Oui, une baignoire dans votre petite salle de bain, c’est possible ! Mes secrets d’artisan.
J’ai passé plus de vingt ans sur les chantiers, à jongler avec les rêves des clients et la réalité des mètres carrés. Le grand classique ? Le couple qui débarque, magazine à la main, avec des étoiles dans les yeux pour une baignoire sublime… dans une salle de bain qui fait à peine 5 m². Franchement, la réponse facile serait de dire non. Mais avec le temps, j’ai appris une chose : c’est presque toujours possible.
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Il faut juste oublier l’image de la pub et penser pratique. Installer une baignoire dans un espace réduit, c’est bien plus qu’une question de déco. C’est un vrai défi technique. Il faut penser circulation, poids, étanchéité… Une petite erreur et votre rêve se transforme en cauchemar humide. Alors, laissez-moi vous partager mon expérience de terrain. Pas de blabla théorique, que du concret pour vous aider à réussir votre projet.
La base de tout : le mètre ruban est votre meilleur ami
L’erreur numéro un, je la vois tout le temps : l’achat coup de cœur. On voit la baignoire en magasin, on l’imagine, on clique. Et à la livraison… elle ne passe pas la porte de l’immeuble. Ou pire, elle rentre, mais on ne peut plus ouvrir le tiroir du meuble vasque. Stop ! La toute première étape, c’est de prendre des mesures précises.

Prenez vos cotes comme un pro
Mesurer, ce n’est pas juste noter la longueur du mur. Vous devez penser en 3D et en mouvement. Prenez un carnet :
- L’emplacement exact : Mesurez le mur de destination au centimètre près. Les baignoires droites standard font souvent 170 cm. Si vous avez 168 cm, ça ne passera pas. Il faudra chercher un modèle plus compact de 160 cm, voire 150 cm.
- La circulation : Une fois la baignoire (même en dessin au sol) en place, est-ce que vous pouvez bouger ? Les pros visent 60 cm d’espace libre devant chaque élément (baignoire, lavabo, WC). En dessous, on se sent à l’étroit et c’est vite agaçant au quotidien.
- Les accès : Pensez au chemin de la livraison ! Mesurez la largeur des portes, du couloir, de la cage d’escalier. Une baignoire en fonte, même petite, est incroyablement lourde et rigide. J’ai vu des clients devoir la renvoyer parce qu’elle ne passait pas l’angle du couloir. Quel dommage !
- La plomberie existante : Repérez l’évacuation au sol et les arrivées d’eau. Les déplacer, surtout dans une dalle en béton, c’est un gros chantier coûteux. Mieux vaut s’adapter.
Allez, premier pas : prenez 5 minutes MAINTENANT pour mesurer le mur et la largeur de vos portes. Notez ça. Voilà, votre projet est officiellement lancé !

Le sol est-il assez costaud ?
C’est un point souvent oublié, surtout dans les appartements anciens. Une baignoire pleine, c’est lourd. Très lourd. Une baignoire en acrylique de 170 litres avec une personne dedans, c’est déjà 200 kg. Pour une baignoire en fonte, on peut facilement atteindre 400 kg. Sur un plancher en bois, la prudence est de mise. Si vous avez le moindre doute, faites appel à un ingénieur en structure. Ça peut coûter entre 300 et 800€, mais c’est le prix de la tranquillité pour éviter une catastrophe.
Le choix de la baignoire : la bonne forme et le bon matériau
Le marché est immense, mais tous les modèles ne se valent pas pour les petits espaces. Laissez-moi vous donner un avis honnête.
La baignoire droite classique
C’est la solution la plus logique. Placée contre un ou plusieurs murs, elle optimise l’espace. Le vrai choix, c’est le matériau.

