Votre Grillage est Moche ? Le Chèvrefeuille, la Solution Parfumée (Mais Lisez Ceci Avant !)
Franchement, qui aime regarder un grillage vide ? C’est utile pour délimiter son terrain, mais esthétiquement, c’est rarement une réussite. Une des questions qui revient tout le temps quand on parle jardin, c’est : « Comment je peux cacher ce truc moche ? ». Et c’est une excellente question.
Contenu de la page
- Avant de foncer en pépinière, comprenez la plante
- Quel chèvrefeuille choisir ? Le face-à-face des champions
- Concrètement, on se lance comment ? Votre plan d’action
- La plantation : les 15 minutes qui changent tout
- L’entretien : le secret d’un mur qui ne devient pas un fouillis
- Les points de vigilance (ce qu’on oublie de vous dire)
On pense souvent au lierre. Efficace, c’est sûr, mais il peut vite devenir un tyran, abîmer la clôture et s’inviter chez le voisin sans demander la permission. Alors, je propose souvent une alternative bien plus poétique : le chèvrefeuille. Rien que le nom évoque les soirées d’été, un parfum incroyable… C’est un choix génial, à une condition : choisir la bonne variété. Oubliez les solutions miracles, un beau mur végétal, ça se réfléchit un peu.
Avant de foncer en pépinière, comprenez la plante
Le chèvrefeuille est ce qu’on appelle une liane « volubile ». En gros, ses tiges principales s’enroulent toutes seules autour d’un support pour grimper vers la lumière. Elles n’ont pas de crampons comme le lierre. C’est un avantage énorme : il ne va pas s’incruster dans votre mur ou abîmer votre grillage. Si un jour vous voulez l’enlever, pas de mauvaise surprise.

Attention à la patience ! La première année, il s’installe tranquillement. Ne vous attendez pas à une croissance folle. C’est à partir de la deuxième année que la magie opère et qu’il peut prendre plusieurs mètres dans la saison. C’est là que vos soins feront la différence.
Bon à savoir : le mythe du feuillage « persistant »
Le mot « persistant » veut dire que la plante garde ses feuilles toute l’année. Mais avec les chèvrefeuilles, c’est plus nuancé. La plupart sont plutôt « semi-persistants ». Concrètement, ça veut dire quoi ? Si l’hiver est doux, il restera bien fourni. Mais si vous habitez une région où ça gèle fort, il perdra une bonne partie de ses feuilles. On devinera encore le grillage à travers, mais le mur ne sera pas complètement « à poil ». C’est un compromis entre l’opacité totale et un squelette de branches. Si votre but est d’être caché à 100% même par -10°C, votre choix sera plus limité.

Quel chèvrefeuille choisir ? Le face-à-face des champions
Il existe des centaines de variétés, mais pour habiller un grillage, seules quelques-unes sortent vraiment du lot. Voici une sélection basée sur l’expérience de terrain.
L’option « Tranquillité absolue » : le chèvrefeuille à feuillage vraiment persistant
Si votre critère numéro un, c’est l’opacité toute l’année, c’est lui qu’il vous faut. C’est l’un des seuls à tenir parole, même quand il fait bien froid (jusqu’à -15°C environ). Ses feuilles sont longues, d’un vert foncé brillant, et offrent une super densité. Le compromis ? Ses fleurs, jaune-rougeâtre, sont très discrètes et quasiment sans parfum. C’est un choix de raison, parfait pour une haie mitoyenne où l’intimité est la priorité absolue.
L’option « Parfum d’été » (à surveiller de près !) : le chèvrefeuille du Japon ‘Halliana’
Ah, celui-là… c’est le chèvrefeuille des souvenirs d’enfance, avec son parfum puissant qui embaume le jardin le soir. Ses fleurs blanches qui virent au jaune sont magnifiques. Il est semi-persistant et pousse à une vitesse folle. MAIS, attention ! Sa vigueur peut le rendre envahissant. Il peut s’étendre tout seul et étouffer ses voisins. J’ai déjà vu des ‘Halliana’ dévorer un cabanon de jardin entier ! Ne le plantez que si vous êtes prêt à le tailler sévèrement chaque année. C’est un sprinter, mais il a besoin d’un coach strict.

