Cloisons et séparations : Le guide pour redessiner votre intérieur sans tout casser

On s’est tous retrouvés un jour face à ce dilemme : un grand salon un peu vide, un studio où le lit trône en plein milieu, ou ce besoin de créer un coin bureau sans pour autant monter un mur en parpaings. Franchement, la solution est souvent plus simple et plus stylée qu’on ne l’imagine.

Je me souviens d’un jeune couple qui venait d’emménager dans un 35 m². Leur angoisse, c’était de « manger dans la chambre et dormir dans la cuisine ». Au lieu de leur proposer une bête étagère, on a discuté de leur façon de vivre. La solution ? Une cloison légère en tasseaux de bois clair qui filtrait la vue sur le coin nuit sans bloquer la précieuse lumière de l’unique fenêtre. Ce projet m’a rappelé une chose essentielle : une bonne séparation ne divise pas, elle organise et donne de la valeur à chaque recoin.

Alors, oubliez les formules magiques. Ici, on va parler concret : conseils de terrain, astuces de pro et erreurs à éviter. L’idée, c’est que vous ayez toutes les cartes en main pour réussir votre projet, que vous soyez un bricoleur du dimanche ou que vous cherchiez juste à bien briefer un artisan.

Étape 1 : Avant de séparer, il faut observer

L’erreur classique ? Tomber amoureux d’une verrière sur Pinterest et vouloir la caser à tout prix. Stop ! Avant de penser style ou matériaux, il faut faire un petit diagnostic de votre pièce. C’est la base de tout projet réussi.

Circulation et lumière : vos deux trésors

Prenez cinq minutes et observez. D’où vient la lumière naturelle ? Quels trajets faites-vous le plus souvent sans y penser ? Le chemin de la porte d’entrée au canapé doit rester fluide. Une séparation ne doit jamais être un obstacle qu’on slalome au quotidien.

Astuce simple : dessinez un plan rapide de votre pièce sur une feuille. Avec un feutre, tracez les chemins les plus fréquents. Vous verrez tout de suite où une cloison serait une très mauvaise idée.

Et la lumière… c’est le nerf de la guerre, surtout dans les petits espaces. Une cloison pleine peut vite transformer un coin sympa en une grotte. La vraie question à se poser est : est-ce que je veux une séparation visuelle (juste pour suggérer) ou une vraie barrière physique et sonore ? Souvent, une étagère sans fond ou un meuble bas suffit amplement à délimiter un espace tout en gardant une impression de volume.

Les contraintes techniques (le truc ennuyeux mais VITAL)

Beaucoup de gens zappent cette étape, et c’est là que les ennuis commencent. Votre sol et votre plafond ne sont pas invincibles. Avant d’imaginer une immense bibliothèque qui ploiera sous le poids des livres, vérifiez la nature de votre plancher. Dans les appartements anciens, les planchers en bois n’aiment pas les charges très lourdes et concentrées.

Idem pour les fixations. Un plafond en plaques de plâtre (le fameux Placo) ne supportera pas une cloison lourde sans renforts. Il faut absolument viser les rails métalliques ou les solives en bois cachés derrière. Un petit détecteur de montants, qui coûte entre 20€ et 50€ en magasin de bricolage, est votre meilleur ami pour ça. C’est un petit investissement qui peut vous éviter une catastrophe.

Étape 2 : Les différentes solutions pour séparer, avec leurs notes

Il existe plein de manières de créer des espaces. Voici les plus courantes, passées au crible de mon expérience, avec leurs avantages et leurs inconvénients.

A. Le meuble de rangement : le 2-en-1 pratique

C’est la solution la plus évidente : une bibliothèque ou une étagère qui sépare tout en offrant du rangement. On pense tous à ces fameuses étagères à casiers qu’on trouve dans les grandes enseignes de mobilier.

Niveau Brico : 2/5 (si fixation sérieuse)
Budget indicatif : 80€ – 400€
Avantages : Super optimisation de l’espace, pratique, souvent abordable.
Inconvénients : Peut vite faire « bloc », couper la lumière si elle est pleine, et la qualité est… variable.

Petit conseil de pro : Privilégiez TOUJOURS les étagères sans fond (dos ouvert). Ça délimite sans étouffer la perspective. Et pour la sécurité, ce n’est pas négociable : tout meuble de plus d’un mètre de haut utilisé en séparation doit être fixé. S’il est contre un mur, c’est facile. S’il est au milieu de la pièce, il faut le fixer au plafond avec des équerres discrètes (cherchez des « équerres de chaise renforcées », c’est petit mais costaud). J’ai déjà vu une étagère remplie de vaisselle basculer. Croyez-moi, vous ne voulez pas vivre ça.

B. Le claustra (paroi à claire-voie) : l’élégance qui filtre

Le claustra, c’est cette paroi faite de tasseaux de bois ou de métal, espacés pour laisser passer la lumière. C’est une solution hyper tendance et vraiment esthétique.

