Stop aux Souris : Le Guide Sincère d’un Pro pour une Maison Vraiment Protégée
Ça fait des années que je suis dans le bâtiment et la rénovation. J’ai vu toutes sortes de maisons, des vieilles bâtisses en pierre à la campagne aux appartements plus récents en ville. Et franchement, le seul truc qui ne change jamais, c’est la petite souris qui cherche un logis. On m’appelle souvent quand les gens sont à bout, après avoir tout testé : les boîtiers à ultrasons, les sachets de menthe, les feuilles de laurier… Loin de moi l’idée de me moquer, mais ces astuces ne sont qu’une petite pièce du puzzle.
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Mon boulot, c’est de piger comment un bâtiment fonctionne et comment une souris réfléchit. Elle ne veut pas vous nuire, elle cherche juste trois choses : un peu de chaleur, de la nourriture facile et un coin tranquille. Pour elle, votre maison, c’est le grand luxe. Mon objectif aujourd’hui, c’est de vous donner les clés pour transformer votre maison en forteresse. Pas avec des gadgets, mais avec de la logique, de l’observation et un peu d’huile de coude. C’est la seule approche qui tient la route sur le long terme, je vous le garantis.

Comprendre l’adversaire : pourquoi elles sont chez vous
Avant même de penser à un piège, il faut savoir à qui on a affaire. La souris est une spécialiste de l’infiltration. On dit qu’elle passe dans un trou de la taille d’une pièce de 10 centimes, et ce n’est pas un mythe. Le test est simple : si un stylo passe, une souris passe. Son squelette est d’une flexibilité étonnante.
Son super-pouvoir, ce n’est pas sa vue (qui est assez mauvaise), mais son odorat. C’est grâce à lui qu’elle communique et trouve la moindre miette. Elle balise son territoire avec des traces d’urine, créant de véritables autoroutes invisibles pour ses congénères. Un bon nettoyage est donc une première étape essentielle. Au fait, un petit conseil pour savoir si l’infestation est active : regardez les crottes. Si elles sont sèches, grises et friables, c’est une vieille histoire. Si elles sont noires, luisantes et un peu molles… désolé, mais elles sont bien là, et en ce moment même.

Enfin, son comportement est prévisible. La souris adore longer les murs pour se sentir en sécurité. Placer un piège au beau milieu de la pièce ? C’est une perte de temps. Il faut le coller le long d’une plinthe, sur son chemin. Elle est aussi méfiante face à la nouveauté (on appelle ça la néophobie), donc un piège peut rester intact plusieurs jours. La patience est votre meilleure alliée.
Les répulsifs naturels : on fait le tri ?
Alors, ces fameuses astuces de grand-mère, ça fonctionne ? La réponse est : oui, mais… C’est un « oui » très conditionnel. Ces méthodes jouent sur leur odorat surdéveloppé.
Le laurier-sauce, par exemple, dégage une odeur poivrée qui les irrite. Mais pour avoir une chance, il faut utiliser des feuilles fraîches, bien les froisser pour libérer les arômes, en mettre une bonne quantité sur les points de passage, et les changer chaque semaine. Franchement, c’est beaucoup d’efforts pour un résultat limité. Le laurier est un DÉCOURAGEANT, il ne fera jamais fuir une colonie installée qui a déjà trouvé le paquet de gâteaux ouvert.

Attention, point sécurité CRUCIAL ! Certains conseils en ligne mentionnent par erreur le « laurier rose ». C’est une plante extrêmement toxique pour les humains et les animaux. N’utilisez JAMAIS ça à l’intérieur. On parle bien du laurier-sauce, celui de la cuisine.
Parmi les autres options, l’huile essentielle de menthe poivrée est sans doute la plus efficace. Quelques gouttes sur un coton à renouveler tous les 3-4 jours peuvent aider. Mais là encore, c’est contraignant et ça ne résout pas le problème de fond. C’est utile en prévention à l’automne, mais si elles sont déjà là, vous ne faites que les déranger un peu.
L’Exclusion : la seule et unique solution durable
Si vous ne devez retenir qu’une seule chose, c’est celle-ci. Pour se débarrasser des souris pour de bon, il faut les empêcher d’entrer. Point. C’est ce qu’on appelle l’exclusion, et c’est 90% du travail.
Étape 1 : L’inspection, mode détective
Mettez-vous à leur place. Faites le tour de votre maison, dehors puis dedans, avec une bonne lampe de poche. Cherchez la moindre faille.

Dehors, vérifiez attentivement :
- Les fissures dans les fondations.
- Les passages de tuyaux et de câbles (le point d’entrée n°1 ! L’espace autour du câble de la fibre est une porte d’entrée de luxe).
- Le dessous des portes de garage ou de service.
- Les grilles de ventilation (le maillage doit être fin et intact).
- Les raccords de toiture et les tuiles cassées.
Dedans, ne manquez pas :
- Derrière et sous les appareils électroménagers (frigo, cuisinière…).
- Sous les éviers, là où passent les tuyaux.
- Les coffrages de volets roulants (un accès direct vers l’extérieur).
- Les plinthes un peu décollées, surtout dans l’ancien.
Allez, petit défi : prenez votre téléphone, allumez la torche et regardez sous l’évier de votre cuisine. Je parie que vous trouverez un jour suspect autour de la tuyauterie !
Étape 2 : Le colmatage, avec les bons outils
Une fois les trous trouvés, il faut les boucher. Et pas avec n’importe quoi, car une souris ronge le plastique, le plâtre et même le bois.

