Votre Table en Rondin de Bois : Le Guide Complet pour Réussir (et Éviter les Catastrophes)
Transformez votre intérieur en un havre de paix avec une table en rondin de bois. Un choix à la fois naturel et design !

Lorsque j'ai découvert la beauté brute d'un rondin de bois transformé en table, j'ai immédiatement pensé à l'authenticité qu'il peut apporter à n'importe quel espace. Ces pièces uniques, alliant rusticité et modernité, sont une manière parfaite de célébrer la nature tout en ajoutant une touche de style à votre décoration intérieure.
Transformer un rondin de bois brut en une table basse stylée, c’est un projet qui fait rêver. On imagine tout de suite l’objet, unique et plein de caractère, trônant au milieu du salon. Une véritable pièce de nature à la maison. L’idée est magnifique, c’est vrai.
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Mais, en pratique, c’est aussi un projet rempli de petits pièges, surtout pour ceux qui se lancent pour la première fois. Je ne compte plus le nombre de fois où des amis ou des connaissances m’ont montré fièrement un rondin fraîchement coupé, espérant en faire un meuble pour le mois suivant. C’est là que je dois souvent jouer les rabat-joie…
Transformer un tronc gorgé de sève en une table stable qui ne se fendra pas en deux au premier hiver, ça demande une chose : de la patience. Ce n’est pas techniquement très complexe, mais il y a des étapes qu’on ne peut tout simplement pas zapper. Alors, si vous êtes prêt à prendre le temps, je vous partage ici toutes les astuces et les techniques pour mener à bien votre projet.

Le B.A.-BA : Pourquoi le bois doit-il sécher ?
Avant même de sortir le moindre outil, il y a un truc essentiel à comprendre. Un arbre qui vient d’être abattu est plein d’eau, c’est ce qu’on appelle le « bois vert ». Son taux d’humidité peut facilement dépasser 50%. Or, pour qu’il puisse vivre dans nos intérieurs chauffés sans bouger, ce taux doit descendre entre 8% et 12%.
Pourquoi ? Parce que s’il sèche trop vite une fois chez vous (surtout près d’un radiateur !), l’extérieur va se rétracter bien plus vite que le cœur. Ça crée des tensions monstrueuses à l’intérieur, et c’est ce qui provoque ces fameuses fissures (les « gerces ») qui peuvent ruiner votre projet. Le bois peut aussi se déformer complètement.
D’ailleurs, un rondin a deux parties principales : l’aubier, la partie claire et tendre sous l’écorce, et le duramen (le bois de cœur), plus foncé et dense. C’est utile de le savoir, car l’aubier est la cible préférée des insectes xylophages. Il faudra donc le surveiller de près.

Un petit investissement qui change tout : Pour éviter de travailler à l’aveugle, achetez un humidimètre à pointes. Ça coûte entre 20€ et 50€ chez Leroy Merlin ou en ligne, et ça vous permettra de savoir précisément où en est votre bois. Piquez les pointes à plusieurs endroits. Tant que vous êtes au-dessus de 15%, patience… il n’est pas prêt à entrer.
L’Étape Reine : Le Séchage (et comment tricher un peu)
C’est l’étape la plus longue, mais la plus cruciale. Il y a deux écoles.
La méthode traditionnelle : le séchage à l’air libre
C’est la plus simple et la moins chère. La règle d’or des anciens est facile à retenir : comptez environ un an de séchage par 2,5 centimètres d’épaisseur. Oui, vous avez bien lu. Pour un gros rondin, ça peut prendre plusieurs années.
Pour que ça se passe bien :
- Le lieu : Trouvez un endroit bien ventilé mais à l’abri de la pluie directe. Un préau, un hangar ouvert, c’est l’idéal.
- Le stockage : SURTOUT PAS à même le sol. Posez vos rondins sur des cales (des chevrons, des palettes…) pour que l’air circule dessous.
- L’écorce : On la laisse ou on l’enlève ? C’est un débat. La laisser ralentit un peu le séchage sur les bords et peut limiter les fissures. Par contre, elle peut cacher des insectes. Mon conseil : pour un bois comme le chêne, laissez-la au début. Pour un bois plus tendre, vous pouvez l’enlever assez vite.

