autres grâce à des écailles microscopiques.

Ce procédé crée une nappe de matière incroyablement solide, sans la moindre couture. C’est ce qui rend un bon feutre si résistant et malléable. Sous la vapeur, les écailles des poils s’ouvrent, me permettant de donner une forme au chapeau. En séchant, elles se referment et la forme est mémorisée. Magique, non ?
Laine, lapin, castor : à chaque poil sa qualité (et son prix !)
Tous les feutres ne naissent pas égaux. La différence se joue sur la nature du poil, et ça a un impact direct sur le toucher, la durabilité… et votre portefeuille. Pour y voir plus clair, voici un petit récapitulatif :
Type de Feutre | Avantage Principal | Inconvénient | Fourchette de Prix |
---|---|---|---|
Feutre de Laine | Accessible | Rigide, craint la pluie | 50€ – 150€ |
Feutre de Lapin | Excellent équilibre | Plus cher | 150€ – 400€ |
Feutre de Castor | Le top (doux, imperméable) | Investissement important | 400€ et + |
Le feutre de laine est un bon début pour un usage occasionnel. Mais attention, il n’aime pas trop la pluie et peut se déformer. Le feutre de poil de lapin, c’est le standard de qualité, le meilleur rapport qualité-prix pour un chapeau que vous porterez souvent. Il est doux, léger et résiste bien mieux à une averse. Enfin, le feutre de castor, c’est le luxe absolu. D’une douceur incroyable, il est quasi imperméable. C’est un investissement, certes, mais c’est un chapeau qui peut se transmettre de génération en génération.

Dans les coulisses de l’atelier : la naissance d’un chapeau
Un chapeau ne sort pas d’un moule en plastique. Il naît d’une série de gestes précis, un mélange de force et de sensibilité.
Tout part d’une « cloche », un cône de feutre brut. On l’assouplit à la vapeur, puis on l’étire sur une forme en bois pour créer la couronne. C’est une étape très physique ! Une fois en place, on laisse sécher pendant 24 heures (et surtout pas sur un radiateur, malheureux !). Vient ensuite le ponçage avec un papier de verre ultra-fin pour lui donner son toucher velouté, toujours dans le même sens pour caresser le poil.
Puis on s’occupe du bord : on le coupe à la bonne largeur et on lui donne sa courbure avec un fer spécial. La touche finale, c’est la garniture : le ruban extérieur et, surtout, la bande de cuir intérieure. Cette bande est cruciale pour le confort et pour protéger le feutre de la sueur. Le petit nœud sur le ruban ? C’est un joli clin d’œil à la tradition, qui marque le côté gauche du chapeau.

Quel style pour quelle tête ? Les formes qui marchent
On peut classer les chapeaux en quelques grandes familles, même si un bon artisan pourra toujours adapter une forme à votre visage.
- Le grand classique : Avec sa couronne creusée et ses deux pincements à l’avant, c’est le plus connu. Ces pincements sont hyper pratiques pour l’enlever et le remettre. Initialement popularisé au théâtre par une actrice célèbre, il est devenu un standard masculin.
- Le cousin décontracté : C’est une variante avec un bord plus court, souvent relevé à l’arrière. Il donne une allure plus moderne, plus jeune.
- L’élégant formel : Plus rigide, avec une seule fente sur le dessus et un bord relevé sur tout le tour. Il dégage une certaine autorité, un style très classique.
- Le créatif à couronne plate : Avec sa couronne basse et plate, il a longtemps été associé aux musiciens de jazz et aux artistes. Il a un côté un peu bohème qui demande une certaine personnalité.

