Trouver LE bon chien pour votre famille : Mon guide pour ne pas vous tromper
Ça fait plus de trente ans que je vis entouré de chiens. J’en ai élevé, éduqué, et surtout, j’ai aidé des dizaines de familles à faire le bon choix. Et la question qui revient sans cesse, c’est : « Quel chien serait parfait pour nous et nos enfants ? ». Souvent, les gens cherchent un chien « de taille moyenne, calme et affectueux ». Ces mots semblent simples, mais croyez-moi, la réalité est bien plus complexe.
Contenu de la page
- Avant de choisir le chien, parlons de vous
- Et le budget, on en parle franchement ?
- La sécurité avant tout : Le duo enfant et chien
- L’Épagneul Cocker Anglais : La joie de vivre sur pattes
- Le Whippet : Le sprinteur au cœur de velours
- Le Basset Hound : Le philosophe débonnaire
- Le Cavalier King Charles : L’expert en câlins
- Un mot sur le Staffordshire Bull Terrier (Staffie)
- Éleveur sérieux ou refuge ?
- Alors, comment choisir ?
- Galerie d’inspiration
Mon objectif ici n’est pas de vous donner une liste magique. C’est de partager ce que j’ai appris sur le terrain, pour de vrai. Je veux vous aider à voir ce qui se cache derrière une race, au-delà de la jolie photo. Pour que votre décision soit la bonne, pour les quinze prochaines années de votre vie.
Avant de choisir le chien, parlons de vous
C’est l’étape que 90% des gens sautent. Et c’est la première, et la plus grosse, erreur. Le chien parfait dans l’absolu n’existe pas. En revanche, il existe un chien qui correspond parfaitement à votre mode de vie. Alors, prenez un instant et posez-vous les bonnes questions, avec une honnêteté totale.

- Quel est votre vrai niveau d’énergie ? Soyez sincère. Vous êtes du genre à faire de longues randos chaque week-end, qu’il pleuve ou qu’il vente ? Ou plutôt balades tranquilles au parc et après-midi sur le canapé ? Un chien sportif dans une famille sédentaire sera profondément malheureux. Et il vous le fera savoir en transformant vos coussins en confettis.
- Combien de temps avez-vous VRAIMENT ? Un chien, c’est du temps, tous les jours. Pas juste la sortie pipi du matin. Il faut compter les vraies promenades (pas juste le tour du pâté de maisons), les jeux, l’éducation, le brossage… On parle d’au moins une à deux heures par jour, au grand minimum.
- Où vivez-vous ? Appart en ville ou maison avec jardin ? Certaines races s’adaptent super bien à la vie en appartement, à condition que leurs besoins de sorties soient plus que comblés. D’autres ont un besoin viscéral d’espace pour être bien dans leurs pattes.
- Qui va s’en occuper ? Les enfants promettent monts et merveilles, c’est adorable. Mais la responsabilité finale, la promenade sous la pluie à 22h, les visites chez le véto… ce sera toujours vous, l’adulte. On ne prend pas un chien « pour » son enfant. On l’accueille dans la famille.

Et le budget, on en parle franchement ?
Allez, soyons clairs, un chien a un coût. Et il faut l’anticiper pour ne pas avoir de mauvaises surprises. L’achat d’un chiot inscrit au LOF (Livre des Origines Français) chez un éleveur sérieux, c’est un budget de départ qui oscille souvent entre 1000€ et 2500€ selon la race et la lignée.
Mais ce n’est que le début. Chaque année, prévoyez un budget de fonctionnement. Pour une alimentation de qualité, comptez entre 600€ et 900€. Ajoutez environ 150€ pour les frais vétérinaires de base (vaccins, vermifuges). Si vous optez pour un chien qui demande un toilettage spécifique, comme un Cocker, prévoyez un budget de 300€ ou plus pour le toiletteur. Et je ne parle même pas des imprévus… Une assurance santé animale, qui coûte entre 20€ et 50€ par mois, n’est vraiment pas un luxe, c’est une tranquillité d’esprit.
La sécurité avant tout : Le duo enfant et chien
C’est le point non négociable. Un chien, même le plus adorable du monde, reste un animal avec son propre langage. Un enfant, surtout en bas âge, ne le déchiffre pas. J’ai vu des situations devenir tendues à cause d’un simple malentendu. Une tape que l’enfant pense amicale peut être vécue comme une agression par le chien.

