Trier ses billets : ce que ce geste dit de vous selon la psy

Auteur Déborah Attias
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Ce geste peut sembler totalement anodin, mais la psychologie nous apprend qu’il cache bien plus de choses que nous ne le pensons. En y regardant de plus près, cette simple habitude peut être un formidable levier pour comprendre et améliorer notre bien-être général.

Un besoin d’ordre qui révèle bien plus

Quand quelqu’un range méticuleusement ses billets de banque – les plus grosses coupures d’abord, puis les plus petites – il ne pense pas seulement à faciliter ses paiements. Selon les experts du comportement, cet acte est lié à un besoin profond d’ordre et de contrôle. Il ne s’agit pas uniquement d’organisation pratique, mais d’une manière d’imposer une structure au chaos potentiel du quotidien.

Ce type de comportement est souvent observé chez les personnes qui apprécient la clarté, la logique et la prévisibilité. C’est une façon de créer un « ordre extérieur » pour renforcer un sentiment d’« ordre intérieur ». En tant que coach, je vois ce même mécanisme à l’œuvre dans le domaine de la santé. Beaucoup de mes clients les plus assidus ne sont pas forcément les plus sportifs à l’origine, mais ce sont ceux qui ont besoin de structure. Ils planifient leurs séances de sport comme des rendez-vous importants et préparent leurs repas le dimanche. Ce n’est pas de la rigidité, c’est une stratégie pour créer des points d’ancrage rassurants dans une semaine chargée.

Une stratégie pour apaiser l’anxiété

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La psychologie moderne souligne que ces petites habitudes organisationnelles peuvent avoir un impact positif sur notre état émotionnel. Trier ses billets, tout comme préparer son sac de sport la veille, peut servir de stratégie d’autorégulation émotionnelle. C’est particulièrement vrai pour les personnes qui ont besoin de maîtriser leur environnement pour se sentir calmes.

Ce geste simple procure un sentiment de contrôle qui aide à réduire l’anxiété, notamment chez les personnes sujettes au perfectionnisme. C’est une manière de traduire une quête de sécurité en une action physique, concrète et répétable. C’est le même principe que celui d’une routine de 5 minutes d’étirements au réveil. L’acte en lui-même est simple, mais son effet est puissant : il envoie au cerveau le signal que la journée commence de manière intentionnelle et maîtrisée. Cela peut calmer le système nerveux avant même d’affronter les premières sollicitations de la journée.

Perfectionnisme ou prudence financière ? Le lien avec la santé

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Derrière ce comportement se cache souvent une facette de perfectionnisme. Une personne qui trie méticuleusement ses billets applique généralement cette rigueur à d’autres domaines de sa vie. Cependant, en matière de santé et de fitness, ce perfectionnisme peut être un piège.

C’est ce que j’appelle le syndrome du « tout ou rien ». On commence un programme de remise en forme avec une discipline de fer. Mais au premier écart – un croissant imprévu, une séance manquée – tout s’écroule. La personne perfectionniste a l’impression d’avoir échoué et abandonne. Le secret n’est pas la perfection, mais la constance. Un entraînement « imparfait » réalisé 3 fois par semaine est infiniment plus efficace qu’un programme « parfait » abandonné au bout de 10 jours.

Je suggère souvent l’approche du 80/20 : 80 % du temps, on fait des choix qui nourrissent notre corps, et 20 % du temps, on s’accorde des plaisirs sans culpabilité. C’est une vision beaucoup plus saine et surtout, plus durable.

Gérer son « capital santé » comme son budget

Une autre explication, issue de la psychologie financière, est que cette habitude est liée à une approche conservatrice des dépenses. La personne qui trie ses billets a tendance à mieux maîtriser son budget, à éviter les achats impulsifs et à privilégier l’épargne. C’est une excellente qualité qui peut être transposée à la gestion de son « capital santé ».

Investir dans sa santé n’est pas qu’une question d’argent. Voici comment cette mentalité prévoyante peut s’appliquer :

  • Les investissements financiers : Une adhésion à une salle de sport (qui peut varier de 20 €/mois pour une chaîne comme Basic-Fit à plus de 150 € pour un club haut de gamme) ou des consultations chez un ostéopathe ou un kinésithérapeute (environ 50-70 € la séance, parfois prise en charge en partie par une bonne mutuelle).
  • Les investissements en temps : Planifier ses repas pour la semaine évite de commander des plats chers et peu sains à la dernière minute. C’est un investissement de 2 heures le dimanche pour gagner en sérénité et en santé toute la semaine.
  • Les investissements gratuits : Choisir de marcher pour les trajets courts, utiliser les nombreuses vidéos de yoga ou de renforcement musculaire gratuites sur YouTube, ou simplement s’assurer de dormir suffisamment.

Cette mentalité aide à distinguer un véritable « investissement bien-être » (une bonne paire de chaussures de course pour prévenir les blessures) d’un « achat impulsif » (un énième complément alimentaire à la mode dont l’efficacité n’est pas prouvée).

Le pouvoir des petits gestes intentionnels

En fin de compte, que vous triiez vos billets ou non, le message sous-jacent est celui de l’intentionnalité. Mettre consciemment de l’ordre dans un domaine de sa vie, que ce soit son portefeuille ou son bien-être, est un moyen puissant de réduire le stress et de construire une base solide pour sa santé.

Si ce besoin d’ordre vous parle, utilisez-le comme une force. Canalisez-le non pas vers une rigidité stressante, mais vers la création de rituels positifs qui vous servent. Commencez petit. Un seul geste, comme poser ses vêtements de sport en évidence pour le lendemain, envoie un signal fort à votre cerveau : « Je prends le contrôle, de manière positive. » C’est un petit pas vers une meilleure maîtrise de votre santé, un billet bien rangé à la fois.

Avertissement : Si le besoin de contrôle ou les rituels deviennent une source d’anxiété importante ou de comportements obsessionnels, il est conseillé de consulter un professionnel de la santé mentale. L’objectif du bien-être est de trouver la souplesse, pas la rigidité.

Déborah Attias

Cultivatrice de Plantes Aromatiques & Passionnée d'Herboristerie
Ses jardins secrets : Herbes médicinales, Jardins sensoriels, Tisanes maison
Déborah a découvert le pouvoir des plantes lors d'un voyage en Asie. Depuis, elle cultive avec amour basilic thaï, menthe marocaine et thym citron sur sa terrasse toulousaine. Formée auprès d'herboristes traditionnels, elle allie savoir ancestral et techniques modernes. Son plus grand plaisir ? Créer des mélanges de tisanes personnalisés avec ses propres récoltes. Elle organise régulièrement des ateliers où elle transmet sa passion pour ces plantes qui soignent et enchantent nos papilles.