Plantez ces fruitiers oubliés en fin d’été : récolte facile dès l’an prochain !

Dans nos jardins, le pommier et le cerisier sont rois. Mais qui se souvient de la saveur unique de l’amélanche, de la générosité du caseillier ou du goût acidulé du groseillier à maquereau ? Ces petits fruitiers, autrefois communs, ont été injustement délaissés. Pourtant, les planter en fin d’été est une astuce de jardinier incroyablement efficace. C’est la promesse d’une première récolte savoureuse dès l’année suivante, avec un minimum d’efforts.
La bonne nouvelle ? Il n’est pas trop tard. Voici comment transformer un petit coin de votre jardin en une source de fruits originaux et délicieux, sans vous compliquer la vie.
Découvrez les trésors cachés du verger
Avant de sortir la bêche, faisons connaissance avec ce trio gagnant. Leur point commun : ils sont robustes, peu exigeants et produisent rapidement. Ils s’adaptent à la plupart de nos climats en France, du nord au sud, et ne demandent pas de traitements chimiques compliqués.
- L’amélanchier (Amelanchier lamarckii) : C’est le plus spectaculaire. Au printemps, il se couvre de fleurs blanches, puis en juin, il offre des petites baies bleu-noir au goût délicieux de myrtille et d’amande. Un vrai régal à picorer directement sur l’arbuste.
- Le caseillier (Ribes x nidigrolaria) : Moins connu, il est pourtant exceptionnel. Issu d’un croisement entre le cassis et le groseillier à maquereau, il combine le meilleur des deux : de gros fruits noirs au goût de cassis mais plus doux, et une incroyable résistance naturelle à l’oïdium, la maladie qui touche souvent ses cousins.
- Le groseillier à maquereau (Ribes uva-crispa) : Le favori de nos grands-mères ! Ses baies translucides, vertes ou pourpres, sont parfaites pour les tartes et les confitures. Optez pour des variétés résistantes comme ‘Hinnonmaki’ (rouge) ou ‘Invicta’ (vert), qui vous garantiront une récolte saine.
Planter maintenant pour récolter plus vite : le mode d’emploi

La fin de l’été et le début de l’automne (de fin août à octobre) sont la période idéale. Pourquoi ? Le sol est encore chaud, ce qui favorise un enracinement rapide avant l’hiver. Les pluies automnales se chargeront de l’arrosage, vous épargnant cette corvée. C’est le secret pour que votre arbuste se concentre sur la production de fruits dès le printemps suivant.
Le succès est à la portée de tous, même des débutants. Un jeune plant en godet coûte entre 8 et 15 € en pépinière.
- Préparez le terrain : Creusez un trou d’environ 40 cm de côté, soit le double de la taille du pot. Aérez bien la terre du fond.
- Améliorez le sol : Incorporez au fond du trou une ou deux pelletées de compost bien mûr ou de terreau de plantation. C’est le garde-manger de votre arbuste pour bien démarrer.
- Hydratez la motte : Avant de planter, plongez le pot dans un seau d’eau pendant 10 minutes, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles. C’est un geste simple qui change tout.
- Plantez juste : Dépotez l’arbuste et installez-le dans le trou. Le haut de la motte doit arriver au même niveau que le sol du jardin. Rebouchez, tassez légèrement avec les mains.
- Arrosez et paillez : Arrosez généreusement (environ 10 litres) même s’il pleut. Enfin, étalez une couche de paillage de 5-7 cm (feuilles mortes, broyat, tontes de gazon séchées) pour garder l’humidité et protéger les racines.
Un entretien minimal pour un maximum de saveurs

C’est là que la magie opère : ces fruitiers demandent très peu de soins. Une fois installés, ils se débrouillent presque seuls. L’arrosage est à surveiller la première année en cas de sécheresse prolongée, mais devient ensuite inutile sauf conditions extrêmes.
La taille est un jeu d’enfant : elle n’est pas indispensable les deux premières années. Ensuite, en hiver, il suffit de supprimer le bois mort et les quelques branches les plus anciennes (souvent plus foncées et moins productives) pour aérer le cœur de l’arbuste. C’est une opération de 15 minutes qui favorise la fructification.
Dès le mois de juin ou juillet suivant votre plantation, vous devriez voir apparaître les premières baies. La première récolte sera modeste, mais le plaisir de goûter ses propres fruits si rapidement est immense. La production augmentera ensuite de façon spectaculaire d’année en année. C’est une petite action aujourd’hui pour des années de gourmandise simple et saine.