Franchement, pour faire simple : l’acrylique est le plus courant. C’est léger, chaud au toucher et pas cher (dès 150€). Mais attention, un modèle bas de gamme se déformera et se rayera vite. Mon conseil : en magasin, appuyez fort au centre de la baignoire. Si ça ploie beaucoup, fuyez. Un bon acrylique renforcé coûtera plutôt entre 300 et 500€. Vient ensuite l’acier émaillé (entre 250 et 600€), un super compromis. C’est plus rigide, l’émail est hyper résistant. C’est froid au premier contact, mais ça garde très bien la chaleur du bain. Et enfin, il y a la fonte émaillée. C’est le luxe, le choix d’une vie (à partir de 800-900€). C’est indestructible, ça garde la chaleur comme rien d’autre… mais ça pèse une tonne (plus de 100 kg à vide) et demande un sol en béton et des amis costauds pour la livraison.
Le combiné bain-douche : le choix malin
C’est souvent la solution la plus pragmatique. Pour que ce soit réussi, veillez à trois détails : un fond de baignoire plat et antidérapant pour ne pas glisser, une vraie paroi de douche en verre de sécurité (oubliez le rideau qui colle !), et surtout, une robinetterie bien placée. Installez le mitigeur sur le grand mur latéral, pas au bout sous la pomme de douche. Sinon, vous allez le cogner en permanence.

La baignoire d’angle et la baignoire îlot : les faux amis
Je vais être direct. La baignoire d’angle, sur le papier, ça a l’air génial. En réalité, ça dévore un espace fou au sol pour une surface de bain pas si grande. Et la baignoire îlot dans 5 m² ? N’y pensez même pas. C’est magnifique dans les magazines, mais il faut de l’espace TOUT AUTOUR pour circuler et nettoyer. C’est un luxe pour les grandes pièces, point.
La baignoire sabot : l’astuce des anciens
Une solution classique qui fait son grand retour, et pour cause ! Plus courte (de 105 à 150 cm) mais plus profonde, on s’y assoit plus qu’on ne s’y allonge. C’est parfait pour les espaces très courts. On peut vraiment s’immerger et, bonus, elle consomme moins d’eau.
L’installation : les détails qui changent tout
Une baignoire mal posée, c’est la porte ouverte aux fuites et aux moisissures. Voici les étapes à ne jamais négliger.

L’étanchéité : votre assurance anti-dégât des eaux
Avant même de poser la baignoire, protégez les murs. Un mur en plâtre, même hydrofuge (le vert), ne suffit pas. Les pros utilisent un SPEC (Système de Protection à l’Eau sous Carrelage). C’est une sorte de peinture caoutchouteuse qu’on applique en deux couches avec des bandes de renfort dans les angles. Un pot coûte environ 50-70€ chez Castorama ou Leroy Merlin. C’est l’étape qui garantit que même si un joint de carrelage fissure, votre mur reste sec. NE L’OUBLIEZ PAS.
Le tablier et sa fameuse trappe de visite
Le tablier habille le côté de la baignoire. Vous pouvez prendre celui du fabricant ou en créer un sur mesure avec des panneaux prêts à carreler (type Wedi, comptez 40€ le panneau). C’est plus pro et plus solide.
Conseil d’artisan : Quel que soit votre choix, prévoyez une trappe de visite ! C’est une petite ouverture (à 20€) qui permet d’accéder au siphon. Croyez-moi, j’ai déjà dû casser un tablier carrelé magnifique parce que le client n’en voulait pas « pour l’esthétique ». Il a vite regretté quand il a vu la facture pour réparer une simple fuite de siphon !

Le joint en silicone : la touche finale cruciale
Un joint mal fait, c’est 90% des problèmes d’infiltration. La méthode pro est simple :
1. Nettoyez et dégraissez parfaitement le bord de la baignoire et le carrelage avec de l’alcool à brûler.
2. Remplissez la baignoire à moitié d’eau AVANT de faire le joint. Une baignoire pleine s’affaisse un peu. Si vous faites le joint à vide, il va tirer et se décoller dès le premier bain.
3. Appliquez un silicone sanitaire anti-moisissures de bonne marque, lissez avec un doigt mouillé d’eau savonneuse, et laissez sécher 24h sans vider l’eau.
Sécurité et ventilation : non négociable
Eau + électricité = danger. La norme (NF C 15-100) est claire : pas de prise ou d’interrupteur à moins de 60 cm du bord de la baignoire. Pour tout travail électrique, faites appel à un pro. C’est votre sécurité qui est en jeu.
Et puis, la ventilation ! Une petite salle de bain avec une baignoire produit une quantité énorme de vapeur. Sans une VMC ou un bon extracteur d’air, c’est moisissures et peinture qui s’écaille garanties. C’est aussi important que l’étanchéité.