Niveau Brico : 3/5 (pour un kit ou un DIY simple) à 5/5 (pour du sur-mesure complexe)
Budget indicatif : 150€ (pour un DIY) à 800€ (pour un kit prêt à poser), et 1500€+ pour du sur-mesure.
Avantages : Très élégant, laisse passer la lumière, crée une séparation visuelle forte mais légère.
Inconvénients : N’isole pas du tout du bruit, n’offre aucune intimité et… c’est un peu un nid à poussière, il faut l’avouer.

Mon plan pour un claustra DIY facile :
Envie de vous lancer ? C’est plus simple qu’il n’y paraît !
1. Liste de courses : Pour un claustra de 2,50m (hauteur plafond) sur 1m de large, il vous faudra : des tasseaux de pin raboté (environ 12 tasseaux de 2,50m, soit 100€), deux tasseaux plus larges pour le cadre haut et bas, de la colle à bois puissante (10€), un bon vernis mat (20€), et 4 petites équerres discrètes (15€).
2. L’assemblage : Coupez vos tasseaux à la bonne hauteur. Posez vos deux tasseaux de cadre au sol, et venez coller (et visser par l’arrière pour plus de solidité) vos tasseaux verticaux à intervalles réguliers (tous les 8 cm par exemple).
3. La finition : Une fois que tout est sec, passez une ou deux couches de vernis.
4. La pose : Mettez la structure en place et fixez-la au sol et au plafond avec vos équerres. Et voilà !

C. Le rideau : la flexibilité maximale à petit prix

C’est LA solution pour isoler un coin nuit dans un studio. Simple, efficace et pas chère.

Niveau Brico : 1/5 (juste une tringle à poser)
Budget indicatif : 70€ – 300€ (selon la qualité du rail et du tissu)
Avantages : Hyper flexible, abordable, facile à installer et à changer au gré des envies.
Inconvénients : Isolation phonique proche de zéro, peut faire un peu « chambre d’étudiant » si mal choisi.

Le secret d’un rideau réussi : tout dépend du rail et du tissu. Oubliez la tringle bas de gamme qui plie. Investissez dans un rail de qualité fixé solidement au plafond. Pour le tissu, un velours lourd ou un lin épais aura un tombé magnifique et absorbera un tout petit peu plus les sons qu’un voilage transparent. Ça change tout !

D. La verrière d’atelier : le chic industriel

Elle est partout, et on comprend pourquoi. La verrière sépare sans cloisonner et donne un cachet fou à un intérieur.

Niveau Brico : 4/5 (pour un kit) à 5/5 (Pro requis pour du sur-mesure)
Budget indicatif : 500€ – 1200€ pour un modèle en kit (alu), et 2000€ – 5000€+ pour une vraie verrière en acier sur mesure.
Avantages : Laisse passer toute la lumière, bonne isolation phonique (si bien posée), très esthétique.
Inconvénients : C’est un budget, et l’installation est technique. Pas le droit à l’erreur.

Bon à savoir : Une vraie verrière de qualité est en acier soudé, pas en aluminium vissé. Et pour la sécurité, le verre doit être feuilleté (c’est le même type de verre que pour les pare-brise). En cas de choc, il se fissure mais les morceaux restent en place. Méfiez-vous des offres trop alléchantes sur internet, la qualité est souvent sacrifiée.

Tableau récapitulatif pour y voir plus clair

Solution	Budget Indicatif	Difficulté Brico	Lumière	Isolation Bruit
Meuble Rangement	€ – €€		Moyen	Faible
Claustra	€€ – €€€		Excellent	Nul
Rideau	€		Variable	Très faible
Verrière	€€€ – €€€€		Excellent	Bonne

Étape 3 : Le choix des matériaux, le regard de l’artisan

Le matériau va définir le style, la durabilité et le prix de votre projet. C’est le cœur du réacteur !

Le bois massif (chêne, frêne, hêtre…) est noble, chaleureux, vivant. C’est un investissement, mais un claustra en chêne bien fait durera une vie. Le pin est une option économique, parfaite pour un projet DIY, mais il est tendre et marquera plus facilement.

Les panneaux dérivés du bois sont des alternatives techniques. Le contreplaqué est mon chouchou : stable, résistant, et ses bords (les chants) sont très jolis laissés bruts. Le contreplaqué de bouleau est superbe. Le MDF est une base parfaite pour une finition peinte ou laquée, car sa surface est ultra lisse. Par contre, il déteste l’eau ! Enfin, l’aggloméré est le moins cher. Honnêtement, pour une étagère de séparation qui doit porter du poids, je le déconseille. Avec le temps, les tablettes vont fléchir, c’est inévitable.