Conseils pratiques : le B.A.-BA pour votre chapeau
Un chapeau, c’est un compagnon. Voici comment bien vous en occuper.
1. Choisir la bonne forme pour son visage
C’est la grande question ! Pas de règle absolue, mais quelques pistes :
- Visage long ? Évitez les couronnes trop hautes. Une couronne moyenne avec un bord assez large rééquilibrera l’ensemble.
- Visage rond ? Une couronne haute et des lignes plus anguleuses (comme le « grand classique » bien marqué) casseront la rondeur.
- Visage carré ? Des formes un peu plus douces et arrondies adouciront les angles.
- Visage en cœur ? Un bord court ou moyen est souvent parfait pour ne pas surcharger le haut du visage.
Mais honnêtement, le meilleur conseil est d’essayer. Le chapeau doit vous sembler une évidence, pas un déguisement.
2. Prendre sa taille : le tuto facile
C’est ultra-simple, mais il faut le faire bien. Votre taille, c’est votre tour de tête en centimètres.

- Prenez un mètre ruban souple (un mètre de couturière, c’est parfait).
- Placez-le autour de votre tête, là où le chapeau se pose : au milieu du front, à 1 cm au-dessus des oreilles.
- Lisez la mesure sans serrer. Petit conseil de pro : vous devez pouvoir passer un doigt entre le ruban et votre front. Si vous hésitez entre deux tailles (ex: 57,5 cm), prenez TOUJOURS la taille au-dessus (58 cm). Il est facile de réduire un peu la taille avec des bandes de liège, mais l’agrandir est une autre paire de manches.
3. L’entretien au quotidien : les gestes qui sauvent
- Le brossage : C’est LE soin n°1. La poussière est l’ennemie jurée du feutre. L’idéal ? Un petit coup de brosse après chaque port, et un brossage plus attentif une fois par mois. Utilisez une brosse à vêtements à poils souples (on en trouve chez les cordonniers ou en ligne en tapant « brosse à chapeau ») et brossez toujours dans le sens antihoraire pour lisser les fibres.
- Le geste à adopter dès maintenant : Ne prenez jamais votre chapeau en le pinçant par l’avant de la couronne ! À la longue, la graisse des doigts et la pression l’abîment. Saisissez-le par les bords, à l’avant et à l’arrière.
- Le rangement : Loin du soleil et de la chaleur (donc jamais sur la plage arrière d’une voiture !). Le mieux, c’est une boîte à chapeau. Sinon, posez-le à l’envers, sur sa couronne, pour que le bord ne s’aplatisse pas.
Au fait, et sous la pluie ?

Un bon feutre de lapin ou de castor gère très bien une averse. L’eau perle dessus. S’il est vraiment mouillé, secouez l’excédent d’eau et laissez-le sécher à l’air libre, loin d’un radiateur. Une fois sec, un bon coup de brosse et il sera comme neuf.
Tache de graisse ? Prudence !
Pour une petite tache, vous pouvez essayer de saupoudrer de la terre de Sommières (dispo en magasin bio ou de bricolage), de laisser agir des heures, puis de brosser. Mais si la tache est tenace, n’insistez pas. Vous risquez de l’incruster. C’est le moment de voir un pro.
Et les sprays imperméabilisants ?
C’est une question piège ! Sur un chapeau en laine d’entrée de gamme, pourquoi pas, ça peut aider. Mais sur un feutre de poil de qualité (lapin, castor), c’est une très mauvaise idée. Ces sprays peuvent boucher les pores du feutre, l’empêcher de respirer et altérer son toucher soyeux. Un bon feutre est déjà naturellement déperlant, faites-lui confiance.

Quand faut-il vraiment aller voir un pro ?
Soyons clairs. Tenter de tout faire soi-même est le meilleur moyen de ruiner un beau chapeau. Un passage chez le chapelier est indispensable pour :
- Un nettoyage en profondeur ou une tache grasse.
- Un changement de taille (surtout pour l’agrandir).
- Réparer une déchirure.
- Changer le ruban ou la bande de cuir intérieure.
- Un remodelage complet de la forme.
Le feutre est une matière vivante, avec une mémoire. Il se souvient des soins qu’on lui donne, mais aussi des mauvais traitements. Prenez-en soin, et il ne sera pas juste un accessoire : il deviendra votre signature.
Galerie d’inspiration



Votre feutre a pris la pluie ?
Surtout, ne le séchez jamais près d’un radiateur ou avec un sèche-cheveux ! La chaleur intense pourrait le faire rétrécir et déformer. Le bon geste : secouez doucement l’excès d’eau, reformez délicatement la couronne et les bords avec vos mains, puis laissez-le sécher à l’air libre, posé à l’envers sur sa couronne, sur une surface propre et plane.


