On a tous cette vieille planche qui traîne quelque part. Dans le garage, à la cave… Celle de nos débuts, couverte de rayures qui racontent des histoires de chutes et de sessions mémorables. La jeter ? Impensable. Mais la laisser prendre la poussière, c’est un peu triste, non ?
La solution la plus cool, c’est de lui offrir une seconde vie au mur, comme une étagère pleine de caractère. Mais attention, on ne fixe pas un souvenir comme une simple tablette en mélaminé. Une planche de skate, avec ses courbes et son vécu, demande un peu de doigté. Allez, je vous montre comment faire ça proprement pour un résultat qui en jette et qui dure.
Avant de sortir les outils : petit check-up de la planche
Okay, avant toute chose, on va jouer au docteur. Prenez votre planche et auscultez-la. Ce que vous avez entre les mains, c’est un objet technique, souvent composé de 7 couches d’érable canadien collées sous presse. C’est du costaud, mais pas indestructible.
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Cherchez les fissures : Regardez bien autour des anciens trous des trucks. C’est là que la tension est la plus forte.
Testez la solidité : Appuyez fermement sur le centre de la planche. Si ça craque ou si ça semble mou, c’est mauvais signe. C’est souvent le résultat d’une exposition à l’eau qui a fait gonfler le bois.
Si elle est vraiment fatiguée, elle pourra toujours faire une superbe déco murale, mais oubliez l’idée d’y poser votre collection d’encyclopédies. Franchement, être honnête sur l’état de la planche, c’est la première étape pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
La prépa : l’étape qui fait toute la différence
Une fois votre planche validée pour le service, il faut la bichonner un peu. C’est ce qui sépare un bricolage du dimanche d’un véritable objet de déco.
Un bon nettoyage, sans la noyer
Le grip, ce revêtement qui ressemble à du papier de verre, est souvent un nid à saletés. Pour le nettoyer, surtout, n’utilisez pas des litres d’eau ! Prenez une brosse assez dure (une vieille brosse à ongles, c’est parfait), un peu d’eau savonneuse, frottez par petites zones et essuyez tout de suite avec un chiffon. C’est radical.
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Pour le dessous, là où il y a le design, un simple chiffon humide suffit amplement pour ne pas abîmer le dessin.
Le grand dilemme : on garde le grip ou pas ?
C’est une question de style. Le garder, c’est conserver l’âme « street » de la planche. L’enlever, c’est obtenir un rendu plus épuré, plus proche d’un meuble design.
Si vous décidez de l’enlever, préparez-vous à un moment… de patience. La meilleure technique, c’est de ramollir la colle avec un sèche-cheveux puissant. Chauffez un coin, et dès que ça se décolle, glissez une spatule et tirez doucement en continuant de chauffer. Comptez une bonne heure pour faire ça bien. Pour les résidus de colle, un chiffon imbibé d’acétone fait des merveilles.
Attention ! Faites ça dans une pièce bien aérée, loin de toute flamme, et mettez des gants. L’acétone, ça ne pardonne pas.
La touche finale : ponçage et protection
Si vous avez retiré le grip, le bois est à nu. Un petit coup de ponçage (d’abord grain 120, puis finition au 220) le rendra tout doux. Ensuite, il faut le protéger :
Le vernis : L’option la plus résistante. Un vernis mat ou satiné garde un aspect naturel. Deux couches fines, et c’est parfait.
L’huile (ma préférée) : L’huile de lin ou spéciale bois nourrit l’érable et fait ressortir ses veines. Le rendu est super chaleureux. Seul bémol : il faut en repasser une couche tous les ans ou deux.
La cire : Pour un toucher soyeux, mais une protection plus légère.
Comment fixer la planche au mur ? Le comparatif pour choisir
On y est ! C’est le moment crucial. Pour éviter que votre œuvre ne finisse par terre, voici les méthodes qui marchent vraiment. Pour vous aider à choisir, j’ai fait un petit tableau récap’ :
Méthode
Difficulté
Coût estimé
Temps d’install.
