Dans ma quête d'un intérieur qui reflète à la fois chaleur et style, j'ai découvert la magie des murs en brique. Non seulement ils ajoutent de la texture, mais leur charme brut crée une atmosphère unique. Que vous optiez pour un look rustique ou moderne, les possibilités sont infinies pour métamorphoser votre chez-vous.
On va se le dire, le mur en brique apparente, c’est une tendance qui ne se démode pas. Et pour cause ! Ce n’est pas juste un bout de déco, c’est un morceau de l’âme de la maison, une matière qui respire et qui a du caractère. Franchement, ça change tout dans une pièce.
Mais attention, casser le plâtre à l’aveugle est la meilleure façon de transformer un rêve en cauchemar. J’ai vu pas mal de chantiers, et les erreurs sont souvent les mêmes. L’idée ici, c’est de vous donner une méthode claire et des astuces de terrain pour que votre projet soit une réussite totale.
Bon à savoir : Les 3 règles d’or avant de commencer
1. Le mur est-il porteur ? C’est LA question n°1. On ne touche pas à la structure de la maison à la légère.
2. Chaux, sinon rien ! Le ciment est l’ennemi juré des briques anciennes. On utilisera TOUJOURS un mortier à la chaux.
3. La poussière, c’est l’enfer. Protégez tout. Et protégez-vous, surtout. C’est non négociable.
Avant de sortir les outils : la phase de réflexion
L’enthousiasme c’est bien, mais un peu de préparation, c’est mieux. Avant le premier coup de marteau, deux ou trois vérifications s’imposent pour éviter les mauvaises surprises.
Le mur est-il porteur ou une simple cloison ?
C’est crucial. Un mur porteur soutient la maison. Y toucher sans précaution peut avoir des conséquences désastreuses. Pour le savoir :
L’épaisseur : Un mur porteur fait généralement plus de 15 cm. Une cloison, c’est plutôt entre 5 et 10 cm.
Le son : Tapez dessus. Ça sonne plein et sourd ? C’est probablement porteur. Ça sonne creux ? C’est sûrement une cloison.
Les plans : Si vous avez les plans de la maison, les murs porteurs y sont indiqués.
Petit conseil : Dans le doute, on ne prend AUCUN risque. Faites venir un maçon ou un ingénieur structure. Une visite de diagnostic vous coûtera entre 150€ et 300€, une somme dérisoire comparée au prix des réparations structurelles. Croyez-moi sur parole.
Comprendre pourquoi la brique est un matériau vivant
La brique, c’est de la terre cuite. Elle est poreuse. C’est ce qui lui permet de « respirer » : elle gère l’humidité de la pièce naturellement. Elle a aussi une super inertie thermique, gardant la fraîcheur en été et la chaleur en hiver.
Et c’est là qu’intervient le choix du mortier. C’est un point technique, mais essentiel.
Le Match : Ciment vs. Chaux
Le Mortier Ciment : Il est rigide et totalement imperméable. Si vous l’utilisez, vous étouffez votre mur. L’humidité reste piégée, ce qui crée du salpêtre (ces taches blanches moches) et dégrade les briques. À BANNIR !
Le Mortier à la Chaux : Il est souple et perméable à la vapeur d’eau. Il laisse le mur respirer, bouger et vivre. C’est l’ami de la brique et la seule solution viable pour un travail de qualité. LA SOLUTION !
Au boulot ! Le guide pas à pas pour un mur parfait
Ok, les vérifs sont faites ? Parfait. On passe à l’action. Préparez-vous, ça va faire de la poussière et du bruit.
Étape 1 : La liste de courses et la préparation
Avant de démarrer, assurez-vous d’avoir tout sous la main. Ça évite les allers-retours au magasin de bricolage.
La liste de courses de l’artisan :
Matériaux : Sac de chaux hydraulique NHL 3.5 (environ 15-20€ les 25kg), sac de sable 0/2 (3-5€ les 25kg).
Outils : Massette, burin plat, brosse métallique, truelle langue de chat, fer à joint.
Protection : Bâches plastiques épaisses, ruban de masquage, et surtout, votre équipement personnel (EPI) : un VRAI masque FFP3 (autour de 5€), des lunettes de sécurité et des gants épais.
Une fois équipé, on protège la zone. Videz la pièce si possible. Sinon, emballez les meubles comme des cadeaux de Noël avec les bâches. Scellez la porte pour contenir la poussière. Et protégez bien le sol. La poussière de plâtre est incroyablement fine et va PARTOUT.
