Interrupteurs jaunis ? Astuces de pro pour leur redonner vie (sans tout casser !)
Franchement, j’ai perdu le compte du nombre de fois où, en arrivant sur un chantier, je tombe sur ces fameux interrupteurs jaunâtres. Vous savez, ceux qui crient « vieux » même quand les murs viennent d’être repeints. C’est un détail, mais un détail qui plombe toute une déco. Beaucoup de gens s’acharnent dessus avec une éponge, pensant que c’est de la saleté. La plupart du temps, c’est peine perdue, car le problème est bien plus profond.
Contenu de la page
- Pourquoi ce plastique vire au jaune ?
- La sécurité d’abord : la règle d’or avant de toucher à quoi que ce soit
- Alors, on nettoie, on restaure ou on change ?
- Méthode 1 : Le grand nettoyage (rapide et pas cher)
- Méthode 2 : La restauration chimique (pour les cas désespérés)
- Les 3 erreurs de débutant à éviter absolument
- Franchement, des fois, il faut juste remplacer
La vérité, c’est que le plastique vieillit, un peu comme nous ! Et selon sa composition, il ne vieillit pas toujours très bien. Alors, avant de foncer tête baissée, on va voir ensemble pourquoi ça jaunit et, surtout, comment y remédier intelligemment.
Pourquoi ce plastique vire au jaune ?
Pour bien régler un problème, il faut comprendre d’où il vient. Ce jaunissement, ce n’est (généralement) pas votre faute. C’est une réaction chimique tout à fait normale sur certains plastiques anciens.

Le principal coupable, c’est souvent le plastique ABS, un matériau très utilisé pour sa robustesse et son faible coût. Son talon d’Achille ? Les rayons UV. La lumière du soleil, et même celle de certains éclairages, dégrade lentement la surface du plastique. Cette dégradation change la façon dont la lumière est réfléchie, et le blanc immaculé se transforme peu à peu en un blanc cassé, voire un jaune pas très engageant.
D’ailleurs, il y a un autre facteur. Pour des raisons de sécurité incendie, les fabricants ajoutaient autrefois des « retardateurs de flamme » à base de brome. C’était une super idée pour la sécurité, mais avec le temps, la chaleur et les UV, ces composants chimiques migrent à la surface et s’oxydent. C’est ça qui donne cette couleur jaune-brunâtre tenace, impossible à faire partir avec un simple coup d’éponge.
La sécurité d’abord : la règle d’or avant de toucher à quoi que ce soit
Ok, on passe aux choses sérieuses. Avant même de penser à attraper un tournevis, on parle sécurité. Je suis intraitable là-dessus. Un choc électrique, ça ne pardonne pas. La règle est simple et non négociable : on ne travaille JAMAIS sur une installation sous tension.

Voici la procédure à suivre, sans sauter une seule étape :
- Coupez le bon circuit : Allez à votre tableau électrique et trouvez le disjoncteur qui correspond à la zone où vous travaillez (il devrait y avoir une étiquette du genre « Lumières Chambre »). Abaissez le levier.
- Verrouillez et signalez : Si vous n’êtes pas seul, c’est crucial. Mettez un bout de ruban adhésif sur le disjoncteur avec un mot : « NE PAS TOUCHER – TRAVAUX ». Ça évite que quelqu’un remette le courant par accident.
- Vérifiez l’absence de tension (la VAT) : C’est l’étape que 99% des gens oublient et c’est LA plus importante. Elle confirme que le courant est bien coupé. Pour ça, il vous faut un Vérificateur d’Absence de Tension, un fameux VAT. C’est un outil qui peut littéralement vous sauver la vie. Comptez entre 20€ et 40€ chez Leroy Merlin, Castorama ou en ligne. C’est un super investissement pour tous vos futurs bricolages !
Une fois l’interrupteur démonté, vous approchez les pointes de votre testeur sur les fils électriques dans le mur. L’appareil doit indiquer 0 Volt. Petit conseil de pro : juste après, testez votre VAT sur une prise qui fonctionne pour être sûr que l’appareil lui-même n’est pas en panne. C’est seulement après cette triple vérification que vous pouvez travailler en sécurité.

Alors, on nettoie, on restaure ou on change ?
Maintenant que tout est sécurisé, comment choisir la bonne stratégie ? Franchement, ça dépend de votre temps, de votre budget et de votre motivation.
- Le nettoyage simple : C’est la solution la plus rapide et la moins chère. Idéal si le jaunissement est léger ou dû à la crasse. Coût : moins de 5€. Temps : 20-30 minutes (plus séchage). Difficulté : 1/5. Résultat : efficace sur la saleté, mais ne durera pas si le problème est chimique.
- La restauration chimique : C’est le projet du passionné, un peu comme restaurer une vieille voiture. C’est bluffant mais ça demande du temps et de la précision. Coût : environ 15€. Temps : plusieurs heures (surtout de l’attente). Difficulté : 3/5. Résultat : spectaculaire, mais peut-être pas éternel.
- Le remplacement pur et simple : Honnêtement, c’est souvent la solution la plus sage. Coût : entre 3€ et 8€ pour un interrupteur neuf de bonne marque. Temps : 15 minutes. Difficulté : 2/5. Résultat : parfait, durable et conforme aux normes actuelles.