Charge supportée
1. Équerres (la classique)
Facile
15 – 30 €
~1 heure
Très solide (10-15 kg)
2. Corde (la déco)
Moyenne
10 – 20 €
~1h30
Légère (3-4 kg max)
3. Invisible (l’experte)
Difficile
20 – 40 €
~2-3 heures
Solide (8-10 kg)
Méthode 1 : Les équerres, la valeur sûre
C’est la solution la plus simple et la plus robuste. Parfaite pour y poser des livres ou des petites plantes.
Ce qu’il vous faut :
2 équerres solides (au moins 15 cm de profondeur)
4 vis et chevilles adaptées à votre mur (très important !)
Perceuse, niveau à bulle, crayon
Quelques vis à bois courtes (15 mm max)
Les étapes :
Tracez un repère bien droit sur le mur avec le niveau à bulle.
Fixez les équerres. Alignez-les avec les trous intérieurs des trucks pour un équilibre parfait. Le choix de la cheville est capital : Molly pour du placo, cheville classique pour un mur en brique/béton. Dans le doute, demandez conseil chez Leroy Merlin ou Castorama, une erreur ici peut abîmer votre mur.
Posez la planche. À cause de sa forme creuse (le « concave »), elle va basculer. Pas de panique ! Collez des petits patins en feutre sur les équerres là où les bords de la planche reposent. Ça stabilise tout.
L’astuce de pro : Pour une solidité à toute épreuve, vissez la planche directement sur les équerres, par en dessous. Faites un petit pré-trou pour ne pas fendre le bois, puis utilisez des vis courtes. Là, ça ne bougera plus d’un millimètre !
Méthode 2 : La suspension par corde, pour un style aérien
Très sympa dans une chambre ou un salon, cette méthode utilise les trous existants de la planche.
Ce qu’il vous faut :
De la corde de qualité (diamètre 6mm mini) en chanvre ou coton
2 crochets à visser au plafond avec les chevilles adéquates (type Molly à bascule pour du placo)
Passez simplement la corde dans les trous et faites des nœuds solides en dessous (le nœud de huit est parfait pour ça). Assurez-vous que la planche est bien droite. C’est top pour des objets légers, mais n’y mettez pas plus de 3 ou 4 kilos.
Méthode 3 : La fixation invisible, le niveau expert
Ici, la planche semble léviter. Le rendu est incroyable, mais honnêtement, c’est une technique délicate. Il faut percer des trous parfaitement droits dans la tranche de la planche (qui ne fait que 10-12 mm !) pour y insérer des tiges métalliques.
Je le dis tout net : sans perceuse à colonne, n’essayez même pas. Le risque de traverser la planche et de la ruiner est bien trop grand. C’est une option pour les bricoleurs très bien équipés et sûrs de leur coup.
L’astuce pour les pressés (ou les moins bricoleurs !)
Vous voulez un résultat cool en 5 minutes chrono ?
Achetez un support mural pour guitare ! On en trouve pour 10-15 € en ligne ou dans les magasins de musique. Fixez-le au mur, et posez simplement votre planche dessus, à la verticale, calée par les trucks. L’effet est super, et ça ne demande quasiment aucun effort.
Et si on recyclait aussi le reste ?
Ne jetez pas les trucks et les roues !
Un porte-manteau ultra solide : Un truck vissé au mur (avec les bonnes chevilles, toujours !), et vous avez un porte-manteau original qui supportera même les sacs les plus lourds.
Des serre-livres uniques : Coupez la planche en deux (attention, utilisez une lame de scie pour métaux ou stratifié, le bois est très dur !) et vissez une petite équerre sous chaque morceau.
Le mot de la fin
Bricoler, c’est génial, mais la sécurité passe avant tout. Lunettes de protection quand vous sciez ou percez, et masque pour le ponçage, c’est la base.
Transformer cette vieille planche, c’est plus qu’un simple projet DIY. C’est donner une place d’honneur à un objet qui a compté. Alors, prenez votre temps, appliquez-vous, et savourez la fierté d’avoir créé quelque chose de vos propres mains.
