On me demande souvent pourquoi j’insiste autant sur le dessin en noir et blanc, même avec des élèves qui ne rêvent que de couleur. Franchement, après des années le crayon à la main, ma réponse n’a pas changé : le noir et blanc vous oblige à VOIR.
Ce n’est pas juste une contrainte, c’est un super-pouvoir. Quand on enlève la couleur, impossible de tricher. Un dessin ne tient plus que par la justesse de ses valeurs – toutes ces nuances de gris, du blanc éclatant au noir le plus profond. C’est là que la magie opère : créer l’illusion du volume, sentir le poids d’un objet, la douceur de la peau ou la rugosité d’une pierre, tout ça avec un simple bout de carbone. C’est exigeant, oui, mais c’est le socle de tout, que vous vouliez peindre, sculpter ou même faire du design numérique.
Dans ce guide, pas de formule magique. Considérez ça comme une conversation d’atelier, un partage de ce qui marche vraiment. On va parler matos, bien sûr, mais surtout de la vision qui se cache derrière.
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Votre Kit de Démarrage Idéal (et ce que ça coûte)
Le choix des outils, c’est très personnel. Mais un mauvais matériel peut vite devenir frustrant. Le premier conseil ? Oubliez les kits pour débutants tout-en-un, souvent remplis de gadgets inutiles de qualité médiocre. Mieux vaut acheter moins, mais mieux.
Alors, on commence par quoi ? Voici une « liste de courses » parfaite pour se lancer sérieusement sans se ruiner. Comptez un budget global entre 30€ et 50€ pour du matériel qui vous durera longtemps.
4 Crayons Graphite Essentiels : un 2H (pour les esquisses légères), un HB (le passe-partout), un 2B (pour les ombres moyennes) et un 6B (pour les noirs intenses). Les marques comme Staedtler Mars Lumograph ou Faber-Castell 9000 sont des valeurs sûres. (Environ 2€ par crayon)
Un Bloc de Papier de Qualité : Un bloc de Canson série « C » à grain fin ou un équivalent en format A4 est parfait. Visez un grammage d’au moins 180 g/m². (Environ 15€ le bloc)
Une Gomme Mie de Pain : C’est LA gomme indispensable. Malléable, elle n’abîme pas le papier. (Moins de 2€)
Quelques Estompes : Des petits bâtons de papier roulé pour fondre les dégradés. Prenez-en deux tailles différentes. (Environ 3€ le lot)
Vous trouverez tout ça dans des magasins spécialisés comme Le Géant des Beaux-Arts ou Rougier & Plé, en boutique ou en ligne.
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Le Papier : Votre Scène
Le papier, c’est la base. Son poids (grammage) et sa texture (grain) changent tout. Pour des croquis rapides, un 90 g/m² fait l’affaire. Mais pour un dessin abouti, ne descendez JAMAIS sous 180 g/m². Un papier plus lourd, autour de 250 g/m², encaisse les couches de graphite, les estompages et les coups de gomme sans broncher.
Quant au grain, c’est ce qui accroche le pigment. Un grain fin est lisse, idéal pour les détails précis. Un grain moyen est le plus polyvalent, mon chouchou. Il a assez de mordant pour le fusain mais reste assez doux pour le crayon. Le gros grain, lui, est très texturé, parfait pour des effets de matière expressifs. Astuce : la plupart des magasins d’art vendent des feuilles à l’unité (entre 2€ et 5€ pour une grande feuille de qualité). C’est parfait pour tester différentes marques comme Strathmore ou Fabriano sans acheter un bloc entier.
Crayons Graphite vs. Fusain : Le Duel
Alors, le grand débat : fusain ou graphite ? Pensez-y comme ça : le graphite, c’est votre scalpel de chirurgien. C’est précis, relativement propre, et parfait pour les détails fins et les dégradés contrôlés grâce à l’échelle de dureté (les fameux H et B). Les crayons H sont durs et clairs (pour les esquisses), les B sont tendres et noirs (pour les ombres).
