Planter en Septembre : Le Guide Complet pour un Jardin Prêt pour le Printemps
Le mois de septembre est le moment idéal pour donner vie à votre jardin. Découvrez les meilleures plantations à réaliser avant l’hiver.
Septembre, un mois riche en couleurs et en promesses ! En parcourant mon jardin, je me souviens de la magie de cette période où les récoltes abondent et où chaque semence plantée est une promesse d’un festin futur. C’est le moment parfait pour remplir vos assiettes de légumes frais et de fleurs éclatantes, prêt pour l’hiver à venir.
Franchement, j’ai toujours eu l’impression que septembre était le mois le plus sous-estimé du jardinier. On voit les premières feuilles tomber, et tout le monde pense qu’il est temps de tout ranger. Pour moi, c’est tout l’inverse. Septembre, c’est un mois de promesses, un véritable nouveau départ.
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L’air est plus frais, la lumière plus douce, mais la terre, elle, est encore gorgée de la chaleur de l’été. C’est une invitation. Une terre tiède et accueillante qui n’attend que les graines et les plants qui nous régaleront au printemps. Alors, oubliez l’idée de remiser la bêche et le râteau. C’est maintenant que le vrai travail de préparation commence, celui qui fait toute la différence.
La terre de septembre : votre meilleur atout
Avant même de rêver à vos futures salades, il faut s’occuper du sol. C’est la base de tout. Un bon jardinier, c’est d’abord quelqu’un qui prend soin de sa terre. Et en septembre, elle est dans des conditions idéales : ni détrempée, ni craquelée par la sécheresse. C’est le moment parfait pour l’améliorer sans la brusquer.

Respecter la vie du sol, ça change tout
Votre sol n’est pas un tas de terre inerte, c’est un écosystème grouillant de vie : bactéries, champignons, vers de terre… Ce petit monde travaille pour vous, en décomposant la matière organique pour nourrir vos plantes. Le vieux réflexe du labourage profond à la bêche, honnêtement, ça casse tout cet équilibre fragile. On perturbe les différentes couches et on met le bazar dans la vie microbienne.
C’est pour ça que j’ai troqué ma bêche contre une grelinette (ou fourche-bêche) il y a des années. Cet outil génial aère le sol en profondeur SANS le retourner. On décompacte, on oxygène, et tout le monde reste à sa place. C’est un geste simple qui respecte la vie, et croyez-moi, les résultats sur les récoltes sont flagrants. Une bonne grelinette, c’est un investissement (comptez entre 60€ et 100€ selon les modèles), mais votre dos vous remerciera pendant des années.

Comment nourrir la terre après l’été ?
Les tomates, courgettes et autres légumes d’été ont bien puisé dans les réserves. Il est temps de rendre à la terre ce qu’elle nous a donné. C’est le moment d’ajouter du compost bien mûr. Je parle d’un compost qui sent bon l’humus, la forêt après la pluie.
Étalez une couche de 3 à 5 centimètres sur les parcelles vides et incorporez-la juste en surface avec un croc ou une griffe. Pas besoin de s’échiner à l’enfouir, les vers de terre et les pluies d’automne s’en chargeront pour vous. C’est plus efficace et ça fait gagner un temps fou.
Bon à savoir : Si vous achetez du compost en sac, visez la norme NF U 44-051, c’est un vrai gage de qualité. Prévoyez un budget d’environ 10-12€ pour un sac de 40L en jardinerie type Castorama ou Leroy Merlin. C’est le meilleur allié pour alléger une terre lourde ou pour aider une terre sableuse à mieux retenir l’eau.

