Tonte de Pelouse : Arrêtez de Jeter l’Herbe, C’est de l’Or pour Votre Jardin !
Franchement, depuis toutes ces années que je passe dans les jardins, des grands parcs aux petits carrés de verdure en ville, il y a un truc qui me chagrine toujours : cette manie de voir l’herbe coupée comme un déchet. On la met en sac, c’est lourd, ça coule, et hop, direction la déchetterie. Quelle erreur !
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Imaginez un peu : votre pelouse passe son temps à puiser des nutriments dans le sol pour pousser. Quand vous tondez et que vous jetez l’herbe, vous jetez ces mêmes nutriments. Résultat ? Vous vous retrouvez à acheter de l’engrais pour compenser… C’est un cycle un peu absurde, non ? Et coûteux, en plus. La vérité, c’est que l’herbe coupée n’est pas un problème, c’est la solution numéro un que votre jardin vous offre pour s’auto-fertiliser. Allez, je vous explique comment transformer cette « corvée » en un véritable atout pour un jardin plus simple et plus écolo.

Laisser l’herbe au sol : le secret du « mulching » réussi
La méthode la plus simple, et souvent la meilleure, c’est de laisser l’herbe coupée directement sur place. On appelle ça le « grasscycling » ou, plus communément, le « mulching ». Mais attention, ça ne s’improvise pas. Si on le fait à l’arrache, on risque de faire pire que mieux.
Un brin d’herbe, c’est quoi ? C’est principalement de l’eau (environ 80 %) et le reste, c’est un concentré de bonnes choses : de l’azote, du potassium, du phosphore… En gros, le fameux trio N-P-K qu’on retrouve dans tous les engrais du commerce. En laissant ces fines particules d’herbe au sol, vous rendez à votre pelouse exactement ce qu’elle a utilisé pour grandir. C’est un cercle vertueux parfait ! Les vers de terre et les micro-organismes du sol adorent ça et transforment rapidement cette matière en humus, aérant la terre et l’aidant à mieux retenir l’eau. Pour vous donner une idée, sur une pelouse de 100m², bien mulcher peut vous faire économiser entre 30€ et 50€ d’engrais par an. Ce n’est pas le Pérou, mais c’est toujours ça de pris, et surtout, c’est un produit chimique de moins dans votre jardin !

Ah, et tordons le cou à un mythe tenace : non, le mulching ne crée pas de « feutre » qui étouffe le gazon. Le feutre, cette couche jaune et moche, est causé par des racines mortes, souvent à cause d’un sol trop tassé ou d’une mauvaise fertilisation. Les brins d’herbe, pleins d’eau, se décomposent bien trop vite pour ça.
Les clés d’un bon mulching
Pour que ça marche, il y a quelques règles à suivre. C’est un peu comme une recette de cuisine, si un ingrédient manque, le plat est raté.
1. Le bon matériel : Une tondeuse « mulcheuse » est conçue pour ça. Sa lame spéciale et son carter en forme de dôme hachent l’herbe en particules minuscules. Et ces fameux « kits mulching » à 40€ qu’on trouve chez Castorama ou Leroy Merlin ? Honnêtement, c’est mieux que rien pour débuter, mais ne vous attendez pas à des miracles sur une tondeuse non prévue pour. C’est un compromis qui peut nécessiter un petit coup de râteau de temps en temps pour disperser les paquets.

2. La règle d’or (vraiment, c’est la plus importante) : Ne JAMAIS couper plus d’un tiers de la hauteur de l’herbe en une seule fois. Si vous visez 5 cm, tondez quand l’herbe atteint 7,5 cm, pas 10. Couper plus, c’est un stress énorme pour le gazon, qui s’épuise et devient plus fragile.
3. La fréquence : Cette règle du tiers impose le rythme. Au printemps, ça peut vouloir dire tondre tous les 4-5 jours. Oui, c’est plus souvent, mais chaque tonte est un sprint : pas de bac à vider, pas d’allers-retours. Au final, on y passe souvent moins de temps.
Pour vous simplifier la vie, voici une petite check-list mentale avant de démarrer :
- L’herbe est-elle bien sèche ? CHECK.
- Je coupe moins d’un tiers de la hauteur ? CHECK.
- Pas de maladie visible (taches, etc.) ? CHECK.
Si tout est coché, alors c’est parti !
SOS : J’ai raté mon mulching !
Bon, et si malgré tout, vous vous retrouvez avec des gros paquets d’herbe humide qui collent partout ? Pas de panique, ça arrive, surtout si on a mal jugé de l’humidité. La solution est toute bête : prenez un râteau à feuilles et dispersez délicatement ces amas. Ça prend dix minutes et ça sauve votre pelouse d’un étouffement certain. Le lendemain, tout aura disparu.

Ramasser l’Herbe : Quand et Pourquoi C’est une Bonne Idée
Même en étant un pro du mulching, il y a des moments où il FAUT ramasser. Insister serait contre-productif.
- Sur herbe mouillée : C’est la catastrophe assurée. Ça fait des paquets, ça colle, ça favorise les maladies… Bref, on attend que ça sèche.
- Sur herbe trop haute : De retour de vacances ? Ne tentez pas le mulching direct. Faites une première passe haute en ramassant, puis une seconde deux jours plus tard à la bonne hauteur, en mode mulching cette fois.
- En cas de maladie ou de mauvaises herbes : Si votre gazon a des taches suspectes ou si les pissenlits sont en pleine floraison, ramassez tout ! Sinon, vous allez joyeusement éparpiller le problème partout.
Alors, mulching ou ramassage, comment choisir ? C’est simple. Le mulching, c’est la solution du paresseux malin : moins d’efforts, pas de sacs à gérer et une pelouse qui se nourrit toute seule, à condition de tondre souvent. Le ramassage, c’est le choix du contrôle : parfait si vous avez des herbes folles, si la pelouse est malade, ou si vous voulez récupérer cet « or vert » pour votre potager. L’inconvénient, c’est la gestion des sacs.