La règle d’or est simple et absolue : ne JAMAIS laisser un jeune enfant seul avec un chien. Jamais. Même pour aller chercher un verre d’eau. C’est votre responsabilité de superviser toutes les interactions.
Apprenez aussi à vos enfants les règles de base du respect. D’ailleurs, une bonne idée est de les afficher sur le frigo :
- Règle n°1 : Le panier, c’est sa chambre. On ne va jamais le déranger quand il dort dedans.
- Règle n°2 : On ne touche JAMAIS à sa gamelle quand il mange.
- Règle n°3 : Les caresses, c’est doux, sur le dos ou le flanc. On ne tire ni les oreilles, ni la queue, et on évite les tapes sur la tête.
Et de votre côté, apprenez à lire les signaux d’inconfort de votre chien. Ce sont ses tentatives polies de dire « laisse-moi tranquille ». En voici quelques-uns, très faciles à repérer :

- Il se lèche les babines (alors qu’il n’a pas mangé).
- Il baille (alors qu’il n’est pas fatigué).
- Il détourne la tête.
- Son corps se raidit d’un coup.
Ignorer ces signaux, c’est prendre un risque inutile.
Bon, maintenant que les bases sont posées, passons à quelques races que je connais particulièrement bien. Je vais vous donner le tableau complet, les qualités comme les contraintes.
L’Épagneul Cocker Anglais : La joie de vivre sur pattes
Ah, le Cocker… On imagine tout de suite cette boule d’énergie qui remue la queue si fort que tout son corps ondule. Et c’est exactement ça ! C’est un chien solaire, qui adore sa famille et crée des liens très forts avec les enfants.
Ce qu’il faut savoir : C’est un ancien chien de chasse. Cette énergie est toujours là, bien présente. Une simple balade en laisse ne lui suffira jamais. Il a un besoin vital de courir, de flairer, d’explorer. Astuce peu connue : les jeux de flair l’épuisent mentalement bien plus qu’une longue marche. Essayez ça ce soir : montrez une friandise à votre chien, cachez-la sous un coussin pendant qu’il regarde, et dites « Cherche ! ». C’est la base, et il va adorer.

Le revers de la médaille, c’est que sa grande proximité avec l’humain peut virer à l’anxiété de séparation. Ce n’est pas un chien fait pour rester seul 10 heures par jour. Côté entretien, son poil magnifique est un vrai travail. Un brossage quasi quotidien est indispensable pour éviter les nœuds douloureux. Et ses longues oreilles tombantes sont un nid à otites. Il faut les nettoyer très régulièrement et prévoir un budget pour un toiletteur pro 3 à 4 fois par an. Côté santé, attention aux tares oculaires et à la dysplasie de la hanche. Un bon éleveur doit vous montrer les tests de santé des parents, c’est un gage de sérieux.
Pour qui ? Une famille active qui aime les grandes balades et qui a du temps à consacrer à son éducation (il peut être têtu !) et à son entretien.
Le Whippet : Le sprinteur au cœur de velours
Le Whippet est un chien fascinant. On le voit sprinter à une vitesse folle et on l’imagine hyperactif. C’est tout l’inverse. C’est un athlète… de canapé. Ce contraste m’a toujours bluffé. En intérieur, c’est un chien d’une douceur incroyable, calme, discret, presque félin. Il aboie très peu et supporte mal les cris.

Ce qu’il faut savoir : Son calme a une condition : il doit pouvoir piquer un sprint chaque jour. Pas une longue rando, mais une course folle et intense de quelques minutes dans un endroit sécurisé. Attention, c’est un lévrier. Si son instinct de poursuite s’active sur un chat ou un oiseau, il n’écoute plus rien. La laisse est donc obligatoire partout où il y a un risque. Si vous avez un jardin, il doit être parfaitement clôturé. Et par là, j’entends une clôture d’au moins 1m80, sans le moindre trou, car il peut sauter haut et se faufiler.
Il a la peau très fine et craint le froid. En hiver, un manteau n’est pas un gadget, c’est une nécessité. On en trouve de très bons, adaptés à leur morphologie, sur des sites spécialisés ou dans des enseignes comme JMT ou Maxi Zoo. Côté santé, c’est une race plutôt robuste, mais il faut être vigilant sur les problèmes cardiaques. Un vétérinaire qui connaît les lévriers est un vrai plus.

Pour qui ? Une famille plutôt calme, vivant en appartement ou en maison, qui cherche un compagnon discret à l’intérieur mais qui peut lui offrir sa course folle quotidienne.
Le Basset Hound : Le philosophe débonnaire
Le Basset, c’est un sacré personnage. Avec ses oreilles qui traînent par terre et son regard faussement triste, il fait craquer tout le monde. C’est un chien d’une patience d’or avec les enfants et d’une grande gentillesse.
Ce qu’il faut savoir : Son principal trait de caractère ? Il est têtu. Incroyablement têtu. Ce n’est pas de la bêtise, c’est sa nature de chien de chasse au flair. Quand son nez capte une piste, le reste du monde n’existe plus. L’éducation demande donc beaucoup de patience et de friandises !
L’entretien est spécifique. Les oreilles doivent être nettoyées chaque semaine pour éviter les infections. Et puis… il faut parler de la bave. Oui, un Basset bave, surtout après avoir bu. Il faut l’accepter. Honnêtement, il a aussi une « odeur de chien » assez prononcée que certains peuvent trouver forte. Côté santé, son dos long est fragile. Il faut lui éviter les sauts et les escaliers. Il est aussi sujet au retournement d’estomac, une urgence vitale. On fractionne donc ses repas et on évite l’exercice juste après.

