Déménagement et énergie : Le guide pour ne pas finir avec une pizza froide dans le noir
Franchement, après avoir accompagné des centaines de déménagements, j’ai vu deux types de locataires. Ceux qui entrent dans un appart chauffé et éclairé, prêts à déballer les cartons. Et les autres… ceux qui passent leur première soirée à la lueur de leur téléphone, en mangeant une pizza froide. La différence ? Un peu d’anticipation et les bonnes infos sur les contrats d’énergie.
Contenu de la page
- 1. D’abord, on décode le jargon pour éviter les pièges
- 2. Quitter votre ancien logement : L’art de bien résilier
- 3. Emménager dans le nouveau cocon : Souscrire sans stress
- 4. Les situations particulières (parce que ça arrive)
- 5. La sécurité, on ne rigole pas avec ça
- Votre plan de match pour un déménagement zen
- Inspirations et idées
Un déménagement, c’est déjà un marathon de stress. Entre les cartons, le camion et la paperasse, l’électricité et le gaz passent souvent en dernier. Pourtant, une petite erreur peut coûter cher, pas seulement en argent, mais en confort. J’ai vu un couple attendre trois jours un technicien en plein hiver, et un étudiant payer six mois les factures du nouveau locataire de son ancien studio. Des galères totalement évitables.
Alors, considérez ce guide comme une discussion avec un ami qui en a vu d’autres. Je vais vous expliquer comment ça marche, qui fait quoi, et surtout, comment vous organiser pour que tout roule. L’objectif, c’est que la gestion de vos contrats devienne une simple case à cocher sur votre to-do list.

1. D’abord, on décode le jargon pour éviter les pièges
Avant de foncer tête baissée, il faut comprendre qui sont les joueurs sur le terrain. Beaucoup de gens confondent leur fournisseur et le gestionnaire du réseau, et c’est là que les ennuis commencent. Mettons ça au clair une bonne fois pour toutes.
Qui fait quoi ? Le fournisseur et le gestionnaire de réseau
Imaginez que l’énergie, c’est un service de livraison de colis. Vous avez :
- Le gestionnaire de réseau : C’est l’entreprise qui possède et entretient les « routes » de l’énergie (les câbles et les tuyaux). Ce sont eux qui gèrent les compteurs, font les relevés et envoient les techniciens pour les mises en service ou les dépannages. Vous ne pouvez pas le choisir, il est attribué à votre zone géographique.
- Le fournisseur d’énergie : C’est la « compagnie de transport » qui vous vend l’électricité ou le gaz. Vous signez un contrat avec lui, il vous envoie les factures. Il en existe des dizaines, et là, vous avez le choix !
Pourquoi c’est crucial ? Quand vous demandez une mise en service, votre fournisseur la réclame au gestionnaire de réseau. Les frais et les délais de l’intervention sont fixés par le gestionnaire, pas par votre fournisseur. C’est la même chose pour tout le monde.

Les numéros de série de votre logement : PDL et PCE
Chaque logement a un numéro d’identification unique pour son compteur, qui ne change jamais. C’est un peu la plaque d’immatriculation de votre installation.
- Pour l’électricité : On parle de Point de Livraison (PDL) ou de Point de Référence et Mesure (PRM) pour les compteurs communicants. C’est un numéro à 14 chiffres.
- Pour le gaz : C’est le Point de Comptage et d’Estimation (PCE), également à 14 chiffres.
Astuce en or : Vous trouverez ces numéros sur n’importe quelle ancienne facture du logement. Si vous le pouvez, demandez-les à l’ancien locataire ou au propriétaire. Avoir ce numéro sous la main rendra votre souscription quasi instantanée. Sinon, le fournisseur devra chercher avec l’adresse, ce qui peut parfois créer des confusions, surtout dans les grands immeubles.
