Saviez-vous que la table gigogne a le pouvoir de transformer n'importe quel intérieur ? En tant qu'amateur de design, j'ai découvert qu'elles sont bien plus qu'un simple meuble. Souvent, je me retrouve à réorganiser mon espace avec ces pièces élégantes qui s'emboîtent parfaitement, créant ainsi un environnement à la fois pratique et esthétique.
Plus qu’un meuble, une astuce de rangement
Laissez-moi vous raconter une histoire d’atelier. Imaginez l’odeur du chêne fraîchement coupé, le contact du bois poncé, lisse comme de la soie… C’est mon quotidien depuis des années. Mon métier, c’est de comprendre le bois pour en faire des meubles qui ont une âme et qui, surtout, sont faits pour durer.
Et parmi tous les meubles, les tables gigognes ont quelque chose de spécial. Franchement, ce ne sont pas de simples tables d’appoint. Ce sont de petits bijoux d’ingéniosité où le design doit être au service de la fonction, et pas l’inverse. J’en ai vu passer des dizaines : des pépites artisanales magnifiques et des modèles industriels qui, disons-le poliment, ne tiennent pas la route.
Alors, j’ai eu envie de partager quelques secrets d’atelier. Pas pour vous vendre quoi que ce soit, mais pour vous donner les clés. Celles qui permettent de repérer la qualité, de comprendre ce qui fait qu’un meuble est solide et de choisir un ensemble qui vous comblera vraiment. On va parler matériaux, techniques, et même budget. Considérez ça comme une conversation, entre passionnés de belles choses.
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La stabilité : une question d’équilibre (et de bon sens !)
Avant même de s’extasier sur le veinage d’un noyer, parlons physique. Oui, oui, un peu de physique ! Une table gigogne, c’est un ensemble de tables qui s’emboîtent. La plus petite, souvent la plus fragile, doit être aussi stable que la grande. Pas de magie là-dedans, juste quelques principes de base.
L’empattement, ou l’art d’avoir les pieds sur terre
L’empattement, c’est tout simplement la surface que les pieds de la table dessinent au sol. Plus cette surface est large, plus la table est stable. C’est aussi simple que ça. J’ai vu un jour un client catastrophé par des tables design payées une fortune. Plateaux en marbre sublimes mais très lourds, posés sur de fins pieds en métal formant une base minuscule. Le résultat ? Au moindre courant d’air, la plus petite table menaçait de piquer du nez. Le centre de gravité, très haut, n’était pas soutenu. Élégant, mais totalement instable.
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Mon conseil de pro : En magasin, ne soyez pas timide. Posez votre main au centre du plateau et appuyez un peu. Faites pareil sur les bords. La table ne doit absolument pas basculer ni même vaciller. Si vous sentez le moindre jeu, fuyez. C’est le signe d’un défaut de conception ou d’un assemblage bas de gamme.
Le « jeu fonctionnel » : le secret d’un glissement parfait
Un autre détail qui ne trompe pas, c’est l’espace entre chaque table. On appelle ça le « jeu fonctionnel ». Il est essentiel, car le bois massif est une matière vivante. Il gonfle un peu avec l’humidité en été et se rétracte en hiver avec le chauffage. C’est inévitable.
Trop peu de jeu, et vos tables se coinceront en été. Vous devrez forcer pour les sortir, au risque de tout rayer. Trop de jeu, et l’ensemble aura l’air bâclé et flottant. Un bon artisan calcule cet espace (souvent entre 5 et 8 millimètres de chaque côté) pour un glissement fluide en toute saison. Astuce peu connue : essayez de glisser une feuille de papier pliée en quatre ou cinq fois entre les pieds. Si ça coince, attention aux variations d’humidité ! Si ça flotte avec beaucoup de marge, l’ajustement est peut-être un peu lâche.
Les matériaux : savoir lire entre les lignes (et les fibres)
Le matériau, c’est l’âme du meuble. Il définit sa durée de vie, son look, et bien sûr, son prix. Apprendre à les distinguer, c’est la base pour faire un choix malin.
Petit comparatif rapide : Massif, Placage ou MDF ?
Pour vous donner une idée, un ensemble en MDF laqué correct se situe souvent entre 50 € et 150 €. Pour un bon placage, on passe à 150-400 €. Et pour du massif, surtout artisanal, on démarre souvent autour de 400-500 € et ça peut monter bien plus haut.