Le fusain, lui, c’est l’outil de l’artiste expressif. C’est brut, intense, un peu salissant (franchement, prévoyez de vous laver les mains !), mais imbattable pour obtenir des noirs veloutés et des effets de matière saisissants. Le fusain de saule est léger et poudreux, idéal pour les grandes masses, tandis que le fusain compressé est dense et ultra-noir, parfait pour les accents finaux.
Petit secret d’atelier : pour tailler vos crayons, surtout les tendres, laissez tomber le taille-crayon classique qui les massacre. Un simple cutter ou un couteau de précision est bien meilleur. Il permet de dégager une longue mine que vous pourrez ensuite affûter sur du papier de verre, vous donnant un contrôle incroyable pour l’ombrage.
La Lumière : Apprendre à Voir en Valeurs
Avant même de dessiner, il faut observer. Le secret d’un dessin qui a du volume, ce n’est pas le contour, c’est la façon dont la lumière sculpte la forme. Prenez n’importe quel objet simple – une tasse, une pomme, un œuf – et éclairez-le avec une seule source de lumière (la lampe de votre téléphone, c’est parfait). Vous verrez toujours ces 5 zones :
La Lumière Directe (Highlight) : Le point le plus brillant. C’est souvent le blanc pur de votre papier.
La Demi-Teinte (Halftone) : La couleur de base de l’objet, ni vraiment à l’ombre, ni en pleine lumière.
Le Cœur de l’Ombre (Core Shadow) : La zone la plus sombre SUR l’objet lui-même.
La Lumière Réfléchie (Reflected Light) : Le détail qui change tout ! C’est une lumière plus faible qui rebondit sur la table et vient éclairer subtilement l’ombre. Grâce à elle, l’ombre n’est jamais un aplat noir.
L’Ombre Portée (Cast Shadow) : L’ombre que l’objet projette sur la surface. Elle est plus foncée près de l’objet et s’adoucit en s’éloignant.
Exercice pratique qui change tout : votre première échelle de valeurs.
C’est un exercice fondamental pour éduquer votre main et votre œil. Prenez une bande de papier et dessinez 9 carrés côte à côte. 1. Laissez le premier carré (à gauche) tout blanc. 2. Noircissez complètement le dernier carré (à droite) avec votre crayon le plus gras (6B ou plus). Appuyez, il faut que ce soit votre noir le plus intense ! 3. Remplissez le carré du milieu (le 5ème) avec un gris moyen au crayon HB, sans trop forcer. 4. Maintenant, le défi : remplissez les cases vides pour créer un dégradé parfait et régulier du blanc au noir. Cet exercice est votre gamme, votre solfège du dessin.
Votre mission pour ce soir : Prenez un œuf (sa forme simple est parfaite), posez-le sur une table blanche, éclairez-le de côté avec une lampe et dessinez-le en 15 minutes. Ne cherchez pas la perfection, essayez juste d’identifier et de placer ces 5 zones de lumière. Je vous promets que quelque chose va faire « clic ».
Les Techniques Essentielles de l’Atelier
Une fois qu’on a compris les valeurs, comment on les applique ? Chaque technique donne une énergie différente à votre dessin.
Hachures et Croisillons : La méthode classique. Des lignes parallèles (hachures) que l’on superpose dans différentes directions (croisillons) pour assombrir une zone. L’astuce pro ? Faites suivre à vos hachures la courbe de l’objet pour accentuer le volume.
Estompage Contrôlé : L’estompe, c’est puissant mais dangereux. Un dessin trop estompé devient mou et sans vie. Utilisez-la pour adoucir une transition, pas pour remplir. Appliquez une couche légère de graphite, puis unifiez doucement avec une estompe propre. C’est génial pour la douceur de la peau dans un portrait.
