Redonner Vie à une Chaise Tressée : Le Guide Complet pour Réussir (Même en Étant Débutant)
On a tous dans un coin une vieille chaise tressée. Parfois, c’est un trésor de famille qui a vu passer des générations ; d’autres fois, une simple trouvaille de brocante qui a du charme. Mais voilà, avec le temps, l’assise fatigue, un brin casse, et on finit par la reléguer dans un coin. Dommage, non ?
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La bonne nouvelle, c’est que redonner vie à une assise en cannage ou en paillage, ce n’est pas de la sorcellerie. C’est un savoir-faire accessible, un mélange de technique, d’un peu de patience et de respect pour le matériau. Franchement, avec les bons conseils, vous pouvez tout à fait le faire vous-même.
Alors, on va décortiquer tout ça ensemble. On parlera des deux grandes techniques : le cannage, avec son motif aéré et chic, et le paillage, plus rustique et chaleureux. Prêt à mettre la main à la pâte ?
Avant de Commencer : Comprendre ce qu’on a entre les Mains
Avant même de penser à vos outils, regardez bien votre chaise. Le choix du matériau n’est jamais un hasard, chaque fibre a ses propres super-pouvoirs.

Le Cannage : la Magie du Rotin
Le cannage, c’est cette assise reconnaissable à ses petits trous et son motif en losange. Le matériau star, c’est la canne de rotin. Au fait, le rotin n’est pas du bois ! C’est l’écorce d’une liane tropicale, hyper résistante à la traction. C’est cette force qui permet de tendre les brins pour obtenir une assise solide et souple.
Le secret, c’est l’eau. On trempe la canne pour la rendre flexible. En séchant, les fibres se rétractent, ce qui crée la tension finale. Une assise bien cannée doit sonner comme un petit tambour quand on la tapote. C’est le signe que le travail est réussi ! Comprendre ça, c’est essentiel : un seul brin cassé et toute la répartition des forces est compromise.
Le Paillage : la Force tranquille de la Paille
Pour le paillage traditionnel, on utilise le plus souvent de la paille de seigle. Pourquoi ? Parce que ses tiges sont longues, souples et presque imputrescibles. Ici, la solidité ne vient pas de la tension, mais de la compression et du tressage. On torsade les brins pour former des « torons » qu’on enroule autour des montants de la chaise. La robustesse vient de la friction entre les brins et, surtout, du rembourrage intérieur (le « bourrage »), qui donne son galbe à l’assise. C’est une technique plus massive, mais tout aussi ingénieuse.

Et les autres ? Osier, Papier, etc.
On trouve aussi des meubles en osier (qui vient du saule), mais c’est souvent utilisé pour la structure complète du fauteuil. Il existe aussi des alternatives plus modernes comme la paille de riz (en papier torsadé) ou les fibres synthétiques. La paille de riz est une option budget, mais attention, elle est beaucoup moins durable et craint l’humidité. La résine, elle, est parfaite pour le mobilier de jardin, mais soyons honnêtes, elle n’a pas le charme du naturel.
La Liste de Courses du Bricoleur
Ok, passons aux choses sérieuses. Pour éviter de courir au magasin en plein milieu du projet, voici ce dont vous aurez besoin.
Pour un projet de CANNAGE :
- Kit de cannage : Le plus simple. Il contient la canne, le jonc de finition et parfois les petites chevilles en bois. Comptez entre 30€ et 50€ sur des sites spécialisés (cherchez « kit cannage chaise » sur Google, vous trouverez des boutiques comme Le Comptoir du Rotin ou Vannerie Delamotte).
- Outils : Un bon cutter, un petit ciseau à bois bien affûté, un poinçon et des lunettes de protection (NON négociable !).
- Accessoires : Une bassine pour le trempage, de la colle à bois et quelques vieux chiffons.
Pour un projet de PAILLAGE :

