En tant qu'amoureuse des plantes, je me suis toujours émerveillée devant la résilience des succulentes. Ces merveilles de la nature, capables de survivre dans les environnements les plus arides, nous enseignent l'importance de la conservation de l'eau. Chaque feuille stocke des histoires de résistance et d'adaptabilité, rendant leur entretien presque un jeu d’enfant.
Le secret des plantes grasses ? Les aimer un peu moins
On a tous connu ça. On craque pour une adorable petite plante grasse en jardinerie, on l’imagine trônant fièrement sur notre bureau… et trois semaines plus tard, c’est le drame. Une bouillie jaunâtre. Franchement, qui n’a jamais noyé une succulente par excès d’amour ?
Mon histoire avec ces plantes a commencé il y a bien longtemps, grâce à un conseil simple, mais qui a tout changé. Un proche, qui avait des doigts de fée, m’a dit un jour : « Ces plantes-là, on les tue plus avec trop d’amour qu’avec de l’oubli. » Et c’est tellement vrai ! Toute la philosophie pour réussir avec les succulentes est résumée dans cette phrase.
Après des années à en voir passer de toutes les couleurs (et à faire mes propres erreurs, bien sûr), j’ai appris à les observer, à comprendre leur langage. Ce ne sont pas des théories compliquées, juste du bon sens et quelques gestes clés. Alors, prêt à transformer votre main noire en main verte ?
Au fait, c’est quoi une « succulente » ?
Le mot vient du latin « sucus », qui veut dire « suc » ou « jus ». C’est tout bête : une succulente, c’est une plante qui a développé la capacité géniale de stocker l’eau dans ses feuilles, ses tiges ou ses racines pour survivre. C’est pour ça qu’elles ont cet aspect charnu, dodu, qu’on adore. Elles ont leur propre gourde intégrée !
Ce sont de vraies survivantes, adaptées à des milieux où l’eau est une denrée rare, comme les déserts ou les plateaux rocheux. C’est pour ça que leurs racines sont souvent superficielles et s’étendent beaucoup : pour capter la moindre goutte de pluie avant qu’elle ne s’évapore.
Leur super-pouvoir : respirer la nuit
Petite anecdote fascinante : la plupart des plantes respirent le jour, mais en faisant ça, elles perdent énormément d’eau. Un vrai suicide pour une plante du désert ! Les succulentes, elles, ont une technique de ninja. Elles ferment leurs pores (les stomates) la journée pour ne pas transpirer, et les ouvrent la nuit, quand il fait plus frais, pour absorber le CO2. Le lendemain, elles utilisent ce stock de CO2 et l’énergie du soleil pour faire leur photosynthèse. Une vraie leçon d’économie.
La pruine, leur crème solaire perso
Vous avez déjà vu cette fine pellicule blanche ou bleutée sur certaines rosettes ? C’est de la pruine. C’est une cire naturelle qui protège la plante des UV violents et qui fait perler l’eau pour éviter que les feuilles ne pourrissent. Petit conseil d’ami : résistez à l’envie de la toucher ! Les traces de doigts sont indélébiles et enlèvent cette précieuse protection.
La base de tout : le bon pot et le bon mélange
Pourquoi le terreau universel est leur pire ennemi
C’est l’erreur NUMÉRO UN du débutant. Planter sa succulente dans du terreau pour géraniums, c’est comme mettre des chaussures de ski pour faire un marathon. Le terreau classique est conçu pour retenir l’eau. Pour une succulente, c’est la noyade assurée. Ses racines ont besoin de respirer et de sécher rapidement. Un sol qui reste détrempé = pourriture = fin de l’histoire.
La recette magique pour un substrat parfait
Le secret d’un bon substrat ? Le drainage ! Voici un mélange simple et ultra efficace que vous pouvez faire vous-même.
40 % de terreau de bonne qualité : pour les nutriments. Prenez un terreau pour plantes d’intérieur, pas un premier prix plein de tourbe.
40 % de sable grossier : Attention ! Pas du sable fin de chantier qui compacte tout. Cherchez du sable de rivière ou du sable pour aquarium (on en trouve facilement en animalerie ou au rayon aquariophilie des jardineries).
20 % de perlite ou de pouzzolane : Ces roches volcaniques légères aèrent le mélange et l’empêchent de se tasser. La perlite se trouve au rayon paillage ou terreaux.
Pas envie de vous prendre la tête ? Pas de souci. Vous pouvez acheter un sac de « terreau pour cactus et succulentes » tout prêt (autour de 7-10€ le petit sac). C’est une bonne base. Mon conseil : même avec celui-là, n’hésitez pas à rajouter une ou deux poignées de perlite pour le rendre encore plus drainant !
