La salle de bain, souvent négligée, mérite une attention particulière. En choisissant un carrelage mural qui vous ressemble, vous pouvez métamorphoser cette pièce en un véritable havre de paix. Quand j'ai rénové la mienne, j'ai osé des teintes inattendues et des motifs surprenants. Ne sous-estimez jamais le pouvoir d'une couleur !
On va parler carrelage de salle de bain. Et franchement, c’est bien plus qu’une simple question de déco. C’est la protection numéro un de vos murs contre l’humidité. Je ne compte plus les fois où j’ai vu des douches magnifiques en surface, mais qui cachaient une vraie bombe à retardement derrière.
L’exemple typique ? Une salle de bain refaite à neuf qui commence à sentir le moisi au bout de deux ans. On tapote un peu les carreaux de la douche, et hop, un son creux. On casse, et derrière, c’est le drame : la plaque de plâtre est noire, gorgée d’eau, en train de pourrir. La cause est presque toujours la même : l’étanchéité sous le carrelage a été zappée. Une petite économie au départ qui se transforme en milliers d’euros de travaux. Ça fait réfléchir, non ?
Alors, l’objectif ici est simple : vous donner les clés pour faire un travail qui tiendra des décennies. On va voir ensemble la préparation, les matériaux et les gestes qui font toute la différence. C’est un boulot qui demande de la rigueur, c’est sûr, mais c’est totalement à votre portée si vous suivez les bonnes étapes.
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Avant de commencer : La Checklist Outils et Budget
Pour bien se lancer, il faut être bien équipé. Voici une petite liste pour ne rien oublier, avec une idée des budgets.
Les indispensables :
Un mètre, un crayon et un niveau à bulle (une grande règle de maçon de 2m est un vrai plus).
Un malaxeur électrique pour mélanger la colle et l’enduit sans grumeaux. On en trouve des corrects pour 50-80€, ou vous pouvez louer.
Des seaux propres (au moins deux).
Une taloche crantée (ou peigne à colle) : la taille des dents dépend du carreau (ex: 8mm pour du 30x60cm).
Une truelle et une taloche à jointer en caoutchouc.
Des genouillères : croyez-moi, votre dos et vos genoux vous remercieront.
L’équipement de sécurité : gants, lunettes de protection et un bon masque anti-poussière (FFP2 minimum).
Pour plus de confort (et un résultat pro) :
Une carrelette manuelle de bonne qualité : pour couper du grès cérame, ne prenez pas le premier prix à 30€. Misez sur une machine à 100-150€ qui vous assurera des coupes nettes sans casser un carreau sur deux.
Une scie à eau (ou meuleuse avec disque diamant) : indispensable pour les coupes complexes (autour des tuyaux, etc.). Location possible.
Un niveau laser : c’est un investissement (autour de 100€) qui change la vie. Il projette une ligne parfaite sur tous les murs et vous fait gagner un temps fou.
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1. Préparer le Mur : L’Étape la Plus Importante
On ne le répètera jamais assez : 80% de la réussite de votre carrelage dépend de la préparation du mur. Si le support n’est pas bon, même avec les meilleurs carreaux du monde, ça ne tiendra pas.
Inspection et planéité
D’abord, on examine le mur. Prenez votre règle de 2 mètres et plaquez-la partout : à la verticale, à l’horizontale, en diagonale. L’écart entre la règle et le mur ne doit pas dépasser 5 millimètres. Les normes professionnelles sont très claires là-dessus. Si vous avez plus, la colle ne suffira pas à rattraper le coup et vos carreaux ne seront pas alignés.
Regardez aussi la nature du mur. Placo, béton, ancienne peinture ? Chaque cas demande une petite adaptation.
Corriger les défauts
Si votre mur fait des vagues, il faut le redresser avec un enduit de ragréage. C’est méticuleux mais pas sorcier.
Nettoyez à fond : brossez, aspirez. Le mur doit être parfaitement propre, sec et sans poussière.
Appliquez un primaire d’accrochage : C’est une étape cruciale. Ce liquide laiteux (vendu chez Castorama ou Leroy Merlin) prépare le mur. Sur du placo, il évite que le mur ne « boive » l’eau de l’enduit trop vite. Sur un support lisse (comme un ancien carrelage), il crée une surface d’adhérence.