Alors, on se lance ?
Au final, oui, ce projet est tout à fait réaliste. Son succès dépend de la préparation, pas de la taille de la pièce. Prenez votre temps pour mesurer, choisir, et ne faites aucun compromis sur l’étanchéité et la sécurité.
Bon à savoir : un artisan qualifié peut remplacer votre ancienne baignoire par une nouvelle en 2 à 3 jours environ. Si vous vous lancez vous-même dans l’aventure avec carrelage et tout le reste, prévoyez plutôt une bonne semaine pour faire les choses bien. Un projet bien mené, c’est des décennies de bains relaxants. Un projet bâclé, c’est des ennuis constants. À vous de jouer !
Galerie d’inspiration


Le bon pare-baignoire est votre meilleur allié. Un modèle en verre transparent, fixe ou partiellement pivotant, maintient une sensation d’ouverture et protège des éclaboussures sans cloisonner. Oubliez le rideau de douche qui

Selon une étude de l’association américaine des agents immobiliers, une rénovation de salle de bain offre un retour sur investissement moyen de 60%. La présence d’une baignoire, même compacte, reste un critère de choix pour de nombreuses familles.

Attention au poids : Une baignoire en acrylique de 150 litres pèse environ 20 kg à vide, mais plus de 170 kg une fois remplie avec une personne dedans. Pour la fonte, c’est encore plus ! Assurez-vous que votre plancher, surtout en appartement ancien, peut supporter cette charge concentrée.


Inspirée de la tradition japonaise, la baignoire

Robinetterie murale ou sur plage ?
La robinetterie murale encastrée libère les rebords de la baignoire pour un look épuré et un nettoyage facile. Son installation est cependant plus complexe. La robinetterie sur plage (fixée sur le rebord de la baignoire) est plus simple à poser et à entretenir, mais peut paraître plus massive. Un choix à faire en amont avec votre plombier.

- Un look sur-mesure parfaitement intégré au décor.
- Un nettoyage simplifié, sans les recoins d’un tablier classique.
- La possibilité d’y creuser une niche de rangement.
Le secret ? Oubliez le tablier en plastique fourni et optez pour un tablier à carreler, à habiller du même carrelage que vos murs.


L’œil humain perçoit un espace avec moins de lignes de joint comme étant plus vaste et plus calme.
C’est pourquoi les carreaux grand format (60×60 cm ou même 120×60 cm) sont une excellente option. Moins de lignes créent une surface visuellement continue, donnant une impression d’espace et de luxe, même autour d’une petite baignoire.

Acrylique : Léger, abordable et bon isolant thermique. C’est le choix le plus courant, comme sur les modèles compacts de chez Jacob Delafon. Attention aux rayures.
Quaryl® : Exclusif à Villeroy & Boch, ce mélange de quartz et d’acrylique est plus résistant, antidérapant et permet des designs aux parois très fines, idéales pour optimiser l’espace.

La baignoire n’est plus forcément blanche ! Des marques comme Acquabella ou Bette proposent des modèles colorés (vert sapin, rose poudré, gris mat…). Dans une petite salle de bain, une baignoire colorée devient la pièce maîtresse, un point focal audacieux qui détourne l’attention de la taille de la pièce.


L’éclairage, un atout majeur
- Installez un spot orientable directement au-dessus de la baignoire (modèle IP65 obligatoire pour la sécurité).
- Intégrez un ruban LED dans une niche murale pour une ambiance tamisée.
- Évitez la lumière unique et crue au centre ; multipliez les sources lumineuses douces.

Le réflexe vital : la VMC. Dans un petit volume, l’humidité monte en flèche lors d’un bain. Une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) efficace n’est pas une option, c’est une obligation pour prévenir moisissures et dégradation des matériaux, surtout dans un espace confiné.