Méthode 1 : Le grand nettoyage (rapide et pas cher)
Parfait pour un jaunissement de surface, la nicotine ou les graisses de cuisine. C’est la première chose à tenter.
La liste de courses :
- Du bicarbonate de soude (environ 1€)
- Une vieille brosse à dents
- Des chiffons microfibres
- Budget total : à peine 2-3€ !
Après avoir coupé le courant et tout vérifié, démontez la plaque de finition. Souvent, elle est juste clipsée. Astuce : utilisez une petite spatule en plastique (comme celles pour la pâte à bois) pour faire levier sans abîmer votre mur. Ensuite, dévissez le mécanisme du mur, sans forcément débrancher les fils.
Préparez une petite pâte avec 3 doses de bicarbonate pour 1 dose d’eau. Appliquez-la avec la brosse à dents, frottez doucement, laissez agir 10 minutes, puis rincez. Pour la plaque, passez-la sous l’eau. Pour le mécanisme resté au mur, utilisez un chiffon humide (très bien essoré !) puis un chiffon sec. Laissez tout sécher parfaitement pendant au moins une heure avant de remonter. L’humidité et l’électricité ne font JAMAIS bon ménage.

Méthode 2 : La restauration chimique (pour les cas désespérés)
Ici, on passe en mode chimiste. C’est une technique super efficace, mais qui demande des précautions.
Attention ! On va utiliser du peroxyde d’hydrogène. Portez impérativement des gants et des lunettes de protection. Travaillez dehors ou dans une pièce très bien aérée.
La liste de courses :
- De la crème oxydante pour coiffure (volume 30 ou 40), trouvable en grossiste coiffure ou sur Amazon pour moins de 10€.
- Un pinceau
- Du film alimentaire
Pour cette méthode, il faut que les pièces en plastique soient totalement nues. Vous devez donc déconnecter les fils. Pas de panique : prenez une photo nette des fils et de leur branchement AVANT de les dévisser. C’est votre antisèche pour le remontage.
Appliquez la crème au pinceau sur les pièces en plastique propres et sèches. Enveloppez-les immédiatement dans du film alimentaire pour que ça ne sèche pas. Ensuite, exposez-les au soleil. La magie des UV va activer le produit et blanchir le plastique. Surveillez toutes les heures, ça peut aller vite ! Une fois la couleur revenue, rincez abondamment et laissez sécher très, très longtemps avant de tout rebrancher en vous aidant de votre photo.

Petit conseil d’expert : une fois votre interrupteur redevenu blanc, vous pouvez passer une fine couche de vernis anti-UV en bombe (rayon peinture en magasin de bricolage). Ça aidera à protéger le plastique et à prolonger l’effet.
Les 3 erreurs de débutant à éviter absolument
- Forcer pour démonter la plaque : On y va doucement avec une spatule en plastique, pas avec un gros tournevis qui va laisser une marque hideuse sur votre mur tout propre.
- Oublier de surveiller la restauration chimique : Si vous laissez la crème agir trop longtemps au soleil, le plastique peut devenir plus blanc que l’original, voire devenir cassant. Mettez un minuteur !
- Faire une confiance aveugle à son testeur : C’est mon conseil sécurité numéro un. Toujours tester son VAT sur une source de courant connue (une autre prise) juste avant de l’utiliser sur le circuit que vous pensez avoir coupé. C’est pour être sûr que les piles du testeur ne sont pas mortes.

Franchement, des fois, il faut juste remplacer
La restauration, c’est gratifiant, mais ce n’est pas toujours la bonne solution. Si le plastique est fissuré, cassant, ou s’il y a des traces de brûlé ou de surchauffe, ne réfléchissez même pas : remplacez-le. C’est un signe de danger.
Et puis, soyons pragmatiques. Un interrupteur neuf et propre coûte une poignée d’euros. Le temps que vous allez passer à le bichonner a aussi de la valeur. Pour un modèle standard, le remplacement est souvent plus rapide, plus sûr et au final, plus économique.
Dans mon expérience, je réserve la restauration à des cas très spécifiques : un modèle au design particulier qui n’existe plus, ou quand un client veut absolument conserver l’appareillage d’origine pour des raisons sentimentales ou patrimoniales.
Au final, le plus important est d’obtenir un résultat propre et sûr. N’oubliez jamais que la fierté de faire les choses soi-même ne doit jamais l’emporter sur la prudence. Un petit investissement dans un interrupteur neuf, c’est des années de tranquillité d’esprit.