Au tout début de mon parcours, quand j’accompagnais des gens qui traversaient des épreuves vraiment lourdes, j’étais persuadé d’une chose : il fallait être sérieux. Grave, même. Une sorte de miroir de leur souffrance. Je pensais que c’était ça, mon rôle.
Et puis un jour, une personne en plein deuil m’a raconté une anecdote complètement absurde et touchante sur l’être cher qu’elle venait de perdre. On a ri. Pas un grand éclat de rire, non, mais un rire doux, complice, qui a soudain laissé entrer un peu de lumière. Ce jour-là, j’ai tout compris.
L’humour n’est pas l’opposé du sérieux. C’est un outil. Franchement, c’est l’un des plus puissants qu’on ait. Mais comme un bon couteau de cuisine, il faut savoir le manier. Mal utilisé, il blesse. Bien maîtrisé, il aide à découper les problèmes en morceaux plus digestes. Cet article, ce n’est pas une collection de blagues, c’est plutôt le fruit de nombreuses expériences, les bonnes comme les mauvaises. L’idée, c’est de vous donner des pistes concrètes pour que l’humour devienne votre allié pour prendre du recul, renforcer vos liens et, tout simplement, mieux supporter les galères du quotidien.
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Pourquoi un fou rire fait-il autant de bien ? La mécanique décortiquée
On le sent tous, instinctivement : rire, ça détend. Mais concrètement, il se passe quoi dans notre corps et notre tête ? Comprendre ça, c’est la première étape pour utiliser l’humour de façon consciente. Ce n’est pas de la magie, c’est de la pure biochimie.
D’abord, il y a le cocktail chimique que votre cerveau vous prépare. Quand vous riez de bon cœur, il libère des endorphines, nos antidouleurs naturels. C’est pour ça qu’après un fou rire, on se sent souvent plus léger, apaisé. En parallèle, le cerveau sécrète de la dopamine, l’hormone du plaisir. C’est un peu comme s’il s’offrait une petite récompense.
Ensuite, il y a l’effet Kärcher sur le stress. Le quotidien nous remplit de cortisol, l’hormone du stress. Quand il y en a trop, on s’épuise. Le rire agit comme un bouton reset. Un bon éclat de rire fait monter brièvement le rythme cardiaque, puis entraîne une phase de relaxation profonde. Vos muscles se détendent, la pression retombe… C’est un excellent exercice pour le système cardiovasculaire. Je dis souvent que rire, c’est un peu comme du « jogging interne ».
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Bon à savoir : D’un point de vue psychologique, l’humour est un mécanisme de défense hyper sophistiqué. Il permet de regarder une situation angoissante sous un autre angle. En trouvant l’aspect comique d’un problème, on le met à distance. On n’est plus la victime passive, on devient l’observateur amusé. Ça ne fait pas disparaître le souci, mais ça change radicalement notre relation avec lui.
Ma boîte à outils : des techniques testées et approuvées pour intégrer l’humour
Cultiver son sens de l’humour, c’est comme faire du sport : ça demande une pratique régulière. Voici des exercices simples que je propose souvent, mais dont l’efficacité repose sur la répétition.
Défi 7 jours : devenez un détective de l’absurde
Le principe est simple comme bonjour. Prenez un petit carnet (un truc à 2€ chez Carrefour suffit) ou l’app de notes de votre téléphone. Chaque soir, pendant une semaine, prenez cinq minutes pour noter 1 à 3 choses objectivement absurdes, drôles ou illogiques que vous avez vues ou entendues dans la journée.
Quelques exemples pour démarrer :
Le pigeon qui essaie de rentrer dans le métro à l’heure de pointe.
La pub pour un produit qui résout un problème que personne n’a.
Le comportement de votre chat qui fixe un mur comme si c’était le portail vers une autre dimension.
Une faute de frappe hilarante dans un e-mail très sérieux.
Pourquoi ça marche ? Cet exercice force votre cerveau à chercher l’incongruité. Et l’humour naît souvent de là. Petit à petit, vous ne verrez plus seulement les ennuis, mais aussi le théâtre comique permanent de la vie. J’ai vu des personnes très anxieuses devenir, en quelques semaines, bien plus douées pour rire des petites contrariétés.