Le bois massif : un investissement qui a du sens
Le bois massif, c’est mon préféré, forcément. Chaque planche est unique. C’est un matériau qui vit, se patine avec le temps et peut être réparé à l’infini. Les plus courants ? Le chêne (solide, grain reconnaissable, couleur chaude), le noyer (plus sombre, très élégant) ou le hêtre et le frêne (clairs, grain fin, parfaits pour un style scandinave).
Comment reconnaître la qualité ? Un plateau de qualité est fait de planches larges collées ensemble, pas d’une mosaïque de petits bouts. Observez aussi les chants (les côtés du plateau) : sur du massif, le grain du bois se prolonge logiquement du dessus vers le côté. Méfiez-vous des finitions très opaques qui peuvent cacher des défauts.
Les panneaux dérivés : quand l’industrie fait bien les choses
Attention, tout ce qui n’est pas massif n’est pas à jeter, loin de là !
Le placage : C’est une fine feuille de bois noble collée sur un panneau de support (MDF, agglo…). Un bon placage est assez épais pour pouvoir être poncé légèrement en cas de rayure. Le signe de qualité ? Regardez la tranche. Si elle est finie par une fine bande de bois massif (une alèse), c’est bon signe. Si vous voyez le panneau brut ou une bande en plastique, la qualité est moindre.
Le MDF : C’est un panneau de fibres de bois. Très stable, il est parfait pour être peint ou laqué. Il y a de tout en termes de qualité. Un bon MDF est lourd et dense. Un MDF bas de gamme est léger et marque au moindre choc.
Le métal et le verre : la touche contemporaine
Là aussi, des détails font la différence. Pour une structure en acier, la finition la plus durable est le thermolaquage (peinture époxy cuite au four), bien plus solide qu’une simple peinture. Pour un plateau en verre, c’est non négociable : exigez du verre trempé. C’est une question de sécurité ! J’ai déjà été appelé après un accident domestique où le plateau en verre ordinaire d’une table basse avait explosé en mille morceaux coupants. Le verre trempé, lui, se brise en une multitude de petits éclats non tranchants. Pour une table d’appoint, visez une épaisseur d’au moins 8 mm.
L’art de l’assemblage : ce qui fait qu’un meuble tient debout
La vraie solidité d’un meuble en bois vient de ses assemblages, pas des vis. C’est la différence entre un meuble d’artisan et un meuble en kit.
Les assemblages traditionnels, comme le tenon-mortaise (un bout de bois qui s’emboîte dans un trou ajusté) ou la queue d’aronde, sont le Graal de la solidité. Si vous en voyez, vous êtes face à un meuble fait pour traverser les générations.
Dans l’industrie, on utilise souvent des tourillons (petits cylindres de bois collés). Bien fait, c’est un très bon compromis. Mais méfiez-vous des pieds simplement vissés. J’ai fait l’erreur une fois sur un meuble perso pour gagner du temps. En moins d’un an, avec le bois qui bougeait, la table était devenue complètement bancale. Une leçon que je n’ai jamais oubliée !
Bon à savoir pour les bricoleurs : Si vous fabriquez votre meuble, il existe des alternatives. Les vis biaises (pocket holes), utilisées avec un gabarit, sont une super option, solide et invisible. Des équerres de renfort en métal, bien choisies, peuvent aussi faire l’affaire pour un premier projet.
Entretien et petites réparations
Un bon meuble, ça s’entretient. Pour le nettoyer, un chiffon microfibre humide suffit, quelle que soit la finition. Jamais de produits agressifs !
Vernis : Le plus résistant. Il forme un film protecteur. Idéal pour les tables à usage intensif.
Huile-cire : Ma finition préférée ! Elle pénètre le bois et donne un toucher soyeux. Son avantage ? Elle se répare localement. Une rayure ? Un petit ponçage et on repasse une couche d’huile, ni vu ni connu. On en trouve d’excellentes chez des marques comme Osmo ou Rubio Monocoat, souvent accessibles aux particuliers dans les magasins de bricolage spécialisés.
Cire : La plus traditionnelle, mais aussi la plus fragile. Elle protège peu de l’eau et demande un entretien régulier.
SOS : ma table gigogne est bancale !