- Paille de seigle : On la trouve en botte chez les fournisseurs spécialisés. Une botte (environ 20-30€) permet de faire l’assise de 2 à 3 chaises standard. C’est l’idéal.
- Alternative facile : La paille de riz en papier torsadé. Plus facile à trouver (parfois chez Leroy Merlin ou en ligne) et moins chère, mais moins résistante.
- Outils : Juste vos mains, un vaporisateur d’eau et des ciseaux solides.
- Accessoires : Une grande toile (jute, bâche) pour humidifier la paille sans en mettre partout.
Cannage vs Paillage : Lequel Choisir ?
Vous hésitez encore ? Voici un petit tableau pour vous aider à y voir plus clair.
Critère | Cannage | Paillage |
---|---|---|
Difficulté | Moyenne (demande de la précision) | Facile mais physique (demande de la force) |
Coût approximatif | €€ (environ 30-50€ pour une chaise) | € (environ 10-15€ par chaise si vous achetez une botte) |
Durée de vie | Très longue si bien entretenu | Très longue, très robuste |
Aspect | Raffiné, léger, élégant | Rustique, chaleureux, authentique |
Temps estimé (débutant) | Environ 10-12 heures (hors séchage) | Environ 6-8 heures |

Techniques et Astuces de Pro
C’est le moment de se lancer. Suivez les étapes, chaque geste compte. Comme disait un vieux pro : « La chaise te dit ce dont elle a besoin, il suffit de l’écouter. »
Étape 1 : Le Démontage (la phase critique)
Avant de refaire, il faut défaire. Pour un cannage, commencez par enlever le jonc de finition qui est coincé dans la rainure du bois. Allez-y doucement avec un ciseau à bois pour ne pas abîmer le cadre. Une fois le jonc parti, coupez le vieux cannage au cutter.
Maintenant, l’étape la moins drôle mais la plus importante : nettoyer les trous. Chaque trou doit être parfaitement vide. Un poinçon ou un petit foret fera l’affaire.
Attention ! Portez TOUJOURS des lunettes de protection. La vieille canne est sèche et cassante, et de petits éclats peuvent voler. C’est le genre d’accident bête qu’on veut éviter.

Astuce peu connue : Pour aller plus vite sur le nettoyage des trous, certains pros utilisent une petite brosse métallique montée sur une visseuse. Mais il faut avoir la main très légère pour ne pas élargir les trous ou abîmer le bois ! À vos risques et périls.
Le Cannage Français en 6 Étapes
C’est la méthode classique qui donne ce joli motif hexagonal. Plongez vos brins de canne dans l’eau tiède pendant 15-20 minutes. Pas plus, sinon elle noircit.
- Les Verticaux : Tendez les brins verticalement, du trou avant au trou arrière. Commencez par le milieu et progressez vers les bords. Bloquez-les avec des chevilles en bois au fur et à mesure.
- Les Horizontaux : Tissez maintenant perpendiculairement, en passant simplement dessus-dessous les brins verticaux.
- Les Seconds Verticaux : Répétez la première étape, en plaçant ces brins juste à côté des premiers.
- Les Seconds Horizontaux : Répétez la deuxième étape. Vous devriez avoir un quadrillage bien serré.
- La Première Diagonale : C’est là que ça devient technique. Il faut passer en diagonale en soulevant les paires de brins horizontaux et en passant sous les paires de brins verticaux. Votre poinçon sera votre meilleur ami pour guider la canne. L’idéal serait un schéma, mais visualisez : vous devez créer des lignes diagonales parfaites.
- La Seconde Diagonale : Tissez dans l’autre sens, en diagonale. C’est cette étape qui va magiquement former les hexagones. La tension doit être parfaite.
Laissez sécher 24 à 48 heures. L’assise va se tendre toute seule. Pour finir, collez le jonc de finition dans la rainure pour un résultat impeccable.

La Technique du Paillage
Le paillage est plus physique, il faut de la force dans les mains ! Humidifiez votre paille de seigle en l’aspergeant d’eau et en l’enveloppant dans une toile humide pendant quelques heures.
On commence dans un coin en formant un « toron » (plusieurs brins torsadés). On l’enroule autour du montant, on passe par-dessus l’assise, puis dessous le montant opposé, et on revient. On fait ça sur les quatre côtés, ce qui forme un « X » au centre qui va se réduire au fur et à mesure. La clé, c’est de bien serrer les torons les uns contre les autres.
L’erreur de débutant à ne PAS faire : oublier le bourrage ! À mi-parcours, quand le trou central est encore assez grand, remplissez l’intérieur de l’assise avec de la paille sèche ou du foin. Tassez bien ! C’est ce qui soutient le tressage et évite qu’il se creuse à l’usage. Un paillage sans bourrage s’affaissera en quelques mois.