Votre kit de démarrage anti-souris, le voici : de la laine d’acier (grade 000, ne prenez rien d’autre), que vous trouverez pour environ 5-7€ le paquet en magasin de bricolage (type Castorama, Leroy Merlin). C’est la base, elles détestent ça. Pour les zones humides ou l’extérieur, le treillis de cuivre est encore mieux car il ne rouille pas. Pour les plus grosses fissures, un bon mortier de réparation est indispensable. Et pour sceller parfaitement autour des tuyaux, un mastic anti-rongeurs, qui contient des particules de métal, est un super investissement (comptez environ 20-25€ la cartouche).
L’erreur à ne JAMAIS commettre : la mousse expansive. S’il vous plaît, ne faites pas ça. Pour une souris, c’est du gruyère de luxe. Elles adorent la ronger et y faire leur nid. C’est la pire des fausses bonnes idées. J’ai un client qui a dépensé plus de 150€ en répulsifs à ultrasons alors que le problème venait d’un simple trou derrière son frigo. On l’a bouché avec 2€ de laine d’acier. Problème réglé.

S’occuper de celles qui sont déjà à l’intérieur
Ok, la maison est maintenant une forteresse. Mais il faut s’occuper des résidents qui sont restés coincés à l’intérieur.
Les pièges : la méthode la plus fiable
Je suis un grand partisan du piégeage. C’est ciblé, on sait si ça marche, et c’est plus propre que le poison.
Pour faire simple, la bonne vieille tapette à ressort est un classique qui a fait ses preuves. Préférez les modèles récents avec une large gâchette en plastique, bien plus sensibles. Pour un lot de 5, comptez entre 10€ et 15€. L’appât ultime ? Oubliez le fromage. Une noisette de beurre de cacahuète, riche en calories, est irrésistible.
Il y a aussi les pièges électroniques. C’est plus cher, souvent entre 30€ et 50€ pièce, mais c’est redoutablement efficace et propre. La souris entre, reçoit un choc rapide, et un voyant vous prévient de la capture. Pas de gâchis, pas de stress.

Les pièges à capture vivante sont une option, mais attention : il faut les vérifier tous les jours et relâcher la souris à plusieurs kilomètres, sinon elle revient direct. Et je vous déconseille fortement les pièges à glu. C’est une méthode cruelle et non sélective que la plupart des pros refusent d’utiliser.
Petit conseil de pro pour les souris les plus malignes : placez le piège avec l’appât, mais SANS l’armer pendant deux jours. Laissez-la s’habituer. Le troisième jour, armez-le. C’est presque 100% de réussite.
Les poisons : vraiment en dernier recours
C’est un sujet sensible. Les poisons (rodenticides) sont dangereux. Le principal problème, c’est que la souris va mourir quelques jours plus tard, souvent dans un endroit inaccessible comme une cloison ou un faux plafond. L’odeur de décomposition qui suit est… mémorable, et peut durer des semaines. Sans parler du risque d’empoisonnement pour un chat ou un rapace qui mangerait la souris intoxiquée.

Mon conseil : réservez ça aux infestations massives, après l’échec de l’exclusion ET du piégeage. Si vous devez en utiliser, achetez des produits grand public et placez-les OBLIGATOIREMENT dans des boîtes d’appâtage sécurisées. C’est non négociable. D’ailleurs, faire appel à un professionnel certifié pour cette étape est souvent plus sage. Une intervention coûte généralement entre 150€ et 300€, mais c’est le prix de la sécurité et d’un travail bien fait.
Votre plan d’action, étape par étape
Pour résumer, voici la méthode à suivre :
- Inspection (1-2 heures) : Le grand tour de la maison, carnet en main.
- Nettoyage (en continu) : Pas une miette qui traîne, tout dans des boîtes hermétiques en verre ou en métal. Un sol propre, c’est une souris qui ne trouve rien à manger.
- Exclusion (quelques heures à une journée) : Bouchez TOUS les trous avec les bons matériaux. C’est l’étape la plus rentable.
- Piégeage (1 à 2 semaines) : Une fois la maison scellée, éliminez la population restante avec des pièges bien placés.
- Surveillance (permanent) : Plus de captures depuis une semaine ? Bravo ! Laissez quelques pièges non armés avec un appât dans les zones clés (cave, grenier) pour servir de système d’alerte.
En suivant cette approche, vous ne faites pas que gérer une crise. Vous réglez le problème à sa source. C’est un peu plus de travail au début, mais c’est un véritable investissement dans la sérénité et la propreté de votre foyer.

Galerie d’inspiration


Le bon vieil emmental, toujours le meilleur appât ?
C’est un mythe de dessin animé ! Le fromage sèche vite et son odeur n’est pas si attractive pour une souris qui dispose d’autres options. Elles sont bien plus gourmandes : optez pour des aliments riches, gras et odorants. Une noisette de beurre de cacahuète, un peu de pâte à tartiner type Nutella ou même un petit morceau de lard fixé au piège sont infiniment plus efficaces pour les attirer à coup sûr.
Laine d’acier (grade 000) : Le choix des pros. Les souris ne peuvent tout simplement pas la ronger. Tassez-la fermement dans les fissures et les trous pour créer une barrière physique infranchissable.
Mousse expansive : Le faux ami du bricoleur. Si elle comble bien les vides, les souris la grignotent avec une facilité déconcertante, recréant un passage en quelques heures à peine.
Notre recommandation : utilisez la laine d’acier pour le colmatage et réservez la mousse pour des applications d’isolation pure, loin des zones de passage des rongeurs.