Astuce peu connue : Ne laissez jamais une parcelle nue pendant l’hiver. Semez un engrais vert comme la phacélie ou la moutarde. Ça couvre le sol, ça étouffe les mauvaises herbes et ça le protège de l’érosion. Juste avant la floraison, on fauche et on laisse sur place. C’est un repas gratuit pour votre sol !
Le potager d’automne : des récoltes fraîches même en hiver
Planter en septembre, c’est s’offrir le luxe de cueillir sa propre salade en plein mois de janvier. Un vrai bonheur !
Les stars de la saison : les légumes-feuilles
C’est le moment de semer la mâche, les épinards, et de planter les laitues d’hiver.
- La mâche : Oubliez les lignes parfaites. Le secret, c’est le semis « à la volée ». Imaginez que vous saupoudrez du sucre glace sur un gâteau : le geste doit être large et régulier. Tassez légèrement avec le dos du râteau et couvrez d’une fine couche de terreau. Mon petit truc : semez juste avant une pluie annoncée, la levée est quasi assurée.
- Les épinards : Choisissez des variétés d’hiver, comme le « Géant d’hiver ». Semez en lignes espacées de 30 cm. Quand les plants ont 4-5 feuilles, il faut éclaircir pour n’en laisser qu’un tous les 15 cm. C’est une étape clé pour avoir de belles feuilles bien larges. Pour une famille de 3 ou 4 personnes, deux rangs de 2 mètres bien entretenus suffisent largement pour l’hiver.
- Laitues et chicorées d’hiver : Pour gagner du temps, rien de tel que les plants en mottes (environ 3-5€ la barquette de 6). Plantez-les tous les 30 cm. Si c’est trop serré, l’humidité automnale risque de les faire pourrir par le cœur.
Attention ! Les limaces raffolent de ces jeunes pousses. Pas besoin de sortir l’artillerie chimique. Un piège à bière est redoutable et facile à faire : enterrez un pot de yaourt jusqu’au ras du sol, versez 2 cm de bière au fond, et c’est tout. Elles adorent ça, mais ne ressortent pas.

Les légumes-racines : la force tranquille
C’est le moment de semer les radis noirs, les navets d’hiver et de repiquer les derniers poireaux. Pour les radis et les navets, ils ont besoin d’une terre bien meuble et aérée à la grelinette pour former de belles racines droites.
Pour les poireaux, LE secret pour obtenir un long fût bien blanc et tendre, c’est le « buttage ». Plantez-les dans un sillon de 15 cm de profondeur, et au fur et à mesure qu’ils grandissent, ramenez la terre autour du fût. C’est cette privation de lumière qui fait toute la différence au niveau du goût.
Et pour le balcon ?
Pas de grand terrain ? Aucun problème ! Septembre est aussi parfait pour les jardinières. Dans un grand bac de 60 cm de long, vous pouvez parfaitement semer de la mâche ou des épinards nains. Pensez aussi aux herbes aromatiques comme le thym ou le persil plat qui tiendront tout l’hiver.

Le secret sur un balcon, c’est un bon terreau (ne lésinez pas sur la qualité) et un drainage impeccable au fond du pot (billes d’argile, graviers…).
Le verger et les petits fruits : on prépare l’avenir
Planter un arbre ou un arbuste fruitier, c’est un geste magnifique, un cadeau pour les années futures.
Les fraisiers : la plantation la plus rentable de l’année
C’est LE meilleur moment pour planter des fraisiers. Le sol chaud favorise un enracinement rapide avant l’hiver. Un fraisier planté en septembre produira bien plus qu’un fraisier planté au printemps suivant.
Préparez une planche de culture enrichie en compost, car ils sont gourmands. Lors de la plantation, attention au collet (la base, entre les feuilles et les racines) : il doit être juste au niveau du sol. Trop enterré, il pourrit ; trop haut, il sèche. Espacez vos plants de 30-40 cm.
Une erreur à ne pas faire : J’ai appris à mes dépens qu’il ne faut jamais replanter des fraisiers au même endroit avant 4 ans. Le sol s’épuise et les maladies s’installent. C’est une règle d’or.

Les arbres fruitiers : patience…
On peut techniquement planter les arbres en conteneur en septembre, mais je le déconseille s’il fait encore un peu chaud et sec. La reprise est plus difficile. Personnellement, je préfère attendre fin octobre ou novembre. Par contre, ce que vous POUVEZ faire dès maintenant, et c’est une super idée, c’est préparer les trous de plantation. Creusez un trou large et profond (au moins 50×50 cm), mettez du compost au fond, recouvrez d’un peu de terre. Le jour J, tout sera prêt !
Le jardin d’ornement : les couleurs du printemps se sèment maintenant
Un jardin, c’est aussi pour le plaisir des yeux. Ce que vous plantez maintenant déterminera la beauté de votre jardin d’avril à juin.
La magie des bulbes
Tulipes, narcisses, crocus, jacinthes… c’est le moment de les mettre en terre. La règle générale est de les planter à une profondeur de 2 à 3 fois leur hauteur. Pour un effet naturel, jetez une poignée de bulbes et plantez-les là où ils tombent. Dans ma terre un peu lourde, j’ajoute toujours une poignée de sable au fond du trou pour le drainage.