Technique 2 : Le recadrage comique
Ici, on passe à l’action. L’idée est de prendre une situation frustrante et de la transformer mentalement en scène de comédie. Vous êtes coincé dans un bouchon ? Imaginez que vous êtes un commentateur sportif décrivant la « grande finale de l’immobilité routière ».
Pour les débutants absolus : Si vous n’êtes pas inspiré, utilisez cette phrase à trous : « Ceci n’est pas [le problème], c’est [un truc absurde]. » Par exemple : « Ceci n’est pas un e-mail urgent de mon chef, c’est une quête épique envoyée par un roi tyrannique. » ou « Ceci n’est pas la machine à café qui est en panne, c’est une grève des elfes-baristas. » Le but est de briser le cycle de la frustration.
Technique 3 : L’auto-dérision bienveillante
C’est peut-être la plus difficile, mais aussi la plus libératrice. Attention, il ne s’agit pas de se dévaloriser. L’auto-dérision bienveillante, c’est regarder ses propres défauts et erreurs avec la tendresse qu’on aurait pour un ami. C’est se dire : « Je suis faillible, et c’est ok. » C’est un signe de grande force intérieure, croyez-moi.
Oups… Quand la blague tombe à plat (et comment rattraper le coup)
Forcément, en utilisant l’humour, on risque de se planter. Laissez-moi vous raconter une fois où je me suis complètement loupé. J’ai voulu détendre l’atmosphère avec un collègue qui venait de recevoir une mauvaise nouvelle pour un projet. J’ai fait une blague un peu facile et, au lieu de le faire sourire, je l’ai clairement blessé. Le silence qui a suivi était glacial.
Cet échec m’a appris une leçon essentielle. Ce qui compte, ce n’est pas de ne jamais faire d’erreur, mais de savoir la réparer. Voici un mini-guide de secours :
SOS : Ma blague a blessé quelqu’un. Que faire ?
Surtout, NE DITES PAS : « Oh ça va, c’est de l’humour ! ». C’est la pire chose à faire, car ça invalide le ressenti de l’autre.
Excusez-vous simplement et sincèrement : « Je suis désolé, ma blague était maladroite et déplacée. Ce n’était pas mon intention de te blesser. »
Validez son émotion : « Je comprends que ça t’ait fait de la peine / mis en colère. J’ai été stupide. »
Fermez-la. N’essayez pas de vous justifier pendant des heures. Une excuse simple et sincère est mille fois plus efficace.
Les lignes rouges : quand l’humour fait plus de mal que de bien
L’humour est puissant, donc il peut être dangereux. Savoir quand s’abstenir est une compétence en soi. Voici les pièges à éviter absolument.
Le plus gros danger, c’est quand l’humour devient une excuse pour l’agression. Pour y voir clair, voici un petit comparatif :
Humour qui agresse (à éviter) :
La situation : Un collègue fait une petite erreur dans une présentation.
La phrase qui tue : « T’as eu ton diplôme dans une pochette surprise ou quoi ? » (Sarcasme, humiliation)
Humour qui répare (à encourager) :
La situation : Le même collègue fait une petite erreur.
La phrase qui aide : (Plus tard, en privé) « T’inquiète, la semaine dernière j’ai carrément confondu deux clients, ça arrive à tout le monde ! » (Auto-dérision, dédramatisation)
En résumé, méfiez-vous de l’humour utilisé pour éviter les vraies conversations, du sarcasme qui n’est que de l’hostilité déguisée, et surtout, souvenez-vous de la règle d’or : on rit avec les gens, jamais d’eux.
Attention, point crucial : quand l’humour ne suffit pas
Ceci est non-négociable. L’humour peut soulager la tristesse ou l’anxiété passagère. Mais il ne GUÉRIT PAS une dépression clinique, un trouble anxieux ou un traumatisme. Si vous ressentez une tristesse qui ne part pas, une perte de goût pour tout, une anxiété qui vous paralyse, ou si vous avez des pensées sombres, l’humour n’est pas la solution. Ce n’est pas une question de volonté. C’est une question de santé.