Préparez et appliquez l’enduit : Suivez les instructions sur le sac (versez la poudre dans l’eau, pas l’inverse !). Appliquez une couche pour combler les gros défauts, puis lissez le tout avec votre grande règle.
Laissez sécher complètement. Oui, ça peut prendre une journée, mais c’est non négociable.
Petit conseil : si vous partez sur du placo, utilisez impérativement une plaque hydrofuge (la verte). C’est un peu plus cher, mais dans une salle de bain, c’est une tranquillité d’esprit qui n’a pas de prix.
2. L’Étanchéité : Votre Assurance Vie Anti-Dégâts
C’est LÀ que tout se joue. Beaucoup pensent que les joints de carrelage sont étanches. C’est FAUX. Un joint en ciment, même hydrofuge, finit toujours par laisser passer un peu d’humidité. Pour protéger ce qu’il y a derrière, on utilise ce que les pros appellent un SPEC (Système de Protection à l’Eau sous Carrelage).
C’est un kit qui se trouve facilement dans les grandes surfaces de bricolage. Comptez entre 40€ et 70€ pour un kit couvrant une douche standard (marques fiables : Weber, Parexlanko…). C’est le meilleur investissement de votre chantier.
L’application se fait en plusieurs temps :
Les angles d’abord : c’est le point faible. Appliquez une première couche de produit liquide dans tous les angles, puis noyez-y une bande de renfort en tissu. Lissez bien pour chasser l’air. Faites de même autour des arrivées d’eau.
Première couche générale : Appliquez le produit sur tous les murs de la douche au rouleau. Soyez généreux, on ne peint pas, on dépose une membrane.
Seconde couche croisée : Après quelques heures de séchage, appliquez la deuxième couche en passant le rouleau perpendiculairement à la première passe. Ça garantit une couverture parfaite.
Une fois sec, vous avez un film souple et parfaitement étanche. Attendez au moins 12h avant de carreler dessus.
3. Choisir les Bons Matériaux : Plus qu’une Affaire de Goût
Le carrelage
La faïence : légère, facile à couper, parfaite pour les murs HORS de la douche. Elle reste fragile et poreuse.
Le grès cérame : le champion toutes catégories. Ultra-résistant, peu poreux, il va partout (murs et sol). Son seul défaut : il est dur, donc il faut de bons outils pour le couper.
La pierre naturelle : magnifique mais exigeante. Elle est poreuse et doit être traitée avec un produit hydrofuge régulièrement.
Astuce d’or : achetez toujours 10 à 15% de carreaux en plus. Entre les coupes et la casse éventuelle, vous en aurez besoin. Et gardez une boîte à la fin, au cas où vous devriez remplacer un carreau dans 10 ans !
La colle et les joints
Pour la colle, ne lésinez pas. Prenez une colle en poudre de qualité classée C2S1. Le « C2 » assure une super adhérence et le « S1 » signifie qu’elle est légèrement souple, ce qui est parfait pour encaisser les micro-mouvements d’une cloison. Un bon sac de 25 kg coûte environ 30€.
Pour les joints, vous avez deux options :
Bon à savoir : Joint Ciment vs Joint Époxy
Le joint ciment (amélioré et hydrofugé) : C’est le standard. Facile à faire, pas cher. Inconvénient : il reste un peu poreux et peut finir par s’encrasser ou moisir.
Le joint époxy : C’est la solution ultime. Totalement étanche, anti-taches, inaltérable. Idéal pour le sol d’une douche à l’italienne. Inconvénient : plus cher, et bien plus technique à appliquer. Il sèche très vite et le nettoyage doit être immédiat. À réserver aux bricoleurs très avertis.
4. Le Calepinage : L’Art d’Éviter les Coupes Moches
Le calepinage, c’est simplement le plan de pose. Ça prend une petite heure de réflexion mais ça sauve l’esthétique de votre mur.
La règle d’or ? Ne commencez JAMAIS dans un coin.
Mesurez la largeur de votre mur et tracez un axe vertical au milieu.
Posez une rangée de carreaux à sec au sol (avec les croisillons) pour voir où tomberont les coupes.
Si vous vous retrouvez avec une coupe ridicule de 2 cm dans un coin, décalez votre axe de départ d’un demi-carreau. Vous aurez alors des coupes plus larges et plus harmonieuses de chaque côté.