Enfin, le métal et le verre apportent une touche de modernité. L’acier pour les verrières, robuste et fin. L’aluminium, plus léger, souvent pour les kits. Pour le verre, en plus du feuilleté pour la sécurité, pensez aux verres texturés (cannelé, martelé…). Ils floutent la vue sans bloquer la lumière, un super compromis pour une chambre.

Au final, c’est l’usage qui compte

Vous l’avez compris, choisir une séparation, c’est bien plus qu’acheter une étagère. C’est un vrai petit projet d’archi d’intérieur. Il faut penser lumière, circulation, usages et, bien sûr, sécurité.

Que vous optiez pour une solution toute prête du commerce ou pour une création sur mesure, prenez le temps d’analyser votre façon de vivre. La meilleure des séparations, c’est celle qu’on ne remarque pas, celle qui semble avoir toujours été là parce qu’elle est juste… logique. Elle ne vient pas diviser votre espace, elle vient en multiplier les possibilités.

Galerie d’inspiration

La grande tendance qui bouscule la verrière classique ? Le verre cannelé. Son relief vertical floute la vue avec élégance sans assombrir, créant des jeux de lumière fascinants tout au long de la journée. C’est l’option parfaite pour séparer une salle de bain d’une chambre ou pour isoler un coin bureau avec une touche Art Déco modernisée.

Plus de 60% de la sensation de volume dans une pièce est liée à la perception du sol et du plafond. Une séparation qui ne touche ni l’un ni l’autre préserve cette sensation d’espace.

C’est tout le principe des cloisons suspendues ou des claustras sur mesure qui s’arrêtent à 20 cm du plafond. L’œil perçoit la continuité, la pièce respire, mais les fonctions sont bien délimitées. Une astuce de pro pour un impact maximal.

Comment fixer une claustra en tasseaux sans percer mon parquet ou mon plafond ?

La solution la plus simple et la plus respectueuse de votre intérieur est le système de vérins de pression. Il s’agit de patins, un au sol et un au plafond, entre lesquels la structure est mise en tension. Discrets et réversibles, ils assurent une fixation solide sans laisser la moindre trace. Des marques comme Fybex ou des quincailleries spécialisées en proposent des modèles pour tous les poids.

Option A : L’étagère KALLAX d’IKEA. Idéale pour délimiter et ranger. Son point faible : son dos ouvert expose le désordre des deux côtés et elle peut vite tasser l’espace.

Option B : Le système String Furniture. Totalement modulable avec ses montants fins et ses étagères que l’on place à volonté. Il sépare l’espace de façon aérienne, laissant passer la lumière et le regard.

Le choix dépendra de votre besoin : rangement massif ou séparation légère.

Pensez au-delà du bois et du métal. Le feutre acoustique est en pleine ascension. En panneaux rigides ou en lanières suspendues, il offre une double fonction : il délimite visuellement et absorbe les sons, créant une bulle de calme. Idéal pour un coin bureau ou TV. Des marques comme BuzziSpace ou De Vorm en ont fait leur spécialité avec des designs et des couleurs très inspirants.

• Une intimité visuelle immédiate
• Une ambiance douce et feutrée
• Une flexibilité totale : ouvert ou fermé en un geste

Le secret ? Un rideau en velours lourd. Oubliez la voilette légère, un velours de belle qualité (comme chez Madura ou Les Olivades) apporte une touche théâtrale et une excellente isolation phonique pour un budget maîtrisé.

L’erreur à ne pas commettre : Choisir une séparation qui bloque les prises électriques ou les interrupteurs. Avant de fixer votre choix, faites le tour de la pièce et repérez tous les points techniques. Une cloison amovible doit pouvoir être déplacée pour un accès facile, et pour une claustra fixe, pensez à faire dévier les prises par un électricien en amont.

Les paravents traditionnels japonais, les Byōbu, n’étaient pas conçus pour diviser, mais pour

Envie d’une séparation végétale qui ne demande aucun entretien ? Pensez aux panneaux de végétaux stabilisés. Ce sont de vraies plantes (mousses, fougères, lierre) qui ont subi un traitement écologique leur permettant de conserver leur aspect sans eau ni lumière. Le résultat est bluffant de naturel et apporte une touche biophilique unique, en plus d’une légère correction acoustique.

Pour une séparation ultra économique et créative, le paravent en cordage est une option DIY très accessible.

• Fixez deux tasseaux, l’un au sol, l’autre au plafond.
• Percez-y des trous à intervalles réguliers.
• Tendez-y de la corde de chanvre, de coton ou même des scoubidous colorés.

Le résultat est un filtre visuel graphique et léger, 100% personnalisé.

Tasseaux verticaux ou horizontaux, quel impact ?