2. Quitter votre ancien logement : L’art de bien résilier
C’est l’étape la plus importante et, bizarrement, la plus souvent zappée. Un contrat d’énergie ne se transfère PAS. Il ne se donne pas au nouveau locataire. Vous devez absolument le clôturer.

Pourquoi c’est non négociable ?
Laissez-moi vous raconter. Un jeune homme que j’accompagnais a quitté son appart en pensant que le suivant ferait le nécessaire. Le nouvel occupant n’a jamais souscrit de contrat. Pendant un an, il a consommé sur le contrat de mon ancien locataire, qui a fini avec une facture de plus de 1 200 €. Une leçon très, très chère.
La règle d’or est simple : tant que le contrat est à votre nom, vous êtes responsable des consommations. Point.
Le timing parfait pour résilier
Ni trop tôt (pour ne pas faire le ménage dans le noir), ni trop tard. Mon conseil de pro : contactez votre fournisseur environ 15 jours avant votre départ. Vous pouvez ainsi fixer la date de fin de contrat, qui doit coïncider avec le jour de votre état des lieux de sortie.
La procédure, étape par étape
- Rassemblez vos infos : Numéro client, référence du contrat, et votre nouvelle adresse pour recevoir la facture finale.
- Contactez votre fournisseur : Par téléphone, sur votre espace client en ligne… Soyez clair : vous déménagez et souhaitez résilier à une date précise.
- Le jour J : le relevé final. C’est le moment clé. Lors de l’état des lieux de sortie, relevez les chiffres du compteur avec le propriétaire. Notez-les sur le document de l’état des lieux.
- Prenez une photo ! C’est un réflexe qui sauve. Prenez une photo nette du compteur avec les chiffres bien lisibles. Conservez-la précieusement, c’est votre preuve en cas de litige.
- Transmettez le relevé : Communiquez ce relevé final à votre fournisseur pour qu’il puisse établir votre facture de clôture.
Bon à savoir : comment lire ce fichu compteur ? C’est plus simple qu’il n’y paraît. Sur un compteur communicant moderne, il suffit souvent d’appuyer sur le bouton jusqu’à voir s’afficher l’index de consommation. Sur un vieux compteur à roue, ne notez que les chiffres sur fond noir, ignorez ceux sur fond rouge.

3. Emménager dans le nouveau cocon : Souscrire sans stress
L’ancien logement est derrière vous, place au nouveau ! Et là encore, l’anticipation est votre meilleure amie.
Quand souscrire ?
Comme pour la résiliation, lancez les démarches 15 jours avant d’emménager. Pourquoi si tôt ? Si l’énergie a été coupée et que le logement a un ancien compteur, il faudra un rendez-vous avec un technicien, et leur agenda peut être plein, surtout l’été ou à la rentrée. Même avec un compteur communicant, où l’activation se fait à distance en 24h, s’y prendre à l’avance vous garantit la tranquillité d’esprit. Et non, ça ne vous coûtera pas plus cher, l’abonnement ne commence qu’au jour J.
Bien choisir son fournisseur et son contrat
Le marché est ouvert, profitez-en ! Pour comparer, le mieux est d’utiliser le comparateur officiel et indépendant du Médiateur National de l’Énergie. C’est un service public, gratuit et fiable.
Regardez au-delà des offres de bienvenue. Faites attention à deux choses :
- Les offres à prix fixe : Le prix de votre énergie (le kWh) est bloqué pendant 1, 2 ou 3 ans. C’est la sécurité, aucune mauvaise surprise.
- Les offres à prix indexé : Le prix suit les fluctuations du marché. Ça peut baisser (super !) ou monter (moins super…). C’est un petit pari.
Les infos à préparer pour la souscription
Le nouveau fournisseur vous demandera l’adresse précise (avec étage, numéro de porte…), le nom de l’ancien occupant (très utile !), et si possible, le fameux numéro PDL ou PCE. Et bien sûr, votre RIB.
Au fait, une question qu’on va vous poser à coup sûr : la puissance du compteur et l’option tarifaire. Pas de panique !