Le Levage à la Gomme : Ici, votre gomme mie de pain devient un crayon de lumière. Hachurez une zone avec une valeur moyenne, puis « dessinez » les lumières en tapotant avec votre gomme. Modelez-la en pointe pour créer des détails fins comme des cheveux ou un reflet dans l’œil. C’est une approche soustractive, et c’est presque magique.
Comment Démarrer un Dessin : 3 Approches
Il n’y a pas une seule bonne façon de faire. Avec le temps, vous trouverez votre méthode.
La Méthode de la Grille : C’est une technique ancestrale, un peu comme les petites roulettes sur un vélo. Elle aide à garantir des proportions justes, surtout pour un sujet complexe comme un portrait. Dessinez une grille sur votre photo de référence et la même, en proportion, sur votre papier. Le risque, c’est d’obtenir un dessin un peu mécanique. Mon conseil : utilisez la grille pour placer les grands axes, puis effacez-la et finissez à l’œil pour redonner de la vie à votre trait.
Le Dessin Gestuel : L’opposé total. Le but est de capturer l’énergie d’un sujet en quelques secondes (30 secondes à 2 minutes). Tenez votre fusain par le bout, dessinez avec tout le bras, cherchez le mouvement, le rythme. C’est un exercice incroyable pour développer votre sens de la synthèse.
Le Dessin de Contour : Un classique redoutable. Fixez un objet du regard, posez votre crayon sur le papier et, sans regarder votre feuille, suivez très lentement les contours de l’objet avec vos yeux. Votre main doit suivre. Le résultat sera bizarre, mais le but est de forcer la connexion œil-main.
Dépannage : Les Erreurs Courantes et Comment les Fixer
« Mon dessin est plat, sans relief. » C’est 99% du temps un manque de contraste. N’ayez pas peur du noir ! Je me souviens d’un de mes premiers portraits, j’avais tellement peur d’utiliser mes crayons les plus sombres que mon sujet avait l’air d’un fantôme anémique. Le jour où j’ai osé poser un VRAI noir profond à côté d’un blanc pur, tout a changé. Osez utiliser toute votre échelle de valeurs !
« Mes ombres sont sales, brouillonnes. » Souvent, c’est dû à un estompage excessif ou à des hachures désordonnées. Travaillez par couches légères et propres. Pensez à nettoyer vos estompes en les frottant sur un bout de papier de verre.
« J’ai bousillé mon papier. » Ça arrive ! Si on gomme et redessine trop au même endroit, les fibres du papier se cassent et n’accrochent plus le pigment. Parfois, la meilleure solution est de savoir s’arrêter. Ou, soyons honnêtes, de recommencer. C’est une leçon d’humilité nécessaire.
Prendre Soin de Vous et de Vos Œuvres
On n’y pense pas assez, mais la sécurité et la conservation sont des marques de professionnalisme.
Votre Santé d’Abord : La poussière de fusain ou de graphite peut être irritante. Si vous travaillez beaucoup et en grand format, aérez bien la pièce. Pensez aussi à votre dos ! Travailler sur une table inclinée ou un chevalet change la vie. Levez-vous, étirez-vous, ne restez pas crispé sur votre crayon pendant des heures.
Protéger Votre Travail : Le graphite et le fusain, ça bave. Pour protéger un dessin fini, on utilise un fixatif en spray. Attention, moment sécurité ! Ces sprays sont efficaces mais inflammables et leurs vapeurs ne sont pas bonnes à respirer. Faites ça TOUJOURS à l’extérieur ou dans un espace très bien aéré, loin de toute flamme. Tenez la bombe à 30 cm et pulvérisez en balayant. Plusieurs couches fines valent mieux qu’une seule couche épaisse.
Pour la conservation sur le long terme, utilisez du papier sans acide (« acid-free ») pour éviter qu’il ne jaunisse, et gardez vos dessins à plat dans un portfolio, à l’abri de la lumière et de l’humidité.