Pour qui ? Une famille patiente, avec un bon sens de l’humour, qui n’est pas maniaque de la propreté. Si vous cherchez un compagnon tranquille et profondément gentil, c’est un amour, mais il faut être prêt pour ses particularités.
Le Cavalier King Charles : L’expert en câlins
Même s’il est à la limite de la taille « petite », je suis obligé de l’inclure. La raison d’être du Cavalier, c’est d’être un chien de compagnie. Et il est le champion du monde de la discipline. Il ne vit que pour faire plaisir à sa famille.
Ce qu’il faut savoir, et c’est CRUCIAL : Sa gentillesse est immense, mais il ne supporte absolument pas la solitude. Ce n’est pas un chien pour des gens qui travaillent toute la journée hors de la maison. Mais le point le plus grave concerne sa santé. La race est malheureusement touchée par des maladies génétiques terribles, notamment une maladie cardiaque (MVD) et une maladie neurologique (syringomyélie).

Je dois être très direct : choisir un Cavalier impose une responsabilité énorme. Vous devez OBLIGATOIREMENT vous tourner vers un éleveur d’exception qui teste ses reproducteurs sur plusieurs générations. Un chiot vendu à bas prix sur un site d’annonces est un pari sur la souffrance future de votre chien et des factures vétérinaires astronomiques. Un chiot en bonne santé coûtera cher, plus proche des 2000€ que des 500€, car ce prix reflète l’investissement de l’éleveur dans la santé de ses lignées.
Pour qui ? Une famille très présente, qui cherche un concentré d’amour sur pattes et qui a le budget et la conscience pour trouver un éleveur irréprochable.
Un mot sur le Staffordshire Bull Terrier (Staffie)
On entend souvent parler du Staffie comme d’un super chien de famille, parfois surnommé « nanny dog ». Ce surnom est très dangereux, car il laisse penser qu’on peut lui faire confiance les yeux fermés. La réalité est bien plus complexe. C’est un chien formidable d’affection avec les siens, mais c’est aussi un terrier puissant avec un caractère bien trempé. Son passé, même lointain, a laissé des traces. Franchement, je le déconseille comme premier chien pour une famille. Il demande des maîtres expérimentés, conscients de ses besoins et des responsabilités qui vont avec.

Éleveur sérieux ou refuge ?
Les deux chemins sont excellents. Un éleveur sérieux vous posera mille questions, vous montrera les parents et tous les tests de santé. Pour en trouver, le site de la Société Centrale Canine est la meilleure référence. L’adoption en refuge (via la SPA ou d’autres associations) est une démarche merveilleuse. Vous offrez une seconde chance à un chien adulte dont le caractère est déjà connu des bénévoles. Cela demande de la patience, mais c’est une expérience incroyable.
Alors, comment choisir ?
Le choix d’un chien ne se fait jamais sur une photo. C’est une rencontre. Prenez votre temps, visitez des élevages, passez du temps dans des refuges, discutez avec des propriétaires.
Pour résumer, le chien de vos rêves existe. Le Cocker sera le compagnon idéal des familles actives qui n’ont pas peur de la brosse. Le Whippet comblera les amoureux du calme qui peuvent lui offrir ses sprints quotidiens. Le Basset fera le bonheur des âmes patientes et pleines d’humour. Et le Cavalier est un amour pour ceux qui sont TOUJOURS à la maison et prêts à investir dans sa santé. En choisissant un chien adapté à votre vie, et pas juste à une envie, vous trouverez bien plus qu’un animal. Vous trouverez un ami pour la vie.

Galerie d’inspiration

Le saviez-vous ? Le budget pour la première année d’un chien s’élève en moyenne entre 1 200 € et 2 000 €, sans compter les imprévus.
Au-delà du prix d’achat ou des frais d’adoption, c’est une réalité financière à anticiper. Cette somme couvre la primo-vaccination, l’identification (obligatoire), la stérilisation, mais aussi tout le matériel de départ : un panier confortable, des gamelles, un harnais adapté (comme un TrueLove pour le confort), les premiers sacs de croquettes de qualité, quelques jouets indestructibles (pensez Kong Classic) et souvent, les premières séances d’éducation canine. Prévoir cette enveloppe est un acte aussi responsable que de choisir la bonne race.