Dans ce cas, la seule bonne chose à faire est de consulter un médecin ou un professionnel de la santé mentale. L’humour pourra être un excellent complément à une thérapie, mais il ne la remplacera JAMAIS.
Pour aller plus loin…
Apprendre à manier l’humour est un chemin. Si le sujet vous intéresse, voici quelques pistes :
Des conférences en ligne : Cherchez des TED Talks sur le rire (comme celui de la neuroscientifique Sophie Scott, « Why we laugh ») ou sur la vulnérabilité. C’est souvent passionnant et ça donne à réfléchir.
Observez les pros de l’auto-dérision : Regardez des spectacles d’humoristes qui maîtrisent l’art de rire d’eux-mêmes avec tendresse (en France, on a de très bons exemples comme Florence Foresti ou Blanche Gardin).
Des lectures utiles : Vous trouverez de très bons livres de psychologie positive en librairie ou en ligne (entre 15€ et 25€ en général) qui abordent souvent le rôle de l’humour dans la résilience.
Au final, apprendre à rire de la vie et de soi-même, ce n’est pas nier les difficultés. C’est juste choisir d’y mettre un peu plus de chaleur et de souplesse, même quand tout semble rigide et froid.
Galerie d’inspiration
Selon une étude de l’Université de Stanford, l’anticipation d’un moment drôle, comme regarder une comédie, peut à elle seule réduire les niveaux de cortisol, l’hormone du stress.
Pensez-y la prochaine fois que vous planifiez votre soirée : le simple fait d’inscrire
Comment distinguer l’humour sain du cynisme qui ronge ?
L’humour, même noir, cherche souvent à créer un soulagement ou une connexion face à l’absurde. Il contient une part de lumière. Le cynisme, lui, est un bouclier qui rejette toute possibilité d’amélioration ou de joie. L’un vous aide à traverser le tunnel, l’autre vous convainc qu’il n’y a pas de sortie.
Le réflexe
Il permet de prendre de la hauteur sur une situation.
Il renforce les liens avec ceux qui partagent la même vision.
Il libère une tension qui, autrement, resterait bloquée.
Le secret ? L’humour noir ou
« Le rire est la distance la plus courte entre deux personnes. » – Victor Borge
L’erreur classique : confondre humour et moquerie. L’humour rassemble et soulage, la moquerie isole et blesse. Si votre blague cible la vulnérabilité de quelqu’un plutôt que l’absurdité d’une situation, c’est un signal d’alarme. L’empathie reste le meilleur garde-fou.
Saviez-vous que le rire forcé peut aussi avoir des bienfaits ? C’est le principe du Yoga du Rire. Même sans stimulus humoristique, l’acte physique de rire en groupe peut déclencher la libération d’endorphines et améliorer l’humeur. Le corps entraîne l’esprit, et non l’inverse.
Humour d’observation : C’est la spécialité de Jerry Seinfeld. Il ne s’agit pas d’inventer des blagues, mais de poser un regard décalé sur les bizarreries du quotidien. Pourquoi le pot de crème fraîche est-il si difficile à ouvrir sans en mettre partout ? Pourquoi dit-on
Le rire d’un enfant est contagieux, mais pourquoi ?
Notre cerveau est équipé de
Des études menées à l’université de Loma Linda en Californie ont montré qu’un bon fou rire peut renforcer le système immunitaire en augmentant le nombre de cellules protectrices et d’anticorps anti-infectieux. Le rire est une médecine préventive.
Option A : l’humour bouclier. Vous l’utilisez pour garder les gens à distance, pour ne jamais montrer votre vulnérabilité. Il est souvent sarcastique et peut devenir blessant.
Option B : l’humour pont. Vous l’utilisez pour montrer votre humanité, y compris vos failles, et pour inviter les autres à se connecter. L’autodérision bienveillante en est un parfait exemple.
Le premier isole, le second guérit. La série Ted Lasso est une masterclass sur l’utilisation de l’humour pont.