Le hack du pressé : le séchage en séchoir
Pas envie d’attendre 2027 pour votre table basse ? Il y a une solution. Les professionnels utilisent des séchoirs industriels qui sèchent le bois en quelques semaines. L’autre avantage, c’est que la haute température tue tous les insectes et leurs larves. C’est une garantie de tranquillité.
Comment en profiter ?
- Cherchez une scierie près de chez vous. Certaines acceptent de passer la pièce d’un particulier dans leur séchoir, moyennant finance (comptez entre 50€ et 150€ selon la taille et la région).
- Achetez un rondin déjà sec ! Sur LeBonCoin ou des sites spécialisés (tapez « rondin séché séchoir » ou « plateau brut sec »), vous pouvez trouver des pièces prêtes à l’emploi. C’est plus cher à l’achat, mais vous attaquez le projet le week-end prochain.
Quel Bois Choisir pour Votre Projet ?
Toutes les essences ne se comportent pas de la même manière. Voici un petit tour d’horizon des bois qu’on trouve facilement chez nous.

- Le Chêne : Le classique indémodable. Très dense, durable, avec un grain superbe.
Bon à savoir : Très long à sécher, forte tendance à se fendre. C’est un projet pour les patients. Prix : €€€ - Le Hêtre : Bois clair, grain fin et discret. Look très scandinave.
Bon à savoir : Assez stable, mais craint l’humidité et les champignons. Doit être séché bien à l’abri. Prix : €€ - Le Noyer : Le choix noble. Des couleurs chaudes et un veinage magnifique.
Bon à savoir : Se travaille très bien mais le prix est élevé. C’est une pièce d’exception. Prix : €€€€ - Le Frêne ou le Châtaignier : D’excellents choix. Ils sont résistants, sèchent relativement bien et sont plus légers que le chêne. Le châtaignier est naturellement résistant aux insectes.
Bon à savoir : Un super compromis pour un premier gros projet. Prix : €€ - Les Résineux (Pin, Sapin…) : Plus tendres, plus légers et sèchent beaucoup plus vite.
Attention : Ils peuvent continuer de suinter de la résine pendant des années. Moins « noble », mais parfait pour un style rustique ou de chalet. Prix : €
Petit conseil perso : méfiez-vous des bois fruitiers (cerisier, pommier) pour de gros rondins. Ils sont souvent très instables et peuvent se tordre dans tous les sens au séchage.

Ça Y Est, il est Sec ! On Passe à l’Action
Une fois votre rondin bien sec (vérifié à l’humidimètre !), la partie la plus amusante commence. Comptez un bon week-end de travail pour ces étapes.
1. Aplanir les deux faces
C’est l’étape la plus technique. Pour que votre table soit stable, les deux faces doivent être parfaitement planes. L’alternative à la dégauchisseuse pro, c’est de se fabriquer un guide pour défonceuse. Le nom barbare ? « Router Sled ». Mais franchement, le concept est tout bête. Tapez « router sled DIY » sur YouTube, vous verrez : ce sont deux rails bien droits sur lesquels on fait glisser un chariot portant la défonceuse. C’est un peu long (comptez une bonne demi-journée pour un grand rondin), ça fait des tonnes de copeaux, mais le résultat est nickel.
2. Poncer, poncer, et encore poncer
C’est l’étape qui peut sembler longue, mais qui fait TOUTE la différence. Prévoyez au moins 2-3 heures et utilisez une ponceuse excentrique pour un résultat optimal.
- Grain 80 : Pour enlever les marques de la défonceuse.
- Grain 120 : Pour affiner.
- Grain 180 ou 240 : Pour la douceur finale.
N’oubliez pas les bords ! Une belle finition ne rattrapera jamais un mauvais ponçage.

3. Gérer les fissures : le choix du style
Votre rondin aura des fissures. C’est normal, c’est sa signature. Trois options s’offrent à vous :
- Les laisser apparentes : Pour un look brut et rustique, c’est parfait. Un bon coup de brosse et de ponçage à l’intérieur pour éviter les échardes, et c’est tout.
- Les combler à la résine époxy : La solution moderne. Vous pouvez la laisser transparente ou la teinter en noir pour un contraste très design. Pour la résine, c’est entre 30€ et 70€ le kit de démarrage.
- Mini-tuto pour éviter la cata : 1. Bouchez PARFAITEMENT le dessous de la fissure avec du gros scotch de déménagement (pas du scotch de bureau, croyez-moi !). 2. Versez la résine doucement pour éviter les bulles. 3. Passez un coup très rapide de décapeur thermique ou de flamme de briquet à la surface pour faire éclater les dernières bulles.
- Astuce pour un look artisanal : Utilisez des « nœuds papillon » (ou « bow ties ») en bois. Ce sont de petites pièces de bois incrustées en travers de la fissure pour la stabiliser mécaniquement. C’est très chic et ça montre un vrai savoir-faire.

