Je dessine depuis plus de vingt ans et, comme beaucoup, j’ai commencé en remplissant des cahiers de croquis. Mon truc à moi, ça a toujours été les créatures fantastiques. Et bien sûr, la licorne était en tête de liste. Franchement, au début, mes licornes ressemblaient à des chevaux un peu bizarres avec une corne plantée de travers sur le front. C’était… frustrant.
Avec le temps, et surtout en écoutant les conseils de mes profs en école d’art, j’ai pigé un truc essentiel : pour qu’une créature imaginaire soit convaincante, elle doit d’abord être crédible. Elle a besoin de respecter des règles de base, des lois de physique, de poids et de mouvement. Sinon, elle reste plate, comme un simple autocollant.
Cet article, ce n’est pas une formule magique. C’est juste le partage de ce que j’ai appris sur le terrain, à force de galérer sur des illustrations et d’accompagner des débutants. Mon but ? Vous aider à dessiner une licorne qui a du corps, une vraie présence. Une créature qui donne l’impression qu’elle pourrait s’échapper de la feuille. Alors, on oublie les dessins simplistes et on se lance dans la construction d’une licorne, pas à pas, avec le soin d’un artisan.
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Les fondations : l’anatomie avant tout
On ne peut pas bien dessiner ce qu’on ne comprend pas. C’est aussi simple que ça. Dans notre tête, une licorne, c’est 90% de cheval. C’est donc par là qu’il faut commencer. Avant même de prendre un crayon, la meilleure chose à faire est de s’immerger un peu. Pas besoin de devenir vétérinaire, mais passer 15 minutes à regarder des vidéos de chevaux au galop ou des planches d’anatomie pour artistes (il y en a plein en ligne), ça change radicalement la donne. Observez comment les muscles roulent sous la peau, comment les articulations plient. C’est la clé.
La structure : Pensez en trois blocs
Pour ne pas vous perdre, visualisez le squelette comme trois formes simples reliées entre elles :
Le crâne : Une forme allongée, un peu triangulaire.
La cage thoracique : Le plus gros volume, un peu comme un gros œuf couché. C’est de là que partent les pattes avant.
Le bassin : Un ovale plus petit, qui ancre les puissantes pattes arrière.
Ces trois blocs sont connectés par la colonne vertébrale, une ligne souple et courbe qui donne toute sa posture à l’animal. Quand vous esquissez, commencez par ça. Un cercle, deux ovales, une ligne. C’est tout. Vous avez déjà la base dynamique de votre licorne.
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Les muscles et la corne, les détails qui tuent
Les muscles, c’est ce qui donne la puissance et la forme. Retenez surtout ceux de l’encolure et des cuisses. L’encolure, surtout sur un animal fier, est épaisse et arquée. Les cuisses, c’est le moteur. Elles doivent être rondes et puissantes. Comprendre ça vous évitera de dessiner des pattes arrière qui semblent trop frêles pour supporter le poids de la bête.
Et puis, il y a la corne. Attention ! Ce n’est pas un simple cône. Pour qu’elle ait l’air réelle, elle doit être torsadée. Imaginez deux fils qui s’enroulent l’un sur l’autre. Cette spirale va accrocher la lumière et créer du relief. Plantez-la solidement sur le front, juste au-dessus de la ligne des yeux. Trop haut ou trop en avant, et l’équilibre de la tête semblera bizarre. C’est la signature de la créature, ça vaut le coup d’y passer un peu de temps.
L’équipement de l’artisan : simple et efficace
On me demande souvent quel matériel hors de prix il faut acheter. Ma réponse est toujours la même : le meilleur outil, c’est celui que vous maîtrisez. Mais bon, certains outils aident quand même pas mal, sans pour autant vider votre compte en banque.
Pour bien démarrer (budget-friendly)
Un crayon graphite HB : Le standard absolu. Ni trop gras, ni trop sec. Parfait pour les esquisses. Vous en trouvez un de bonne qualité pour moins de 2€.