Les alternatives colorées et plus faciles à vivre
Heureusement, il y a un juste milieu !
- Pour la couleur : le ‘Goldflame’. Mon petit chouchou, honnêtement. Ses fleurs sont rose fuchsia à l’extérieur et jaune-orangé dedans, de juin jusqu’aux gelées. Son parfum est plus subtil. Il est semi-persistant et bien moins agressif.
- Pour la biodiversité : le chèvrefeuille des bois. C’est une version améliorée de notre chèvrefeuille sauvage. Ses fleurs pourpres et crème, très parfumées le soir, sont un véritable aimant à papillons. Par contre, son feuillage est caduc, donc votre grillage sera nu en hiver. Un choix pour les amoureux de la nature.
- Pour un effet « wow » : le chèvrefeuille aux fleurs orangées. Avec ses grandes fleurs en trompettes d’un jaune orangé éclatant, il ne passe pas inaperçu. Il n’a pas de parfum, mais quel spectacle ! Son feuillage est également caduc.
Concrètement, on se lance comment ? Votre plan d’action
Passons aux choses sérieuses ! Pour que ça ne reste pas une simple idée, voici de quoi vous organiser.
La liste de courses du jardinier malin :
- 1 plant de chèvrefeuille : Comptez entre 12€ et 25€ en pépinière pour un sujet déjà correct en pot de 2 ou 3 litres.
- 1 sac de bon terreau de plantation (40L) : Environ 7-10€. Ne lésinez pas sur la qualité.
- 1 petit sac de billes d’argile : Indispensable si votre terre est lourde. Comptez 5-6€.
- Quelques liens souples : Pour attacher les premières tiges sans les blesser (environ 3-5€).
Budget total pour démarrer : entre 27€ et 46€ par plant. Un investissement raisonnable pour des années de plaisir.

Où l’acheter ?
Vous en trouverez en grande surface de bricolage (type Castorama, Leroy Merlin) et en pépinière. Pour un débutant, la qualité est souvent suffisante en grande surface. L’avantage de la pépinière, c’est le choix plus large et surtout les conseils d’un pro qui connaît bien ses plantes.
La plantation : les 15 minutes qui changent tout
On plante de préférence à l’automne, la terre est encore chaude et la plante aura tout l’hiver pour s’installer. Le printemps est possible aussi, mais il faudra arroser plus souvent le premier été.
Le chèvrefeuille a un dicton : « la tête au soleil, les pieds à l’ombre ». Il a besoin de lumière pour fleurir, mais sa base n’aime pas cuire. Astuce simple : posez une vieille tuile ou une pierre plate devant le pied. Ou encore mieux, plantez quelques petites vivaces (des géraniums vivaces par exemple) qui lui feront de l’ombre.
Creusez un trou d’au moins 40 cm en tous sens. C’est non négociable ! Au fond, si votre terre est argileuse, mettez une couche de billes d’argile. Mélangez la terre retirée avec du bon terreau. Placez votre plante, rebouchez, et arrosez généreusement (au moins 10 litres).

Pour couvrir un grillage, plantez un pied tous les 1,5 à 2 mètres. Guidez tout de suite les tiges sur le support, en les entrelaçant doucement.
Astuce peu connue : si votre sol est un vrai cauchemar (remblais, cailloux…), ne vous épuisez pas. Installez une grande jardinière (au moins 50 cm de profondeur) le long du grillage. C’est bien plus simple à gérer !
Et sur un balcon ?
Oui, c’est tout à fait possible ! Choisissez un grand pot (50L minimum, 50cm de profondeur) et une variété moins explosive comme le ‘Goldflame’. Prévoyez un treillage solide sur lequel il pourra grimper.
L’entretien : le secret d’un mur qui ne devient pas un fouillis
Un chèvrefeuille non taillé, c’est moche : un tas de bois sec en bas, et quelques feuilles tout en haut. N’ayez pas peur du sécateur !
La taille de formation (les 2 premières années) : À la fin de l’hiver, coupez toutes les tiges d’un bon tiers. Ça fend le cœur, je sais ! Mais pensez-y comme à une coupe de cheveux : c’est pour que ça repousse plus dense et plus beau. Faites-moi confiance, c’est le secret des pros.

La taille d’entretien (chaque année) : Juste après la floraison, supprimez le bois mort, raccourcissez les branches qui ont fleuri et aérez le centre de la plante. C’est la meilleure prévention contre les maladies.
Un peu de compost au pied au printemps, et c’est tout. Pas besoin de plus, sinon vous aurez beaucoup de feuilles et peu de fleurs.
Les points de vigilance (ce qu’on oublie de vous dire)
Trois choses importantes à savoir :
- Toxicité des baies : Après les fleurs viennent des petites baies (rouges ou noires). Elles sont toxiques si on les mange. Soyez très vigilants avec les jeunes enfants et les animaux. L’astuce simple ? Coupez les fleurs fanées avant qu’elles ne se transforment en baies.
- Le poids de la plante : Une fois adulte et gorgé de pluie, un chèvrefeuille pèse lourd. Assurez-vous que votre grillage et vos poteaux sont bien solides.
- Le respect du voisinage : Votre plante ne connaît pas les limites de propriété. Taillez régulièrement ce qui dépasse chez le voisin, c’est la base d’une bonne entente.
Voilà ! Avec le bon choix et un minimum de soin, ce grillage que vous ne supportez plus peut devenir un des plus beaux atouts de votre jardin. Un peu de patience au début, et à vous le mur de verdure et les parfums envoûtants.