Attention au plomb ! Dans les bâtiments plus anciens, les vieilles peintures peuvent contenir du plomb. En cas de doute, un petit kit de détection (ça se trouve en magasin de bricolage) peut vous rassurer. Si le test est positif, la prudence est maximale, voire l’appel à un pro.
Étape 2 : On fait tomber le plâtre (le piquage)
L’objectif est de retirer le plâtre sans massacrer les briques. Commencez avec le burin et la massette. Le marteau-piqueur, c’est tentant, mais on perd vite le contrôle et on abîme les briques. Réservez-le aux pros ou aux zones sans risque.
La technique ? Trouvez un point faible (une fissure) et attaquez avec le burin légèrement incliné (30°). Tapez par coups secs. Le plâtre doit se décoller par plaques. Soyez patient, mettez de la musique… C’est physique et répétitif.
Une fois le plâtre tombé, un bon coup de brosse métallique sur tout le mur pour enlever les derniers résidus. Ça va aussi révéler l’état de vos joints.
Étape 3 : Gérer les imprévus (gravats et électricité)
Deux problèmes classiques que personne n’anticipe :
La montagne de gravats : Vous allez remplir des dizaines de sacs. Avant de commencer, vérifiez si votre déchetterie locale accepte les gravats de particuliers. Si non, pensez à la location d’un « big bag » avec service de collecte. Comptez entre 70€ et 150€ pour cette solution, c’est super pratique.
La prise électrique au milieu du mur : Surtout, coupez le courant au disjoncteur général ! Ensuite, démontez la prise, protégez les fils avec des dominos et du ruban d’électricien, et enfoncez-les délicatement dans la saignée. Vous pourrez plus tard la faire réinstaller par un électricien, soit en creusant la brique pour une pose affleurante, soit avec un boîtier de rallonge.
Le rejointoiement : la signature d’un travail réussi
Des joints abîmés sur un beau mur de briques, c’est dommage. Les refaire, c’est ce qui va donner un aspect fini et professionnel à votre travail.
D’abord, on creuse !
Avec un petit burin ou un grattoir à joints, enlevez le vieux mortier sur 1,5 à 2 cm de profondeur. Allez-y doucement pour ne pas ébrécher les briques. Une fois creusé, on dépoussière bien à la balayette puis à l’aspirateur.
Astuce SOS Brique Cassée : Vous avez abîmé une brique ? Pas de panique. Creusez soigneusement le mortier tout autour avec un petit burin. Une fois libérée, enlevez-la. Nettoyez la cavité, humidifiez-la bien, mettez du mortier à la chaux sur la nouvelle brique (une brique de récup, c’est l’idéal) et glissez-la en place. Tassez le mortier autour et le tour est joué.
On prépare et on applique le mortier
La recette du mortier à la chaux est simple : 1 volume de chaux hydraulique (NHL 3.5) pour 2,5 à 3 volumes de sable. La couleur du sable va teinter vos joints, alors n’hésitez pas à faire des petits tests. Ajoutez l’eau progressivement jusqu’à obtenir une consistance de purée bien ferme.
Avant d’appliquer, pulvérisez de l’eau sur le mur pour éviter que les briques n’absorbent toute l’eau du mortier. Ensuite, avec une truelle langue de chat, poussez le mortier au fond des joints. Remplissez bien et serrez.
Laissez le mortier « tirer » (durcir un peu) pendant quelques heures. Quand il est ferme au toucher, c’est le moment de la finition : un coup de brosse pour un effet rustique, ou un passage au fer à joint pour un rendu lisse et net.
Les finitions : nettoyage et protection
Après une bonne semaine de séchage, un voile blanc (la laitance de chaux) peut apparaître. Pas de panique, c’est normal.
Pour le nettoyage final, oubliez l’acide chlorhydrique, c’est trop dangereux. Une solution de vinaigre blanc dilué à 50% dans l’eau, appliquée à la brosse, fait des merveilles. Laissez agir 15 minutes et rincez abondamment à l’eau claire.
Faut-il traiter le mur ?
Dans un salon ou une chambre, un mur en brique au naturel, c’est magnifique. Il reste juste un peu poussiéreux. Dans une cuisine ou une entrée, une protection est une bonne idée pour éviter les taches.