Le rempotage sans stress
Le pot idéal doit OBLIGATOIREMENT avoir un trou de drainage. Sans exception. Vous avez craqué pour un cache-pot sublime mais sans trou ? Utilisez-le pour cacher un pot en plastique percé, tout simplement.
Terre cuite vs plastique : La terre cuite est poreuse, elle aide le substrat à sécher plus vite. C’est le top, surtout si vous avez la main lourde sur l’arrosage. Le plastique retient l’humidité plus longtemps, il demande un peu plus de vigilance.
Quand rempoter ? Au printemps, quand la croissance reprend. En général, tous les 2-3 ans, ou quand vous voyez que la plante est à l’étroit.
Lors du rempotage, sortez la plante, enlevez doucement une partie de l’ancien terreau et coupez les racines qui seraient noires ou molles. Placez-la dans son nouveau pot (à peine plus grand) et comblez avec votre mélange. Et là, l’étape CRUCIALE : n’arrosez surtout pas ! Attendez une bonne semaine. Ça laisse le temps aux petites racines blessées de cicatriser et évite la pourriture. C’est contre-intuitif, mais ça sauve des vies (de plantes).
Bon à savoir : la liste de courses du débutant. Pour votre première installation, voici une estimation du budget :
Une plante facile pour commencer (type Haworthia, Gasteria ou Crassula ovata) : entre 5€ et 10€.
Un joli pot en terre cuite (10-12 cm) : environ 3-5€.
Un petit sac de terreau cactées : environ 7€.
Pour moins de 20€, vous avez tout ce qu’il faut pour bien démarrer !
L’arrosage et la lumière : l’équilibre délicat
La seule méthode d’arrosage qui marche : le « Soak and Dry »
Oubliez le petit verre d’eau chaque samedi. C’est le meilleur moyen de stresser votre plante. La bonne méthode imite les pluies rares mais diluviennes de leur milieu naturel :
Vérifiez que le terreau est 100% sec. Enfoncez un doigt sur plusieurs centimètres. C’est sec ? On peut y aller. Encore humide ? On attend. Dans le doute, on attend toujours.
Arrosez généreusement. Versez de l’eau sur toute la surface jusqu’à ce qu’elle s’écoule librement par le trou du pot.
Laissez bien s’égoutter. Ne laissez jamais le pot baigner dans une soucoupe d’eau. Videz-la après 15 minutes.
Attendez que le terreau soit à nouveau complètement sec. Ça peut prendre une semaine en plein été, ou plus d’un mois en hiver.
Mon astuce de pro : soulevez le pot ! C’est le meilleur indicateur. Vous apprendrez vite à sentir la différence de poids entre un pot léger qui a soif et un pot lourd et gorgé d’eau.
Le bon spot pour votre plante
Les succulentes aiment la lumière. Beaucoup. Idéalement, visez au moins 4 à 6 heures de soleil direct par jour, comme sur un rebord de fenêtre orienté Sud ou Est. Mais attention au soleil de 14h en plein été derrière une vitre, ça peut les griller !
Manque de lumière : la plante s’étire, devient pâlotte et perd sa jolie forme compacte. C’est l’étiolement.
Excès de lumière : des taches brunes ou blanchâtres apparaissent. Ce sont des coups de soleil. Déplacez-la un peu.
Vous avez une fenêtre orientée au nord ou peu de lumière ? Ne désespérez pas ! Certaines plantes sont plus tolérantes. Tournez-vous vers les Haworthias (les zébrées), les Gasterias (avec leurs feuilles en forme de langue) ou même les Sansevierias (langues de belle-mère). Elles se contenteront d’une lumière vive indirecte.
Et l’engrais dans tout ça ?
C’est une excellente question ! Oui, les succulentes ont besoin d’un petit coup de pouce, mais avec parcimonie. Elles ne sont pas très gourmandes.
Quand ? Uniquement pendant leur période de croissance, c’est-à-dire du printemps à la fin de l’été.
Quoi ? Un engrais liquide spécial « cactus et succulentes », pauvre en azote.
Comment ? Une fois par mois, c’est largement suffisant. Et surtout, diluez-le à moitié de la dose recommandée sur la bouteille. Mieux vaut sous-doser que sur-doser.
Attention ! JAMAIS d’engrais en automne ou en hiver. La plante est au repos, la forcer à pousser la fragiliserait.
Faire des bébés : la magie de la multiplication
Le plus gratifiant avec les succulentes, c’est de les voir se multiplier. C’est souvent d’une facilité déconcertante.
La bouture de feuille
Ça marche du tonnerre avec les Echeverias ou les Sedums. Prélevez une feuille saine en la tortillant doucement à sa base. Laissez-la sécher 2-3 jours pour qu’un cal se forme. Ensuite, posez-la simplement sur le terreau. Ne l’enterrez pas ! Humidifiez à peine de temps en temps avec un vaporisateur, et en quelques semaines, vous verrez des racines et une mini-plante apparaître. Magique !