Voilà, le dessin en noir et blanc est un voyage incroyable. Il demande de la patience, oui, mais surtout une immense curiosité. N’oubliez jamais que votre meilleur outil n’est pas ce crayon qui vous a coûté cher, mais votre œil. Apprenez à observer, à décomposer, à comprendre. Le reste suivra. Alors, à vos crayons !
Galerie d’inspiration
Le secret des mains propres : Pour éviter de tacher votre dessin avec le côté de la main, glissez simplement une feuille de papier calque ou même une simple feuille A4 sous votre paume. Vous pourrez ainsi travailler les détails sans transformer vos gris délicats en une bouillie de graphite.
« Le noir et le blanc ont une raison d’être absolue. Ils suffisent à exprimer le contraste, l’harmonie. » – Vincent van Gogh
Pour aller plus loin que le graphite, explorez d’autres médiums monochromes :
Le fusain pour des noirs veloutés et expressifs.
Les feutres fins (type Pigma Micron) pour des traits nets et graphiques.
L’encre de Chine et le pinceau pour un travail de lavis tout en nuances.
Pour construire vos ombres et donner une impression de volume, la technique des hachures croisées est reine. Commencez par une couche de lignes parallèles. Puis, superposez une seconde couche dans une autre direction. Plus vous croisez les couches, plus la valeur devient sombre et la texture riche. Variez l’angle et la pression pour un rendu organique.
Graphite : Précis, contrôlable, offre une légère brillance. Idéal pour le détail et le réalisme. Pensez Faber-Castell 9000.
Fusain : Volatil, intense, mat. Parfait pour les grands formats, les gestes amples et les ambiances dramatiques. Explorez les fusains compressés Nitram.
Le choix dépend de l’émotion que vous voulez transmettre : la maîtrise ou la passion.
L’espace négatif, c’est quoi au juste ?
C’est tout simplement l’espace autour et entre vos sujets. En noir et blanc, il est aussi important que le sujet lui-même. En lui donnant une forme consciente, vous ne dessinez plus un objet, mais vous sculptez sa silhouette dans la page. C’est ce qui donne de l’air et une composition puissante à votre œuvre.
Un papier de 180 g/m² minimum est recommandé. Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
Le
Un exercice fondamental mais puissant : créez votre propre échelle de valeurs.
Dessinez un rectangle et divisez-le en 10 cases.
Laissez la première case blanche, et noircissez complètement la dernière avec votre crayon le plus gras (6B ou 8B).
Remplissez les cases intermédiaires pour créer un dégradé parfait du blanc au noir.
Cet outil deviendra votre référence pour juger les nuances dans vos futurs dessins.
Une lumière plus éclatante.
Un contraste plus saisissant.
Une impression de pureté.
Le secret ? L’art de ne PAS dessiner. Le blanc le plus pur de votre dessin est souvent le blanc du papier lui-même. Protégez ces zones dès le début. Utilisez une gomme de précision pour les récupérer, mais rien ne vaut la virginité du papier.
Le pointillisme, ou
Erreur de débutant : estomper avec le doigt. La peau contient des huiles naturelles qui se mélangent au graphite et créent des taches grasses et incontrôlables, impossibles à gommer proprement. Préférez toujours une estompe, un tortillon ou même un coton-tige pour un résultat net et professionnel.
Trois maîtres à la loupe
Albrecht Dürer : Pour la précision divine de ses hachures à la gravure.
Georges Seurat : Pour sa maîtrise du pointillisme et de la lumière.
Käthe Kollwitz : Pour la puissance émotionnelle et la noirceur de ses dessins au fusain.
Papier pressé à chaud (Hot Press) : Surface lisse, presque satinée. Parfait pour les détails fins et les traits nets. Le Canson Bristol est un excellent choix.
Papier pressé à froid (Cold Press) : Surface texturée, à grain. Idéal pour le graphite et le fusain, car il accroche la matière et permet des dégradés riches. Pensez aux blocs de la série
Un fixatif, est-ce vraiment indispensable ?
