En tant qu'amoureuse de la décoration, j'ai toujours pensé que chaque chaise raconte une histoire. Que ce soit un dîner en famille ou un repas entre amis, le choix des chaises peut transformer l'atmosphère. Saviez-vous que des chaises bien choisies peuvent non seulement rehausser le style de votre salle à manger, mais aussi rendre chaque repas mémorable ? Plongez dans ces inspirations pour créer l'espace de vos rêves.
Laissez-moi vous raconter une histoire que je connais par cœur. Celle de clients qui poussent la porte de l’atelier, un peu déçus, avec une chaise sous le bras. Une chaise achetée il y a à peine deux ans, qui semblait si parfaite sur la photo, mais dont le pied vient de lâcher net. Après des années passées les mains dans le bois, à voir défiler des meubles de tous les styles, je peux vous le dire : ce n’est jamais une surprise.
Le piège est toujours le même. On craque pour un look, une couleur, un prix. On oublie qu’une chaise, c’est avant tout un objet technique. Franchement, c’est une petite prouesse d’ingénierie qui doit supporter notre poids, nos mouvements, les enfants qui se balancent (on a tous été cet enfant !) et les dîners qui s’éternisent. Mon but ici est simple : vous donner les clés pour regarder une chaise différemment. Pour que vous choisissiez des assises qui ne vous laisseront pas tomber, au sens propre comme au figuré.
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La structure avant tout : ce qui fait une chaise solide
Avant de parler bois, tissu ou design, on va parler de ce qui ne se voit pas : le squelette de la chaise. Si la structure est bancale dès le départ, le reste n’est que de l’habillage. La première chose que je fais, par réflexe professionnel, c’est de retourner la chaise. La vérité se cache toujours en dessous.
Les assemblages : le secret de la longévité
Une chaise, ça subit des contraintes énormes. Chaque fois qu’on s’assoit, qu’on se lève, qu’on se penche, on tire sur les jonctions. Un fabricant sérieux utilise des techniques qui ont fait leurs preuves depuis des lustres.
Le top du top : l’assemblage tenon-mortaise. Imaginez une pièce de bois mâle (le tenon) qui s’emboîte parfaitement dans un trou femelle (la mortaise) creusé dans l’autre pièce. Le tout est collé. C’est d’une solidité à toute épreuve. Sur une chaise de qualité, vous ne verrez ni vis ni clous aux jonctions principales. C’est le genre d’assemblage qui traverse les générations.
Une très bonne alternative : les tourillons. Ce sont de petits cylindres de bois insérés et collés entre deux pièces. Bien exécuté, c’est très robuste et c’est souvent ce qu’on trouve sur du mobilier de bonne facture produit en série.
Ce qu’il faut fuir comme la peste ? Les chaises où les pieds sont simplement vissés dans l’assise avec quelques agrafes pour faire bonne mesure. C’est typique des modèles très bas de gamme, qu’on trouve parfois entre 30€ et 70€. Avec les mouvements, les vis finissent toujours par prendre du jeu. La chaise devient bancale, et honnêtement, dangereuse.
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Mon conseil pratique en magasin : Osez ! Demandez l’autorisation de prendre la chaise. Tenez-la par le dossier et secouez-la doucement. Vous sentez le moindre jeu, le plus petit « clic-clic » ? Fuyez. Une chaise neuve doit être parfaitement rigide.
La physique de la stabilité
Une chaise stable, ce n’est pas de la magie, c’est de la physique. L’écartement des pieds au sol est essentiel. S’ils sont trop rapprochés, la chaise est une invitation à la chute. Des pieds arrière qui partent légèrement vers l’extérieur, c’est un signe qui ne trompe pas : le designer a pensé à ceux qui aiment se pencher en arrière.
D’ailleurs, les barres qui relient les pieds entre eux (les traverses) ne sont pas là pour faire joli. Elles créent des triangles de renfort, la structure la plus rigide qui soit. Une chaise avec des traverses en H ou en X sera toujours plus endurante.
Le choix des matériaux : le regard du pro
Une bonne structure avec du mauvais bois, c’est comme construire une maison sur du sable. Chaque élément compte.
Les essences de bois : à chaque bois son caractère
Pour une chaise, on a besoin d’un bois dur, dense et résistant.