Les Finitions : Protéger et Embellir
La dernière touche ! Ma finition chouchou pour ce type de projet, c’est l’huile-cire (type Osmo ou Rubio). Elle nourrit le bois, donne un rendu mat ou satiné hyper naturel et, surtout, elle est très facile à entretenir. Une rayure ? On ponce un peu localement, on remet une goutte d’huile, et c’est reparti.
Le vernis est aussi une option, surtout pour une table basse qui risque de voir passer des verres. Il crée un film protecteur très résistant. Prenez un vernis polyuréthane à l’eau, c’est solide et ça jaunit moins.
Fixer les pieds : la règle d’or
Attention ! N’utilisez JAMAIS de simples vis à bois directement dans le dessous du rondin. Le bois « de bout » n’a quasiment aucune résistance à l’arrachement. La bonne méthode, c’est d’utiliser des inserts filetés. Ce sont des petites douilles en métal que l’on visse dans le bois. Ensuite, on vient visser les pieds de la table dans ces inserts.

Concrètement, pour visser un insert M8 (un standard pour les pieds de table qu’on trouve pour 15-40€ les 3 ou 4), il vous faudra souvent un foret de 10 ou 11 mm. Lisez la notice de vos inserts, c’est votre meilleure amie !
Les Erreurs à ne Surtout Pas Faire
Pour finir, les leçons apprises à la dure…
- Utiliser du bois vert. Je sais, j’insiste, mais c’est la cause N°1 des échecs. Je pense encore à ce projet vu chez un ami : un magnifique rondin placé près d’un poêle à bois six mois après la coupe… il s’est littéralement fendu en deux avec un grand « CRAC » en plein hiver.
- Négliger le traitement anti-insectes. Si votre bois a beaucoup d’aubier (la partie claire), un traitement préventif (type Xylophène) appliqué avant la finition vous évitera de voir apparaître des petits trous des années plus tard.
- Bâcler la sécurité. C’est le point NON NÉGOCIABLE. La poussière de bois est nocive. Portez TOUJOURS un masque FFP2 ou FFP3 quand vous sciez ou poncez. Et des lunettes de protection, bien sûr.
Voilà, vous avez toutes les cartes en main. Créer sa propre table en rondin, c’est un projet incroyablement gratifiant. Ça crée un lien fort avec la matière. Alors, respirez un grand coup, ne soyez pas pressé, et profitez de chaque étape. Le bois vous le rendra bien.

Galerie d’inspiration


Les pieds de votre table ne sont pas un détail. Des pieds

- Une ponceuse excentrique orbitale (Bosch, Makita) pour un travail rapide et sans marques.
- Des disques abrasifs, en commençant par un grain 80 et en montant progressivement jusqu’à 240, voire 400 pour un toucher soyeux.
- Un masque FFP2 et des lunettes de protection. La poussière de bois, surtout celle des bois exotiques, peut être irritante.

Le geste qui sauve : Pour ralentir le séchage des faces coupées et éviter les fissures, appliquez une couche épaisse de paraffine fondue, de vieille peinture ou d’un scellant spécifique comme le


Une fissure n’est pas une fin en soi, mais une opportunité de design. La résine époxy permet de la stabiliser et de la sublimer.
- Nettoyez et dépoussiérez la fissure en profondeur.
- Colmatez le dessous avec du ruban adhésif solide pour éviter les fuites.
- Coulez une résine époxy transparente ou teintée (les produits Ecopoxy ou RésinPro sont réputés). Éliminez les bulles avec un léger coup de chalumeau.
- Après durcissement complet (24-72h), poncez l’excédent pour retrouver une surface parfaitement plane.

Puis-je utiliser ce beau chêne fraîchement tombé dans mon jardin ?
Absolument, mais avec prudence. Toutes les essences ne se valent pas. Le chêne, le hêtre ou le frêne sont d’excellents choix, denses et esthétiques. Le pin ou le sapin sont plus tendres et sujets aux coups. L’essentiel est de le débiter rapidement en rondin et de démarrer le processus de séchage contrôlé, qui, pour un chêne de 40 cm de diamètre, peut prendre plus de deux ans !

Finition huilée : Nourrit le bois en profondeur, offre un rendu mat et naturel qui sublime le veinage. Facile à retoucher localement. L’huile-cire Osmo ou le Rubio Monocoat sont des références.
Finition vernie : Crée un film protecteur en surface, très résistant aux taches et à l’eau. Idéal pour une table basse très sollicitée.
Le choix dépend de l’équilibre souhaité entre aspect naturel et protection maximale.


L’échelle de Janka mesure la résistance d’un bois aux chocs et à l’usure. Un chêne a un indice d’environ 1360 lbf, tandis qu’un pin est autour de 400 lbf.
Concrètement, cela signifie que votre table en chêne résistera bien mieux aux rayures de clés ou aux chocs de tasses qu’une table en pin. Pour une pièce maîtresse destinée à durer, privilégier une essence de bois dur est un investissement judicieux.