Vous avez un ensemble bas de gamme qui a pris du jeu ? Ne jetez pas tout de suite ! 1. Resserrez tout : La première étape, évidente mais souvent oubliée. Prenez les bons tournevis et resserrez toutes les vis que vous voyez. 2. Ajoutez de la colle : Si une pièce bouge, dévissez-la légèrement, injectez un peu de colle à bois dans l’interstice, puis revissez fermement. Laissez sécher 24h. 3. Les équerres de renfort : La solution ultime. Pour quelques euros chez Castorama ou Leroy Merlin, vous pouvez acheter de petites équerres en métal à visser dans les angles, sous le plateau. C’est discret et ça redonne une rigidité incroyable.
Et si on les fabriquait soi-même ?
Fabriquer ses propres tables gigognes, c’est un super projet, mais soyons honnêtes, ce n’est pas pour le débutant total. Il faut de la précision.
La clé, c’est le plan. Dessinez tout à l’échelle, calculez les dimensions et ce fameux jeu fonctionnel. La règle d’or de l’atelier, « mesurer deux fois, couper une fois », devient ici : « mesurer dix fois, dessiner une fois, couper une fois ».
Mini-liste de courses pour un projet de base : Pour un trio de tables simples en hêtre, prévoyez environ : – 2 planches de hêtre de 2m x 30cm x 2cm d’épaisseur (environ 80-100€ en scierie ou magasin spécialisé) – De la colle à bois de bonne qualité (10€) – Du papier de verre (grains 80, 120, 240) (10€) – Un pot d’huile-cire de finition (25-30€) – Quelques serre-joints (indispensables !)
Prenez votre temps. La satisfaction de voir vos tables parfaitement imbriquées, faites de vos propres mains, ça n’a pas de prix.
J’espère que cette discussion vous aura aidé. Une bonne table gigogne est un compagnon intelligent et durable. En sachant quoi regarder, vous ne choisirez plus un simple objet, mais une pièce de qualité, fruit d’un vrai savoir-faire.
Galerie d’inspiration
Près d’un fauteuil : pour y poser un livre et une tasse de thé.
En guise de chevet : une solution modulable et légère pour la chambre.
Comme support pour plantes : créez un étagement végétal du plus bel effet.
L’art de les disposer est un jeu d’équilibre visuel. Groupées au centre, elles forment une table basse déstructurée. Éparpillées dans la pièce, elles créent un fil rouge esthétique. Le plus souvent, un léger décalage, la plus petite dépassant à peine de la plus grande, offre le rendu le plus naturel et invitant.
Le verre : Inégalé pour sa légèreté visuelle, il agrandit l’espace et se fond dans tous les décors. Idéal dans les petits salons. Attention aux traces de doigts !
Le bois massif : Chaleureux et authentique, il apporte une touche de noblesse et de solidité. Le chêne ou le noyer vieillissent admirablement bien.
Le choix dépend de l’atmosphère recherchée : aérienne ou ancrée.
« Les meubles les plus réussis sont ceux qui s’adaptent à nos vies, et non l’inverse. » – Charles Eames
Les tables gigognes incarnent cette philosophie. Elles ne sont pas statiques. Elles s’étirent pour accueillir des amis, se contractent pour libérer de l’espace, se séparent pour servir ici et là. Un meuble vivant, au service de l’instant.
Envie de personnaliser un modèle basique ? C’est plus simple qu’il n’y paraît. Pour un set en métal et verre comme le modèle VITTSJÖ d’IKEA :
Bombez le métal en noir mat, laiton ou même une couleur vive.
Appliquez un film adhésif de qualité (type Cover Styl’) imitation marbre ou terrazzo sur le plateau en verre.
Effet spectaculaire et unique garanti pour un budget maîtrisé.
Des tables gigognes en guise de table basse, vraiment ?
Absolument, à condition de bien les choisir. Optez pour un ensemble de trois pièces aux formes organiques, comme les modèles de style
Le détail qui change tout : l’épaisseur du plateau. Un plateau en bois ou en marbre de moins de 1,5 cm peut sembler fragile et
Elles apportent une touche de couleur vive et audacieuse.
La surface laquée est très facile à nettoyer d’un coup d’éponge.
Elles réfléchissent la lumière, dynamisant un coin un peu sombre.
Le secret ? Oser les tables laquées, comme les modèles rouges ou blancs vus dans notre sélection. Elles fonctionnent comme un point d’exclamation dans votre décor.