Pour un effet « wow » en pot, testez la plantation en lasagne. C’est tout simple :
- Au fond d’un grand pot, mettez une couche de drainage (billes d’argile) puis du terreau. Plantez une première couche de gros bulbes tardifs (tulipes, narcisses).
- Recouvrez de terreau. Plantez une deuxième couche de bulbes plus petits (jacinthes, muscaris).
- Recouvrez encore, et terminez avec une couche de tout petits bulbes très précoces, comme les crocus.
Au printemps, vous aurez des floraisons successives pendant des semaines dans le même pot !
Les bisannuelles et la division des vivaces
Plantez des pensées, myosotis ou pâquerettes. C’est aussi le moment idéal pour diviser les touffes de vivaces devenues trop grosses (iris, hostas…). C’est une excellente façon de rajeunir les plants et d’avoir de nouvelles fleurs gratuitement !
Un dernier mot pour les jardiniers pressés
Si vous n’avez qu’une heure ce week-end, concentrez-vous sur l’essentiel. Achetez un sachet de bulbes de crocus et plantez-les le long d’une allée ou au pied d’un arbre. Semez une jardinière de mâche sur le balcon. Effet garanti au printemps pour un effort mini !

En conclusion, ne voyez pas septembre comme une fin de saison, mais comme le premier chapitre du prochain cycle de votre jardin. Chaque graine semée, chaque geste pour améliorer la terre est une promesse. Prenez le temps d’observer, de sentir, de comprendre. C’est dans ce dialogue silencieux avec la nature que réside tout le plaisir du jardinage.
Galerie d’inspiration


Saviez-vous que planter de l’ail à l’automne produit des têtes plus grosses et plus savoureuses que la plantation de printemps ?
En effet, l’ail a besoin d’une période de froid hivernal (la vernalisation) pour bien se développer et diviser son bulbe en caïeux. En le plantant en septembre/octobre, vous lui donnez exactement ce dont il a besoin. Optez pour des variétés d’ail d’automne comme le ‘Thermidrôme’ ou le ‘Violet de Cadours’, spécifiquement adaptées à ce cycle.

Peut-on vraiment planter des rosiers en septembre ?
C’est même le moment idéal, surtout pour les rosiers à racines nues ! La terre encore chaude favorise un enracinement rapide et profond avant l’arrivée du froid. La plante s’installe tranquillement durant l’hiver, sans le stress de devoir produire feuilles et fleurs en même temps. Résultat : un démarrage spectaculaire et une floraison plus généreuse dès le printemps suivant. Pensez-y pour les variétés remontantes comme ‘Pierre de Ronsard’.

Pensez au-delà du printemps. Septembre est le moment parfait pour esquisser un massif à intérêt permanent. Associez des bulbes de printemps (crocus, tulipes botaniques) à des vivaces au feuillage persistant comme les heuchères pourpres (‘Palace Purple’) ou les carex au feuillage lumineux (‘Evergold’). Ajoutez une structure verticale avec une graminée comme le Calamagrostis ‘Karl Foerster’, qui reste décorative tout l’hiver. Vous créez ainsi une scène qui évolue au fil des mois, belle même en plein janvier.

L’erreur à ne pas commettre : Planter les bulbes à la mauvaise profondeur. La règle d’or est simple : plantez-les à une profondeur équivalente à deux ou trois fois leur hauteur. Un bulbe de tulipe de 5 cm de haut sera donc planté dans un trou de 10-15 cm. Une plantation trop superficielle les expose au gel et aux prédateurs ; trop profonde, elle épuisera le bulbe qui peinera à atteindre la surface au printemps.

- Une couleur dominante pour l’unité.
- Des hauteurs variées pour le rythme.
- Des feuillages persistants pour la structure hivernale.
Le secret ? Penser votre massif comme un tableau. En plantant maintenant, vous êtes le peintre qui prépare sa toile pour le chef-d’œuvre du printemps.

Pour obtenir un effet naturel et dense, lancez une poignée de bulbes (crocus, narcisses botaniques) au hasard dans votre pelouse ou au pied d’un arbre, et plantez-les là où ils tombent.
Option A : L’engrais vert. Semez de la phacélie ou de la moutarde sur les parcelles nues du potager. Elles couvriront le sol, empêcheront les mauvaises herbes et enrichiront la terre en se décomposant une fois fauchées au printemps.
Option B : Le paillage. Couvrez la terre d’une épaisse couche (5-10 cm) de feuilles mortes ou de BRF (Bois Raméal Fragmenté). Cela protège la vie du sol du froid et se transformera lentement en humus.
L’engrais vert est une solution active pour améliorer un sol pauvre, tandis que le paillage est une protection passive idéale pour les massifs ou un potager au repos.