La bouture de tige (ou… la décapitation !)
Votre plante s’est étiolée et ressemble à une girafe un peu triste ? Pas de panique, on va la transformer en deux (ou plus) belles plantes ! Ça peut faire peur, mais croyez-moi, c’est un tour de sauvetage incroyable.
Avec un couteau propre, coupez la tête (la jolie rosette du haut) en laissant 3-4 cm de tige.
Enlevez les quelques feuilles du bas de cette tête pour dégager la tige.
Laissez la tête coupée sécher à l’air libre pendant une semaine, le temps que la coupe soit bien sèche.
Plantez cette nouvelle bouture dans un pot avec du substrat sec. Attendez encore une semaine ou deux avant le premier arrosage léger.
Et le reste de la plante ? Ne jetez surtout pas la base avec les racines ! Continuez de l’entretenir et, surprise, de nouvelles petites rosettes vont pousser le long de la vieille tige.
D’une plante moche, vous en obtenez plusieurs, toutes neuves et compactes !
Les problèmes courants (et comment les régler)
Ma plante pourrit (feuilles molles, jaunes, translucides) : URGENCE ! Sortez-la du pot, enlevez tout le terreau, coupez toutes les racines noires et molles. Laissez sécher à l’air libre un jour ou deux, puis rempotez dans un substrat 100% sec. Et on n’arrose pas avant 10 jours !
Des bestioles ! : Le plus courant, ce sont les cochenilles farineuses (petits amas cotonneux blancs). La solution la plus efficace ? Un coton-tige imbibé d’alcool à 70° (dispo en pharmacie). Touchez chaque cochenille, elle se dissout. Radical et bien moins nocif qu’un insecticide chimique. Isolez la plante le temps du traitement.
Le mot de la fin : observez, apprenez et profitez
Cultiver des succulentes, c’est avant tout un exercice d’observation et de patience. Ne vous découragez pas si vous en perdez une. Chaque échec est une leçon. Apprenez à regarder vos plantes, à soupeser leur pot, à toucher le substrat. Rapidement, vous comprendrez leurs besoins.
Un dernier conseil TRÈS important pour la sécurité : si vous avez des enfants en bas âge ou des animaux curieux, renseignez-vous toujours sur la toxicité d’une plante. Beaucoup de Kalanchoes ou d’Euphorbes sont toxiques si ingérées. En cas de doute, demandez à votre vétérinaire ou consultez une base de données fiable comme le site d’un centre antipoison animalier. La prudence est la meilleure des alliées.
Alors, lancez-vous ! Bonne culture !
Galerie d’inspiration
Oubliez le calendrier, fiez-vous à vos doigts. L’erreur classique est d’arroser
Pot en terre cuite (terracotta) : Poreux, il laisse la terre respirer et sécher plus vite. Idéal pour les débutants et ceux qui ont la main lourde sur l’arrosage.
Pot verni ou en plastique : Il retient l’humidité plus longtemps. Un bon choix si vous êtes du genre à oublier vos plantes, mais attention à ne pas sur-arroser.
Notre verdict ? Commencez avec la terre cuite, c’est une assurance vie pour votre succulente.
Une succulente
L’art de la propagation
Détachez délicatement une feuille saine de la tige.
Laissez-la
Le point non négociable : le trou de drainage. Un joli cache-pot sans trou, c’est un piège mortel. L’eau stagne au fond, les racines pourrissent et c’est la fin. Assurez-vous que votre pot est toujours percé, ou utilisez un pot de culture percé à l’intérieur de votre cache-pot, en vidant l’excédent d’eau après chaque arrosage.
Les Lithops, ou
Au-delà de l’esthétique, le rituel d’entretien des succulentes a un vrai pouvoir apaisant. Prendre le temps d’observer leurs changements subtils, de vérifier la terre, de retirer une feuille sèche… C’est une forme de méditation active, une petite pause déconnectée qui ancre dans le présent.
Pourquoi ma succulente s’étire et perd sa forme compacte ?
C’est un appel à l’aide ! Ce phénomène, appelé
La tendance du moment ? Les succulentes panachées, ou
Un arrosage uniforme jusqu’aux racines.
Évite de mouiller le feuillage, prévenant ainsi la pourriture.
Encourage les racines à pousser vers le bas, pour une plante plus forte.
Le secret ? L’arrosage par immersion. Placez le pot percé dans une soucoupe remplie d’eau pendant 15-20 minutes, le temps que la terre absorbe ce dont elle a besoin par capillarité. Laissez ensuite bien égoutter.