- Une protection monocouche qui sublime la couleur naturelle du bois.
- Un toucher soyeux et mat, loin de l’effet
Votre table en rondin est un véritable caméléon stylistique. Dans un intérieur scandinave, associez-la à des pieds blancs ou en bois clair et à un canapé en tissu neutre. Pour une ambiance industrielle, mariez-la à des pieds en métal noir brut et un canapé en cuir. Dans un décor bohème, laissez le bois le plus naturel possible et entourez-la de plantes vertes et de tapis berbères.
- Choisissez des roulettes pivotantes avec frein, de style industriel ou plus discret, adaptées au poids de votre rondin.
- Retournez le rondin et positionnez les roulettes (3 ou 4) de manière équilibrée.
- Marquez les trous, percez des avant-trous d’un diamètre légèrement inférieur à celui de vos vis.
- Vissez fermement les platines des roulettes. Votre table est maintenant nomade !
L’erreur du débutant : S’arrêter au grain 120 en pensant que la surface est lisse. Pour un véritable toucher
La règle d’or des ébénistes pour le séchage à l’air libre est simple :
Envie d’une finition spectaculaire et protectrice ? Tentez la technique japonaise du *Shou Sugi Ban*.
- Brûlez la surface du bois avec un chalumeau jusqu’à obtenir une carbonisation superficielle.
- Brossez vigoureusement avec une brosse métallique pour enlever la suie et révéler la texture.
- Nettoyez puis appliquez une huile de finition pour fixer la couleur et protéger le bois. Le résultat est un noir profond, texturé et étonnamment durable.
Mon rondin a une grosse fissure, est-ce que mon projet est fichu ?
Au contraire, célébrez cette
Pieds épingle (hairpin) : Aériens, élégants, parfaits pour une ambiance mid-century ou scandinave. Ils allègent la masse visuelle du rondin.
Pieds trapèze en acier : Solides, graphiques, idéaux pour un style industriel ou contemporain. Ils ancrent la table au sol et lui donnent une forte présence.
Le choix est purement esthétique mais change radicalement le caractère du meuble.
Le bois de bout, la surface de votre rondin, peut absorber jusqu’à 15 fois plus de produit de finition que le bois de fil (les côtés).
Cela signifie que lors de l’application de votre huile ou vernis, la surface supérieure va
- Stoppe l’élargissement d’une fissure naturelle.
- Ajoute un détail artisanal et un contraste de couleurs saisissant.
- Transforme un défaut potentiel en point focal du design.
Le secret ? Les incrustations en forme de nœud papillon, une technique d’ébénisterie qui demande précision mais offre un résultat spectaculaire et une grande solidité.
N’oubliez pas la dimension olfactive. Un rondin de cèdre libérera un parfum boisé et anti-mites subtil dans votre salon pendant des mois. Un pin aura une odeur plus résineuse et fraîche. L’application d’une huile naturelle préservera cette senteur, tandis qu’un vernis polyuréthane aura tendance à l’encapsuler. Pensez-y lors du choix de l’essence et de la finition.
- Contactez les entreprises d’élagage de votre région, elles ont souvent des troncs à évacuer.
- Visitez les scieries locales qui vendent parfois des
Le détail qui professionnalise : Une fois votre ponçage terminé, passez un léger coup de papier de verre (ou d’une défonceuse avec une fraise quart-de-rond) sur l’arête supérieure et inférieure de votre rondin. Ce petit chanfrein adoucit les bords, prévient les éclats et donne une sensation beaucoup plus agréable et finie au toucher.
Un meuble en bois massif est un puits de carbone. On estime qu’un mètre cube de bois utilisé dans la construction ou l’ameublement stocke environ une tonne de CO2, l’empêchant de retourner dans l’atmosphère.
L’aubier (la partie claire sous l’écorce) est un festin pour les insectes xylophages. Mieux vaut prévenir que guérir.
- Retirez systématiquement toute l’écorce, qui peut abriter des larves.
- Inspectez l’aubier à la recherche de petits trous suspects.
- Appliquez un traitement préventif comme le Xylophène sur le bois brut et sec avant toute finition. Laissez bien aérer avant de l’introduire à l’intérieur.
Dois-je laisser le bois 100% naturel ou puis-je le peindre ?
C’est une excellente façon de moderniser votre rondin ! L’effet
Le Chêne : Lourd, très résistant, avec un grain noble et reconnaissable. Parfait pour une pièce maîtresse qui traverse le temps.
Le Noyer : Un bois somptueux aux teintes chocolat, plus tendre que le chêne mais au veinage spectaculaire. Un choix de luxe.
L’Olivier : Un bois extrêmement dense et dur, au veinage tortueux et jaune-doré incomparable. Idéal pour une pièce de caractère, mais plus difficile à trouver en grand diamètre.