Une fois le plan validé, tracez vos repères de départ. Le niveau laser est votre meilleur ami ici !
5. La Pose : Place aux Gestes Précis
On y est ! Étalez la colle sur le mur avec la partie lisse de la taloche, puis peignez-la avec le côté cranté pour créer des sillons réguliers.
Le secret du pro : le double encollage. Pour tous les carreaux de plus de 30×30 cm et systématiquement dans la douche, appliquez aussi une fine couche de colle au dos du carreau. Tirez juste la colle avec la partie lisse de la taloche pour remplir les reliefs. Ça garantit une adhérence à 100% et aucun vide d’air derrière. C’est crucial pour la solidité.
Posez le carreau, appuyez fermement en faisant un petit mouvement de va-et-vient, et vérifiez le niveau. Insérez les croisillons et continuez, en nettoyant les bavures de colle au fur et à mesure avec une éponge humide.
6. Les Finitions : La Signature d’un Travail Soigné
Attendez 24h que la colle sèche avant de faire les joints. Appliquez le mortier à joint en diagonale, puis, dès qu’il devient mat, nettoyez avec une éponge à peine humide, rincée très souvent.
Attention ! Les angles entre les murs et la liaison avec le bac de douche ne doivent JAMAIS être jointés au ciment. Ce sont des zones qui bougent. Utilisez un mastic silicone sanitaire de bonne qualité. Pour un lissage parfait, vaporisez un peu d’eau savonneuse et utilisez une spatule de lissage. C’est ce détail qui fait toute la différence.
Votre Planning Type sur un Long Week-end
La patience est la clé. N’essayez pas de tout faire en une journée.
Jour 1 : Préparation du mur (nettoyage, ragréage si besoin, primaire).
Jour 2 : L’étanchéité (les 2 couches, en respectant le temps de séchage entre les deux).
Jour 3 : La pose des carreaux.
Jour 4 : Les joints en ciment et les joints en silicone.
Et attendez bien 48 à 72h avant d’utiliser la douche pour que tout soit parfaitement sec.
Voilà, vous avez toutes les cartes en main. En suivant ces étapes, sans faire d’impasse sur la préparation et l’étanchéité, vous obtiendrez un résultat non seulement superbe, mais surtout sain et fait pour durer. Un travail dont vous pourrez être vraiment fier !
Galerie d’inspiration
Le calepinage n’est pas une option, c’est une obligation. Avant de coller le premier carreau, prenez le temps de faire une simulation à sec au sol. Cela vous permettra de visualiser les coupes, de centrer votre motif et surtout de vous assurer que vous ne terminerez pas avec une coupe ridicule de 1 cm dans le coin le plus visible. C’est l’étape qui sépare un travail d’amateur d’une finition professionnelle.
Joints clairs : Ils agrandissent visuellement l’espace mais sont plus salissants. Idéal avec des carreaux unis pour un look épuré.
Joints foncés : Ils créent un quadrillage graphique et masquent mieux les taches. Parfait pour un style industriel ou pour faire ressortir un carrelage métro.
Joints colorés : Une touche d’audace pour dynamiser un carrelage neutre. Pensez à un joint jaune avec un carreau gris.
Point important : Ne confondez pas faïence et grès cérame. La faïence, plus poreuse et fragile, est réservée EXCLUSIVEMENT aux murs, hors de la zone de douche directe si l’étanchéité n’est pas parfaite. Le grès cérame, quasi vitrifié et très résistant, convient aussi bien au sol qu’aux murs, y compris dans le receveur d’une douche à l’italienne.
Plus de 25% des dégâts des eaux dans l’habitat sont liés à des défauts d’étanchéité dans les salles de bain et cuisines.
La finition de votre carrelage joue un rôle clé sur l’ambiance et l’entretien. Trois options principales s’offrent à vous :
Brillant : Renvoie la lumière et agrandit l’espace, mais attention aux traces de calcaire et aux rayures.
Mat : Look contemporain et sobre, moins glissant et cache mieux les imperfections. Idéal pour le sol.
Satiné : Le parfait compromis entre l’éclat et la facilité d’entretien.
Peut-on poser du carrelage sur un ancien carrelage ?
