Près de Francfort, ce joyau méconnu est un spot photo rêvé

J’ai découvert Butzbach un peu par hasard, lors d’un séjour prolongé à Francfort. On m’en a parlé comme d’une « petite escapade authentique », loin de l’agitation du Römerberg de Francfort, qui, soyons honnêtes, est magnifique mais souvent noir de monde. Cette ville de moins de 30 000 habitants dans la Wetterau s’est révélée être bien plus qu’une simple excursion : c’est un véritable trésor pour qui aime la photo et l’atmosphère des vieilles cités allemandes, sans les inconvénients de la foule.
Pour un Français habitué à nos villages médiévaux comme Colmar ou Sarlat, Butzbach offre une saveur typiquement hessoise qui la rend unique. C’est l’Allemagne des contes de fées, mais à seulement 40 minutes en train de la capitale financière de l’Europe.
L’alternative parfaite aux ruelles bondées de Francfort
Ce qui frappe immédiatement en arrivant à Butzbach, c’est le calme. On déambule sur la place du marché (Marktplatz), le cœur vibrant de la ville, sans devoir jouer des coudes. J’ai passé une bonne heure à simplement admirer les façades à colombages, chacune avec ses propres couleurs et détails. Plus de la moitié de la vieille ville est constituée de ces maisons, merveilleusement restaurées.
Contrairement aux spots ultra-populaires où il faut faire la queue pour une photo « propre », ici, le plaisir est de trouver son propre angle, de capturer un détail sur une porte sculptée ou le reflet d’un pignon dans une flaque d’eau. Mon conseil : installez-vous à la terrasse du Café am Markt pour un classique Kaffee und Kuchen (café et gâteau). Pour environ 8-10€, vous aurez une part de Forêt-Noire délicieuse et une vue imprenable sur la vie locale. C’est ce genre de moment simple et authentique qui manque souvent dans les grandes villes.
Un panorama à 360° qui se mérite

Le véritable atout de Butzbach, celui qui justifie à lui seul le déplacement, est la tour du Hausberg. Perchée sur une colline à 486 mètres d’altitude, elle offre une vue spectaculaire. Attention, ce n’est pas une attraction en plein centre-ville. Il faut prévoir une petite randonnée d’environ 45 minutes à travers la forêt pour l’atteindre, ou y aller en voiture. L’effort est largement récompensé.
De la plateforme d’observation, à 23 mètres de hauteur, le panorama sur toute la région de la Wetterau est à couper le souffle. Par temps clair, on peut même apercevoir la silhouette des gratte-ciels de Francfort à l’horizon. C’est un contraste saisissant. L’accès à la tour est souvent gratuit ou coûte une somme symbolique (autour de 1-2€), ce qui est impensable pour les points de vue des grandes métropoles. J’y suis monté en fin d’après-midi et la lumière dorée sur la campagne était tout simplement magique. Un spot parfait pour des photos qui sortent de l’ordinaire, sans personne pour vous bousculer.
Butzbach, une destination magique en hiver

J’ai eu la chance de retourner à Butzbach pendant la période de l’Avent, et l’expérience est totalement différente, mais tout aussi enchanteresse. Alors que beaucoup de petites villes s’éteignent en hiver, Butzbach s’illumine. La tour du Hausberg se transforme en une gigantesque bougie de l’Avent grâce à un éclairage LED, visible à des kilomètres à la ronde. C’est une image de carte postale unique.
Mais le vrai charme se trouve dans son marché de Noël. Il est plus petit, plus intime que ceux de Francfort ou de Nuremberg. On y trouve de l’artisanat local, on boit un Glühwein (le vin chaud allemand, comptez 4-5€ avec la consigne du verre) en discutant avec les habitants. C’est une atmosphère bien plus authentique, qui m’a rappelé les petits marchés de Noël de nos villages alsaciens. C’est l’endroit idéal pour ressentir la véritable magie de Noël allemande.
Plus qu’une simple visite : culture et surprises
Le château des Landgraves (Landgrafenschloss), datant du 13ème siècle, n’est pas qu’une simple toile de fond. Il accueille régulièrement des événements, des concerts en plein air et des festivals. Un conseil que j’aurais aimé avoir avant ma première visite : vérifiez le programme culturel de la ville avant de partir. Tomber sur un festival médiéval ou un concert dans la cour du château peut transformer une simple visite en un souvenir inoubliable. Même sans événement, la cour est un havre de paix magnifique pour une pause.
Quant au labyrinthe de chanvre mentionné en périphérie, je serai honnête : c’est une curiosité amusante, surtout si vous voyagez avec des enfants en été ou en automne. C’est original et photogénique, mais si votre temps est limité, concentrez-vous sur le cœur historique et la tour. Ce n’est pas, à mon sens, un incontournable absolu, mais plutôt un bonus sympathique si vous restez une journée entière.
Mes conseils pratiques pour visiter Butzbach
Butzbach est l’exemple parfait de la destination qui prouve qu’il n’est pas nécessaire d’aller loin des sentiers battus pour trouver des pépites. C’est une bouffée d’air frais, une Allemagne de carte postale sans le filtre du tourisme de masse.
- Comment s’y rendre : Le plus simple depuis Francfort est de prendre le train de banlieue S-Bahn (ligne S6) depuis la gare centrale (Hauptbahnhof). Le trajet dure environ 40-45 minutes et un billet aller-retour coûte environ 20€. C’est direct et très pratique.
- Durée de la visite : Une journée complète est idéale pour explorer la ville à son rythme, déjeuner sur place et faire la randonnée jusqu’à la tour. Si vous êtes pressé, une grosse demi-journée peut suffire pour le centre historique.
- Où manger : Pour un repas traditionnel allemand copieux et abordable, je recommande le Gasthaus Zum Stern sur la Marktplatz. Attendez-vous à des plats comme le Schnitzel ou des spécialités locales pour environ 15-25€. L’ambiance y est chaleureuse et typique.
- Quand y aller : Chaque saison a son charme. Le printemps et l’été sont parfaits pour la randonnée vers la tour. L’automne offre des couleurs magnifiques dans la forêt environnante. L’hiver, c’est pour la féérie du marché de Noël.
Découvrez Butzbach avant que tout le monde ne se passe le mot. C’est l’une de ces rares destinations où l’on a encore l’impression d’être un explorateur, et non un simple touriste de plus.