Canaries hors saison : ce détail peut gâcher vos vacances

Ah, les Canaries en automne ou en hiver… L’idée est séduisante, n’est-ce pas ? Échapper à la grisaille de la métropole pour retrouver le soleil, des températures douces et des plages moins bondées qu’en plein mois d’août. C’est d’ailleurs ce que je recherche la plupart du temps lorsque je m’envole pour Tenerife ou Fuerteventura en novembre. Mais il y a un phénomène, un invité surprise, qui peut transformer ce rêve en une expérience… disons, différente. Et je ne parle pas d’une simple averse.
L’article original a raison de tirer la sonnette d’alarme sur ce point : beaucoup de voyageurs, attirés par les vols à bas prix (on trouve facilement des allers-retours depuis Paris ou Lyon pour moins de 100€ hors vacances scolaires), ne sont pas au courant. Ce phénomène s’appelle la Calima, et l’ignorer peut en effet laisser un goût amer à votre séjour.
Qu’est-ce que la Calima, concrètement ?
Imaginez vous réveiller un matin à Lanzarote. La veille, le ciel était d’un bleu profond, l’air pur et la vue sur les volcans à couper le souffle. Ce matin, tout est différent. Le ciel n’est plus bleu, mais d’une couleur ocre, laiteuse. Le soleil est un disque pâle derrière un voile de poussière et l’air est chaud, sec, presque suffocant. Bienvenue en pleine Calima.
Ce phénomène est provoqué par un vent d’Est qui transporte des particules de sable et de poussière directement du désert du Sahara jusqu’à l’archipel des Canaries. Cela s’accompagne souvent d’une hausse brutale des températures. Il n’est pas rare de voir le thermomètre grimper à près de 30°C en plein mois de février, ce qui est assez déroutant.
Ma première expérience a été à Fuerteventura. J’avais prévu une journée de randonnée. En ouvrant les volets le matin, j’ai cru qu’il y avait un incendie. L’air était chargé d’une poussière si fine qu’elle donnait une teinte sépia à tout le paysage. La visibilité était réduite à quelques kilomètres à peine, masquant l’océan. C’est une atmosphère très particulière, presque post-apocalyptique.
L’impact réel sur vos vacances

Au-delà de l’aspect visuel, la Calima a des conséquences très pratiques. La plus importante concerne la santé. Si vous souffrez d’asthme ou de problèmes respiratoires, cette période peut être très pénible. L’air est chargé de particules qui irritent les voies respiratoires. Le conseil de l’article de rester à l’hôtel est un peu extrême, mais il est vrai qu’il faut absolument éviter les efforts physiques intenses.
Voici ce que j’ai appris et ce que je vous conseille :
- Protégez-vous : Avoir un masque (type FFP2) n’est pas une mauvaise idée si vous êtes sensible. Les locaux le font souvent. Pensez aussi à prendre des gouttes pour les yeux et à vous hydrater énormément.
- Activités : Oubliez la grande randonnée ou la journée à la plage à faire la crêpe. Le soleil tape fort à travers le voile de poussière et l’air est de mauvaise qualité. C’est le moment idéal pour des activités d’intérieur.
- Plan B : Chaque île a des alternatives. À Lanzarote, c’est l’occasion parfaite pour visiter les incroyables créations de César Manrique comme Jameos del Agua ou la Cueva de los Verdes. À Gran Canaria, explorez le quartier historique de Vegueta à Las Palmas ou visitez un musée.
- La voiture de location : Ne vous embêtez pas à la laver pendant la Calima. En quelques heures, elle sera de nouveau recouverte d’une fine couche de sable ocre. Attendez la fin de l’épisode.
Quand et combien de temps ? La grande incertitude

L’article mentionne une période allant de novembre à avril, ce qui est globalement juste. C’est durant l’hiver que les épisodes sont les plus fréquents et parfois les plus intenses. Je me souviens notamment de la Calima historique de février 2020 qui avait paralysé tous les aéroports de l’archipel pendant plusieurs jours. C’est un risque à connaître : dans les cas extrêmes, votre vol peut être affecté.
Cependant, une Calima peut survenir à n’importe quel moment de l’année, même en plein été. La durée est aussi variable. En général, un épisode dure entre 3 et 5 jours. Les deux premiers jours sont souvent les plus intenses, puis la poussière commence à retomber et le ciel s’éclaircit progressivement. Il est très rare que cela dure une semaine entière.
Un conseil pratique : consultez l’application ou le site de l’AEMET (l’agence météorologique espagnole). Ils émettent des alertes (« avisos ») pour la Calima, ce qui vous permet d’anticiper et d’adapter votre programme.
Alors, est-ce que ça gâche vraiment les vacances ?
C’est la question à un million d’euros. Ma réponse honnête : ça dépend de vos attentes et de la durée de votre séjour.
Si vous partez pour un week-end de 4 jours avec pour seul objectif de parfaire votre bronzage sous un ciel azur, alors oui, une Calima de 3 jours sera une énorme déception. C’est indéniable.
En revanche, si vous partez pour 10 jours ou deux semaines, un épisode de Calima ne sera qu’une parenthèse dans votre voyage. C’est l’occasion de découvrir les îles autrement, de manière plus culturelle. C’est aussi une expérience en soi. Observer ce paysage teinté d’orange, sentir ce vent chaud venu d’Afrique… c’est quelque chose que l’on n’oublie pas.
Personnellement, je ne laisserais jamais la simple *possibilité* d’une Calima m’empêcher de réserver un voyage aux Canaries en hiver. Les avantages (moins de monde, prix plus bas, climat globalement très agréable) l’emportent largement sur cet inconvénient potentiel. Il s’agit simplement de le savoir, de s’y préparer mentalement et d’avoir un plan B.
En conclusion, les Canaries restent une destination hors saison absolument fantastique. La Calima est une réalité de l’archipel, un peu comme le mistral en Provence ou les grandes marées en Bretagne. C’est un phénomène naturel qui fait partie du charme et du caractère de ces îles. En étant informé, vous ne serez pas pris au dépourvu et saurez adapter votre séjour pour en profiter au maximum, même sous un ciel couleur Sahara.