La meilleure option est un hydrofuge microporeux. C’est un liquide transparent qui imperméabilise la brique tout en la laissant respirer. Cherchez des produits comme le Sikagard Protection Façade ou un hydrofuge de la marque Techniseal, disponibles chez Leroy Merlin ou Castorama. Un bidon de 5L coûte environ 40-60€ et couvrira une belle surface. Surtout, fuyez les vernis filmogènes qui vont bloquer la respiration du mur et causer des problèmes.
Un projet exigeant mais tellement gratifiant
Révéler un mur en brique, c’est un vrai projet. Il ne faut pas se mentir, c’est long et fatigant. Pour un mur de 10m², comptez un bon week-end juste pour piquer le plâtre, et un autre pour le rejointoiement, sans parler du temps de séchage. Côté budget, les matériaux sont abordables : on s’en sort souvent pour moins de 150€.
Mais le résultat… c’est autre chose qu’un simple coup de peinture. Vous aurez redonné vie à un élément architectural fort de votre maison. Et cette sensation, quand on pose la main sur la brique, chaude ou fraîche, texturée… ça n’a pas de prix.
Galerie d’inspiration
Pour que votre mur conserve sa superbe, un simple dépoussiérage régulier suffit. Utilisez l’embout brosse de votre aspirateur en partant du haut vers le bas. Cela évite que la poussière ne s’incruste dans la porosité de la terre cuite et préserve la teinte originelle de la brique.
Le saviez-vous ? La petite cavité sur le dessus d’une brique, appelée
Peut-on vraiment avoir un mur de briques dans une salle de bains ?
Oui, à condition de prendre des précautions ! L’humidité est l’ennemi. Il est impératif d’appliquer un hydrofuge de haute qualité, comme le Sikagard Protection Façade, qui imperméabilise sans créer de film visible. Assurez-vous aussi d’avoir une VMC ultra-performante pour évacuer la vapeur d’eau rapidement.
Attention à la fixation : Ne cherchez pas à percer directement dans la brique, surtout si elle est ancienne et friable. Le meilleur endroit pour fixer étagères, cadres ou miroirs est le joint en mortier. Utilisez des chevilles adaptées aux matériaux creux et des vis suffisamment longues pour une tenue parfaite.
Envie d’adoucir le rouge de la brique sans le masquer totalement ? Le badigeon à la chaux est votre meilleur allié. Cette technique ancestrale crée un voile de blancheur subtil et laisse respirer le mur.
Mélangez de la chaux en pâte avec de l’eau jusqu’à obtenir une consistance laiteuse.
Appliquez une ou deux couches fines avec une large brosse (spalter).
L’effet final est mat, lumineux et plein de nuances.
Une ambiance plus chaleureuse et feutrée.
Une réduction notable des échos et de la résonance.
Le secret ? La texture et la porosité de la brique. Elles agissent comme un diffuseur acoustique naturel, absorbant les ondes sonores mieux qu’un mur en plâtre lisse. Idéal pour un salon ou une bibliothèque.
Selon des études thermiques, un mur en briques pleines de 20 cm d’épaisseur offre une inertie thermique significative.
Concrètement, cela signifie que votre mur va absorber la chaleur pendant la journée et la restituer lentement la nuit, aidant à réguler naturellement la température de la pièce. Un petit plus pour le confort et les économies d’énergie !
Brique véritable : L’option authentique, avec une texture et une histoire uniques. Plus complexe à mettre en œuvre si le mur n’est pas déjà en briques.
Plaquettes de parement : Plus fines (environ 2 cm), elles s’installent comme un carrelage. Idéales pour habiller un mur existant sans perdre trop d’espace. Des marques comme Nelissen ou Orus proposent des imitations bluffantes de réalisme.
Le choix dépendra de votre projet : l’âme de l’ancien ou la praticité du neuf.
Des traces blanchâtres apparaissent sur vos briques ? C’est probablement de l’efflorescence, des sels minéraux qui remontent à la surface avec l’humidité. La première étape est un brossage à sec énergique. Si le problème persiste, cela indique une source d’humidité qu’il faudra traiter avant toute application de produit de finition.
L’éclairage est la touche finale qui magnifie la brique. Oubliez le plafonnier central qui aplatit les reliefs. Préférez un éclairage rasant, avec des spots au sol ou un ruban LED caché dans une corniche. La lumière rasante va accrocher chaque aspérité et révéler toute la profondeur et la texture du mur.