La baignoire sabot n’est pas qu’un souvenir de grand-mère. C’est la championne de l’optimisation. Mesurant souvent moins de 120 cm, son fond surélevé permet de s’asseoir confortablement. Des marques comme Leda la modernisent avec des lignes épurées. La solution ultime pour les salles de bain de moins de 4 m².


Une grande douche n’est-elle pas mieux qu’une petite baignoire ?
Pas forcément. Un receveur de 120×80 cm occupe 0,96 m². Une baignoire compacte de 150×70 cm occupe 1,05 m². La différence est minime, mais la baignoire offre la double fonction bain/douche, un atout majeur pour la revente et pour les familles avec enfants.

La finition de votre robinetterie donne le ton. Au-delà du style, pensez à la cohérence.
- Chrome : L’indémodable, facile à assortir et à entretenir.
- Noir mat : Très graphique, il crée un contraste fort, idéal avec du carrelage blanc ou du bois.
- Laiton brossé : Pour une touche de chaleur et d’élégance Art déco.

La fonte émaillée possède une inertie thermique exceptionnelle. Elle conserve la chaleur de l’eau bien plus longtemps que l’acrylique.
C’est le matériau parfait pour ceux qui aiment les longs bains. Un modèle compact en fonte, comme chez Roca, est un investissement dans le confort durable. Son poids exige un sol solide, mais le plaisir est incomparable.


Baignoire îlot compacte : Très esthétique, elle allège visuellement l’espace. Exige un nettoyage tout autour et une robinetterie au sol, plus onéreuse.
Baignoire encastrée : Optimisation parfaite de l’espace, elle offre des rebords pratiques pour poser ses produits et assure une étanchéité parfaite avec les murs.
Dans moins de 6 m², la solution encastrée est souvent la plus rationnelle.

- Apporte une touche de chaleur et de matière naturelle.
- Permet de garder livre, bougie ou tasse à portée de main.
- Crée une ambiance spa instantanée.
L’accessoire simple qui change tout ? Un pont de baignoire en bois. Choisissez un bambou ou un teck, des essences qui résistent bien à l’humidité.

L’astuce de pro pour tricher : Au lieu de carreler le mur derrière la baignoire, installez un grand miroir sur mesure. Il réfléchira la lumière, donnera une sensation de profondeur incroyable et agrandira visuellement la pièce de manière spectaculaire, tout en protégeant le mur des éclaboussures.


La niche murale au-dessus de la baignoire est un classique. Que mettre dedans ?
- Vos plus jolis flacons de produits.
- Une petite plante tombante qui aime l’humidité (comme un lierre).
- Une ou deux bougies parfumées pour l’ambiance.
- Une belle éponge naturelle ou une brosse en bois.

Le noir mat, difficile à entretenir ?
C’est une crainte fréquente. La robinetterie noire mate (chez Grohe ou Hansgrohe par exemple) est sensible aux traces de calcaire et aux produits agressifs. Le secret ? Un simple coup de chiffon microfibre après chaque utilisation pour éviter les dépôts. N’utilisez jamais d’éponge abrasive.

Pensez asymétrique !
Les baignoires asymétriques, plus larges côté douche et plus étroites aux pieds, sont une solution géniale. Des modèles comme la


Oser une couleur sombre comme un vert forêt, un bleu nuit ou un terracotta sur le mur du fond où se trouve la baignoire est une stratégie payante. Loin de rétrécir, cela crée un effet de

Pare-baignoire en verre : Plus hygiénique, laisse passer la lumière, look plus haut de gamme. Peut être plus coûteux et nécessite un nettoyage régulier.
Rideau de douche : Économique, facile à changer. A tendance à
- Vérifiez que son angle d’ouverture ne bute pas contre la vasque ou les WC.
- Assurez-vous qu’elle laisse au moins 55 cm de passage libre devant elle.
- Contrôlez que sa forme ne complique pas l’accès au siphon pour la maintenance.
Avant de craquer pour une baignoire d’angle, trois points de contrôle essentiels.