D’ailleurs, si vous vous lancez, montrez-moi le résultat ! Partagez une photo sur les réseaux avec le hashtag #MaPlancheAuMur, ça fait toujours plaisir de voir vos créations et ça inspire les autres !
Galerie d’inspiration
Équerres invisibles : Pour un effet
Le saviez-vous ? Une planche de skate standard est pressée avec une force d’environ 10 tonnes. Cette compression des 7 couches d’érable canadien lui confère sa résistance et son
L’âme de votre étagère, ce sont ses cicatrices. Chaque rayure sur le graphique, chaque accroc sur les bords, raconte une histoire. Résistez à la tentation de tout poncer et de repeindre. En conservant son aspect
Quoi poser dessus sans la surcharger ?
Une petite plante grasse ou un cactus (léger et peu d’entretien).
Votre collection de figurines Funko Pop ou de Bearbricks.
Quelques livres de poche ou des magazines de skate.
Vos lunettes de soleil et vos clés dans un joli vide-poche.
Attention au mur : La solidité de votre installation dépend autant du mur que de la planche. Sur du Placo (plaque de plâtre), utilisez impérativement des chevilles à expansion type Molly, capables de supporter un poids plus important. Sur un mur porteur en béton ou en brique, des chevilles classiques suffiront. Un détecteur de montants est votre meilleur ami pour trouver les zones les plus solides.
Le grip est vraiment trop sale ou déchiré. Je l’enlève ?
Oui, c’est une option ! Pour le retirer, chauffez-le légèrement avec un sèche-cheveux (pas un décapeur thermique, trop agressif). Tirez ensuite doucement à partir d’un coin. Une fois enlevé, vous découvrirez le bois brut. Poncez-le avec un grain fin (120 puis 240) et appliquez un vernis mat incolore, comme le V33 Passages Extrêmes, pour le protéger tout en gardant son aspect naturel.
Selon le designer Charles Eames, qui a beaucoup expérimenté avec le bois moulé,
Elle devient un point focal instantané dans une pièce.
Elle libère de l’espace au sol tout en étant décorative.
C’est un projet de recyclage créatif et gratifiant.
Le secret ? L’emplacement. Pensez-y comme à un tableau. Placez-la au-dessus d’un bureau, dans une entrée pour poser le courrier, ou en composition avec d’autres cadres pour créer un mur de galerie unique.
Votre planche peut être plus qu’une simple surface plane. Explorez son potentiel avec ces variations :
Portemanteau stylé : Vissez d’anciennes roues de skate ou des patères design dans la planche pour y suspendre vestes et sacs.
Support à bouteilles : Percez des trous de grand diamètre pour y glisser des goulots de bouteilles de vin ou de spiritueux.
Étagère suspendue : Passez de la corde épaisse (type chanvre) dans les quatre trous des trucks et suspendez-la au plafond.
Pour une intégration parfaite, inspirez-vous des couleurs du graphique de votre planche. Si un bleu électrique domine, rappelez cette teinte avec un coussin ou un vase dans la pièce. Si les tons sont plutôt neutres, l’étagère s’intégrera facilement. Mais si elle est très colorée, comme une vieille Santa Cruz de Jim Phillips, faites-en la pièce maîtresse et gardez le reste plus sobre.
Point crucial : Une planche de skate, même solide, n’est pas conçue pour supporter des charges lourdes sur la longueur. Visez un poids maximum de 5 à 7 kg bien répartis. Idéal pour des livres de poche, des objets déco, mais évitez la collection d’encyclopédies ou votre chaîne hi-fi vintage.
Au-delà de la perceuse, quels outils facilitent la vie ?
Un niveau à bulle : Indispensable pour une fixation parfaitement horizontale. Rien ne trahit plus l’amateurisme qu’une étagère qui penche.
Un foret à bois : Pour pré-percer la planche proprement si vous ajoutez de nouveaux trous de fixation.
Des serre-joints : Utiles pour maintenir la planche stable si vous devez la percer ou la poncer.