Le chêne : C’est le roi, tout simplement. Ultra solide, un grain magnifique, il pèse son poids et ancre la chaise au sol. C’est un investissement, mais pour la vie.
Le hêtre : Le chouchou des fabricants de chaises, et pour cause. Il est dur, dense, mais aussi juste assez souple pour être courbé à la vapeur. C’est lui qui permet de créer ces dossiers enveloppants si confortables. Son grain fin est parfait pour être peint ou teinté.
Le frêne : Très résistant et flexible. C’est cette flexibilité qui lui donne une super résistance aux chocs. Un excellent choix.
Le noyer : Un bois somptueux, un peu plus tendre que le chêne, mais très apprécié pour sa couleur chaude et son élégance. Souvent un choix pour des pièces plus raffinées.
Les bois à éviter pour la structure : le pin, le sapin. Ce sont des bois tendres. Ils marquent au moindre coup et les assemblages y prennent vite du jeu. Parfaits pour une étagère, mais pas pour une chaise de salle à manger.
Astuce peu connue : massif ou placage ? Beaucoup de meubles aujourd’hui sont en panneaux de particules recouverts d’une fine feuille de vrai bois. Pour une chaise, c’est non ! Mais comment faire la différence ? C’est simple : regardez la tranche du bois, par exemple au bout d’un pied. Si le dessin du grain (les veines du bois) se poursuit de la surface vers la tranche, c’est du bois massif. Si la tranche a un aspect différent, uniforme ou avec un simple liseré, c’est du placage. Facile, non ?
La garniture et le tissu : le confort qui dure
Une bonne assise, c’est ce qui fait qu’on a envie de rester des heures à table. La clé, c’est la mousse. On parle de sa densité, en kg/m³. Une mousse bas de gamme (autour de 20-25 kg/m³) va se tasser en moins d’un an. Pour une chaise, visez une mousse dite « Haute Résilience » (HR) d’au moins 35 kg/m³, idéalement 40 kg/m³. C’est un peu plus ferme au début, mais ça ne bougera pas.
Pour le tissu, regardez sa résistance à l’abrasion (le test Martindale). Pour un usage quotidien, 20 000 tours, c’est bien. Si vous avez des enfants ou des animaux, visez plutôt 30 000 tours ou plus. Le cuir ou les microfibres traitées anti-taches sont aussi des options hyper pratiques.
Acheter juste : pour tous les budgets
Alors, concrètement, on fait comment ?
Le neuf : La qualité varie énormément. Une chaise neuve de qualité en bois massif commence rarement en dessous de 120-150€ pièce. En dessous, soyez très vigilant sur les assemblages. Visez les fabricants européens qui ont une vraie culture du bois. Certains labels de qualité peuvent aussi vous guider.
L’occasion : Mon option préférée ! On trouve des merveilles sur les sites de petites annonces ou les plateformes de seconde main spécialisées dans le mobilier. Des chaises vintage de grande qualité, avec une vraie patine, pour 40 à 80€ pièce. Le seul point de vigilance : les petits trous dans le bois, qui signalent la présence de petites bêtes (xylophages).
Le dépareillé : Une super idée pour un intérieur unique et un budget maîtrisé. Chinez des chaises une par une ! L’astuce pour que ça reste harmonieux, c’est de garder un fil conducteur : la même teinte de bois, la même forme générale, ou alors les repeindre toutes de la même couleur.
Les bonnes mesures pour être bien assis
Le confort, c’est aussi une question de chiffres. L’erreur de débutant classique, c’est d’acheter des chaises qui ne passent pas sous la table !
Hauteur d’assise : Pour une table standard (75 cm de haut), visez une assise entre 45 et 48 cm.
Profondeur d’assise : Environ 40-45 cm, pour un bon soutien des cuisses sans être avachi.
Accoudoirs : Si vous en voulez, MESUREZ leur hauteur ! Ils doivent pouvoir se glisser sous le plateau de la table.
Encombrement : Pensez à l’espace vital ! Comptez au moins 60 cm de largeur par personne autour de la table pour ne pas jouer des coudes.
Faire durer ses chaises : un peu d’entretien et de bon sens
Une bonne chaise, ça se garde des décennies. Le problème numéro un, c’est la chaise qui devient bancale. N’attendez pas ! Un léger jeu va s’amplifier et abîmer le bois. La fausse bonne idée est de planter une vis. Ça fend le bois et ça complique la vraie réparation.
