Votre couple est-il fait pour durer ? Les 5 dynamiques que je vois tous les jours en consultation
Découvrez quel type de couple vous êtes réellement et ce que cela signifie pour votre relation. Une introspection qui pourrait tout changer.

Il y a quelques années, je me suis interrogée sur la dynamique de mon couple et j'ai réalisé à quel point il était facile de tomber dans des schémas répétitifs. Les scientifiques ont identifié cinq types de couples, chacun avec ses forces et ses faiblesses. En explorant ces dynamiques, vous pourriez trouver des clés pour améliorer votre relation.
Vous êtes-vous déjà demandé ce qui fait vraiment tenir un couple sur la durée ? Franchement, après des années à accompagner des couples, j’ai vu de tout s’asseoir dans mon cabinet. Chaque histoire est unique, bien sûr. Mais avec le temps, on commence à repérer des schémas, des sortes de danses invisibles que les partenaires jouent sans même s’en rendre compte.
Contenu de la page
- La fondation de tout : le secret des couples qui durent
- Profil 1 : Le couple « Pas de vagues » (les évitants)
- Profil 2 : Le couple « Passionné » (les volatils)
- Profil 3 : Le couple « Équipe » (les validants)
- Profil 4 : Le couple en guerre (les hostiles)
- Profil 5 : Le couple de fantômes (les hostiles-détachés)
- Alors, on fait quoi maintenant ? Guide pratique
- Un outil pour avancer, pas pour juger
Loin des théories fumeuses, des chercheurs ont passé des décennies à observer des couples dans leur quotidien, mesurant leurs réactions et les suivant sur le long terme. De ces travaux, il ressort cinq grandes dynamiques de couple. J’évite le mot « type », car il est trop rigide. Une relation, c’est comme une rivière, ça bouge, ça évolue. Votre couple n’est pas une statue de pierre.
Le but ici, ce n’est pas de vous coller une étiquette dans le dos. C’est de vous donner une carte pour mieux naviguer sur le territoire de votre relation. En comprenant votre dynamique principale, vous allez voir vos forces plus clairement, et surtout, mettre le doigt sur les zones de friction avant qu’elles ne se transforment en véritables fractures. C’est un outil que j’utilise toutes les semaines, et il a le mérite de déculpabiliser et de lancer la discussion. Après tout, pour changer de cap, il faut d’abord savoir où l’on se trouve.

La fondation de tout : le secret des couples qui durent
Avant de plonger dans les profils, il y a une chose essentielle à comprendre. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est PAS l’absence de conflit qui fait durer un couple. J’ai vu des couples qui ne se disputaient jamais se séparer dans une indifférence polaire, et d’autres, bien plus bruyants, fêter leurs noces d’or avec passion. La vraie clé, c’est la façon de gérer ces disputes.
Les recherches ont mis en lumière un ratio presque magique : la règle du 5 pour 1. Pour chaque interaction négative (une critique, un soupir d’agacement, un silence boudeur), les couples stables en ont au moins cinq positives (un sourire, un compliment, une main posée sur l’épaule, un café préparé le matin…). Ce ratio, c’est un peu le système immunitaire de votre relation. Il permet d’encaisser les coups durs sans que le lien ne tombe malade.

Bon à savoir : Les couples qui finissent par se séparer ont souvent un ratio qui dangereusement se rapproche de 1 pour 1. Gardez ce chiffre en tête, il explique beaucoup de choses.
D’ailleurs, pour booster facilement ce ratio, voici quelques micro-gestes positifs que vous pouvez faire dès aujourd’hui :
- Envoyer un petit texto sans raison particulière dans la journée.
- Faire un compliment sincère sur sa tenue ou une de ses qualités.
- Préparer sa boisson chaude préférée sans qu’il ou elle ne le demande.
- Le ou la laisser choisir le programme du soir.
- Le remercier pour quelque chose de précis qu’il ou elle a fait.
Maintenant, explorons ensemble ces fameux profils.
Profil 1 : Le couple « Pas de vagues » (les évitants)
Comment les reconnaître ?
De l’extérieur, ils ont l’air du couple parfait. Toujours d’accord, une vie bien huilée, jamais un mot plus haut que l’autre. Leur devise ? « Pour vivre heureux, vivons cachés… des conflits ». Pour eux, le désaccord est une menace directe à la stabilité du couple, alors ils l’esquivent à tout prix. On minimise les problèmes, on change de sujet dès que ça chauffe, on se réfugie dans ses propres activités.

