En tant qu'amateur de décoration, j'ai toujours été fasciné par la beauté brute du bois. Fabriquer une table basse en tronc d'arbre, c'est bien plus qu'un simple projet DIY : c'est une façon de ramener un morceau de la nature chez soi. Que vous optiez pour un style rustique ou scandinave, ce meuble unique apportera une touche chaleureuse à votre espace.
Je baigne dans le bois depuis des années. J’ai eu la chance d’apprendre les ficelles du métier avec des artisans passionnés qui m’ont enseigné une chose essentielle : le bois, c’est vivant. On ne le force pas, on travaille avec lui. Alors, quand je vois cette mode géniale des tables basses en tronc d’arbre, ça me parle. C’est un vrai retour aux sources, au brut. Mais attention, derrière cette simplicité apparente se cachent quelques secrets de fabrication. Sans eux, votre belle bûche peut vite se transformer en un meuble fissuré et bancal. Dommage, non ?
Mon but ici, c’est de vous partager mon expérience, sans filtre. Je vais vous guider pas à pas, comme si on était dans l’atelier, du choix du bois jusqu’à la dernière touche de finition. Vous allez comprendre pourquoi chaque étape est cruciale pour créer une pièce qui soit non seulement superbe, mais qui durera dans le temps.
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1. Le choix du bois : Bien plus qu’une simple bûche
Tout part de là. Franchement, le choix du tronc, c’est 80% du résultat final. On ne choisit pas une bûche au hasard. Il faut penser à son essence, son humidité, sa provenance… et bien sûr, votre budget !
Quel bois pour quel style ?
Chaque arbre a son propre caractère. Voici les options les plus courantes pour ce type de projet, avec mes impressions perso.
Le chêne, c’est le classique indémodable. Il est lourd, dense, et incroyablement durable. Son veinage est souvent à tomber. Par contre, il sèche très lentement et a tendance à se fendre de manière assez spectaculaire. Certains adorent cet aspect craquelé, d’autres moins. C’est un bois dur, donc il vous faudra de bons outils pour le travailler. Côté prix, c’est souvent le plus cher ; comptez facilement plus de 100€, voire 200€, pour une belle souche.
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Plus clair et avec un grain plus fin, on a le hêtre. Il est aussi très dur et devient très stable une fois qu’il est bien sec. Il se fend moins que le chêne, mais attention, il peut se déformer si le séchage n’est pas fait dans les règles de l’art. Un bon compromis en termes de look et de robustesse.
Ah, le frêne… Un de mes préférés ! Très clair, avec un beau dessin, il est aussi assez souple et agréable à travailler. Petit bémol : il est parfois sujet à une maladie (la chalarose). Jetez un œil à la souche : si vous voyez des zones noircies ou des traces de pourriture, passez votre chemin.
Pour un projet plus facile, le cèdre est un super choix. C’est un bois tendre, léger et qui sent divinement bon. Il se travaille sans peine, mais il marque aussi plus facilement les coups et rayures. Son grand avantage : il résiste naturellement aux insectes. Ses couleurs sont magnifiques, allant du rouge au blanc crème.
Enfin, les options économiques : le pin ou le sapin. Ce sont des résineux, donc bien plus légers et moins chers (on peut en trouver pour 30-50€). Ils sèchent vite, mais sont tendres. Attendez-vous à ce que la table marque avec le temps. La résine peut aussi poser problème si le bois n’est pas parfaitement sec. C’est parfait pour se faire la main sans trop investir.
Où dénicher la perle rare ?
Surtout, n’allez pas jouer au bûcheron en forêt, c’est interdit et dangereux. Voici des pistes bien plus fiables :
Les scieries locales : C’est LA meilleure option. Ils ont souvent des chutes ou des sections de troncs qu’ils ne peuvent pas exploiter. N’hésitez pas à leur demander, ils sont souvent de bon conseil et les prix sont corrects.