La seule solution durable, c’est de décoller, nettoyer et recoller l’assemblage avec de la colle à bois et des serre-joints. Si vous ne le sentez pas, appelez un artisan. J’ai déjà vu des clients dépenser 80€ pour réparer une chaise achetée 40€… ça fait réfléchir à l’achat initial !
Ma Checklist Express en Magasin
Vous êtes prêt ? Voici le résumé en 5 points à vérifier avant de sortir la carte bleue :
Je secoue la chaise : Tolérance zéro pour le moindre jeu.
Je la retourne : Je cherche des assemblages tenon-mortaise, pas des vis.
Je demande la mousse : Je vise une densité de plus de 35 kg/m³.
Je vérifie les accoudoirs : Est-ce qu’ils passent sous ma table ?
Je m’assois : La hauteur (45-48 cm) et la profondeur sont-elles confortables pour moi ?
Au final, une chaise réussie, c’est un équilibre parfait. Un meuble humble, mais qui nous rassemble. En prenant le temps de bien la choisir, vous n’achetez pas quatre pieds et une assise. Vous investissez dans des années de repas animés, de devoirs sur un coin de table et de souvenirs partagés. Et ça, ça n’a pas de prix.
Galerie d’inspiration
Comment tester une chaise en magasin ?
Ne vous contentez pas de la regarder. Asseyez-vous pendant au moins cinq minutes. Balancez-vous légèrement pour sentir la stabilité des assemblages. Soulevez-la : un certain poids est souvent gage de matériaux denses et robustes. Enfin, essayez de la glisser comme vous le feriez chez vous. C’est le seul moyen de sentir si elle vous convient vraiment.
Selon une étude du FCBA (Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement), une chaise de qualité en bois massif peut stocker du carbone pendant plus de 100 ans.
Choisir une chaise en bois massif européen, c’est donc faire un geste pour la planète. Au-delà de sa durabilité, elle agit comme un puits de carbone, transformant votre salle à manger en un petit écosystème vertueux.
Une allure sculpturale et unique.
Un caractère qui se bonifie avec le temps.
Un impact écologique quasi nul.
Le secret ? Le marché de la seconde main. Chiner des chaises des années 50 ou 60 sur des sites comme Selency ou chez un brocanteur est le meilleur moyen de trouver des pièces avec une âme, souvent dotées d’assemblages que l’industrie moderne a abandonnés.
Le détail qui change tout : La distance entre le haut de l’assise de votre chaise et le dessous du plateau de votre table. Pour un confort optimal, visez entre 25 et 30 cm. Moins, et vos cuisses seront à l’étroit. Plus, et vous aurez l’impression de manger le menton sur la table.
Pensez à l’acoustique de votre pièce. Des surfaces dures (métal, plastique, bois laqué) renvoient le son et peuvent rendre une pièce bruyante. Des chaises avec une assise et un dossier en tissu, comme les modèles en feutre de chez Muuto, absorbent les ondes sonores et créent une ambiance plus feutrée et intime lors des dîners.
« Les détails ne sont pas les détails. Ils font le design. » – Charles Eames
Cette citation du célèbre designer prend tout son sens avec une chaise. Une couture parfaite, un ponçage impeccable même sous l’assise, l’absence de vis apparentes… Ce sont ces finitions qui distinguent un meuble d’exception d’une simple copie.
Bois massif : Chêne pour la robustesse, noyer pour l’élégance, hêtre pour sa polyvalence (il se teinte très bien).
Métal : Acier pour un look industriel brut (pensez Tolix), aluminium pour la légèreté et une finition moderne.
Le choix du piètement définit en grande partie le style et l’ambiance de votre table.
Le cannage : Léger, aéré et solide, il fait un retour en force, apportant une touche vintage et artisanale. La chaise S 32 de Thonet en est l’exemple parfait.
Le tissu bouclé : Doux, texturé et terriblement cosy, il invite à la détente. Idéal pour des assises confortables qui transforment la salle à manger en salon.
Les formes organiques : Finis les angles droits, la tendance est aux dossiers arrondis et aux formes enveloppantes.
Une chaise avec accoudoirs, bonne ou mauvaise idée ?