Saviez-vous que le feutre de castor est naturellement imperméable ? C’est grâce à la structure unique et à la densité de ses poils, qui empêchent l’eau de pénétrer. Un chapeau en 100% feutre de castor, comme un authentique Stetson Open Road, peut ainsi traverser les saisons sans perdre sa superbe.



- Ne le posez jamais à plat sur son bord, il finirait par s’aplatir.
- Ne le laissez pas dans une voiture en plein soleil, la chaleur peut altérer sa forme.
- Ne le saisissez jamais par la “pince” (le creux à l’avant), mais toujours par les bords.
Le secret ? La constance. Ces petits gestes quotidiens sont la meilleure assurance vie pour votre chapeau.


La brosse, votre meilleure alliée. Pour dépoussiérer un feutre, oubliez les rouleaux adhésifs qui peuvent laisser des résidus. Investissez dans une brosse à chapeau en crin de cheval. Brossez toujours dans le sens contraire des aiguilles d’une montre pour respecter le sens naturel des fibres et soulever la saleté incrustée.


Le choix de la couleur n’est pas anodin. Si le noir, le gris et le camel sont des classiques intemporels, oser une teinte plus forte comme le bordeaux, le vert forêt ou le bleu nuit peut transformer une tenue simple en une silhouette affirmée. Un feutre de couleur, comme ceux proposés par la Maison Michel, devient la pièce maîtresse de votre look.



Le bon bord pour le bon visage :
Un bord large (style capeline ou western) a tendance à équilibrer un visage carré ou une mâchoire forte. À l’inverse, un bord court et relevé, typique du Trilby, convient mieux aux visages fins et allongés. L’astuce est de s’assurer que le bord du chapeau ne dépasse pas la largeur de vos épaules.


« Le chapeau est la ponctuation finale de la silhouette. » – Inès de la Fressange
Cette simple phrase résume tout. Un chapeau n’est pas un simple accessoire, il structure le port de tête, souligne le regard et donne une intention à votre démarche. Il raconte une histoire avant même que vous n’ayez parlé.



Pour un rangement longue durée, notamment en été, la boîte à chapeau n’est pas un luxe. Elle protège de la poussière, de la lumière qui peut ternir la couleur, et surtout des déformations. Glissez-y un sachet de cèdre ou de lavande pour éloigner les mites, les pires ennemies de la laine.


Option A : Feutre rigide. Il offre une tenue impeccable et une silhouette très définie, parfaite pour un style formel ou dandy. Pensez aux Homburg immortalisés par Al Pacino dans Le Parrain.
Option B : Feutre souple (ou


Envie de personnaliser votre chapeau ? C’est simple !
- Changez le ruban gros-grain pour une lanière de cuir, un foulard en soie ou un ruban d’une autre couleur.
- Piquez une broche vintage ou une plume de geai sur le côté.
- Pour les plus audacieux, quelques points de broderie discrets peuvent apporter une touche unique.



Le dilemme du stockage : Poser son chapeau sur une patère peut sembler pratique, mais à la longue, le crochet déforme la calotte. La meilleure méthode, si vous n’avez pas de boîte, est de le poser à l’envers sur sa couronne. Ainsi, le bord ne subit aucune pression et garde sa forme originelle.


Comment reconnaître un feutre de qualité à l’œil nu ?
Observez sa surface à la lumière. Un feutre de qualité supérieure, comme un Borsalino en poil de lapin ou de castor, présentera une surface lisse, dense et légèrement lustrée, sans



Le terme « Chapelier Fou » (Mad Hatter) vient de la réalité toxique du métier au 19e siècle. Les chapeliers utilisaient des vapeurs de mercure pour traiter le feutre, provoquant des troubles neurologiques graves. Heureusement, ce procédé est interdit depuis longtemps !


