Planter en hiver ? C’est le meilleur moment ! Mon guide complet pour réussir vos arbustes
Janvier est le mois parfait pour donner vie à votre jardin ! Découvrez les arbustes à planter pour une haie brise-vue spectaculaire.

Il y a quelque chose de magique à voir le jardin se transformer, même en plein hiver. Chaque année, je me prends à rêver de cet espace vert luxuriant qui, une fois fleuri, devient un véritable havre de paix. Pourquoi ne pas commencer dès maintenant avec des arbustes choisis pour embellir votre extérieur ? Plantez-les en janvier et regardez-les s'épanouir !
On entend souvent dire que le jardinage s’arrête avec les premières gelées. On range les outils, on ferme la cabane et on attend sagement le printemps. Franchement ? C’est tout le contraire ! Pour moi, l’hiver, et surtout le cœur de l’hiver, est une période de travail intense et pleine de promesses. C’est là qu’on pose les fondations du jardin de l’année à venir.
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L’expérience m’a appris une chose essentielle : la nature ne dort jamais vraiment, elle se prépare. Planter en plein hiver, c’est travailler en harmonie avec ce cycle. Les arbustes, et plus particulièrement ceux vendus « à racines nues », sont en dormance. C’est un peu leur sommeil profond à eux. En les plantant à ce moment-là, on leur évite le choc brutal de la transplantation. La plante ne subit aucun stress, car elle n’a pas à nourrir un feuillage assoiffé sous un soleil de plomb. Elle a des semaines pour s’installer tranquillement avant le grand réveil printanier.

La règle d’or : écoutez votre sol !
Avant même de rêver à un arbuste, il faut « lire » son sol. C’est la base de tout. En hiver, deux ennemis vous guettent : le gel en profondeur et l’excès d’eau. Il est absolument inutile de s’acharner à planter dans une terre gelée comme du béton. C’est comme essayer de boire un glaçon, les racines ne peuvent rien faire.
Un sol gorgé d’eau est tout aussi redoutable. Les racines, pour vivre, ont besoin d’oxygène. Dans une terre détrempée, l’eau chasse l’air, et les racines s’asphyxient. Elles pourrissent, tout simplement. J’ai vu des projets entiers, représentant un budget conséquent, échouer à cause de l’impatience. La patience, c’est vraiment l’outil numéro un du jardinier en hiver.
Mon test infaillible : Prenez une poignée de terre et serrez le poing. Si de l’eau s’écoule, laissez tomber et attendez. Si la motte reste compacte et brillante, c’est encore trop humide. La terre parfaite doit être friable, s’effriter facilement entre vos doigts. C’est le signe que vous pouvez y aller !

Avant de sortir la bêche : votre petite liste de courses
Pour mettre toutes les chances de votre côté, un peu de préparation s’impose. Voici ce dont vous aurez besoin :
- Votre arbuste à racines nues, bien sûr ! Le gros avantage, c’est leur prix. Comptez entre 3€ pour un groseillier et jusqu’à 15-20€ pour un sujet plus rare. C’est bien moins cher que les plantes en conteneur.
- Des outils de base : une bonne bêche, un sécateur bien aiguisé et désinfecté, et des gants solides.
- De quoi chouchouter les racines : un sac de bon compost bien mûr (environ 8€ en jardinerie) et, si possible, un peu de paillage (vos feuilles mortes feront parfaitement l’affaire !).
- Un grand arrosoir d’au moins 10 litres.
L’art de la plantation : ma méthode pas à pas
Les arbustes à racines nues sont mes chouchous. Ils ont grandi en pleine terre, développant un système racinaire puissant et naturel. Leur reprise est souvent spectaculaire… si on respecte quelques étapes clés.