Les élagueurs ou paysagistes : Après un chantier, ils ont souvent des troncs sur les bras. Un petit coup de fil et vous pourriez faire une bonne affaire.
Les sites de petites annonces : Tapez « tronc d’arbre » ou « bûche bois » sur des sites comme Le Bon Coin. On y trouve de tout, du bois de chauffage aux pièces parfaites pour un meuble.
Les agriculteurs : Si vous habitez à la campagne, demandez aux fermiers du coin s’ils n’ont pas un vieil arbre fruitier (pommier, cerisier…) à enlever. Le bois de fruitier est souvent magnifique.
2. Le séchage : L’épreuve de la patience
Vous avez trouvé votre tronc ? Super ! Maintenant, l’étape la plus importante et la plus sous-estimée commence : le séchage. Si vous zappez ça, votre table va se fendre et se déformer en quelques mois. C’est garanti.
Bon à savoir : La règle d’or, c’est de compter environ un an de séchage par 2,5 cm d’épaisseur. Oui, vous avez bien lu. Pour un tronc de 40 cm de diamètre, ça peut prendre des années ! Mais c’est le prix d’un meuble stable.
Voici comment procéder :
L’écorce, on garde ou on enlève ? C’est un débat ! Laisser l’écorce peut donner un style très rustique, mais elle peut aussi retenir l’humidité et abriter des insectes. L’enlever facilite un séchage plus homogène. Si vous l’enlevez, faites-le avec un ciseau à bois ou un outil spécifique. C’est plus simple quand le bois est encore frais.
Scellez les extrémités ! Le bois sèche principalement par les bouts (les faces coupées). Pour éviter que ça n’aille trop vite et que tout craque, il faut les « sceller ». Vous pouvez utiliser de la cire de paraffine fondue, de la colle à bois épaisse ou même une vieille couche de peinture. Badigeonnez généreusement les deux faces plates.
Le stockage idéal. Trouvez un endroit aéré, à l’abri de la pluie et surtout du soleil direct (qui accélère le séchage et provoque des fissures). Un garage, un auvent ou une grange, c’est parfait. Posez le tronc sur des cales pour que l’air circule bien tout autour. Et puis… attendez.
3. Préparation et finitions : On passe à l’action !
Votre bois est enfin sec. Bravo pour votre patience ! C’est maintenant que le fun commence. Pour cette étape, vous aurez besoin de quelques outils :
Une ponceuse (orbitale, c’est le top) avec des disques de différents grains (de 80 à 240)
Des ciseaux à bois bien affûtés
Une brosse métallique
Un niveau à bulle
Et bien sûr, de l’huile de coude !
Mettre la table à niveau
C’est une étape non négociable. Votre verre de vin doit tenir droit ! Vérifiez avec le niveau à bulle que les deux surfaces (dessus et dessous) sont bien planes. Si ce n’est pas le cas, il faut aplanir. Pour les plus équipés, une défonceuse montée sur un gabarit fait des merveilles. Pour les autres, une bonne ponceuse et de la patience feront l’affaire.
Le ponçage, du brut au doux
Commencez par nettoyer le tronc avec la brosse métallique pour enlever les saletés. Ensuite, attaquez le ponçage. On commence avec un gros grain (80) pour gommer les plus grosses imperfections, puis on passe progressivement à des grains plus fins (120, 180, et jusqu’à 240 ou plus pour un toucher soyeux). N’oubliez pas les côtés !
La touche finale : quelle protection ?
Pour protéger le bois et faire ressortir son veinage, il faut une finition. Deux options principales :
L’huile : L’huile pour plan de travail ou l’huile de lin est parfaite. Elle nourrit le bois en profondeur et lui donne un aspect mat et très naturel. C’est ma finition préférée. Il faudra en repasser une couche tous les ans ou tous les deux ans.