Excellente pour le confort, surtout si vos dîners s’éternisent ! Mais attention, mesurez bien la hauteur des accoudoirs. L’erreur classique est de choisir un modèle qui ne peut pas se glisser entièrement sous la table, ce qui encombre l’espace et peut abîmer le plateau ou les accoudoirs eux-mêmes.
Le test de la finition cachée : Un fabricant de qualité ne néglige aucune partie de la chaise. Passez votre main sous l’assise, le long de la face interne des pieds. Si le bois est aussi lisse et bien fini que sur les parties visibles, c’est un excellent indicateur de soin et de qualité de fabrication.
La fameuse chaise
Cuir pleine fleur : C’est le plus qualitatif. Il respire, résiste et développe une magnifique patine avec le temps. Un simple coup d’éponge suffit souvent.
Tissu synthétique traité anti-taches : Des options comme les microfibres ou les polyesters modernes offrent une résistance impressionnante aux liquides et sont idéales pour les familles.
La clé est de choisir une matière adaptée à votre style de vie.
Les chaises empilables ne sont pas réservées aux collectivités.
Des icônes du design comme la
Assurez-vous qu’elle est déhoussable pour un nettoyage facile.
Privilégiez les tissus chinés ou à motifs qui masquent mieux les petites taches.
Pensez à imperméabiliser le tissu avec un spray adapté dès l’achat.
Le secret ? La prévention. Une chaise en tissu peut durer des années si on anticipe son usage.
Plastique : cheap ou chic ?
Tout dépend de la qualité du polymère ! Une chaise en polypropylène injecté bas de gamme jaunira et deviendra cassante. Un modèle de designer, comme la Eames Plastic Chair de Vitra, est fabriqué dans un polypropylène teinté dans la masse, résistant aux UV et légèrement flexible pour plus de confort. Une solution durable et facile d’entretien.
Une chaise lourde est souvent un signe de bois massif, mais peut être un inconvénient au quotidien, surtout pour les enfants ou les personnes âgées. N’oubliez pas de coller des patins en feutre sous les pieds pour protéger votre sol et faciliter le glissement, quel que soit le poids de la chaise.
Le confort invisible : L’ergonomie ne se résume pas à un dossier rembourré. Observez le bord avant de l’assise. S’il forme une courbe douce vers le bas (on appelle ça un bord
La chaise transparente
Le bois clair (chêne, frêne) : Pour une ambiance scandinave, lumineuse et naturelle. S’associe parfaitement avec des tables blanches ou en bois.
Le bois foncé (noyer, palissandre) : Pour une atmosphère plus feutrée, élégante et mid-century. Magnifique avec des tables en verre ou en marbre.
Le bois peint (noir, blanc, couleurs) : Pour un look graphique, moderne ou pour unifier des chaises dépareillées.
Erreur fréquente : se concentrer uniquement sur la hauteur de l’assise et oublier la hauteur totale de la chaise. Un dossier trop haut peut créer une barrière visuelle,
Pourquoi les chaises de bistrot traversent-elles les époques ?
Prenez la célèbre chaise N°14 de Thonet, conçue en 1859. Son secret réside dans la technique du bois courbé à la vapeur. Cela permet d’obtenir des formes élégantes avec très peu de pièces (6 à l’origine) et d’assemblages, la rendant à la fois légère, incroyablement robuste et économique à produire. Une leçon de design durable.
Pensez au-delà de la chaise. La façon dont la lumière interagit avec elle est cruciale. Une chaise en velours absorbe la lumière pour un rendu profond et mat. Une chaise en métal chromé ou en plastique laqué la réfléchit, ajoutant des points de brillance et de dynamisme à votre pièce.
Option A – Le tout coordonné : 6 chaises identiques. C’est le choix de la sérénité et de l’harmonie, parfait pour un style classique et épuré.
Option B – Le duo de caractère : 4 chaises d’un modèle et 2 d’un autre, plus imposantes, en bout de table. Cela structure l’espace et ajoute une touche d’originalité.
Il n’y a pas de mauvaise réponse, seulement celle qui correspond à votre personnalité.
8 millions de tonnes de meubles sont jetées chaque année en Europe.
Investir dans des chaises de qualité, potentiellement plus chères à l’achat, n’est pas une dépense mais une économie. C’est refuser le cycle du
Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.