Rats et Souris : Le Guide Complet Pour Vous en Débarrasser (Pour de Bon)
J’ai passé plus de vingt ans dans le bâtiment, à rénover tout et n’importe quoi, des vieilles fermes normandes aux appartements parisiens. Et s’il y a bien une constante, un invité qui ne se fait jamais prier, ce sont les rongeurs. Franchement, j’ai vu des gens au bord de la crise de nerfs, qui avaient tout tenté : les remèdes de grand-mère, les boîtiers à ultrasons, les poisons de supermarché… et le problème revenait toujours.
Contenu de la page
- Étape 1 : Savoir à qui vous avez affaire (c’est non négociable)
- Étape 2 : L’inspection, ou l’art de penser comme un rongeur
- Étape 3 : Le calfeutrage, la seule vraie solution à long terme
- Étape 4 : L’élimination, une fois la forteresse sécurisée
- Étape 5 : Le grand nettoyage, pour votre santé
- Quand faut-il appeler un pro ?
- Galerie d’inspiration
Alors, mettons les choses au clair : cet article n’est pas une collection de solutions magiques. Pour se débarrasser durablement des rats et des souris, il faut une méthode, une vraie stratégie. C’est une approche que j’ai apprise sur le tas, en bossant avec des experts et en comprenant la logique des bâtiments. Je vais vous livrer tout ça, sans jargon, juste des faits et des techniques qui marchent. Le but ? Comprendre le problème à la racine pour le régler une bonne fois pour toutes.

Étape 1 : Savoir à qui vous avez affaire (c’est non négociable)
Avant même de penser à acheter un piège, il faut jouer les détectives. Vous iriez voir un médecin qui vous prescrit un traitement sans même vous ausculter ? Non. Eh bien, là, c’est pareil. Rat ou souris ? Ce n’est pas du tout la même guerre.
D’abord, il y a la souris grise. Elle est petite, assez curieuse, et n’hésite pas à explorer. Ses crottes sont le meilleur indice : minuscules, comme des grains de riz noirs. Elle adore nicher à l’intérieur, bien au chaud près de la nourriture. Son super-pouvoir ? Se faufiler dans un trou de la taille d’un stylo (à peine 6 mm !).
Ensuite, le rat noir, qu’on appelle aussi le rat des greniers. C’est un grimpeur exceptionnel. Plus grand que la souris, il a une queue très longue. Ses crottes ressemblent à de petites bananes d’environ 1 cm. Lui, son truc, c’est la hauteur : combles, faux plafonds, greniers. Attention, il est très méfiant face à la nouveauté, un comportement que les pros appellent la néophobie.

Enfin, le poids lourd de la catégorie : le surmulot, ou rat d’égout. C’est le plus gros des trois, un vrai costaud. Moins agile pour grimper, mais c’est un excellent nageur. On le trouve en bas : caves, canalisations, fondations, jardins. Ses crottes sont grosses, en forme d’olive, et peuvent atteindre 2 cm. Comme son cousin le rat noir, il est extrêmement méfiant. Il creuse des terriers et peut faire des dégâts considérables aux structures.
Alors, comment les différencier en un coup d’œil ? Pensez taille et localisation. La souris est toute petite et se cache à l’intérieur. Le rat noir est un acrobate qui adore les greniers. Et le surmulot ? C’est le plus costaud, celui des caves et des égouts. Les crottes sont aussi un indice en or qui ne ment jamais.
Leur biologie explique pourquoi ils sont si coriaces. Leurs dents poussent sans arrêt, ils sont donc obligés de ronger en permanence pour les user. C’est pour ça qu’ils s’attaquent à tout : bois, plastique, et même les câbles électriques. J’ai personnellement vu des départs de feu causés par des fils dénudés… C’est un risque à ne JAMAIS prendre à la légère.

Étape 2 : L’inspection, ou l’art de penser comme un rongeur
C’est l’étape que 99% des gens zappent. Et pourtant, c’est la plus importante. Une bonne inspection vous dira où ils passent, où ils dorment et, surtout, par où ils rentrent. Prenez une bonne lampe de poche, et c’est parti.
Les indices qui ne trompent pas :
- Les déjections : On en a parlé, c’est l’indice N°1. Leur fraîcheur (noires et molles) ou leur ancienneté (grises et sèches) vous renseigne sur l’activité récente.
- Les traces de passage : Le long des murs, des tuyaux ou des poutres, cherchez des traces sombres et grasses. Les rats, en particulier, laissent cette signature huileuse en se frottant.
- Les grignotages : Emballages de nourriture ouverts, fils rongés, bois éraflé… Des copeaux frais sont un signe d’alerte maximum.
- L’odeur : Une infestation installée a une odeur de musc très caractéristique, un mélange d’ammoniac (à cause de l’urine). Dans un lieu clos, c’est très reconnaissable.
- Les nids : Les souris font de jolis petits nids avec du papier ou du tissu déchiqueté. Les rats font des nids plus grossiers dans des coins cachés.
Mon conseil ? Faites un plan simple de votre maison et marquez chaque indice. Ça vous donnera une carte de leurs autoroutes personnelles et vous aidera à localiser les points d’entrée.