Le vernis : Le vernis (mat, satiné ou brillant) crée un film protecteur à la surface. C’est plus résistant aux taches et à l’eau, mais ça donne un aspect un peu plus « plastique ». Attention, si le vernis s’abîme, il faut tout poncer pour le refaire.
Les erreurs de débutant à ne PAS faire
Pour finir, un petit résumé des pièges à éviter. Croyez-moi, j’en ai vu (et fait) quelques-uns !
Erreur n°1 : Être trop pressé. Vouloir utiliser le bois avant qu’il soit sec. Résultat : la table se fissure de partout au bout de 6 mois dans votre salon chauffé.
Erreur n°2 : Zapper l’étape de l’aplanissement. C’est le meilleur moyen d’avoir une table bancale sur laquelle rien ne tient.
Erreur n°3 : Choisir un bois déjà abîmé. Un tronc qui a déjà des champignons ou des zones molles ne fera jamais un meuble solide. La beauté ne doit pas primer sur la santé du bois.
Et voilà ! Vous avez toutes les clés en main. C’est un projet qui demande du temps, c’est vrai, mais la fierté de prendre l’apéro sur une table que vous avez fabriquée vous-même… ça n’a pas de prix. Alors, lancez-vous !
Galerie d’inspiration
Point important : Pour combler les fissures de manière spectaculaire, pensez à la résine époxy. Une marque comme Ecopoxy propose des résines transparentes ou à teinter avec des pigments métalliques (or, cuivre, bleu nuit…). Le contraste entre le bois brut et la modernité de la résine crée une pièce unique, transformant un
Comment déplacer facilement ma table une fois terminée ?
Une belle souche pèse lourd ! Pour préserver votre dos et vos parquets, la solution est d’intégrer des roulettes discrètes. Optez pour des modèles de qualité industrielle avec frein, que vous fixerez sous une platine en bois ou directement dans le tronc si sa base est plane. C’est pratique pour le ménage et pour réaménager votre salon en un clin d’œil.
Selon une étude du Journal of Physiological Anthropology, interagir avec des éléments en bois naturel réduit l’activité du système nerveux sympathique, diminuant ainsi le stress.
Le choix de la finition est crucial et dépend de l’effet recherché. Deux écoles s’affrontent.
L’huile-cire : Comme les produits Osmo ou Rubio Monocoat, elle pénètre le bois et nourrit la fibre. Le toucher reste naturel, presque sensuel, et les petites réparations sont faciles. Idéal pour un look mat et authentique.
Le vernis : Il crée un film protecteur en surface. Un vernis polyuréthane mat ou satiné comme le Blanchon Environnement offrira une résistance maximale aux taches et aux rayures, mais le contact sera moins direct avec le bois.
Une stabilité parfaite, même sur un sol inégal.
Un style aérien qui met en valeur le volume du tronc.
Une installation simple avec quelques vis.
Le secret ? Les pieds
Laisser ou non l’écorce ? C’est une question de style, mais aussi de longévité. Garder l’écorce renforce l’aspect
Option A (Le duo) : Deux troncs de diamètres et de hauteurs légèrement différents. Jouez sur la proximité pour créer une surface modulable.
Option B (Le solo) : Une seule pièce maîtresse, un tronc au diamètre généreux (plus de 60 cm) qui devient le point focal du salon.
Le duo offre plus de flexibilité, tandis que le solo impose un style plus affirmé et sculptural.
Un rondin de chêne vert de 50 cm de diamètre et 40 cm de haut peut peser plus de 75 kg. Une fois sec, son poids chutera de près de 40%, mais restera conséquent.
Anticipez la manutention ! Prévoyez de l’aide ou un diable pour déplacer votre futur chef-d’œuvre. C’est l’un des aspects les moins glamour mais les plus importants du projet.
Ne négligez pas la préparation de la surface. Un ponçage méticuleux est la clé d’une finition douce et professionnelle. Voici les étapes :
Commencez par un grain grossier (80) pour aplanir et effacer les marques de scie.
