Les 4 plages secrètes de Rab que les locaux vous cachent

L’île croate de Rab est un de ces joyaux de l’Adriatique qui parvient encore à surprendre. J’y suis allé plusieurs fois, pensant tout connaître, et à chaque visite, elle me révèle un nouveau secret. Ce que ses quelques 7 000 habitants protègent avec une discrétion charmante, c’est une version de l’île qui échappe aux foules estivales. Laissez-moi vous partager ce que j’ai appris, non pas des guides, mais en me perdant dans ses ruelles et en discutant avec ceux qui y vivent à l’année.
Les plages cachées de Kalifront – un paradis bien gardé
Pendant que la plupart des touristes s’entassent sur les plages populaires près de la ville de Rab ou de Lopar, les connaisseurs, eux, mettent le cap sur la péninsule de Kalifront. C’est un secret de polichinelle pour les locaux : cette forêt de pins denses cache des criques sublimes, souvent désertes même en plein mois d’août. L’article original mentionne quatre plages, mais en réalité, il s’agit d’une multitude de petites baies accessibles principalement par la mer.
Lors de mon dernier séjour, j’ai loué un petit bateau à moteur sans permis dans le port de Rab. Pour environ 70 € la journée, c’est la liberté absolue. On nous donne une carte, quelques instructions, et l’aventure commence. En longeant la côte verdoyante de Kalifront, on découvre des anses d’eau turquoise si claire qu’on voit les oursins à plusieurs mètres de profondeur. On jette l’ancre où l’on veut, on est seul au monde. C’est une expérience qui vaut chaque centime.
Mon conseil pratique : si vous ne voulez pas piloter, des bateaux-taxis peuvent vous déposer sur une crique le matin et revenir vous chercher le soir pour environ 30-40 €. N’oubliez surtout pas d’emporter de l’eau, un pique-nique et de la crème solaire, car il n’y a absolument rien sur place – ni bar, ni magasin. C’est ça, le vrai luxe.
Le secret de la Torta Rapska – le vrai gâteau de Rab

La fameuse « Torta Rapska » est plus qu’un dessert, c’est un morceau d’histoire. Mais attention au piège à touristes. Ce que l’on vous vend dans de nombreuses boutiques est souvent une version industrielle et sèche. Le véritable gâteau, dont la recette remonterait au 12ème siècle, est une merveille de complexité, à base d’amandes, de liqueur Maraschino et d’écorces d’agrumes.
Pour goûter l’authentique, je ne peux que vous recommander une adresse dans la vieille ville : la pâtisserie Vilma. C’est une petite institution. La première fois que j’y ai goûté, j’ai compris la différence. Le gâteau était fondant, parfumé, avec une texture unique en forme de spirale. J’ai essayé de discuter avec la pâtissière pour connaître l’ingrédient secret, mais elle s’est contentée de sourire. Une part coûte environ 4 €, un petit investissement pour un vrai souvenir gustatif. C’est le cadeau parfait à rapporter, bien meilleur qu’un aimant de frigo.
Les quatre clochers – la meilleure vue de Rab

Les quatre clochers qui dominent la vieille ville sont l’emblème de Rab. Ils sont magnifiques à photographier depuis le port, mais le vrai secret, c’est l’expérience de monter tout en haut de celui qui est accessible au public : le clocher de la cathédrale Sainte-Marie. L’entrée est modique, de l’ordre de 2 ou 3 €.
La montée par l’escalier en pierre étroit est une aventure en soi, mais la récompense au sommet est inoubliable. Une vue à 360° sur les toits en terre cuite de la vieille ville, le port scintillant, et les îles voisines. Je vous conseille d’y aller une heure avant le coucher du soleil. La lumière dorée qui embrase la ville est un spectacle magique. C’est de là-haut qu’on saisit vraiment la géographie de l’île et la beauté de sa situation. C’est un moment de contemplation qui en dit plus long que n’importe quel musée.
Septembre à Rab – le mois que les locaux s’approprient
L’article original a raison sur un point crucial : le meilleur moment pour visiter Rab est sans doute le mois de septembre. J’y étais une fois début octobre et c’était encore mieux. La mer a emmagasiné la chaleur de l’été, l’eau est encore à 23°C, mais les plages sont vides. Les températures de l’air sont douces, parfaites pour la randonnée dans la forêt de Dundo ou pour flâner sans suer dans les ruelles.
Surtout, l’ambiance change radicalement. L’île respire à nouveau. Les serveurs des restaurants prennent le temps de discuter, on trouve une table sans réserver dans les meilleures « konobas » (tavernes). Les prix des logements baissent souvent de 20 à 30%. Un soir, le propriétaire d’un petit restaurant familial m’a confié : « L’été, c’est pour le travail. Septembre, c’est pour nous et nos amis. » En venant à cette période, on a l’impression d’être un invité privilégié plutôt qu’un simple touriste.
Où manger comme un local
Pour vivre l’expérience culinaire authentique de Rab, fuyez les restaurants du quai principal avec leurs menus en dix langues et leurs photos de plats défraîchies. Aventurez-vous dans les ruelles secondaires. Un de mes endroits préférés est la Konoba Rab, un peu en retrait. L’ambiance y est simple, familiale, et la nourriture est divine. Goûtez leur risotto à l’encre de seiche ou le poisson frais grillé du jour. Pour un plat principal et un verre de vin local, comptez entre 20 et 25 €, un excellent rapport qualité-prix pour cette fraîcheur.
Une règle d’or en Croatie : cherchez les « konobas » où vous entendez parler croate aux tables voisines. C’est rarement un mauvais signe.
Rab ne livre pas ses trésors au premier venu. Elle demande un peu de curiosité, l’envie de se détourner du chemin principal. Que ce soit en trouvant votre propre crique déserte, en savourant le vrai gâteau de l’île ou en admirant le coucher de soleil du haut d’un clocher médiéval, vous découvrirez une facette de la Croatie qui devient de plus en plus rare. Une expérience qui, je vous le promets, restera gravée bien après votre retour.