Étape 3 : Le calfeutrage, la seule vraie solution à long terme
Vous pouvez piéger tous les rongeurs de la maison, mais si les portes d’entrée restent grandes ouvertes, d’autres prendront leur place. C’est une bataille sans fin. Le calfeutrage, c’est-à-dire le fait de tout boucher, est LA seule solution définitive. C’est un peu fastidieux, mais c’est l’investissement le plus rentable.
L’action rapide que vous pouvez faire en 5 MINUTES : Prenez de la laine d’acier (ça coûte moins de 10 € dans n’importe quel magasin de bricolage) et bourrez-la dans le trou sous votre évier, là où passent les tuyaux. C’est l’entrée N°1 des souris, et ça prend moins de temps que de faire un café.
Les bons matériaux pour un blindage efficace
Oubliez la mousse expansive classique ou le silicone. Ils adorent ça, c’est comme du gruyère pour eux. Il faut du solide :
- Laine d’acier ou grillage en cuivre : Ils détestent le métal. Parfait pour combler les trous autour des tuyaux. On tasse bien, et on peut finir avec un peu de mastic.
- Mortier de ciment : Pour les trous plus importants dans les murs. Une astuce de vieux pro : mélangez-y du verre pilé. C’est radical.
- Mastics anti-rongeurs : On en trouve maintenant assez facilement. Ce sont des mastics acryliques enrichis de fibres métalliques. C’est plus cher (comptez 15-25 € la cartouche) mais ultra pratique et efficace.
- Grilles métalliques : Indispensable pour protéger les aérations de cave, avec un maillage de moins de 6 mm.
Soyons honnêtes, ce n’est pas le travail d’une heure. Pour une maison, prévoyez un bon après-midi, voire un week-end complet. Mais une fois que c’est fait, vous êtes tranquille pour des années.

Et si vous êtes en appartement ? Le problème est souvent collectif. Votre première action devrait être de contacter le syndic. Une inspection ou un traitement des parties communes (caves, local poubelle) est peut-être déjà au programme. Parler avec vos voisins est aussi une bonne idée ; si tout le monde agit, c’est beaucoup plus efficace.
Étape 4 : L’élimination, une fois la forteresse sécurisée
Maintenant que la maison est hermétique, il faut s’occuper de ceux qui sont restés coincés à l’intérieur. Voici mon avis direct sur les options.
Les pièges mécaniques : ma méthode préférée
Pour un particulier, c’est la meilleure approche. C’est efficace, on voit le résultat, et on n’utilise pas de poison. Voici votre kit de démarrage :
- Des tapettes à ressort modernes : Cherchez les modèles avec une grande palette en plastique, bien plus sensibles. Une bonne tapette robuste coûte entre 3 et 5 €.
- Du beurre de cacahuète ou de la pâte à tartiner : Oubliez le fromage, c’est un mythe. Le gras et le sucré sont bien plus attractifs.
- Des gants : Pour manipuler les pièges et les prises sans contact direct.
Un piège électrique peut aussi être une excellente option, très propre et rapide, même si plus cher (entre 30 € et 50 €).

Astuce de pro pour piéger un rat méfiant :
Ne vous contentez pas de poser le piège avec un appât. C’est l’échec assuré. Voici la méthode en 2 temps :
Jour 1 à 3 : Placez le piège NON ARMÉ le long d’un mur, avec une petite noisette de pâte à tartiner dessus. Laissez le rat s’habituer à venir manger en toute sécurité.
Jour 4 : L’appât a disparu ? Parfait. Remettez-en une dose fraîche et, cette fois, ARMEZ le piège. Succès quasi garanti.
Les poisons (rodenticides) : la solution de la dernière chance
Les professionnels y ont recours, mais c’est un outil à double tranchant. Pour utiliser les produits les plus puissants, nous devons avoir une certification spéciale qui nous forme surtout à évaluer les risques énormes.
Le danger N°1 est l’empoisonnement secondaire. Un chat, un chien, ou même une chouette qui mange le rongeur empoisonné peut mourir à son tour. C’est un vrai désastre écologique. L’autre risque, c’est que le rongeur aille mourir dans un endroit inaccessible (une cloison, un faux plafond…). Je vous laisse imaginer l’odeur insupportable pendant des semaines.