Passez ensuite à un grain moyen (120) pour affiner la surface.
Terminez avec un grain fin (180 ou 240) pour un toucher soyeux.
Pensez à bien dépoussiérer entre chaque passage.
Comment obtenir une surface parfaitement plane ?
Si vous n’avez pas accès à une dégauchisseuse professionnelle, la technique de la défonceuse sur
Inspiré par la philosophie japonaise du Wabi-Sabi, qui célèbre la beauté de l’imperfection, le designer George Nakashima a fait des tables en tronc d’arbre ses pièces de signature dès les années 1940. Il considérait que son rôle était de donner une seconde vie à l’arbre, en respectant ses formes et ses
Votre table a un look naturel et unique.
Elle s’intègre dans tous les styles de déco.
Elle est incroyablement solide.
Le secret ? Un séchage lent et contrôlé. Un tronc coupé trop frais va se fendre de manière anarchique. La règle d’or des menuisiers : comptez environ un an de séchage par 2,5 cm d’épaisseur à l’air libre, dans un endroit abrité et ventilé.
Le conseil de pro : La première couche de finition est la plus importante. Qu’il s’agisse d’huile ou de vernis, le bois
Pour un entretien régulier et respectueux de votre table :
Utilisez un chiffon doux et légèrement humide. Évitez les détergents agressifs.
Pour une table huilée, un savon noir spécifique pour bois comme celui de la marque Woca est parfait.
Appliquez une nouvelle couche d’huile tous les un à deux ans pour la nourrir et raviver sa protection.
Osez la couleur ! Plutôt que de peindre toute la surface, une tendance consiste à n’appliquer de la peinture que dans le creux des fissures ou sur une section géométrique de la tranche. Un blanc mat, un noir profond ou même un doré créera un détail graphique surprenant qui sublime le veinage du bois.
La technique japonaise du
Une nouvelle fissure est apparue, que faire ?
Pas de panique, le bois est une matière vivante qui réagit aux changements de température et d’humidité de votre intérieur. Si la fissure est fine, considérez-la comme une partie de son histoire. Si elle est plus importante, vous pouvez la stabiliser en y insérant des
Pour trouver la matière première, explorez plusieurs pistes :
Contactez les scieries locales, elles ont souvent des
Sécurité avant tout : Vous allez manipuler des outils puissants (scie, ponceuse, défonceuse). Ne faites jamais l’impasse sur les équipements de protection individuelle (EPI) : lunettes de protection, masque anti-poussière (FFP2 ou FFP3 pour le ponçage) et gants anti-coupures adaptés.
L’association avec le métal n’est pas la seule option. Pour une ambiance plus douce et scandinave, pourquoi ne pas fixer trois ou quatre pieds compas en bois (chêne, frêne) ? Cela crée un look monochrome et organique très élégant, tout en assurant une parfaite stabilité.
L’acacia, souvent utilisé pour ces tables, est l’un des bois les plus denses d’Europe. Sa particularité ? Un aubier (partie claire sur le pourtour) très distinct de son duramen (cœur foncé), créant un contraste naturel magnifique.
Pensez à l’impact environnemental de votre finition. De nombreuses marques proposent des solutions écologiques :
Les huiles dures naturelles sans COV (Composés Organiques Volatils).
Les vernis en phase aqueuse certifiés Ecolabel.
La cire d’abeille pure pour une protection légère et une odeur agréable.
La table en tronc d’arbre est la pièce maîtresse parfaite pour un coin lecture
Le détail qui change tout : le
Option DIY : Vous maîtrisez tout le processus, du choix du bois brut à la finition. Coût potentiellement plus faible, satisfaction immense.
Option Achat de plateau : Vous achetez une tranche déjà séchée, rabotée et poncée. Moins de travail, moins d’outils nécessaires, mais un coût initial plus élevé et moins de
Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.