Du papier à dessin correct : Visez un grammage de 90 g/m² minimum. En dessous, le papier est trop fin, il se froisse et supporte mal les coups de gomme. Un bloc de papier A4 pour le dessin se trouve entre 5€ et 10€ dans n’importe quelle boutique de loisirs créatifs (type Cultura, Rougier & Plé) ou même en ligne.
Une gomme mie de pain : C’est la gomme des pros. On la malaxe, elle n’abîme pas le papier et permet d’éclaircir des zones sans tout effacer. Un must, pour quelques euros à peine.
Pour aller plus loin (quand vous vous sentirez prêt)
Une boîte de crayons graphite : Avoir plusieurs duretés, ça change la vie. Un 2H pour les traits de construction très légers, un 2B ou 4B pour des ombres profondes… Une petite boîte d’une bonne marque (les marques allemandes sont souvent une valeur sûre) coûte entre 10€ et 20€ et vous durera des années.
Des estompes : Ces petits rouleaux de papier buvard servent à fondre le graphite pour créer des dégradés tout doux. Un petit set coûte moins de 5€ et va vraiment améliorer le rendu de vos volumes.
Un papier de meilleure qualité : Un papier plus épais, autour de 180 g/m² (le type Bristol est excellent), vous offrira un confort de travail incomparable. Il encaisse mieux les coups de crayon et les gommages répétés.
Petit conseil : N’achetez pas tout d’un coup ! Commencez simple. Quand vous sentirez les limites de votre matériel de base, alors il sera temps d’investir. L’outil n’a jamais fait l’artiste.
Le guide pas à pas : construisons-la ensemble
Allez, on passe à la pratique. Prenez une feuille et votre crayon HB. Pour ce premier essai, donnez-vous une bonne heure, sans pression. L’objectif est de comprendre le processus, pas de sortir un chef-d’œuvre. Et surtout : n’appuyez pas fort au début !
Étape 1 : L’esquisse de base (5-10 min max)
On part sur une licorne de profil, au repos. C’est le plus simple. Dessinez le grand ovale de la cage thoracique au centre de la feuille. À sa gauche et un peu plus haut, le cercle de la tête. À droite, l’ovale du bassin. Reliez le tout avec une ligne pour le dos et une pour le ventre. C’est moche ? C’est normal. C’est juste notre plan de construction.
Étape 2 : Le placement des pattes
C’est là que ça se corse souvent. Attention à l’erreur classique : dessiner des pattes droites comme des poteaux. Un animal, même au repos, a toujours une légère flexion. Pour chaque patte, partez de l’articulation principale (épaule ou hanche) et tracez des lignes brisées. Imaginez un « Z » très allongé. Ça donne tout de suite un aspect plus naturel et vivant.
Étape 3 : Affiner la silhouette
Maintenant, avec des traits un peu plus confiants, reliez vos formes de base. Dessinez le contour du corps en pensant aux muscles. Arrondissez l’encolure, donnez du volume aux cuisses, affinez le museau. Placez l’œil (à mi-hauteur du crâne environ) et l’oreille. À ce stade, ça doit vraiment commencer à ressembler à quelque chose !
Étape 4 : Les détails qui changent tout
C’est le moment fun ! Dessinez la corne torsadée sur le front. Pour la crinière et la queue, oubliez le dessin poil par poil. Pensez en grandes mèches fluides, comme des rubans de soie. Donnez-leur un mouvement, même léger. Enfin, dessinez les sabots, en pensant qu’ils sont un peu biseautés à l’avant.
Mon conseil d’atelier : Une fois l’esquisse finie, prenez du recul. Mieux : regardez votre dessin dans un miroir. Les défauts de proportion et d’équilibre vous sauteront aux yeux. C’est une astuce utilisée par tous les professionnels.