Si vous n’avez VRAIMENT pas le choix, utilisez les produits vendus au grand public (moins concentrés) et mettez-les OBLIGATOIREMENT dans des postes d’appâtage sécurisés. Ce sont des boîtes en plastique verrouillées qui protègent les enfants et les animaux domestiques.
Étape 5 : Le grand nettoyage, pour votre santé
L’infestation est terminée ? Bravo. Mais il reste une étape cruciale : le nettoyage. Ce n’est pas pour faire joli, c’est une question de santé. Les déjections peuvent transmettre des maladies comme la leptospirose.
ATTENTION : Ne balayez ou n’aspirez JAMAIS des crottes sèches ! Ça envoie les microbes et les virus directement dans l’air que vous respirez.
Le bon protocole :
1. Protégez-vous : Gants en caoutchouc et masque respiratoire (FFP2) si vous êtes dans un lieu confiné (grenier, cave).
2. Ventilez la pièce au moins 30 minutes.
3. Humidifiez : Vaporisez une solution d’eau de Javel (1 volume de Javel pour 9 d’eau) sur toutes les zones souillées. Laissez agir 10 minutes pour tuer les germes et empêcher la poussière de voler.
4. Ramassez avec du papier essuie-tout et jetez tout dans un sac poubelle bien fermé.
5. Désinfectez à nouveau toutes les surfaces.
6. Lavez-vous les mains soigneusement après avoir tout jeté.

Quand faut-il appeler un pro ?
Avec cette méthode (inspecter, boucher, éliminer, nettoyer), vous pouvez tout à fait gérer une petite infestation de souris vous-même. Mais parfois, il faut savoir passer la main.
Appelez un professionnel si :
- L’infestation est massive ou dure depuis longtemps.
- Vous avez affaire à des rats (beaucoup plus malins).
- Après tous vos efforts, vous n’arrivez pas à trouver les points d’entrée.
- Ou tout simplement, si ça vous dégoûte et que vous voulez la paix. Il n’y a aucune honte à ça !
Côté budget, une intervention professionnelle peut coûter entre 150 € pour un diagnostic et un premier traitement, et jusqu’à 400 € ou plus pour une infestation complexe dans une grande maison. Au final, la lutte contre les rongeurs, ce n’est pas une course de vitesse. C’est un travail de méthode et de patience. C’est en étant plus malin qu’eux que l’on gagne la partie.

Galerie d’inspiration


Pour bloquer les accès, oubliez la mousse expansive classique que les rongeurs grignotent en une nuit. La solution pérenne, c’est le colmatage

- Huile essentielle de menthe poivrée : Imbibez des boules de coton et placez-les près des points d’entrée suspects.
- Feuilles de laurier : Éparpillez-les dans les placards et garde-manger, leur odeur déplaît fortement aux souris.
- Poivre de Cayenne : Saupoudrez une fine ligne le long des murs ou des seuils de porte pour créer une barrière irritante.

Attention à l’effet domino : Utiliser des rodenticides sans précaution est l’erreur la plus grave. Un rongeur empoisonné peut être mangé par un animal domestique (chat, chien) ou un prédateur sauvage (rapace, renard), provoquant un empoisonnement secondaire potentiellement mortel. De plus, un rat qui meurt dans une cloison génère une odeur insupportable pendant des semaines.

Un seul couple de rats peut théoriquement engendrer plus de 1 200 descendants en une seule année.

Choisir le bon piège dépend de la situation et de votre sensibilité. Les options les plus courantes ont chacune leurs spécificités :
- La tapette classique (type Victor®) : Économique et efficace, elle assure une mort rapide si bien placée. Idéale pour les souris.
- Le piège électronique : Plus cher mais non salissant, il délivre un choc fatal et signale la capture. Parfait pour un usage intérieur.
- La nasse de capture : L’option sans mise à mort, mais qui vous oblige à relâcher l’animal à plusieurs kilomètres de chez vous pour éviter son retour.

Ce bruit de grattement dans les murs, c’est grave ?
Oui, et il ne faut jamais l’ignorer. Si vous l’entendez la nuit, il s’agit probablement de souris ou de rats noirs actifs. Le son indique qu’ils ont établi un

Approche DIY : Idéale pour une infestation mineure et localisée (une ou deux souris). Coût faible, mais demande du temps, de la méthode et l’acceptation de devoir gérer les captures vous-même.
Exterminateur professionnel : Indispensable pour une infestation de rats ou un problème récurrent. Le coût est plus élevé (comptez entre 150€ et 400€), mais vous bénéficiez d’une expertise et de l’utilisation de produits réglementés plus puissants.

Saviez-vous qu’un rat peut parcourir jusqu’à 100 mètres depuis son nid pour trouver de la nourriture ?
Cela signifie que la propreté doit être irréprochable, bien au-delà de la cuisine. Pensez aux sacs de croquettes pour animaux laissés ouverts dans le garage, aux graines pour oiseaux sur le balcon ou au composteur mal fermé au fond du jardin. Chaque source de nourriture potentielle devient une invitation. Utilisez des contenants hermétiques en métal ou en plastique très dur pour tout stocker.
- Une solution propre, sans contact avec le rongeur.
- Efficace à 100% et réutilisable des dizaines de fois.
- Aucun risque d’empoisonnement pour les autres animaux.
Le secret ? Les pièges électroniques nouvelle génération. Des modèles comme le Victor M250S ou le Rat Zapper Classic utilisent un choc à haute tension pour une élimination instantanée et sans souffrance, alliant l’efficacité d’un pro à la simplicité d’un usage domestique.