Je n’ai jamais skaté, mais j’adore l’idée. Où trouver une planche ?
Inutile de vous mettre au skate juste pour ça ! Rendez-vous dans un skate shop local et demandez s’ils ont des planches avec des défauts d’impression ou des modèles d’expo. Ils les vendent souvent à prix réduit. Sinon, les sites comme Vinted, Leboncoin ou les brocantes sont de véritables mines d’or pour trouver des planches avec une belle patine.
Seulement 9% des plastiques et matériaux composites sont réellement recyclés dans le monde. Donner une seconde vie à un objet comme une planche de skate est un geste concret, à votre échelle, pour une consommation plus durable.
Passez au niveau supérieur en intégrant un éclairage discret. Une fine bande de LED autocollante, dissimulée sous l’étagère, créera un halo de lumière sur le mur. Cela mettra en valeur la courbe de la planche et le graphique, tout en ajoutant une ambiance tamisée et moderne à votre pièce, surtout le soir.
L’astuce pro : Pour éviter de marquer votre mur, collez de petites pastilles de feutre ou de silicone (celles qu’on met sous les pieds de chaise) à l’arrière de la planche, aux points de contact avec le mur. C’est invisible et ça protège votre peinture des frottements, surtout si vous y posez et retirez souvent des objets.
Fixer la planche à la verticale ouvre de nouvelles possibilités fonctionnelles. Les trous des trucks deviennent des points d’ancrage parfaits pour y passer des élastiques et retenir du courrier, ou pour y accrocher des écouteurs, des clés ou des colliers. C’est une solution gain de place et originale pour une entrée ou un bureau.
Une seule étagère c’est bien, mais une composition, c’est encore mieux. Si vous avez plusieurs planches, jouez avec les alignements. Un montage en escalier, parfaitement décalé, peut suivre la ligne d’un canapé ou d’une tête de lit. Deux planches superposées créent une mini-bibliothèque au style affirmé. L’important est de garder un espacement régulier pour un rendu harmonieux.
Comment dépoussiérer le grip sans l’abîmer ?
Le grip est un aimant à poussière. Oubliez le chiffon humide qui laisserait des peluches. La meilleure solution est d’utiliser une gomme de nettoyage spéciale grip (grip gum), disponible dans tous les skate shops. Alternativement, une brosse à poils durs ou même la brosse d’un aspirateur fonctionnent très bien pour un nettoyage à sec régulier.
Dans une chambre d’enfant, une étagère-skate est un clin d’œil ludique. Fixez-la plus bas, à leur hauteur, pour qu’ils puissent y déposer leurs livres préférés du moment, leurs petites voitures ou leurs figurines de super-héros. C’est une façon cool d’encourager le rangement tout en ajoutant une touche de couleur et de personnalité à leur univers.
Les planches deviennent des serre-livres uniques et stables.
Le système crée un meuble de rangement graphique et aéré.
Le secret ? Utiliser des tiges filetées et des écrous que l’on passe à travers les trous des trucks de chaque planche. En jouant sur la hauteur des entretoises, on crée des espaces de rangement sur-mesure pour livres, vinyles ou boîtes de rangement.
Vernis Mat : Il protège le bois ou le graphique sans ajouter de brillance. Le rendu est moderne, sobre et laisse l’aspect
L’art du skateboard, ou
Une étagère skate dans un intérieur scandinave ou bohème, c’est possible ?
Absolument ! Le secret est de créer un contraste maîtrisé. Associez-la à des matériaux naturels et doux : un mur blanc cassé, un plaid en laine, des plantes vertes. La planche deviendra l’élément disruptif qui donne du caractère et évite un décor trop lisse. C’est le petit grain de folie qui raconte votre personnalité.
Le détail qui change tout : Remplacez les vis de fixation standard par de la visserie de skate. Utiliser les boulons colorés qui servent à fixer les trucks sur la planche est un clin d’œil subtil que les connaisseurs apprécieront. On en trouve de toutes les couleurs (doré, rouge, bleu…) dans les skate shops. C’est la touche finale pour un projet 100% authentique.
Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.