Les tasseaux verticaux donnent une impression de hauteur sous plafond et un style plus classique et rigoureux. Les tasseaux horizontaux, plus rares, accentuent la largeur de la pièce et apportent une touche d’originalité, rappelant l’architecture de Frank Lloyd Wright. Le choix est purement esthétique mais change radicalement la perception des volumes.

Le détail qui change tout : La finition des tasseaux. Un bois de pin brut sera parfait pour un style scandinave ou wabi-sabi. Le même bois peint en noir mat donnera instantanément un look industriel et graphique. Un chêne massif huilé apportera chaleur et noblesse. Ne sous-estimez pas le pouvoir de la finition.

N’oubliez pas les cloisons de nos grands-mères : les briques de verre ! Longtemps jugées désuètes, elles reviennent en force. Les nouveaux modèles offrent des finitions variées (sablée, colorée, ondulée) et permettent de construire une séparation solide qui laisse passer un maximum de lumière de manière diffuse et poétique.

• Dépoussiérer une claustra : Utilisez un plumeau électrostatique ou l’embout brosse de votre aspirateur à faible puissance.
• Nettoyer une verrière : Deux chiffons microfibres, un humide avec une goutte de vinaigre blanc, un autre pour sécher.
• Laver un rideau séparateur : Vérifiez l’étiquette ! Le velours et le lin nécessitent souvent un nettoyage à sec pour ne pas rétrécir.

Un rideau en velours épais, correctement installé, peut absorber jusqu’à 10-15 décibels, réduisant significativement la réverbération et les bruits de conversation d’une pièce à l’autre.

C’est une solution acoustique non négligeable pour séparer un coin nuit d’un salon dans un studio, sans aucune construction.

Les séparations à claire-voie, comme les claustras, créent ce que les architectes appellent une

Alternative économique : Le panneau perforé. Un grand panneau de type Isorel ou contreplaqué perforé (pegboard), simplement posé sur des pieds ou suspendu, peut faire une séparation graphique et fonctionnelle. On peut y accrocher des tablettes, des pots à crayons ou des mini-plantes pour le personnaliser.

Puis-je utiliser une bibliothèque comme cloison dans une chambre d’enfant ?

Oui, c’est une excellente idée pour créer deux espaces distincts, mais la sécurité est primordiale. Optez pour un modèle stable et peu profond (comme la série SMÅSTAD d’IKEA). Surtout, fixez-la IMPÉRATIVEMENT au mur avec le kit anti-basculement fourni. Ne la laissez jamais en pose libre au milieu de la pièce.

La tendance est à la courbe. Oubliez les angles droits et pensez à intégrer une arche ou une forme arrondie dans votre séparation. Une simple ouverture en forme d’arche dans une cloison en placo, ou une claustra dont le sommet est arrondi, suffit à adoucir tout l’espace et à apporter une touche de sophistication et d’originalité.

Le bambou est techniquement une herbe, pas un arbre. Certaines espèces peuvent pousser jusqu’à un mètre en 24h, ce qui en fait l’une des ressources les plus rapidement renouvelables pour la construction et l’ameublement.

Choisir un paravent ou des cannes de bambou pour séparer un espace est donc un geste design et écologique.

Le bon éclairage : Une séparation réussie est une séparation bien éclairée. Ne la laissez pas dans l’ombre. Un rail de spots au plafond peut être dirigé pour la mettre en valeur, ou une simple bande LED intégrée le long d’un montant vertical peut la transformer en un élément sculptural le soir venu.

Pensez à la cinquième façade : le plafond. Une séparation peut n’être qu’un changement de couleur ou de matériau au plafond, combiné à un tapis au sol. Par exemple, peindre une zone du plafond en anthracite au-dessus du coin salon et y faire correspondre un grand tapis crée une délimitation forte et sophistiquée, sans aucun obstacle physique.

Option A : Porte à galandage. Disparaît complètement dans le mur. Solution élégante mais nécessite des travaux importants sur la cloison existante.

Option B : Porte coulissante en applique. Glisse le long du mur sur un rail visible. Plus simple à installer, elle devient un élément de décor. Des marques comme Eclisse ou Sogal proposent des systèmes pour tous les styles.

L’une privilégie la discrétion, l’autre assume son rôle décoratif.

• Une structure solide qui filtre la lumière.
• Un aspect brut et authentique, parfait pour un extérieur… ou un intérieur.
• Une modularité qui permet de jouer avec les vides et les pleins.

Le secret ? Le claustra en béton ou en terre cuite. Utilisé en simple panneau décoratif, il apporte une texture et un cachet incroyables, évoquant l’architecture méditerranéenne ou des années 50.

Ne négligez pas la solution la plus simple : le meuble mi-hauteur. Une enfilade, un buffet bas ou une console longue peuvent parfaitement délimiter la zone salle à manger du salon. L’avantage : la ligne de vue reste dégagée au-dessus du meuble, préservant la sensation de volume tout en structurant l’espace au sol.