Le plus beau avec les succulentes, c’est leur générosité. Une seule plante peut vous donner des dizaines de
L’art de la composition
Variez les hauteurs : Associez une plante retombante (Senecio rowleyanus) avec une verticale (Crassula ovata) et une en rosette (Echeveria).
Jouez sur les couleurs : Mixez le bleu-gris d’un Senecio mandraliscae avec le pourpre d’un Sedum ‘Purple Emperor’.
Mixez les textures : Le lisse d’un Graptopetalum à côté du duveteux d’un Kalanchoe tomentosa.
Attention : Regroupez des plantes aux besoins similaires en lumière et en eau.
Le terreau universel est trop riche et retient trop d’eau. Pour un drainage parfait, le substrat est la clé. Vous pouvez opter pour un mélange spécialisé prêt à l’emploi, comme le
L’erreur à ne plus commettre : vaporiser vos succulentes. Contrairement aux plantes tropicales, elles détestent l’humidité sur leurs feuilles. Cela favorise les maladies fongiques et la pourriture, surtout au niveau du cœur de la rosette. L’eau, c’est pour les racines, point final.
De petits amas cotonneux blancs sont apparus sur ma plante. C’est grave ?
Ce sont des cochenilles farineuses, le parasite le plus courant des succulentes. Agissez vite ! Isolez la plante pour éviter la contagion. Imbibez un coton-tige d’alcool à 70° ou d’eau savonneuse (savon noir) et retirez manuellement chaque parasite visible. Répétez l’opération tous les 3-4 jours jusqu’à disparition complète.
Symboles de longévité et d’amour durable, les succulentes s’invitent de plus en plus dans les mariages. En mini-pots comme cadeaux pour les invités, intégrées dans le bouquet de la mariée ou comme centres de table rustiques et chics, elles apportent une touche végétale originale qui survivra bien après le jour J.
On dénombre plus de 12 000 espèces de plantes succulentes, réparties dans près de 60 familles botaniques différentes. Un univers à explorer !
Votre Echeveria ressemble à un petit palmier dégarni ? Pas de panique, on peut la
L’achat en grande surface : Prix attractif, mais les plantes sont souvent dans un terreau inadapté et peuvent avoir souffert d’un mauvais entretien. Inspectez-les bien !
L’achat en pépinière spécialisée : Plus cher, mais vous bénéficiez de conseils d’experts, de variétés plus rares et de plantes élevées dans des conditions optimales. Un gage de réussite.
Le pot est l’écrin de votre bijou végétal. Il peut transformer une plante simple en une véritable pièce de décoration.
Contraste : Un pot noir mat ou gris anthracite fera ressortir le vert éclatant d’un Aloe vera ou le rose d’un Graptosedum.
Harmonie : Un pot en terre cuite brut évoque l’origine désertique des plantes et crée une ambiance bohème et naturelle.
Originalité : Pensez à des contenants détournés (tasses, boîtes de conserve percées) pour un style unique et personnel.
La plupart des succulentes ont une période de dormance, un peu comme l’hibernation pour les animaux.
Pour beaucoup d’Echeverias ou de Sedums, c’est l’hiver. Pour d’autres, comme les Aeoniums, c’est l’été ! Pendant cette période, leur croissance ralentit et leurs besoins en eau diminuent drastiquement. Un arrosage par mois, voire moins, est souvent suffisant. Connaître le cycle de votre plante est essentiel pour ne pas la noyer pendant son sommeil.
Faut-il de l’engrais ? Oui, mais avec parcimonie. Utilisez un engrais liquide spécial cactées, pauvre en azote, comme celui de la marque
Une nouvelle plante est comme une nouvelle recrue : elle a besoin d’une période d’adaptation. Ne la placez pas immédiatement en plein soleil brûlant. Laissez-la une semaine dans un endroit lumineux mais sans soleil direct, pour qu’elle s’habitue à son nouvel environnement avant de lui donner la place que vous lui destinez.
Des couleurs vives et intenses.
Une croissance compacte et harmonieuse.
Une floraison plus probable.
Le secret ? Un maximum de lumière ! La plupart des succulentes (sauf quelques exceptions comme les Haworthias) ont besoin d’au moins 4 à 6 heures de soleil direct par jour pour s’épanouir.
Designer d'Intérieur & Consultante en Art de Vivre Domaines de prédilection : Aménagement intérieur, Éco-conception, Tendances mode
Après des années passées à transformer des espaces de vie, Laurine a développé une approche unique qui marie esthétique et fonctionnalité. Elle puise son inspiration dans ses voyages à travers l'Europe, où elle découvre sans cesse de nouvelles tendances et techniques. Passionnée par les matériaux durables, elle teste personnellement chaque solution qu'elle recommande. Entre deux projets de rénovation, vous la trouverez probablement en train de chiner dans les brocantes ou d'expérimenter de nouvelles palettes de couleurs dans son atelier parisien.