Donner vie : Ombres, lumières et textures
Un bon trait, c’est la base. Mais c’est le jeu des ombres et des lumières qui va sculpter votre licorne et lui donner du poids. Avant de poser la moindre ombre, décidez d’où vient la lumière. Disons, d’en haut à gauche. Donc, tout ce qui est en haut et à gauche sera clair, tout ce qui est en bas et à droite sera dans l’ombre.
Avec un crayon plus gras (un 2B), commencez à poser les ombres en utilisant des hachures. S’il vous plaît, n’utilisez pas votre doigt pour estomper ! C’est une mauvaise habitude qui graisse le papier et donne un résultat sale. Préférez les hachures croisées ou une estompe. Pour un pelage brillant, les dégradés doivent être très doux. Laissez des zones de blanc pur sur le dos pour simuler les reflets. Pour la crinière, travaillez mèche par mèche, chaque mèche étant comme un cylindre avec une face éclairée et une face sombre. Pour la corne, le contraste entre l’arête éclairée et le creux sombre de chaque spirale créera l’illusion du relief.
Au fait, une fois que vous maîtriserez le noir et blanc, vous aurez sûrement envie de passer à la couleur. C’est une toute autre aventure passionnante ! Que ce soit aux crayons, à l’aquarelle ou en numérique, les principes de lumière que vous venez d’apprendre resteront votre meilleure base. C’est un super sujet pour une prochaine fois…
Au-delà du classique : Explorer d’autres styles
Une licorne n’a pas un seul visage. S’amuser à explorer différentes interprétations est un excellent exercice pour trouver votre propre style.
On peut penser au style médiéval, inspiré des anciennes tapisseries. Là, le corps est plus fin, presque comme celui d’une chèvre, parfois avec une barbiche et des sabots fendus. Le dessin est plus plat, avec des contours nets, privilégiant la ligne pure au réalisme des volumes.
À l’opposé, on trouve le style de la fantasy moderne. Ici, on cherche le réalisme et la puissance. L’anatomie est celle d’un cheval de guerre, massif et musclé, avec des détails très poussés. C’est un style qui demande une grosse maîtrise technique.
Et puis il y a l’interprétation « Kawaii ». Ce style venu du Japon simplifie et exagère pour créer un sentiment de mignonnerie. Les règles sont différentes : une tête énorme par rapport à un petit corps potelé, des yeux immenses et des pattes courtes. Même ici, une base anatomique crédible fera toujours la différence.
L’atelier : Sécurité et bonnes pratiques
Dessiner est une passion, mais ça peut aussi créer des douleurs si on n’y prend pas garde. Croyez-moi, passer des heures penché sur sa table, c’est le mal de dos assuré. Pensez à vous asseoir droit, à vous lever et à vous étirer toutes les heures.
Et si vous utilisez des produits comme les bombes de fixatif pour protéger vos dessins, faites-le toujours à l’extérieur ou dans une pièce très bien ventilée. C’est un produit génial mais toxique. Votre santé avant tout !
Bon à savoir : Vous allez rater des dessins. Beaucoup. J’en rate encore aujourd’hui, et c’est parfaitement NORMAL. Ne déchirez pas votre feuille de colère. Analysez ce qui cloche. Chaque dessin raté est une leçon gratuite. La persévérance, c’est la première qualité d’un artiste. Ne comparez pas votre premier essai au millième dessin d’un pro. Soyez sympa avec vous-même.
Au final, dessiner une licorne, ce n’est qu’un prétexte. C’est un super exercice pour apprendre à voir, à construire et à donner vie. Les techniques que vous apprenez ici, vous pourrez les appliquer à tout. Alors, prenez votre crayon, et surtout, amusez-vous. Le plaisir, c’est le meilleur des moteurs.
D’ailleurs, un petit défi pour vous motiver ? Tentez de dessiner votre propre licorne en suivant ces étapes. Si ça vous dit, partagez-la sur Instagram avec le hashtag #MaLicorneDeCaractère. J’adore voir ce que les gens créent à partir de mes conseils, c’est toujours super inspirant !