N’ayez pas peur de mixer les styles. Un duo de tables gigognes en laiton brossé et plateau en marbre vert peut magnifiquement réchauffer un intérieur industriel aux lignes strictes. C’est le contraste qui crée l’intérêt et donne une âme à votre salon.
Le saviez-vous ? Le concept des tables gigognes a été popularisé à la fin du XVIIIe siècle par l’ébéniste anglais Thomas Sheraton, qui les appelait
Pour les amateurs de design iconique, les tables inspirées des créations de Noguchi ou de Paulin offrent des formes libres et sculpturales. Recherchez des marques comme Gubi ou des éditeurs spécialisés pour des pièces qui sont de véritables œuvres d’art fonctionnelles.
L’erreur de proportion : Choisir un ensemble dont la table la plus haute dépasse la hauteur de l’assise de votre canapé. La règle d’or est de viser une hauteur égale ou légèrement inférieure à celle de vos accoudoirs pour une harmonie parfaite et un usage confortable.
Puis-je mélanger des tables de différents ensembles ?
C’est une idée audacieuse et très tendance ! L’astuce est de trouver un fil conducteur. Associez par exemple une table en bois clair avec une autre en métal noir, mais de formes similaires (toutes les deux rondes). Ou bien, gardez le même piètement mais variez la matière des plateaux. L’harmonie naît de la cohérence.
Piètement central : Très élégant, souvent sculptural, mais peut manquer de stabilité sur les bords si le plateau est lourd.
Piètement à 3 ou 4 pieds : Le classique indémodable. Il assure une stabilité maximale, surtout si les pieds sont légèrement inclinés vers l’extérieur.
Pour un usage intensif, privilégiez toujours la stabilité d’un piètement classique.
Pensez à l’acoustique de votre pièce. Le contact d’un verre sur un plateau en métal ou en verre produit un son clair et net, tandis qu’un plateau en bois massif ou en manguier absorbe le son pour une ambiance plus feutrée et silencieuse. C’est un détail sensoriel qui participe à l’atmosphère générale.
Le marbre, c’est le luxe intemporel. Mais attention, toutes les finitions ne se valent pas :
Poli : Brillant et spectaculaire, il réfléchit la lumière mais craint les rayures et les taches acides (vin, citron).
Adouci (mat) : Plus discret et moderne, il masque mieux les micro-rayures mais reste poreux.
Dans tous les cas, un traitement hydrofuge et l’usage de dessous-de-verre sont indispensables pour le préserver.
La tendance est aux formes organiques. Fini les angles droits stricts, place aux courbes douces et aux contours inspirés de la nature, comme des galets ou des haricots. Des marques comme AM.PM ou La Redoute Intérieurs proposent de superbes modèles qui adoucissent instantanément un salon.
Selon une étude de l’Institut de Prospective et d’Etudes de l’Ameublement (IPEA), plus de 60% des acheteurs de meubles recherchent avant tout la modularité.
Cette statistique confirme le succès des tables gigognes. Elles répondent parfaitement à notre besoin d’espaces flexibles qui évoluent au gré des moments de la journée : bureau improvisé, apéritif entre amis ou soirée cosy en solo.
Un détail pour les puristes : le
Le plexiglas ou l’acrylique, comme pour le modèle
Le test du
Elles créent une rupture visuelle intéressante.
Elles permettent d’associer la chaleur du bois à l’éclat du métal.
Elles s’adaptent plus facilement aux changements de décor.
Le secret ? Oser les ensembles dépareillés où chaque table a son propre matériau (bois, métal, marbre…). Une tendance forte vue chez des éditeurs comme Serax.
Les modèles d’inspiration scandinave, souvent en chêne clair ou en frêne, avec des pieds fuseau, ne se démodent jamais. Ils apportent une lumière et une chaleur incomparables. Associez-les à des textiles en laine bouclée et des tons neutres pour un cocon de douceur.
Comment nettoyer des tables en métal noir mat sans laisser de traces ?
Le piège du métal mat, ce sont les traces de gras. La solution est simple : un chiffon microfibre légèrement humide avec une goutte de savon noir ou de liquide vaisselle. Frottez doucement, puis essuyez immédiatement avec un autre chiffon microfibre sec et propre. Évitez les produits agressifs qui pourraient altérer la finition.
« Le design n’est pas seulement ce à quoi ça ressemble. Le design est comment ça fonctionne. » – Steve Jobs
Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.