La prochaine fois que vous êtes bloqué dans une situation frustrante (une file d’attente, un bug informatique…), essayez de la décrire mentalement comme si vous deviez en faire un sketch. Forcez-vous à trouver l’angle comique. Cet exercice de recadrage cognitif ne résout pas le problème, mais il désamorce instantanément la charge émotionnelle négative.
Pour une touche d’absurde : Les films de Quentin Dupieux (Mandibules, Yannick).
Pour un humour social grinçant : Les spectacles de Blanche Gardin.
Pour une dose de bienveillance : Les bandes dessinées de l’autrice néo-zélandaise Webb Ellis (sur Instagram).
Pour un rire nostalgique : Les grands classiques avec Louis de Funès ou le Splendid.
Attention à l’humour défensif. S’il devient votre seule réponse à toute situation difficile, il peut masquer une incapacité à traiter les émotions sous-jacentes. L’humour est un allié pour affronter la tristesse ou la colère, pas pour les nier. Si vous réalisez que vous utilisez les blagues pour ne jamais pleurer ou vous mettre en colère, il est peut-être temps de faire une pause.
La psychologue Brené Brown souligne que l’humour est un signe de courage. Rire de ses propres imperfections ou d’une situation difficile est une manière de dire :
Pensez à l’humour comme à une épice en cuisine. Le bon dosage rehausse le plat, mais en excès, il le gâche. Dans une conversation sérieuse, une touche d’humour peut détendre l’atmosphère. Trop de blagues peuvent donner l’impression que vous ne prenez pas votre interlocuteur au sérieux. Le timing et la modération sont essentiels.
Pourquoi les blagues
Votre feed sur les réseaux sociaux vous déprime ? C’est le moment de le
Améliore la circulation sanguine, comme un mini-exercice cardio.
Masse les organes internes grâce aux contractions du diaphragme.
Peut temporairement soulager la douleur en libérant des endorphines.
Le bénéfice ? Un corps plus détendu. Un bon fou rire peut relaxer vos muscles jusqu’à 45 minutes après.
Un enfant rit en moyenne 300 fois par jour. Un adulte, seulement 15 à 20 fois.
Cette statistique n’est pas une fatalité, mais un rappel. En grandissant, on nous apprend à être sérieux, à contrôler nos émotions. Réapprendre à rire, c’est simplement retrouver une compétence que nous maîtrisions parfaitement.
Le pouvoir de l’ironie. Face à une série de tuiles (le réveil qui ne sonne pas, la machine à café qui tombe en panne, le bus qui part sous votre nez), lâcher un
L’humour est culturel. Une blague qui fait un tabac en France peut tomber à plat au Japon. Cela nous rappelle que l’humour repose sur des références partagées, des implicites et des normes sociales. Quand on partage un rire avec quelqu’un, on confirme qu’on fait partie du même
Une astuce pour les timides ?
Vous n’avez pas besoin d’être un grand conteur de blagues. Partager un mème, une vidéo ou une citation drôle est une excellente façon d’initier l’humour sans pression. Des applications comme 9GAG ou des subreddits comme r/funny sont des mines d’or pour trouver du contenu à partager et créer un moment de légèreté avec vos proches.
Le test ultime : savoir rire de ses propres échecs passés. Repensez à une situation qui vous a paru dramatique sur le moment (un rendez-vous amoureux raté, une gaffe monumentale au travail…). Si vous parvenez aujourd’hui à en voir le potentiel comique et à en rire, c’est le signe que vous avez complètement digéré l’événement et que vous avez grandi. C’est la plus belle preuve de résilience.
Styliste Beauté & Adepte du Bien-être Naturel Ses expertises : Coiffure créative, Soins naturels, Équilibre intérieur
Sandrine a commencé sa carrière dans les salons parisiens avant de s'orienter vers une approche plus naturelle de la beauté. Convaincue que le bien-être intérieur se reflète à l'extérieur, elle explore constamment de nouvelles techniques douces. Ses années d'expérience lui ont appris que chaque personne est unique et mérite des conseils personnalisés. Grande amatrice de yoga et de méditation, elle intègre ces pratiques dans sa vision holistique de la beauté. Son mantra : prendre soin de soi devrait être un plaisir, jamais une corvée.