Leurs conversations tournent souvent autour de la logistique, des enfants, des vacances… Les sujets qui fâchent (l’argent, la belle-famille, le partage des tâches) sont soigneusement balayés sous le tapis. C’est une relation basée sur une grande indépendance et une forme de paix armée.
Forces et risques
Leur grande force, c’est que leur quotidien est souvent calme et peu stressant. En se concentrant sur ce qui va bien, ils bâtissent une banque de souvenirs positifs. Mais le risque est énorme : à force de tout éviter, les frustrations s’accumulent comme dans une cocotte-minute. Le plus grand danger, c’est la distance émotionnelle qui s’installe. On finit par vivre comme des colocataires, et la solitude à deux, croyez-moi, est souvent bien plus pénible que d’être seul.
La boîte à outils des couples évitants
- Commencez petit : N’essayez pas de régler 10 ans de non-dits en une soirée. Choisissez un sujet anodin (le choix du prochain film) et entraînez-vous à exprimer un avis différent, juste pour voir.
- Parlez en « Je » : C’est la règle d’or. Au lieu de « Tu ne fais jamais… », qui accuse, préférez « Je me sens fatigué(e) et j’aurais besoin d’un coup de main pour… ». Ça exprime un besoin, pas un reproche.
- Planifiez des « points couple » : Ça peut paraître un peu formel, mais fixez 15 minutes chaque dimanche soir pour parler de la semaine, sans distraction. Le fait de le prévoir rend l’exercice beaucoup moins intimidant.

Profil 2 : Le couple « Passionné » (les volatils)
Comment les reconnaître ?
On est à l’exact opposé ! Leur relation est un véritable feu d’artifice. Ils sont passionnés, très expressifs, et le conflit ne leur fait pas peur. Au contraire, pour eux, une bonne dispute est une forme d’intimité. Ça peut claquer des portes, mais les réconciliations sont tout aussi intenses et sincères. Leurs discussions sont pleines de rires, de piques et parfois de cris.
Le secret pour que cette dynamique fonctionne, c’est l’absence totale de mépris. On se chamaille sur des idées, des actions, mais on ne s’attaque jamais sur la valeur de la personne. L’humour est leur meilleur allié pour désamorcer les tensions. Ils vivent sur un fil, mais sont profondément honnêtes et connectés.
Forces et risques
Leur force est évidente : pas de place pour l’ennui ! Les problèmes sont réglés sur-le-champ, rien ne stagne. Cette franchise crée une connexion émotionnelle très puissante. Le risque, bien sûr, c’est de déraper. La ligne est fine entre la dispute passionnée et la dispute blessante. Si le négatif prend le dessus, même les plus belles réconciliations ne suffisent plus à réparer les dégâts. Et cette instabilité peut être épuisante sur le long terme.