Pour le graphite, pas toujours, mais pour le fusain, c’est un grand OUI. Le fixatif est un vernis en spray qui protège votre dessin de la bavure. Il sature aussi légèrement les noirs. Utilisez-le dans un endroit aéré, par voiles légers. Les marques comme Krylon ou Winsor & Newton proposent des options mates ou brillantes.
La tendance du
Passez au niveau supérieur en travaillant sur du papier teinté (gris, beige ou noir). Cela vous force à penser différemment : le graphite ou l’encre noire créent les ombres, tandis qu’un crayon blanc (comme le General’s Charcoal White) ou une craie vient poser les touches de lumière. La couleur du papier sert de valeur moyenne, un gain de temps incroyable pour un rendu spectaculaire.
La pointe de votre crayon est un outil en soi. Sa forme change radicalement votre trait.
Pointe très acérée : Obtenue avec un cutter, elle est idéale pour les détails millimétrés, comme les cheveux ou les cils.
Pointe émoussée : Permet de poser de larges aplats de valeur de manière douce et uniforme, parfaite pour les fonds ou les zones de peau.
En 1795, en pleine pénurie due au blocus britannique, l’ingénieur français Nicolas-Jacques Conté invente le crayon moderne.
Sa géniale idée ? Mélanger du graphite de basse qualité avec de l’argile, puis cuire le tout. En variant les proportions d’argile, il a pu créer différentes duretés de mine. La gamme du 9H au 9B que nous utilisons aujourd’hui est la descendante directe de cette innovation née de la contrainte.
Une atmosphère légère et optimiste.
Un sentiment de délicatesse et de subtilité.
Un focus sur la ligne et la forme.
La technique ? Le
En panne d’inspiration ? Essayez ça :
Dessinez la texture d’un objet du quotidien (écorce, tissu, métal).
Représentez un objet transparent, comme un verre d’eau.
Choisissez une émotion et traduisez-la en lignes et formes abstraites.
Le détail qui sauve vos œuvres : Cherchez toujours la mention
Gomme mie de pain : Malléable, elle absorbe le graphite sans laisser de résidus. Parfaite pour éclaircir des zones en douceur ou créer des rehauts de lumière.
Gomme de précision : Fine comme un critérium, elle efface les plus petits détails. La Tombow Mono Zero est la référence absolue pour reprendre des lumières dans des cheveux ou des yeux.
Pour comprendre la puissance du noir et blanc, regardez des films noirs des années 40-50. Observez comment les réalisateurs utilisent un éclairage unique et dur (le
Puis-je vraiment démarrer avec un seul crayon ?
Absolument ! Un bon crayon 2B est incroyablement polyvalent. En variant la pression, l’inclinaison et la netteté de la pointe, vous pouvez obtenir une gamme surprenante de valeurs. C’est un excellent exercice pour maîtriser la sensibilité de votre main avant d’élargir votre collection.
La lettre sur votre crayon n’est pas anodine : ‘H’ vient de ‘Hard’ (dur) et ‘B’ de ‘Black’ (noir). ‘F’ signifie ‘Fine’.
Les crayons H déposent peu de graphite et sont clairs, parfaits pour les esquisses. Les crayons B sont plus gras, plus tendres et plus noirs, idéaux pour les ombrages. Le HB est le juste milieu, l’équilibre parfait entre dureté et noirceur.
Tatoueuse & Artiste Peintre Spécialités : Tatouages botaniques, Aquarelle sur peau, Art corporel délicat
Laurena partage son temps entre L'Encre Mécanique à Lyon et Bleu Noir à Paris, deux temples du tatouage français. Formée aux beaux-arts avant de tomber amoureuse de l'aiguille, elle fusionne peinture et tatouage dans un style unique. Ses créations florales semblent danser sur la peau comme des aquarelles vivantes. Quand elle ne tatoue pas, elle expose ses toiles dans des galeries underground et partage ses inspirations artistiques avec sa communauté.