Quand Faut-il Appeler un Professionnel ?
Se lancer, c’est super. Mais parfois, il faut être réaliste. Je vous conseille de ne pas vous lancer si :
- La structure en bois est abîmée : Si la chaise est bancale ou le bois fendu, faites-la réparer par un menuisier d’abord.
- C’est un meuble de grande valeur : Pour une antiquité, une réparation amatrice pourrait lui faire perdre de sa valeur.
- Le motif est très complexe : Un cannage en « soleil » ou un dossier courbe demande une vraie maîtrise.
Côté budget : Faire refaire un cannage par un artisan coûte entre 120€ et 250€ pour une assise standard. Un paillage est souvent un peu moins cher. Oui, c’est un budget, mais c’est le prix d’un travail manuel qui durera des décennies.
L’Entretien au Quotidien pour que ça Dure
Une fois votre chaise réparée, quelques gestes simples suffisent pour la garder belle longtemps.

- Dépoussiérez régulièrement avec une brosse douce.
- Évitez le soleil direct et les radiateurs. La chaleur intense est l’ennemi numéro un des fibres naturelles, elle les rend cassantes.
- Ne montez JAMAIS debout sur une chaise tressée. C’est la meilleure façon de tout casser. L’assise est faite pour répartir le poids d’une personne assise, pas la pression d’un pied pour changer une ampoule (une histoire vraie, et la réparation a coûté plus cher qu’un escabeau neuf !).
- Pour le cannage : une ou deux fois par an, passez une éponge humide (très bien essorée) dessus. Ça lui redonne de la souplesse.
Et voilà ! Vous avez toutes les cartes en main. Regardez bien vos vieilles chaises. Avec un peu d’attention, elles peuvent continuer à faire partie de votre histoire. Et honnêtement, la fierté de s’asseoir sur un meuble qu’on a sauvé soi-même… ça n’a pas de prix.
Galerie d’inspiration




L’erreur du débutant : Ne pas nettoyer et préparer le châssis de la chaise. Avant même de penser au tressage, poncez légèrement le bois, traitez-le si besoin contre les vers et appliquez une finition. Un nouveau tressage sur une structure fragile ou sale, c’est comme construire une maison sur du sable.



- Un bon sécateur ou ciseau robuste (type Fiskars) pour des coupes nettes.
- Une alène courbe pour guider les brins dans les zones difficiles.
- Des chevilles de bois (ou de simples tourillons) pour bloquer temporairement les brins tendus.
- Un petit maillet en caoutchouc pour ne pas marquer le bois.



Peut-on peindre une assise en cannage ?
Oui, mais avec précaution. Une fois le cannage terminé et parfaitement sec, utilisez une peinture en aérosol (comme les gammes de Rust-Oleum ou Krylon) appliquée en voiles très légers pour ne pas boucher les trous et conserver la souplesse. Le noir mat, le vert forêt ou un bleu canard peuvent moderniser radicalement une chaise classique.




La chaise n°14 de Thonet, icône du design viennois créée en 1859, a popularisé le cannage à une échelle industrielle. Sa légèreté et sa robustesse en ont fait l’un des meubles les plus vendus de tous les temps.



L’une des joies cachées de la restauration est l’odeur. Celle du rotin humide, qui emplit la pièce d’un parfum végétal et boisé, rappelant les sous-bois après la pluie. C’est une expérience sensorielle qui connecte directement l’artisan à la matière première.



Paille de seigle : Le choix traditionnel. Rustique, authentique, son coloris doré se patine admirablement. Demande un savoir-faire sur la torsion du brin.
Herbe de mer (Seagrass) : Plus verte et texturée. Très résistante à l’humidité, idéale pour une chaise de véranda. Plus facile à travailler en torons.
Le choix dépend de l’esthétique finale souhaitée, du rustique chic à l’esprit bord de mer.



Le rotin pousse jusqu’à 6 mètres par an, soit bien plus vite que la plupart des arbres.
Choisir de réparer une chaise en cannage, c’est donc opter pour un matériau à la fois durable et rapidement renouvelable. C’est un petit geste qui s’inscrit pleinement dans une démarche d’économie circulaire, valorisant les ressources naturelles à croissance rapide.




- Une assise qui ne se déforme pas avec le temps.
- Un son clair et tendu, comme un tambourin.
- Une résistance accrue à l’usure quotidienne.
Le secret ? Un séchage lent et naturel. Évitez de placer la chaise fraîchement cannée près d’un radiateur ou en plein soleil. Une évaporation trop rapide rend les fibres cassantes et diminue la tension finale.