Étape 1 : L’attente en jauge (si le temps se gâte)
Vous recevez vos plants, mais voilà qu’un déluge ou un coup de gel s’annonce. Surtout, ne laissez jamais les racines sécher à l’air libre, c’est fatal ! La solution s’appelle la « mise en jauge ». Creusez une petite tranchée dans un coin abrité du jardin, couchez-y vos arbustes en biais et recouvrez généreusement les racines de terre fine ou de sable. Tassez un peu, arrosez légèrement, et voilà ! Ils peuvent patienter comme ça plusieurs semaines.
Étape 2 : Préparer les racines (l’habillage et le pralinage)
Juste avant la plantation, on offre une petite beauté aux racines. C’est l’« habillage ». Avec votre sécateur, taillez proprement le bout des plus grosses racines et supprimez celles qui sont cassées ou noires. Une coupe nette stimule la pousse de nouvelles petites racines.
Ensuite, le pralinage ! Oubliez le simple trempage dans l’eau. Le pralin, c’est un enrobage nutritif qui change tout. Ma recette perso est toute simple : mélangez un tiers de terre de jardin, un tiers de compost mûr, et ajoutez de l’eau de pluie jusqu’à obtenir la consistance d’une pâte à crêpes épaisse. Trempez-y les racines. Cette boue magique les protège du dessèchement et assure un contact parfait avec leur nouvelle maison.
Bon à savoir : Pas le temps ? On trouve du pralin en poudre tout prêt en jardinerie ou en ligne. Ça dépanne très bien !

Étape 3 : Creuser un trou 5 étoiles
La règle est simple : le trou doit être large, mais pas forcément plus profond que la hauteur des racines. Visez au moins deux fois la largeur du système racinaire. Le but est d’ameublir la terre autour pour que les jeunes racines puissent s’étendre sans effort. Un petit coup de fourche-bêche sur les parois du trou fait des miracles, surtout en terre lourde.
Au fond, mélangez une pelletée de compost à la terre. Placez votre arbuste au centre. Attention, voici le point crucial : le « collet » (la jonction entre les racines et le tronc) doit affleurer le niveau du sol. Ni trop haut, ni trop bas. Croyez-moi, enterrer le collet est l’erreur de débutant par excellence. Une fois, j’ai planté un cornouiller un peu trop profond… il a végété deux ans avant que je comprenne mon erreur. Un vrai crève-cœur.

Étape 4 : Reboucher, tasser et arroser
Rebouchez le trou avec la terre que vous avez sortie, en enlevant les gros cailloux. Tassez modérément avec le pied tout autour pour chasser les poches d’air. Ensuite, formez une petite digue de terre en cercle autour du tronc : c’est la « cuvette d’arrosage ». Elle concentrera l’eau là où il faut.
Et maintenant, arrosez ! Abondamment. Videz votre arrosoir de 10 litres, même s’il vient de pleuvoir. Cet arrosage n’est pas pour hydrater, mais pour finir de tasser la terre au contact des racines. Terminez par une petite taille des branches (environ un tiers de leur longueur) pour équilibrer la plante.
Étape 5 : L’écharpe pour l’hiver (le paillage !)
C’est le petit truc qui change TOUT. Une fois votre arbuste planté et arrosé, offrez-lui un bon paillage. Déposez une couche de 5 à 10 cm de feuilles mortes, de paille ou de copeaux de bois (BRF) à son pied. Cette couverture va protéger les jeunes racines du gel, conserver l’humidité et limiter la concurrence des mauvaises herbes au printemps. Ne sautez jamais cette étape !

Quel arbuste choisir ? Quelques idées…
Le choix est immense ! Voici quelques pistes, basées sur ce que je vois fonctionner sur le terrain.
Pour une haie brise-vue efficace : le dilemme Charme vs Troène
C’est la question classique ! Alors, pour faire simple : le Troène, c’est le sprinter. Il pousse très vite et n’est pas cher à l’achat. En deux ou trois ans, votre haie est là. L’inconvénient ? Il faut le tailler au moins deux fois par an pour qu’il reste dense et propre. Le Charme, lui, c’est le coureur de fond. Un peu plus lent à démarrer et un poil plus cher, il est beaucoup plus tranquille : une seule taille par an suffit. Son atout maître : il garde ses feuilles mortes tout l’hiver (on dit qu’il est marcescent), offrant une intimité parfaite même en janvier. À vous de voir : la vitesse ou la sérénité ?