- La puissance (en kVA) : C’est comme le débit de votre connexion internet. Plus elle est élevée, plus vous pouvez faire tourner d’appareils en même temps. Pour faire simple : 3 kVA pour un petit studio sans chauffage électrique, 6 kVA est le grand standard pour la plupart des appartements, et 9 kVA si vous avez une grande surface avec beaucoup d’équipements électriques (chauffage, piscine…). Le mieux reste de demander ce qu’avait l’ancien locataire !
- L’option tarifaire : Vous avez le choix entre l’option Base (le prix de l’électricité est le même 24h/24) et l’option Heures Pleines / Heures Creuses (moins cher la nuit, plus cher le jour). L’option Heures Creuses n’est vraiment rentable que si vous pouvez programmer votre ballon d’eau chaude, votre machine à laver ou votre lave-vaisselle pour qu’ils tournent la nuit.
Attention ! Il arrive souvent que le fournisseur vous dise que le compteur est déjà actif au nom de l’ancien locataire. C’est le moment de prouver que vous êtes le nouveau résident légitime : envoyez une copie de votre bail signé. Il pourra alors faire le nécessaire pour mettre le contrat à votre nom.
La mise en service : coûts et délais
C’est une prestation payante, facturée par le gestionnaire de réseau via votre fournisseur. Les tarifs sont réglementés. Pour une mise en service standard avec un compteur communicant, c’est très rapide (souvent sous 24h) et coûte moins de 2€. Si un technicien doit se déplacer pour un ancien compteur, comptez environ 30€ pour un délai de 5 jours, et bien plus (parfois plus de 70€) pour une intervention express. Une raison de plus d’anticiper !
4. Les situations particulières (parce que ça arrive)
Le logement est neuf
Si vous êtes le tout premier occupant, il vous faudra le certificat de conformité de l’installation électrique (et un autre pour le gaz, si besoin). C’est le promoteur qui doit vous le fournir. Sans ce sésame, pas de mise en service. Les délais sont aussi plus longs (souvent 10 jours), alors anticipez encore plus !
La gestion en colocation
La grande question : un seul nom sur le contrat, ou plusieurs ? C’est un choix à discuter ensemble. Mettre un seul nom, c’est simple à gérer, mais cette personne est seule responsable légalement du paiement des factures. C’est risqué pour elle si les autres ne suivent pas. Mettre deux noms (ou plus), c’est plus juste, car les titulaires sont solidaires de la dette. C’est plus sûr pour tout le monde, même si c’est un poil plus complexe si l’un des colocs s’en va. La communication est la clé !
5. La sécurité, on ne rigole pas avec ça
Surtout avec le gaz ! Le propriétaire doit vous fournir une attestation d’entretien annuel de la chaudière. Et s’il vous plaît, ne bouchez JAMAIS les aérations. En cas d’odeur de gaz : ouvrez grand les fenêtres, n’allumez rien, fermez l’arrivée de gaz et appelez le numéro d’urgence sécurité gaz (disponible 24/7).
Pour l’électricité, dans un logement ancien, le propriétaire doit joindre au bail un diagnostic de l’état de l’installation. Lisez-le, il vous informe sur la sécurité de ce que vous allez utiliser tous les jours.
Votre plan de match pour un déménagement zen
Finalement, vous voyez, ce n’est pas si sorcier. Tout repose sur l’anticipation et la méthode. Pour que vous puissiez garder l’essentiel en tête, voici votre checklist express :
- J-15 : J’appelle mon fournisseur actuel pour programmer la résiliation le jour de mon départ.
- J-14 : Je compare les offres et je souscris mon nouveau contrat pour le futur logement.
- JOUR J (Sortie) : Je relève le compteur de l’ancien logement et, surtout, JE PRENDS UNE PHOTO !
- JOUR J (Entrée) : Je relève le compteur du nouveau logement dès mon arrivée et… JE PRENDS UNE PHOTO !