Pour que votre travail dure des décennies, un entretien minimal s’impose :
- Dépoussiérez régulièrement avec une brosse douce ou l’embout brosse de l’aspirateur.
- Une fois par an, humidifiez très légèrement le cannage avec une éponge pour lui redonner de la souplesse.
- Évitez de vous mettre debout sur la chaise ! Le cannage est conçu pour répartir le poids d’une personne assise.



Le coût d’un kit de cannage (rotin, chevilles) pour une assise standard se situe entre 30 et 50 euros. Comparé à une restauration professionnelle qui peut facilement dépasser 150 euros, le faire soi-même est non seulement gratifiant mais aussi très économique.



La touche finale : Pour protéger le paillage sans le dénaturer, optez pour un vernis-huile mat incolore, comme le



Au-delà de la paille, osez d’autres fibres pour le rempaillage :
- Le jonc de mer, pour un look
La paille de seigle utilisée en rempaillage est souvent
Un seul brin de mon cannage est cassé, dois-je tout refaire ?
Pas forcément ! Pour une réparation discrète, vous pouvez tenter une
Ne cantonnez pas votre chaise tressée restaurée à un décor rustique. Associée à une table en métal noir, un bureau en verre ou placée dans un coin d’une chambre minimaliste, elle apporte une touche de chaleur et de texture qui casse la rigueur des lignes modernes. C’est ce contraste qui crée un intérieur vivant et personnel.
Le Kit DIY : Idéal pour les débutants. Contient la juste quantité de rotin, les chevilles et souvent une notice. Zéro prise de tête.
Matériaux au détail : Pour les initiés ou les projets multiples. Permet de choisir précisément la largeur du brin (de 1.5mm à 3mm) et est plus économique au mètre. Demande de bien calculer son besoin.
Pour un premier essai, le kit est un investissement rassurant.
- Un tissage plus régulier et harmonieux.
- Moins de casse pendant la tension.
- Un travail plus fluide et agréable.
Le geste pro qui change tout ? Avant de tremper votre rotin, triez les brins par teinte et par souplesse. Utilisez les plus beaux et réguliers pour les étapes de tissage les plus visibles.
Le cannage agit comme une mini-suspension, s’adaptant subtilement à la forme du corps.
Contrairement à une assise en bois pleine, l’élasticité du rotin tendu permet une meilleure répartition des points de pression. C’est ce qui rend ces chaises étonnamment confortables pour de longues périodes, en plus de permettre une aération bienvenue, particulièrement en été.
Quelques soucis courants en paillage et leurs solutions :
- Mon toron n’est pas régulier : C’est normal au début ! Entraînez-vous à torsader la paille sur quelques centimètres avant de l’enrouler. Le secret est un mouvement constant du poignet.
- L’assise n’est pas assez bombée : Vous manquez de
Au Japon, l’art du tressage (kumihimo) est une forme de méditation. Abordez la restauration de votre chaise avec le même état d’esprit : concentrez-vous sur le rythme de vos gestes, le passage des brins les uns sur les autres. Le processus devient aussi important que le résultat final.
Attention au sens du rotin : La canne de rotin a un côté brillant (l’extérieur de l’écorce) et un côté mat. Le côté brillant doit toujours être sur le dessus, visible. Il est plus lisse, plus résistant et plus esthétique. Prenez une seconde pour vérifier chaque brin avant de le poser.
- Les brocantes et vide-greniers, tôt le matin.
- Emmaüs et les ressourceries locales, des mines d’or.
- Les sites de dons comme Geev ou Donnons.org.
- Le trottoir ! Gardez l’œil ouvert lors des jours d’enlèvement des encombrants.
Combien de temps faut-il pour restaurer une assise ?
Pour un débutant, comptez une bonne journée de travail pour un cannage traditionnel (environ 6 à 8 heures, sans compter le séchage). Le paillage est souvent un peu plus long car il faut préparer les torons. Le plus important n’est pas la vitesse, mais la régularité. Prévoyez de le faire sur un week-end, sans vous presser.
Finition pour le châssis en bois :
Vernis polyuréthane : Crée un film protecteur très résistant, idéal pour un usage intensif. Peut donner un aspect un peu