Oui, mais sous conditions strictes ! L’ancien carrelage doit être parfaitement adhérent (sondez chaque carreau), non fissuré et parfaitement dégraissé. Il est impératif d’utiliser un primaire d’accrochage spécifique, comme le Weberprim AD ou le SikaLatex 360, avant d’appliquer la colle. Attention, cette technique ajoute une surépaisseur qui peut poser problème au niveau des portes et des évacuations.
Natte d’étanchéité (type Schlüter-KERDI) : Se pose comme un papier peint épais. Avantage : épaisseur constante et fonction de désolidarisation qui prévient les fissures. Idéal sur supports bois ou fissurés.
Système d’Étanchéité Liquide (SEL) : S’applique au rouleau en plusieurs couches. Avantage : parfait pour les formes complexes et les angles. Demande plus de rigueur sur l’épaisseur appliquée.
Le choix dépendra de votre support et de votre aisance avec l’une ou l’autre technique.
Un carreau
Moins de joints, donc un entretien facilité.
Une sensation d’espace et de luxe accrue.
Un look résolument contemporain.
Le secret des carreaux grand format (60×120 cm et plus) ? Le double encollage. Il est non négociable : on applique de la colle sur le support ET au dos du carreau pour garantir une adhérence parfaite et éviter les bulles d’air.
Pour une ambiance de spa, sortez des sentiers battus. Pensez aux carreaux effet pierre naturelle comme l’ardoise ou le travertin pour le sol, qui apportent de la texture et un contact sensoriel unique. Sur les murs, un zellige marocain, avec ses nuances irrégulières et sa surface brillante, captera la lumière de manière unique, transformant une simple douche en une expérience. L’imperfection maîtrisée de ces carreaux artisanaux est le nouveau luxe.
Pour des joints parfaits, évitez ces 3 erreurs :
Gâcher trop liquide : un mortier trop mou se creusera au séchage.
Attendre trop longtemps pour nettoyer : le voile de ciment sera quasi impossible à enlever sans acide.
Frotter avec une éponge gorgée d’eau : vous allez
Joint ciment amélioré (hydrofugé) : Le standard. Facile à mettre en œuvre, disponible dans des dizaines de couleurs. Convient à la plupart des usages.
Joint époxy : Plus cher et plus technique à appliquer, il est non poreux, anti-taches et résiste aux produits chimiques. C’est l’option
Le détail qui change tout : Le profilé de finition. Au lieu d’un simple joint en silicone dans les angles sortants ou en bordure de faïence, un profilé en aluminium ou en laiton brossé (comme ceux de la marque Schlüter-Systems) offre une finition nette, protège les arêtes des carreaux et apporte une touche design.
Le saviez-vous ? Le carrelage en grès cérame est l’un des revêtements les plus durables, avec une durée de vie moyenne de plus de 50 ans. C’est un matériau inerte, qui n’émet pas de COV (Composés Organiques Volatils) et est 100% recyclable.
Quelle est la norme pour la glissance des carreaux de sol dans une douche ?
Pour un sol de douche à l’italienne, il est crucial de choisir un carrelage avec une bonne adhérence pieds nus. La norme à rechercher est la classification A+B (adhérence élevée) ou idéalement A+B+C (adhérence très élevée). Cette information, souvent indiquée sur l’emballage ou la fiche technique, est un gage de sécurité indispensable.
Envie de sortir du classique carreau blanc ? Les tendances actuelles font la part belle à l’audace et à la texture.
Le retour du Terrazzo : Avec ses éclats de pierre et de marbre, il apporte une touche graphique et vintage.
Architecte d'Intérieur & Passionnée de Rénovation Ce qui l'anime : Mobilier sur mesure, Projets cuisine & bain, Solutions gain de place
Marion a grandi entourée d'artisans – son père était ébéniste et sa mère décoratrice. Cette immersion précoce lui a donné un regard unique sur l'aménagement intérieur. Aujourd'hui, elle partage son temps entre la conception de projets pour ses clients et l'écriture. Sa spécialité ? Transformer les contraintes en opportunités créatives. Chaque petit espace cache selon elle un potentiel insoupçonné. Les week-ends, elle restaure des meubles anciens dans son atelier niçois, toujours accompagnée de son chat Picasso.