La boîte à outils des couples volatils
- Fixez des règles du jeu : Mettez-vous d’accord sur des interdits clairs durant les disputes. Par exemple : pas d’insultes, on n’évoque pas le passé, on ne menace jamais de rompre.
- Apprenez le « temps mort » : Quand l’un de vous se sent submergé par l’émotion (cœur qui s’emballe, vision tunnel), utilisez un mot-code (« pause », « stop »). Prenez 20 minutes chacun de votre côté pour vous calmer. Astuce de pro : c’est le temps qu’il faut au corps pour revenir à un état normal et pouvoir discuter à nouveau.
- Accueillez les blagues : Si votre partenaire tente une blague pour détendre l’atmosphère, même si elle n’est pas géniale, voyez-la pour ce qu’elle est : une tentative de réparation. C’est précieux.
Profil 3 : Le couple « Équipe » (les validants)
Comment les reconnaître ?
Souvent perçu comme l’idéal, ce couple est un savant mélange des deux précédents. Ils sont calmes, mais ne fuient pas le conflit. Ils choisissent leurs batailles. Face à un vrai désaccord, ils s’assoient et discutent avec un objectif commun : comprendre le point de vue de l’autre, pas gagner la dispute. Leurs phrases sont souvent du type : « Je comprends ce que tu ressens », « Aide-moi à voir les choses de ton côté ».
Ils savent valider les émotions de leur partenaire même s’ils ne sont pas d’accord sur le fond. C’est une relation qui ressemble à un vrai partenariat, une équipe solide qui affronte la vie main dans la main.
Forces et risques
Leur relation est incroyablement stable et sécurisante. La communication est leur point fort. Le risque ? Tomber dans une routine si confortable qu’elle en devient tiède. À trop vouloir être de bons partenaires, de super co-parents, on peut oublier d’être des amants. La passion peut s’étioler au profit de la raison.
La boîte à outils des couples validants
- Injectez de la spontanéité : Planifiez… de ne rien planifier ! Prévoyez une soirée ou un week-end sans aucun objectif, et laissez-vous porter par vos envies du moment.
- Cultivez des rituels de connexion : Au-delà de la logistique, créez des petits rituels juste pour vous. Le saviez-vous ? Un baiser d’au moins 6 secondes libère de l’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Essayez !
- Parlez de vos rêves : Ne parlez pas que des factures et des courses. Partagez vos espoirs les plus fous, vos peurs, vos envies. La passion se nourrit de cette vulnérabilité.
Ces trois premiers profils, même s’ils ne sont pas parfaits, sont considérés comme stables. Ils ont en eux les ressources pour durer. Les deux suivants, en revanche, sont bien plus à risque.
Au fait, et si on est un mélange de plusieurs profils ?
C’est tout à fait normal ! En fait, c’est même le cas de la majorité des couples. On peut être « validant » sur l’éducation des enfants et « volatil » sur les questions d’argent. L’important est d’identifier la tendance dominante qui pose problème et de commencer à travailler dessus.
Profil 4 : Le couple en guerre (les hostiles)
Ici, on entre en zone rouge. Cette dynamique ressemble à celle du couple volatil, mais sans l’humour et l’affection pour compenser. Les disputes sont constantes et venimeuses. C’est un ping-pong incessant d’attaques et de défenses. « C’est toujours de ta faute », « De toute façon, tu es égoïste… ». Le blâme est permanent.
Dans ces couples, on observe ce que les experts appellent les « Quatre Poisons de la Relation ». Ce sont des signaux d’alerte qui prédisent les ruptures avec une précision redoutable. Mais bonne nouvelle, il existe un antidote pour chacun !
- La Critique : C’est attaquer la personne, pas le comportement (« Tu es un bordélique » au lieu de « La vaisselle qui traîne me stresse »).
L’antidote : La plainte douce. Exprimez votre besoin avec « Je » : « Je me sens dépassée quand la cuisine est en désordre, pourrais-tu m’aider ? » - Le Mépris : Le poison le plus mortel. C’est la critique avec un sentiment de supériorité : sarcasmes, yeux levés au ciel, moqueries. Ça dit à l’autre : « Tu ne vaux rien ».
L’antidote : Cultiver l’admiration. Chaque jour, cherchez activement une chose que vous appréciez chez votre partenaire et dites-le-lui. - La Défensive : C’est se justifier ou contre-attaquer (« Oui, mais toi, tu as oublié de… »). Ça bloque toute discussion.
L’antidote : Prendre sa part de responsabilité, même si elle est minime. « C’est vrai, j’aurais pu y penser, tu as raison. » - La Fuite (le mur de pierre) : Quand un partenaire, submergé, se déconnecte totalement. Il ne répond plus, quitte la pièce. Il érige un mur.
L’antidote : Apprendre à s’apaiser. Le fameux « temps mort » de 20 minutes est crucial ici pour faire redescendre la pression avant de reprendre la discussion.
Attention ! Un couple pris dans cette spirale a rarement la force de s’en sortir seul. Une aide extérieure devient souvent une nécessité pour réapprendre à communiquer. Et si l’hostilité devient verbale ou physique, la priorité absolue est votre sécurité. Des organismes spécialisés sont là pour ça.
Profil 5 : Le couple de fantômes (les hostiles-détachés)
C’est le stade final, la paix des cimetières. La guerre est finie, non pas parce que les problèmes sont résolus, mais parce que plus personne n’a l’énergie de se battre. Plus personne n’y croit. Les partenaires mènent des vies parallèles sous le même toit. L’indifférence a remplacé la colère.
Un client m’a un jour donné une image terrible de justesse : « On est deux astronautes dont le filin s’est rompu. On flotte dans le même vide, mais on s’éloigne l’un de l’autre, et il n’y a plus rien pour se raccrocher. » C’est exactement ça. Dans cette situation, la thérapie vise parfois moins à sauver le couple qu’à aider les partenaires à se séparer avec respect et dignité, surtout quand il y a des enfants. Et ce n’est pas un échec, c’est parfois l’acte le plus courageux et le plus sain.
Alors, on fait quoi maintenant ? Guide pratique
Vous vous êtes reconnu ? C’est le premier pas ! Maintenant, comment passer à l’action ?
Chercher de l’aide : oui, mais comment ?
L’idée d’une thérapie de couple peut faire peur, surtout au portefeuille. Soyons clairs : oui, c’est un investissement. Comptez en moyenne entre 60€ et 120€ par séance. Pour trouver un bon professionnel, le bouche-à-oreille reste une valeur sûre. Sinon, n’hésitez pas à appeler plusieurs thérapeutes pour voir avec qui le courant passe. Le feeling est primordial.
Pas le budget ? Il y a des alternatives !
Pour commencer, il existe d’excellents livres sur la communication dans le couple. Cherchez des auteurs spécialisés dans les approches reconnues comme la Communication Non Violente (CNV) ou les thérapies comportementales. Il existe aussi des applications de coaching de couple (disponibles sur l’App Store ou Google Play) qui proposent des exercices quotidiens et peuvent être un bon point de départ.
Un outil pour avancer, pas pour juger
Rappelez-vous, ces profils sont des cartes, pas des condamnations. Le but n’est pas de devenir un couple « parfait », mais de devenir la meilleure version de VOTRE couple. Un couple évitant peut apprendre à oser un peu plus, un couple volatil à poser des limites, et un couple validant à raviver la flamme.
Si vous vous êtes reconnu dans les profils plus difficiles, ne baissez pas les bras. La prise de conscience est la lumière qui permet de voir le chemin. Parfois, on peut le faire seul. D’autres fois, on a besoin d’un guide. Demander de l’aide, c’est une preuve d’intelligence et de force.
Le défi de la semaine pour tous les couples :
Cette semaine, votre mission, si vous l’acceptez, est simple. Trouvez au moins UNE occasion de valider une émotion de votre partenaire, même si vous n’êtes pas du tout d’accord avec le fond. Dites simplement : « Je comprends que tu te sentes frustré(e) / triste / en colère par rapport à ça. » Vous pourriez être surpris de l’effet que ces quelques mots peuvent avoir…