Galerie d’inspiration
La crinière, c’est la poésie du dessin. Pour un effet fluide et naturel, ne dessinez pas chaque cheveu. Pensez-la plutôt comme un ruban de soie, une masse qui ondule. Travaillez les grandes courbes principales avec un crayon léger, puis ajoutez quelques mèches plus fines qui s’en détachent pour suggérer le mouvement et la légèreté. Le secret est dans le rythme, pas dans le détail.
Papier Bristol (type Canson) : Ultra-lisse, il est parfait pour les feutres à alcool et l’encrage fin, car il ne boit pas l’encre.
Papier à grain fin (type Fabriano Accademia) : Idéal pour le crayon graphite. Le léger grain accroche la matière et permet de superbes dégradés.
Papier Mix-Média : Plus épais, il supporte un peu d’aquarelle ou de gouache sans gondoler, pour des fonds colorés.
L’erreur classique : une corne qui semble
Au Moyen Âge, la corne de licorne, appelée
L’œil trahit l’âme de votre créature. Est-elle sauvage, douce, ancienne, ou espiègle ? Pour aller plus loin que le simple point noir :
Ajoutez une pupille (ronde comme un cheval, ou fendue pour un côté plus fantastique).
Dessinez la paupière supérieure et inférieure pour donner de la profondeur.
N’oubliez jamais le petit point de lumière (avec un stylo gel blanc Sakura Gelly Roll), c’est lui qui donne vie au regard.
Comment créer une atmosphère magique, un halo lumineux autour de la licorne ?
Une technique simple consiste à utiliser des pastels secs. Après avoir terminé votre dessin principal, frottez un peu de pastel de couleur vive (bleu, rose, jaune) sur une feuille à part, prélevez la poudre avec un coton-tige et estompez-la doucement autour de votre créature. Cela crée un
Feutres à alcool (type Copic ou Promarker) : Ils offrent des couleurs intenses et des dégradés parfaits, sans traces de passage. Idéals pour un rendu lisse et professionnel, mais leur coût est plus élevé.
Feutres à base d’eau (type Tombow ABT) : Plus polyvalents, ils peuvent être dilués avec de l’eau pour un effet aquarellé. Ils sont parfaits pour les croquis et les carnets, mais peuvent laisser des marques si on repasse plusieurs fois.
Contrairement à une idée reçue, l’articulation du
Un papier qui sublime vos couleurs.
Un format qui vous suit partout.
Le plaisir de voir vos progrès page après page.
Le secret ? Investir dans un bon carnet de croquis, comme un Moleskine Art ou un Stillman & Birn. C’est la meilleure motivation pour dessiner au quotidien.
Sortez de l’arc-en-ciel ! Une palette de couleurs inattendue peut rendre votre licorne inoubliable. Essayez des teintes inspirées de minéraux comme l’améthyste (violets profonds, lilas, blanc), de l’opale (bleus laiteux, verts, éclats orangés) ou même d’un ciel nocturne (bleu de Prusse, argent, touches de magenta).
Stylo gel blanc : Le Sakura Gelly Roll est un must-have pour les éclats de lumière vifs dans l’œil ou sur la corne.
Gomme de précision : Une gomme fine comme la Tombow Mono Zero permet d’effacer de petites zones pour créer des reflets doux dans le pelage.
Gouache blanche : Appliquée avec un pinceau fin, elle permet de créer des rehauts opaques par-dessus la couleur.
L’accessoire signature : Une simple couronne de fleurs est un classique, mais pourquoi ne pas aller plus loin ? Pensez à des cristaux flottants autour de la corne, des lianes bioluminescentes entrelacées dans la crinière, ou même de délicates pièces d’armure elfique sur le chanfrein. Ces détails racontent une histoire.
Le style de votre licorne peut refléter une multitude d’influences artistiques. Ne vous limitez pas à un seul genre :
Art Nouveau : Des courbes élégantes, des lignes organiques inspirées de la nature, à la manière d’Alphonse Mucha.