- Une meilleure résistance à l’eau.
- Une douceur incomparable au toucher.
- Une longévité qui se compte en décennies.
Le secret ? Un pourcentage élevé de poil de castor dans le mélange du feutre. C’est l’étalon-or de la chapellerie, un investissement qui prend de la valeur sentimentale avec le temps.



Point important : La taille. Un chapeau trop serré vous donnera mal à la tête et laissera une marque disgracieuse. Trop grand, il risquera de s’envoler au moindre coup de vent. Pour connaître votre taille, mesurez votre tour de tête avec un mètre ruban, en le passant au milieu du front, à 1 cm au-dessus des oreilles. Le chiffre en centimètres est votre taille de chapeau.


Une petite tache de gras sur votre feutre ? Pas de panique. Saupoudrez un peu de terre de Sommières sur la zone concernée, laissez agir plusieurs heures (voire une nuit), puis brossez délicatement. Cette argile naturelle est un dégraissant à sec redoutable qui n’abîmera pas les fibres.


Le style bohème, souvent vu dans les festivals, adopte le feutre à bord large, comme une capeline souple. Portez-le avec une robe longue fluide, des bijoux en argent et des bottines. Les teintes de terre comme le camel, le taupe ou le rouille sont parfaites pour ce look.



Vintage ou neuf ?
Le neuf : Vous bénéficiez d’un état parfait et d’un large choix de tailles et de couleurs. C’est l’assurance d’un produit impeccable.
Le vintage : Vous pouvez dénicher des pièces uniques avec une histoire, souvent d’une qualité de feutre aujourd’hui très onéreuse. Inspectez bien la bande de propreté en cuir et l’absence de trous de mites.


Selon le journal The Guardian, les ventes de chapeaux de luxe ont augmenté de plus de 25% ces dernières années, signe d’un retour en grâce d’un accessoire longtemps délaissé au profit d’une mode plus informelle.
Ce regain d’intérêt montre une envie de se réapproprier une élégance plus personnelle et travaillée.


Mon chapeau s’est un peu détendu, que faire ?
C’est une situation courante. Plutôt que de tenter une opération risquée, la solution la plus simple est d’utiliser des réducteurs de taille. Il s’agit de fines bandes de liège ou de mousse adhésives que l’on vient coller à l’intérieur, sous la bande de confort, à l’avant et à l’arrière. C’est invisible et efficace.



L’intérieur compte autant que l’extérieur. La bande de propreté, cette lisière en contact avec votre front, est souvent en cuir sur les modèles haut de gamme. Elle absorbe la transpiration et aide le chapeau à épouser la forme de votre tête. Un coup de chiffon humide de temps en temps suffit à l’entretenir.


Fedora vs. Trilby : Le Fedora a typiquement un bord plus large et souple, et une couronne plus haute, pincée à l’avant. Il est polyvalent et élégant. Le Trilby, lui, a un bord beaucoup plus court, relevé à l’arrière. Son style est plus moderne, plus rock’n’roll, rendu célèbre par des artistes comme Frank Sinatra.



N’ayez pas peur de l’usure. Un chapeau en feutre qui a vécu a une âme. Une légère décoloration due au soleil, une petite éraflure… ces marques du temps racontent vos voyages, vos aventures. Un chapeau n’est pas fait pour rester dans sa boîte, mais pour vous accompagner.


- Une forme qui se maintient parfaitement.
- Une protection accrue contre la poussière.
Le secret ? Un brossage régulier. Un passage rapide de brosse chaque semaine (ou après chaque port si vous le sortez peu) suffit à préserver la beauté et la structure de votre feutre pour des années.

Alessandria, Italie. Cette ville est le berceau historique de la maison Borsalino depuis 1857. Il fallait à l’époque près de 50 étapes et 7 semaines pour fabriquer un seul chapeau en feutre. Un héritage de patience et de précision qui définit encore aujourd’hui la chapellerie de luxe.