Valoriser ses Tontes : Transformez vos « Déchets » en Trésor
Si vous ramassez, surtout ne jetez rien ! Cette herbe est une ressource incroyable pour le reste du jardin.
Le paillage au potager et dans les massifs
C’est mon utilisation préférée. Étaler une couche d’herbe au pied des tomates, des courgettes ou des rosiers garde le sol humide, limite les mauvaises herbes et nourrit la terre. La règle : une couche fine de 2 à 3 cm, pas plus ! Pour vous donner une image, vous devez à peine deviner la terre en dessous. Si vous pouvez en prendre une poignée et former une boule compacte, c’est que la couche est trop épaisse et risque de pourrir.
Petit défi pour vous motiver : La prochaine fois que vous tondez, prenez juste UN bac de tonte et paillez le pied de vos plants les plus gourmands (courgettes, potirons…). Revenez voir dans une semaine, soulevez le paillis et touchez la terre. Bluffant, non ?

Le compostage intelligent
L’herbe est un super activateur de compost, mais elle peut aussi le ruiner. Le secret, c’est l’équilibre. L’herbe est une matière « verte » (riche en azote). Il faut la mélanger avec des matières « brunes » (riches en carbone) comme des feuilles mortes, du carton ou du papier journal. Concrètement, pour un bac de tondeuse de 50 litres rempli d’herbe, ajoutez l’équivalent d’un grand carton de livraison déchiré en morceaux. Mélangez bien le tout à la fourche, et votre compost vous remerciera.
Le purin d’herbe : un coup de fouet pour les plantes
Pour un engrais liquide express, le purin de tonte est génial. La recette est simple : 1 kg d’herbe fraîche pour 10L d’eau de pluie dans un seau en plastique. Laissez macérer à l’ombre en remuant tous les jours. Quand il n’y a plus de bulles (après 1 ou 2 semaines), c’est prêt. Filtrez et utilisez-le toujours dilué : 1 litre de purin pour 9 litres d’eau en arrosage. C’est un super booster, mais n’en abusez pas (tous les 15 jours max), sinon vous aurez beaucoup de feuilles et peu de fruits.

Bon à savoir : Une fois filtré, ce purin se conserve plusieurs mois dans des bidons opaques, à l’abri de la lumière dans une cave ou un garage. Si l’odeur devient vraiment pestilentielle (oui, encore plus que d’habitude !), c’est qu’il a tourné. Direction le compost !
Quelques Précautions Essentielles
Un dernier mot sur la sécurité, c’est important. Si votre pelouse a été traitée (anti-mousse, désherbant…), les tontes sont contaminées. Elles ne doivent être ni mulchées, ni compostées, ni données aux animaux. C’est direction la déchetterie, point final.
Attention aussi aux animaux. Donner de l’herbe du bac de la tondeuse est risqué, car elle fermente très vite et peut rendre les animaux malades. Seule l’herbe fraîchement coupée et étalée peut être donnée en petite quantité.
Enfin, un petit conseil d’ami pour les allergiques : quand vous brassez votre compost ou manipulez de l’herbe sèche, un simple masque anti-poussière de bricolage (type FFP2) vous changera la vie. Ça ne coûte rien et ça évite de tousser pendant des heures.

Voilà, vous savez tout ! La prochaine fois que vous pousserez votre tondeuse, ne voyez plus un fardeau, mais une opportunité. Travailler avec la nature, et non contre elle, c’est le premier secret d’un jardin qui respire la santé.
Galerie d’inspiration


Le grasscycling est-il toujours la meilleure option ?
Pas systématiquement. Évitez absolument de mulcher une herbe très haute ou détrempée par la pluie. Vous obtiendriez des paquets compacts qui étouffent le gazon et favorisent les maladies. De même, si votre pelouse est atteinte d’une maladie fongique (rouille, fil rouge), il est crucial de ramasser les tontes pour ne pas propager l’infection à chaque passage.

Votre pelouse est trop dense et le mulching intégral laisserait un paquet disgracieux ? Ne jetez rien ! Les tontes fraîches sont une ressource incroyable pour le reste du jardin. Voici comment les valoriser :
- Au potager : Étalez une fine couche (2-3 cm max) au pied de vos tomates ou courgettes. Elle garde l’humidité, limite les « mauvaises herbes » et nourrit le sol en se décomposant.
- Activateur de compost : Riches en azote, les tontes sont le carburant parfait pour relancer un compost un peu lent. Pensez à bien les mélanger avec des matières sèches (feuilles, carton).
Selon l’ADEME, les déchets de jardin, incluant les tontes de pelouse, représentent près de 160 kg par personne et par an.
Transformer cette biomasse en ressource sur place n’est pas qu’un geste écologique, c’est aussi un gain de temps et d’énergie considérable. Fini les allers-retours à la déchetterie ! Choisir une tondeuse spécialisée, comme un modèle électrique sur batterie de chez EGO Power+ avec fonction mulching, optimise ce processus en hachant l’herbe si finement qu’elle disparaît dans le gazon, le nourrissant discrètement et efficacement.