Pour associer la brique à d’autres matériaux, pensez aux contrastes. Le métal noir (verrières, luminaires, étagères) accentue son côté industriel. Le bois clair (chêne, frêne) la réchauffe pour un style plus scandinave ou bohème. Le velours ou le lin épais apportent une touche de douceur et de sophistication.
Une brosse métallique (laiton, jamais en acier pour éviter les traces de rouille).
Un burin plat et une massette pour les restes de plâtre tenaces.
Un aspirateur d’atelier puissant, type Kärcher ou Bosch.
Des lunettes de protection et un masque FFP3. C’est non négociable.
Le bon joint, c’est la clé : Pour rejointoyer votre mur, oubliez les mortiers-ciments modernes. Il vous faut un mortier de chaux, comme le Weber.mur ancien ou le Tradichaux de Saint-Astier. Sa souplesse et sa perméabilité à la vapeur d’eau sont essentielles pour laisser le mur
La couleur d’une brique dépend de la composition chimique de l’argile et de sa température de cuisson, qui peut varier de 900°C à 1200°C. Plus la teneur en fer est élevée, plus la brique sera rouge. Le calcium, lui, donne des teintes jaunes ou blanches.
Pour un look
Quel budget prévoir pour faire restaurer un mur par un pro ?
Si vous ne vous sentez pas l’âme d’un bricoleur, un maçon spécialisé peut s’en charger. Le tarif varie selon l’état du mur, mais comptez en moyenne entre 80€ et 180€ par mètre carré. Ce prix inclut généralement le piquetage du plâtre, le nettoyage, le rejointoiement à la chaux et l’application d’un hydrofuge.
Finition mate naturelle : Un hydrofuge à base d’eau (en phase aqueuse). Sans odeur, il pénètre la brique sans changer sa couleur ni son aspect. Idéal pour les pièces de vie. Exemple : Fila Hydrorep Eco.
Finition satinée
Bleu profond (Hague Blue de Farrow & Ball)
Vert forêt (Green Smoke de Farrow & Ball)
Gris anthracite (pour un style industriel chic)
Blanc cassé (pour ne pas trancher trop brutalement)
Ces teintes créent un contraste élégant qui met en valeur la chaleur et la texture du rouge-orangé de la brique.
L’utilisation de briques de récupération est une excellente façon d’ajouter un supplément d’âme. On en trouve sur des sites de seconde main ou chez des revendeurs de matériaux anciens.
Vérifiez leur état : elles doivent être saines et non friables.
Nettoyez-les soigneusement pour enlever les anciens résidus de mortier.
Leur irrégularité est un atout, pas un défaut !
Le détail qui change tout : la couleur du sable dans votre mortier de jointoiement. Un sable blanc ou très clair donnera un joint lumineux qui fera ressortir chaque brique. Un sable plus ocré ou roux offrira un rendu plus doux et homogène. N’hésitez pas à faire des petits tests sur une zone discrète avant de vous lancer.
Une meilleure cohésion du mur.
Un aspect esthétique final impeccable.
Le secret ? L’étape du
Que faire si une brique s’effrite au toucher ?
C’est le signe qu’elle est devenue
Une brique de qualité bien posée a une durée de vie qui dépasse souvent les 100 ans, voire plusieurs siècles. C’est l’un des matériaux de construction les plus durables qui soient, traversant les époques sans perdre son caractère.
Pour un effet texturé différent, la peinture au rouleau est intéressante. Utilisez un rouleau à poils longs et n’appuyez pas trop fort. La peinture ne se déposera que sur la surface de la brique, laissant les joints plus sombres. Cela crée un relief visuel puissant, parfait pour un mur d’accent dans une chambre ou un bureau.
Architecte d'Intérieur & Passionnée de Rénovation Ce qui l'anime : Mobilier sur mesure, Projets cuisine & bain, Solutions gain de place
Marion a grandi entourée d'artisans – son père était ébéniste et sa mère décoratrice. Cette immersion précoce lui a donné un regard unique sur l'aménagement intérieur. Aujourd'hui, elle partage son temps entre la conception de projets pour ses clients et l'écriture. Sa spécialité ? Transformer les contraintes en opportunités créatives. Chaque petit espace cache selon elle un potentiel insoupçonné. Les week-ends, elle restaure des meubles anciens dans son atelier niçois, toujours accompagnée de son chat Picasso.