Pour des fleurs et du parfum :
Pensez au Forsythia pour sa pluie d’or qui annonce le printemps, au Seringat pour son parfum envoûtant de fleur d’oranger en juin, ou à la Spirée de Van Houtte pour sa cascade de fleurs blanches en mai. Une haie peut être un spectacle changeant ! D’ailleurs, petit conseil : le forsythia se taille TOUJOURS juste après sa floraison, jamais en hiver, sinon vous coupez toutes les futures fleurs.
Pour un jardin coloré, même en hiver :
Le Cornouiller sanguin ‘Midwinter Fire’ est une pure merveille. Une fois ses feuilles tombées, ses branches s’embrasent d’un dégradé de jaune, orange et rouge vif. C’est magique sous le givre ! Il y a aussi les fameux Érables du Japon, avec leurs feuillages délicats. Attention, ils sont plus exigeants : ils détestent le calcaire et le plein soleil. C’est une plante qui demande de la réflexion, mais quelle récompense !

Pour inviter la vie dans votre jardin :
La Viorne obier, un arbuste de nos campagnes, offre des fleurs pour les butineurs et des baies rouges en hiver pour les merles. L’Arbre aux faisans, très original, régale aussi les oiseaux avec ses baies pourpres. Un jardin vivant, c’est avant tout un jardin accueillant.
Un dernier point : sécurité et bon voisinage
Planter, c’est super, mais il y a quelques règles à connaître. Avant de donner le premier coup de bêche près de la maison, assurez-vous qu’aucune canalisation (eau, gaz, électricité) ne passe par là. Un accident est vite arrivé.
Et puis, il y a les voisins ! Pour faire simple, la loi impose de planter les arbustes destinés à dépasser 2 mètres de haut à au moins 2 mètres de la clôture. Pour tout le reste, c’est 50 cm minimum. Respecter ces distances, c’est s’assurer la paix pour les années à venir.

Pas tout à fait sûr de vous ? Mon défi pour débutant :
Lancez-vous un petit défi simple. Oubliez la haie de 20 mètres. Commencez petit : plantez UN seul groseillier à racines nues. C’est quasi inratable, ça coûte moins de 5€, et vous aurez la fierté immense de récolter vos propres fruits dès l’été. C’est le meilleur moyen de se faire la main et d’attraper le virus du jardinage !
Galerie d’inspiration


Vos arbustes à racines nues arrivent ? Ne sautez pas l’étape du pralinage !
C’est un geste simple qui change tout. Le pralin est un enrobage boueux qui protège les radicelles du dessèchement et favorise une reprise spectaculaire. Vous pouvez acheter un mélange tout prêt, comme le célèbre Pralin de chez Or Brun, ou le faire vous-même. La recette ? Un tiers de terre argileuse, un tiers de compost bien mûr et un tiers d’eau de pluie jusqu’à obtenir une consistance de pâte à crêpes. Trempez-y les racines juste avant la plantation. C’est l’assurance d’un bon départ !

Saviez-vous que même dans un sol froid (autour de 5°C), les racines d’un arbuste continuent de croître activement ?
C’est le grand secret de la plantation d’hiver. Tandis que la partie aérienne sommeille, le système racinaire, lui, colonise discrètement son nouvel environnement. Au printemps, la plante n’a pas à gérer à la fois la pousse des racines et celle des feuilles. Elle dispose déjà d’un réseau solide pour puiser eau et nutriments, assurant une croissance plus vigoureuse et une meilleure résistance à la sécheresse estivale.
Dès la plantation, pensez à la future symphonie de couleurs de votre jardin. Quelle ambiance pour la sortie de l’hiver ?
Option Éclat Solaire : Mariez le jaune vif du Forsythia ‘Lynwood Gold’ avec le rouge-orangé intense du Cognassier du Japon ‘Crimson and Gold’. Un duo vibrant qui réveille le jardin dès février.
Option Rêve Pastel : Associez la floraison rose tendre du Viburnum x bodnantense ‘Dawn’ au parfum envoûtant du Daphné odora ‘Aureomarginata’ et ses fleurs blanc-rosé. Une atmosphère douce et poétique garantie.