Géométrique : Des formes angulaires, des facettes comme un cristal, très tendance pour les tatouages.
Kawaii : De grands yeux, un corps rondouillard et une expression mignonne, inspiré de la pop-culture japonaise.
Ma licorne a l’air figée, comment lui donner du mouvement ?
Le secret réside dans la
Digital (Procreate sur iPad) : Offre une liberté totale : annulation infinie, calques pour tester des couleurs, et des milliers de brosses (les packs de Loish ou Max Ulichney sont des références). Parfait pour l’expérimentation.
Traditionnel (crayons et papier) : Développe la confiance en son trait car chaque ligne compte. Le contact du crayon sur le papier offre une sensation unique et le résultat est un objet physique original.
Le narval, surnommé la
Des lignes de construction qui disparaissent au scan.
La liberté de dessiner sans peur de salir.
Une base parfaite pour un encrage propre.
Le secret ? Un crayon de couleur bleu inactinique (non-photo blue). Les scanners et photocopieurs l’ignorent souvent, ce qui en fait l’outil préféré des dessinateurs de comics pour leurs esquisses.
Pas besoin de se ruiner pour bien dessiner. Pour les crayons de couleur, la gamme Polychromos de Faber-Castell est une référence, mais les Castle Arts ou les Arteza Experts offrent un excellent rapport qualité-prix avec une bonne pigmentation. Côté feutres, les Ohuhu sont une alternative très populaire aux Copic pour débuter avec les marqueurs à alcool.
La corne trop centrée : Elle ne doit pas être au milieu du front, mais légèrement en avant, au-dessus des yeux.
La corne
L’intention dans le regard : Ne vous contentez pas d’un œil vide. Des paupières à demi-fermées suggèrent la sérénité ou la sagesse. Des yeux grands ouverts avec des pupilles dilatées peuvent traduire la peur ou la surprise. C’est ce détail qui transformera un simple dessin en un personnage.
La célèbre tenture de
Comment choisir le bon style pour ma licorne ?
Ne choisissez pas, combinez ! Votre style unique se trouve à la croisée des chemins. Prenez la structure anatomique solide d’un cheval de dressage, ajoutez-y la crinière stylisée d’une estampe japonaise, et optez pour la palette de couleurs d’un coucher de soleil. C’est en mélangeant vos inspirations que vous trouverez votre propre voix artistique.
Crayons graphite traditionnels (ex: Faber-Castell 9000) : Permettent une grande variété de traits, de l’esquisse légère (2H) au noir profond (6B). Idéal pour le travail des ombres et des valeurs.
Porte-mine (ex: Pentel P205) : Offre une pointe constante et précise, parfaite pour les détails fins et les lignes nettes. Moins adapté pour les grands aplats ombrés, mais excellent pour la construction.
Un beau dessin mérite d’être protégé. Une fois votre œuvre terminée, plusieurs options s’offrent à vous pour la préserver :
Le fixatif : Une bombe de vernis (brillant ou mat) qui protège le graphite ou le pastel de la bavure. À utiliser en extérieur !
La pochette plastique : Simple et efficace pour le rangement dans un classeur.
Le scan haute résolution : La meilleure des sécurités. Numériser votre dessin à 300 DPI minimum vous assure une copie parfaite pour toujours.
Tatoueuse & Artiste Peintre Spécialités : Tatouages botaniques, Aquarelle sur peau, Art corporel délicat
Laurena partage son temps entre L'Encre Mécanique à Lyon et Bleu Noir à Paris, deux temples du tatouage français. Formée aux beaux-arts avant de tomber amoureuse de l'aiguille, elle fusionne peinture et tatouage dans un style unique. Ses créations florales semblent danser sur la peau comme des aquarelles vivantes. Quand elle ne tatoue pas, elle expose ses toiles dans des galeries underground et partage ses inspirations artistiques avec sa communauté.