- J+15 : Je vérifie ma facture de clôture pour être sûr que tout est en ordre.
Un déménagement, c’est le début d’une nouvelle aventure. En suivant ces conseils, vous vous assurez qu’elle commence dans la lumière et la chaleur, prêt à transformer ce nouvel espace en un vrai chez-vous.
Inspirations et idées
Une mise en service d’urgence pour l’électricité peut coûter jusqu’à 141,92€ !
Ce tarif, fixé par le gestionnaire Enedis, s’applique si vous demandez une intervention le jour même. À l’inverse, une mise en service standard, anticipée 5 jours ouvrés à l’avance, ne coûte que 30,37€. Un simple appel une semaine avant votre déménagement vous fait donc économiser plus de 100€ et un stress considérable.
Contrat à prix fixe : Votre tarif au kWh HT est bloqué pendant 1 à 4 ans. Idéal pour la sérénité et la maîtrise du budget, sans mauvaise surprise.
Contrat à prix indexé : Le tarif suit les fluctuations du marché, souvent avec une remise au départ. Potentiellement moins cher si les prix baissent, mais plus risqué.
Pour un premier emménagement, l’option fixe offre une tranquillité d’esprit inestimable.
Dois-je garder le même fournisseur que l’ancien locataire ?
Non, et c’est une excellente nouvelle ! Un contrat d’énergie est nominatif et ne se transfère jamais. Vous êtes donc entièrement libre de choisir l’offre qui vous convient le mieux, même si le précédent occupant était chez un fournisseur historique. Profitez-en pour utiliser un comparateur et trouver un contrat adapté à votre nouvelle consommation.
- Comparer des dizaines d’offres en quelques minutes.
- Souscrire directement en ligne, sans paperasse.
- Obtenir une estimation précise pour votre futur logement.
Le secret de cette efficacité ? Les plateformes spécialisées comme Papernest ou Selectra. Elles s’occupent même gratuitement de la résiliation de votre ancien contrat.
Le sésame : le numéro de PDL ou PCE. C’est l’identifiant unique de votre compteur (Point de Livraison pour l’électricité, Point de Comptage et d’Estimation pour le gaz). Demandez-le à l’ancien occupant ou au propriétaire et gardez-le précieusement : sans lui, impossible de souscrire un contrat pour le bon logement.
Un déménagement est le moment parfait pour aligner vos convictions et votre consommation. Plutôt que de reconduire une offre par défaut, explorez les fournisseurs d’énergie vraiment verte comme Ekwateur, Ilek ou Enercoop. Ils garantissent une électricité issue de sources renouvelables françaises et soutiennent directement des producteurs locaux.
Le jour de l’état des lieux, ne vous concentrez pas uniquement sur les murs et les sols. Le coin énergie est crucial :
- Relevez les chiffres exacts sur les compteurs d’électricité et de gaz.
- Prenez une photo datée de chaque compteur comme preuve irréfutable.
- Faites signer le relevé par le propriétaire ou l’agent immobilier.
Avec un compteur Linky, la mise en service du contrat d’électricité se fait à distance en moins de 24 heures et ne coûte que 1,66€.
L’erreur N°1 est de croire que la souscription du nouvel occupant résilie votre contrat. C’est faux ! Tant que vous n’appelez pas votre fournisseur pour clore votre compte, vous restez redevable des factures. Le bon réflexe : le jour du départ, après le relevé final, passez ce coup de fil. C’est la seule garantie pour ne pas payer pour les autres.
Si vous êtes bénéficiaire du Chèque Énergie, ne le perdez pas dans les cartons ! Pensez à communiquer votre nouvelle adresse et vos nouvelles références client sur le portail dédié. Vous pouvez aussi l’attribuer directement à votre nouveau fournisseur pour qu’il soit déduit de vos premières factures. C’est une aide précieuse, jusqu’à 277€ par an, qu’il serait dommage de laisser passer.